• Aucun résultat trouvé

Les questions environnementales sont de plus en plus présentes dans la société actuelle, que ce soit au niveau politique, industriel ou social. La nécessité pour notre société dans son ensemble de réduire nos impacts sur l’environnement est de plus en plus apparente. Ces impacts peuvent se manifester d’un grand nombre de manières, réparties en catégories d’impact ou aires de protection (réchauffement climatique, disparition de la couche d’ozone, déplétion des ressources, diminution de la biodiversité ou encore effets sur la santé humaine par exemple). C’est l’Homme qui, a travers son action (émissions de diverses substances, utilisation de matières fossiles ou minérales, modification de l’usage sols…) est la cause d’une partie de ces impacts. Il est nécessaire de faire prendre conscience au consommateur du poids que ces décisions peuvent avoir sur l’environnement. Chaque choix de consommation a des effets liés à l’utilisation d’un produit ou service (émissions d’une voiture, d’une centrale thermique, rejets de substances toxiques dans les rivières…) et d’autres causés en amont ou en aval de cette utilisation (choix des matières premières, émissions utilisées lors de sa production, rejets dans l’environnement lors de la fin de vie d’un produit…) et ces effets sont influencés par de très nombreux paramètres (physiques, chimiques, économiques, sociaux…). Pour cette raison, il est indispensable de mesurer, d’étudier et de prévoir les impacts de ces différentes décisions ainsi que des mesures prises pour lutter contre ces mêmes impacts afin d’éviter de simplement les transférer vers un autre moment de la vie d’un produit, vers un produit ou service annexe, vers une autre région du monde ou vers une autre catégorie d’impact, ceci afin que le décideur ou le consommateur puisse faire ses choix en réelle connaissance de cause. De nombreux outils ont été développés dans ce but. Parmi ceux-ci, les Analyses du Cycle de Vie (ACV) et les Analyses Input-Output (AIO) permettent de calculer les de toute la chaine de valeur de produits ou de services consommés et ce sur différentes aires de protection. Ces méthodes utilisent des approches et des données très différentes pour apporter diverses informations sur les effets de l’Homme sur son environnement. Elles sont toutes les deux confrontées à la difficulté de couvrir toutes les chaînes de valeurs et tous les vecteurs d’impacts entrant en jeu dans le cycle de vie d’un produit afin de permettre une analyse exhaustive de tous ses impacts. L’ACV permet, à travers une étude détaillée de prendre en compte un très grand nombre d’émissions vers l’environnement causées par l’ensemble du cycle de vie d’un produit mais est limitée dans sa capacité à couvrir toutes les chaînes de valeurs. L’AIO, puisqu’elle se base sur une description

complète de l’ensemble des activités d’une région, parvient à inclure l’intégralité des processus intervenant dans le cycle de vie de l’objet de l’étude mais ne couvre qu’un nombre limité d’émissions. Les points forts et les points faibles de ces deux études sont donc en partie complémentaires. C’est pourquoi certaines études essayent de combiner ces deux types d’outils afin de combler les troncatures qui leur sont inhérentes. On appelle ces études des analyses hybrides. Elles consistent en général à compléter une ACV à partir de données provenant d’une AIO. Ceci permet donc ce bénéficier à la fois de la meilleure couverture des émissions et des ressources de l’ACV tout en réduisant sa troncature des chaînes de valeurs grâce aux données de l’AIO.

L’objectif de cette maîtrise est d’étudier l’importance des problèmes de complétude au sein d’un MREEIO et de proposer un cadre méthodologique permettant de les réduire. Pour cela, une première analyse qualitative a été menée, suivie d’une analyse quantitative. Cette seconde étude a pu être réalisée en complétant un MREEIO à partir d’une base de données environnementales annexe, à l’aide d’un code informatique, puis en effectuant diverses analyses afin de comparer l’EEIO avec et sans son complément. Ce travail s’inscrit dans un projet plus large visant à combiner les données Input-Output et les données ACV.

Le chapitre 2 de ce mémoire propose une revue de littérature permettant de comprendre le contexte général dans lequel s’inscrit ce mémoire et le manque dans l’état des connaissances actuelles qu’il essaye de combler. Le chapitre 3 présente la problématique et les objectifs principaux et secondaires de cette maîtrise ainsi que l’analyse préliminaire ayant permis de confirmer la nécessité de réaliser cette étude et de guider nos choix de recherche. Le chapitre 4 décrit l’ensemble de la méthodologie suivie au cours de ce projet, tout d’abord pour mener la première analyse qualitative, puis la méthodologie générale sur laquelle s’est basée notre démarche de complétion d’un MREEIO ainsi que la façon dont nous avons analysé ce MREEIO complété afin d’en déduire les problèmes de troncatures du MREEIO original. Enfin, ce chapitre 4 décrit le souci de transparence qui a guidé l’ensemble de cette étude et les manières de l’assurer. Le chapitre 5 présente les différents résultats de cette maîtrise : tout d’abord les conclusions de l’analyse qualitative préliminaire concernant la troncature du MREEIO étudié en particulier, EXIOBASE, puis le cas d’application de la méthode générale de réduction des troncatures d’un MREEIO présentée dans la partie précédente. Ce chapitre se poursuit en proposant les résultats des différents calculs d’impacts menés afin d’analyser le MREEIO complété à l’aide de notre cas d’application. Enfin, le chapitre

Résultats se termine en présentant brièvement le code informatique que nous avons produit afin de mener la majeure partie de notre étude et qui nous a permis de répondre à l’exigence de transparence de ce travail. Le chapitre 6 contient d’une part l’interprétation des résultats obtenus à l’aide du MREEIO complété, qui nous a permis de réellement quantifier les troncatures d’EXIOBASE, et d’autre part une discussion sur les incertitudes présentes tout au long de notre étude. Enfin, le chapitre 7 revient sur l’ensemble des contributions de notre recherche, propose des pistes d’amélioration pour ce projet ainsi que quelques recommandations.