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Seule une partie du matériel archéologique a été numérotée lors des différentes campagnes de fouilles et a fait l’objet d’une étude. Il s’agit des produits de débitage diagnostiqués sur la fouille comme produits retouchés, des nucléus, des objets d’art et de parure, et de quelques pièces remarquables de la faune. Parmi le matériel lithique, la majeure partie des produits de débitage, notamment les pièces brutes et les pièces de mise en forme et d’entretien des nucléus, n’a pas été numérotée et a été seulement récoltée par zone et par subdivision stratigraphique16. Il en a été de même pour la faune.

La numérotation est continue entre l’éboulis 3/4 et le niveau 4, la distinction se faisant par la mention du niveau dans le numéro d’inventaire : AP/59-4-350, AP/59-3/4-5083. Elle va du numéro 1 au numéro 15 251 selon l’ordre d’extraction sur la fouille. Parallèlement, chaque pièce numérotée est accompagnée d’une fiche descriptive sur laquelle sont regroupées les principales informations la concernant17.

L’étude des produits de débitage retouchés a pu être menée directement, sans préparation préalable du matériel. Mais l’aspect typologique de ce dernier ayant déjà été vu, notre recherche a porté sur des aspects technologiques. Dans cette optique, l’ensemble des produits de débitage retouchés a été traité.

A l’inverse, les produits de débitage non retouchés ont nécessité une importante préparation avant analyse. En effet, rappelons que ces pièces étaient uniquement regroupées par zone et par subdivision stratigraphique, telles qu’elles sont sorties de la fouille. D’après les études antérieures sur l’abri Pataud, il apparaissait clairement que le niveau 4 et l’éboulis 3/4 correspondaient à l’une des plus

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Nous désignons sous l’appellation « sacs de débitage », le matériel lithique uniquement ramassé par carré et par subdivision stratigraphique, et jamais étudié.

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Ces fiches sont désignées usuellement sous l’appellation « fiches Movius ». Y sont principalement consignés la localisation stratigraphique, les coordonnées cartésiennes, le type de pièce et une courte description de celle-ci.

importantes périodes d’occupation du site (David, op. cit. ; Pottier, 1999 ; Chiotti et Nespoulet, à paraître). Afin d’en apprécier l’importance, nous avons dressé un premier inventaire de l’ensemble des sacs de débitage : 414 sacs ont ainsi été référencés, contenant environ 80 000 pièces.

Par ailleurs, les études récentes des niveaux aurignaciens et gravettiens ont montré que les sacs de débitage réunissaient en réalité divers types de matériels, hors produits de débitage bruts : des produits de débitage retouchés non reconnus lors des fouilles, des pièces techniques (lames à crêtes, tablettes de ravivage etc.), et la quasi-totalité des chutes de burins, quelques-unes seulement possédant des coordonnées (Nespoulet, 1996 ; Kong-Cho, 1998 ; Chiotti, 1999). Nous avons par conséquent classé le matériel selon sept catégories distinctes :

- les blocs ou fragments de blocs et les nucléus ou fragments de nucléus ; - les produits de mise en forme et d’entretien des nucléus ;

- les produits de débitage bruts ; - les produits de débitage retouchés ; - les chutes de burins ;

- et enfin deux catégories de pièces :

- les esquilles, petits éclats entiers d’une surface inférieure au cm²,

- et les débris, terme qui correspond aux fragments informes et de petite taille pour lesquels aucune information technologique n’est accessible (tel que le mode de fractionnement), et aux fragments d’éclats dont la surface est inférieure au cm².

Face à la quantité importante de matériel à traiter, nous avons organisé et encadré des campagnes de travaux de laboratoire destinés au lavage et au marquage du matériel18. Il a été nécessaire d'attribuer un numéro d’inventaire à chaque pièce, afin de les étudier et de les manipuler sans risque de pertes d’informations, notamment au cours des tentatives de remontages. Pour cela, nous avons repris la numérotation suivant le procédé de H. L. Movius, mais à partir du numéro 20 000, afin d’éviter toute numérotation en double avec celle des études antérieures19. La numérotation s’échelonne ainsi du numéro 20 000 au numéro 108 317. Par ailleurs, une deuxième phase de tri a été réalisée pour l’ensemble des produits de débitage bruts selon la matière première utilisée et selon le type de support. Parmi ce matériel issu des sacs de débitage, certaines pièces n’ont pas été numérotées. Il s’agit des esquilles et des débris. Ces pièces ont été conservées en l’état par zone et par subdivision stratigraphique.

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Ces diverses campagnes de laboratoire ont été organisées et encadrées en commun avec A. Vannoorenberghe, dont l’étude archéozoologique sur la faune du Gravettien ancien de l’abri Pataud (niveau 5) présentait la même nécessité.

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79 Parallèlement à ce travail d’inventaire, nous avons élaboré une base de données informatique où ont été saisies dans un premier temps les données des fiches Movius. La saisie des données rassemblées au cours des différentes campagnes de fouilles et d’études intervenait dans le cadre de la numérisation des documents graphiques dont le laboratoire du Musée de site de l’abri Pataud est le dépositaire20. En outre, la numérisation de ces fiches de données nous a permis de réaliser les projections horizontales et verticales du matériel archéologique pour lequel nous disposions des coordonnées cartésiennes. De fait, 12 742 fiches Movius ont été saisies dans le cadre de notre étude21. Dans un second temps, nous avons modifié notre base de données initiale de façon à pouvoir informatiser les données technologiques et typologiques du matériel lithique, au fur et à mesure de notre étude.