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CHAPITRE I- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE

B. Vaginoses bactériennes iatrogènes

I.2.6. Les Infections sexuellement transmissibles (IST)

I.2.6.3. IST virales (infections herpétiques)

Plus de 530 millions de personnes vivent avec le virus VHS-2. Plus de 290 millions de femmes souffrent d’une infection à Virus de Papillome Humain

(VPH), l’une des IST les plus courantes (OMS, 2014). Le virus de l’herpès simplex

(VHS) fait partie de la grande famille des Herpesviridae. Les virus herpétiques partagent certaines caractéristiques physiologiques telles que leur structure, un large génome d’ADN double brin, des traits généraux de leur cycle de réplication, et notamment, leur capacité à établir la latence. Les genres Simplex virus (VHS-1 et –2), et Varicellovirus (VHH-3) ou varicella-zoster virus (VZV) sont compris dans la sous-

famille des Alphaherpesvirinae. Ces virus ont été initialement regroupés en raison de la variété de cellules qu’ils peuvent infecter, leur rapidité de propagation en culture cellulaire, leur efficacité à détruire les cellules qu’ils infectent (cycle lytique) et leur

capacité à établir la latence, principalement dans les ganglions sensitifs (Roizman et

Pellet, 2001).

Le virus "VHS" existe sous deux types, le type 1 et 2, qui se distinguent par des

différences antigéniques de leurs protéines au niveau de l'enveloppe virale (Corey

2004). L'infection à VHS est considérée comme une infection à vie, qui peut être

asymptomatique où présentant des lésions récurrentes (Corey 2004). L'herpès génital

qui est la cause la plus fréquente des ulcérations génitales dans le monde (Corey 2004)

résulte d’une infection génitale virale chronique et récurrente (Corey 2004). Elle est causée le plus souvent par VHS de type-2, bien qu'une proportion croissante d’Herpès

génital soit maintenant causée par le HSV-1 (Corey 2004). Le VHS-1 peut-être

transmis assez fréquemment par contact oro-génital tandis que la transmission du

VHS-2 de la sphère génitale à la cavité orale est très rare (Scott et al., 1997). De façon

intéressante, les infections génitales causées par le VHS-1 sont habituellement à la fois

moins sévères et moins susceptibles d’entraîner des récurrences (Lafferty et al., 2002).

Les femmes susceptibles (séronégatives pour le VHS-2) ont un risque plus élevé de contracter une infection génitale (asymptomatique ou symptomatique) d’un partenaire

infecté qu’un homme séronégatif par une partenaire infectée (Mertz et al., 1992; Wald

et al., 2002).

Dans le cas de l’herpès néonatal, l’infection du nouveau-né peut se faire par trois voies différentes : intra-utérine, intra-partum et post-natale. Les risques les plus élevés de la transmission du VHS de la mère au fœtus surviennent lors d’une infection

primaire ou initiale de la femme enceinte (30 à 50%) (Stanberry et al., 2000). Par

contre, les risques qu’un nouveau-né acquiert l’infection herpétique suite à une exposition virale durant une infection récurrente asymptomatique sont beaucoup moins

grands (moins de 4%) (Stanberry et al., 2000). L’exposition du fœtus à des charges

virales élevées augmenterait donc les risques de transmission du VHS, alors que le transfert passif d’anticorps de la mère au fœtus diminuerait ces risques (Stanberry et

al., 2000). En effet, le statut immunitaire de la mère avant l’accouchement influence à

la fois la sévérité de l’infection et les possibilités de transmission du virus au fœtus. Une rupture prolongée des membranes (plus de 6 heures) augmente les risques de l’infection du fœtus (Whiley et al., 1998). De plus, l’utilisation de moniteurs intra-

