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Chapitre 7 : Exemple de détection d'un micro-potentiel : le faisceau de

7.1 Introduction

7.1.2 Signature électrique . . . 118 7.1.3 Contexte clinique . . . 119 7.1.4 Etat de l'art . . . 120 7.1.5 Objectif . . . 120 7.2 Matériel et méthode . . . 121 7.2.1 Matériel . . . 121 7.2.2 Méthode . . . 121 7.3 Résultats . . . 124 7.4 Discussion . . . 129 7.5 Conclusion . . . 131

Après avoir présenté la technique du SAECG, ses performances dans la détection des potentiels de très faibles amplitudes à la surface du torse, peuvent être testées. An-térieurement, le SAECG a déjà démontré son ecacité à détecter les potentiels tardifs ventriculaires. Une autre application du SAECG est la détection de l'activité du faisceau de His, un signal possédant une amplitude beaucoup plus faible que les potentiels tardifs (2 − 4µV ) et une morphologie plus ne. Ainsi, l'objectif de ce chapitre sera de démon-trer que le SAECG est une méthode performante pour mettre en évidence des potentiels micro-voltés, d'amplitude inférieure aux PTV.

Ce travail a été présenté lors de la conférence Computing in Cardiology à Rimini, Italie, en 2020, et a conduit à la rédaction d'un article de conférence [Tan et al., 2020].

7.1 Introduction

7.1.1 Caractéristique du faisceau de His

Le faisceau de His prolonge le n÷ud auriculo ventriculaire, puis se divise en deux branches : gauche et droite reliées à leur ventricule respectif (Figure 7.1). Il permet de conduire la propagation électrique provenant du n÷ud auriculo ventriculaire jusqu'aux bres de Purkinje permettant la contraction des ventricules. Le faisceau de His est n et court (de l'ordre du millimètre) souvent invisible sur les diérents types d'imageries médicales (IRM, scanner, ...) et invisible sur un ECG 12D standard. Seule une exploration électrophysiologique permet d'évaluer son activité électrique.

Figure 7.1  Le faisceau de His

7.1.2 Signature électrique

La durée du potentiel hissien correspond au temps parcouru par la propagation élec-trique à travers le faisceau de His. Le potentiel hissien mesuré invasivement se caractérise par un spike rapide et biphasique de durée 15 à 25 ms (Figure 7.2). L'enregistrement

7.1. Introduction

invasif du His correspond à l'activation la plus proximale du faisceau de His provenant du coté auriculaire de l'anneau triscupide [Scherlag et al., 1969]. L'intervalle His-Ventricule (HV) mesuré invasivement, exprime la conduction électrique infra-hissienne, c'est-à-dire, dans les branches droite et gauche. La durée HV correspond à l'intervalle entre le début du potentiel hissien et le début de l'activité ventriculaire la plus précoce, sur les enregis-trements 12D, en général V1 et V2. Sur l'ECG, le faisceau de His se situe entre l'onde P et le début du QRS. Chez un patient sain la durée HV peut varier entre 35 et 55 ms. Pour une durée HV située entre 60 ms et 70 ms, un trouble de la propagation auriculo-ventriculaire(AV) est suspecté. Dans ce cas, des tests pharmacologiques sont réalisés an de mettre en évidence un potentiel bloc AV. Au-delà de 70 ms, la pose d'un pacemaker est requise. Un rythme cardiaque, normal, lent, ou rapide, n'entraîne pas, ou peu, de modi-cation signicative de cet intervalle. La stabilité de l'intervalle assure la reproductibilité du signal d'un battement à l'autre.

Figure 7.2  Enregistrements intracardiaques

Enregistrement intracardiaque, mesurant l'activité du faisceau de His, noté H, située entre l'activité des oreillettes (A) et le début de l'activité ventriculaire, V.

7.1.3 Contexte clinique

Le remplacement de valves aortiques est une procédure clinique répandue an de traiter un rétrécissement ou une insusance aortique. Cependant, des études récentes ont montré que le risque de créer des troubles de la propagation AV ("bloc"' auriculo-ventriculaire) était l'une des complications majeures [Rubín et al., 2011]. Ce risque serait cependant très variable, entre 4 et 40% et d'autant plus important si le patient possède un trouble préexistant de la conduction [Schroeter et al., 2012]. Une mesure préalable de l'intervalle

HV permettrait de déterminer si le patient possède, ou non, une conduction normale et d'anticiper le risque de complication de la procédure. Actuellement, le seul moyen de mesurer cet intervalle est d'insérer un cathéter invasivement dans le c÷ur.

7.1.4 Etat de l'art

La détection à la surface de micro-potentiels à hautes fréquences souvent masqués par le bruit, représente un réel challenge. Au début des années 70, certaines équipes ont cependant montré la possibilité de détecter le potentiel hissien, non-invasivement, sur les animaux (chiens) dans un premier temps [Berbari et al., 1973, Flowers et al., 1974], en s'appuyant sur des méthodes de traitement du signal. Dans les années 80 à 90, de nom-breuses recherches ont alors été menées, sur les humains. Deux approches majeures ont été décrites, la 1ère s'appuie sur une méthode de détection battement à battement [Flowers et al., 1983,FLOWERS et al., 1990,Al-Nashash et al., 1988] tandis que la deuxième se base sur la méthode des battements moyennés [Hishimoto and Sawayama, 1975,Berbari et al., 1983, Abboud et al., 1983]. La première approche repose sur l'hypothèse que le SAECG pourrait faire disparaître le potentiel hissien qui pourrait être légèrement variable d'un battement à l'autre. La deuxième approche au contraire, se base sur un potentiel hissien très stable et reproductible d'un battement à l'autre. Ainsi, le SAECG permettant de ré-duire considérablement le bruit blanc, couplé à un ltrage haute fréquence, permettraient l'enregistrement du faisceau de His. Ces études ont rapporté des amplitudes du potentiel hissien variables, allant de 1 µV à 15 µV avec une médiane autour de 2-4µV . Le faisceau de His manifeste ainsi une amplitude très faible, comparée à la dépolarisation ventriculaire qui est de l'ordre de 2 mV à 4 mV. Ces travaux soulignent, une incertitude quant à la mor-phologie du potentiel hissien en surface. Berbari, emploit le terme de "rampe" pour décrire le signal du faisceau de His, tandis que d'autres observent un signal fragmenté. Bien que ces diérences seraient partiellement dues au ltre utilisé comme l'évoquent Berbari et Peper, de nombreux axes d'amélioration sont encore à explorer notamment concernant le choix des voies à utiliser. Au nal, le manque de cohérence entre les diérentes études n'a pas permis l'élaboration d'un outil clinique robuste.

7.1.5 Objectif

L'objectif de cette étude est de proposer une méthode non-invasive an de détecter le faisceau de His et de mesurer l'intervalle HV. La méthode proposée s'appuie sur l'hypo-thèse que le potentiel hissien est constant d'un battement à l'autre ; et impose logiquement le choix d'utiliser le SAECG pour réduire le bruit blanc. Les innovations apportées à ce