Dès l’infection primaire, des virus pénètrent dans les terminaisons nerveuses et sont transportés dans les ganglions sensitifs où ils demeurent à l’état de latence. Les ganglions trigéminés, cervicaux et lombaires-sacrés sont les plus communément

infectés (Mamette, 2002). La réplication initiale du VHS-1 se fait habituellement dans

les muqueuses oropharyngées et la latence dans les ganglions trigéminés et/ou cervicaux. Le VHS-2 se réplique préférentiellement dans la muqueuse génitale et

établit la latence dans les ganglions sensitifs sacrés et lombaires (Mamette, 2002). Les

infections primaires sont plus souvent qu’autrement asymptomatiques (Whiley et al.,

1998). Cependant, dans le cas où celles-ci se manifestent, elles sont habituellement

plus sévères que les infections récurrentes et un traitement antiviral adéquat peut dans certains cas limiter la douleur associée, la durée de l’infection ainsi que l’excrétion virale (Amir et al., 1997). Occasionnellement, le virus peut se disséminer par la voie sanguine durant l’infection primaire et causer une infection systémique telle qu’une

méningite aseptique ou une infection disséminée touchant plusieurs organes (Mamette,

2002). Lors des réactivations périodiques, les virus sont transportés par voie

antérograde le long des neurones sensitifs jusqu’à la peau ou aux muqueuses et entraînent un épisode d’infection récurrente même en présence d’une immunité

humorale et cellulaire intacte (Mamette 2002). Un traitement antiviral idéal vise à

cibler et inhiber le plus spécifiquement possible un événement de la réplication virale, sans pour autant influencer celle de la cellule hôte. L’attachement viral, l’entrée, la décapsidation, la synthèse protéique, la réplication de l’ADN, l’assemblage, et le bourgeonnement sont les points majeurs de la réplication du VHS et sont donc autant

Figure 8. Mécanisme d’action de l’acyclovir

(http://depts.washington.edu/hivaids/derm/case2/discussion.html)

Les molécules antivirales disponibles jusqu'à maintenant agissent sur le cycle de

multiplication intracellulaire des virus (Bradshaw et al., 2006). Elles sont considérées

sans effets quiescents, mais la multiplication virale peut reprendre à l’arrêt du

traitement (Rosenberg 2002). Les antiviraux administrés sont virostatiques et non

virucides (Mammette 2002). Le traitement anti-HSV est principalement exercé par

l’acyclovir (ACV), qui est maintenant remplacé par les pro-médicaments valacyclovi

(VACV) et famciclovir (FCV) (Andrei et Snoeck 2013). L’ACV est un analogue

nucléosidique synthétique, converti par le virus lui-même en une forme active (Bacon

et al., 2003). Le virus utilise la forme active de l'ACV à la place du nucléoside qu'il utilise habituellement pour synthétiser de l'ADN, une composante essentielle de la

réplication virale (Bacon et al., 2003) (Figure 8). L’incorporation de l'ACV actif dans

ADN viral néosynthétisé arrête la production de l'ADN génomique viral. Le remplacement de l'ACV par un nouveau composé naturel semble être difficile parce

que les infections à VHS sont tellement variables en durée et gravité (Verehodge et

la découverte de nouvelles stratégies et nouveaux concepts thérapeutiques pour le

traitement des infections à VHS (Bacon et al., 2003; Andrei et Snoeck, 2013).

Des études sur la séroprévalence des patients atteints de l’VHS-2, montrèrent une

variation selon la région (Looker et al., 2008). Différentes études ont rapporté que 40%

des femmes enceintes en Afrique sub-saharienne, 30% en Amérique de sud, 17-22% en

Amérique du Nord et 4-24% en Europe sont infectées par VHS-2 (Patrick et al., 2001;

Corey et al., 2004;Anzivino et al., 2009). Des études ont montré qu’en Suède, Italie,

Suisse et Chine, la prévalence de l’VHS-2 était 10.4, 7.6, 20.7 et 10.8% respectivement

(Brown et al., 1996;Anzivino et al., 2009; Berntsson et al., 2009).

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