• Aucun résultat trouvé

5 Métabolisme intestinal des lipides

5.1 Intestin grêle

5.1.1 Caractéristiques anatomiques

L’intestin grêle est un tube creux d’environ 5m de longueur, intercalé entre l’estomac et le colon. Il s’étend du sphincter pylorique à la valvule iléo-caecale. Il comprend trois portions que sont le duodénum, le jéjunum et l’iléon.

Fragmentation réseau mitochondrial Chute potentiel de membrane Inhibition du Complexe I Suroxydation NADPH Augmentation capture O2 Surproduction ROS Déplétion GSH Augmentation fluidité membrane interne Baisse Rétention calcique

Duodénum : Il fait immédiatement suite à l’estomac et s’étend du pylore à l’angle duodénojéjunal de Treitz. Il se positionne tout autour du pancréas. C’est une portion courte qui constitue le lieu de déversement du chyme, de la bile acheminée par le canal cholédoque et des sécrétions pancréatiques par le canal de Wirsung.

Jéjunum : C’est la partie centrale du grêle qui se situe entre le duodénum et l’iléon. C’est le site par excellence de l’absorption. Sa longueur est estimée à environ 2/5e de l’intestin grêle. Iléon : C’est la dernière portion. Elle représente les 3/5e distaux du grêle et se termine au niveau de la valvule iléo-caecale ou valvule de Bauhin qui contient un sphincter (Marcil, Peretti, Delvin, & Levy, 2004; St-Martin Crites, 2015).

5.1.2 Structure histologique

Muqueuse : Elle est caractérisée par une surface d’échange importante qui vise à maximiser l’absorption des nutriments. La disponibilité de cette surface d’échange estimée à 350m2 est rendue possible par la longueur de l’intestin grêle et la présence de diverses structures. Il s’agit des valvules conniventes surtout présentes au niveau du jéjunum et qui sont recouvertes de villosités intestinales de longueur maximale au niveau du duodénum et du jéjunum proximal. Les villosités intestinales se composent à leur tour de microvillosités. Au centre de chaque villosité intestinale se trouve un axe conjonctif lâche qui abrite des capillaires sanguins situés au contact de la lame basale de l’épithélium. A ce niveau s’insèrent également les muscles de Brücke formés par des faisceaux de fibres musculaires lisses. Le canal de drainage lymphatique borgne de la villosité est appelé le chylifère. C’est la porte d’entrée de la majeure partie des lipides absorbés (Marcil et al., 2004; St-Martin Crites, 2015).

L’épithélium de revêtement de la muqueuse intestinale est une monocouche renfermant divers types cellulaires : les entérocytes, les cellules caliciformes et des cellules endocrines. La cohésion de ces cellules est assurée par plusieurs types de jonctions intercellulaires : les jonctions serrées qui jouent un rôle majeur dans la perméabilité membranaire sont situées au pôle apical des cellules épithéliales. Il s’agit de complexes multi-protéiques composés de la claudine, de l’occludine, des Zonula occludens (ZO1 et ZO2) et de l’actine du cytosquelette (Chassaing, 2011). Les jonctions adhérentes composées de protéines de la famille des cadhérines se situent sous les jonctions serrées et participent au maintien de la polarisation, à la différenciation cellulaire et à la communication intercellulaire. Les desmoses constituent un

complexe fonctionnel qui résulte des interactions entre la desmogléine, la desmocolline, la desmoplakine et les filaments de kératine du cytosquelette. Les desmoses sont perméables au LPS (Chassaing, 2011).

Les entérocytes : Ce sont des cellules prismatiques qui représentent 80% des cellules intestinales. Elles prennent naissance dans les cryptes et migrent vers le sommet de la villosité en se différenciant. Leur plateau strié apical est fait de microvillosités et contient de nombreuses enzymes telles que les peptidases, les disaccharidases et les phosphatases alcalines. Ces microvillosités correspondent à de fins prolongements cytoplasmiques, de disposition parallèle, contenant de la myosine et des filaments d’actine. La villine et la fimbrine assurent la stabilité architecturale de ces filaments. Les entérocytes disposent latéralement de systèmes de jonction permettant d’assurer l’étanchéité de l’espace intercellulaire. Les entérocytes expriment les gènes codant pour les protéines impliquées dans les mécanismes de transport et d’absorption.

Les cellules caliciformes : Elles élaborent le mucus et stockent les grains de sécrétion au pôle apical.

L’épithélium intestinal se prolonge dans le chorion et forme les glandes de lieberkhün qui s’ouvrent à la base des villosités. Elles jouent un rôle essentiel dans le renouvèlement épithélial à cause de la présence de cellules souches pluripotentes. Ces glandes se composent d’entérocytes, de cellules caliciformes, de cellules entéro-chromaffines et de cellules de Paneth. Ces dernières sont localisées dans la partie basale des glandes de lieberkhün. Leur cytoplasme basophile est riche en lysosomes.

La muqueuse de l’iléon se caractérise par l’abondance de cellules caliciformes, de glandes de lieberkhün et par la présence de formation lymphoïdes appelés plaques de Peyer (St-Martin Crites, 2015).

Sous-muqueuse : Elle se compose de tissu conjonctif, de vaisseaux sanguins et lymphatiques, de fibres élastiques et d’un réseau neuronal appelé plexus sous-muqueux. Sa portion duodénale abrite les cellules de Brunner. Il s’agit de glandes tubulo-acineuses dont les canaux excréteurs traversent le muscularis mucosae avant de s’aboucher dans la lumière intestinale. Elle sécrète une mucine alcaline destinée à protéger le duodénum contre l’acidité gastrique et à optimiser l’action des enzymes pancréatiques en augmentant de pH du contenu intestinal (St-Martin Crites, 2015).

Musculeuse : Elle joue un rôle majeur dans le péristaltisme intestinal et ceci est liée à sa structure particulière faite de cellules musculaires lisses longitudinales et circulaires (Marcil et al., 2004).

Séreuse : C’est la couche la plus externe. Elle est mince, constituée de tissu conjonctif et de cellules de la couche viscérale du péritoine. Elle est fixée au mésentère et assure la protection de l’intestin (St-Martin Crites, 2015).

5.1.3 Physiologie

L’intestin grêle est doté de fonctionnalités multiples impliquées dans le processus de digestion et d’assimilation des aliments. Il conditionne la biodisponibilité des nutriments (Petit, Niot, Poirier, & Besnard, 2007).

Fonction mécanique : Elle assure la progression du bol alimentaire grâce aux mouvements péristaltiques.

Fonction de digestion : elle résulte de l’action intra luminale des sécrétions épithéliales, des sécrétions glandulaires de la muqueuse, des sécrétions hépatiques et pancréatiques.

Fonction d’absorption : elle consiste au passage trans-intestinal puis à la diffusion dans l’organisme des produits de la digestion. L’absorption intestinale n’est pas uniforme. En effet, certaines portions absorbent les nutriments plus efficacement que d’autres. Ainsi, les lipides, les protéines et les hydrates de carbone sont surtout absorbés au niveau du duodénum et du jéjunum. Les sels biliaires et la vitamine B12 au niveau de l’iléon tandis que le fer et le calcium dans le duodénum.

Fonction endocrine : elle est assurée par le système endocrine responsable de la sécrétion des hormones peptidiques et des neurotransmetteurs

Fonction de défense immunitaire : Elle s’exerce vis à vis d’antigènes contenus dans les aliments ou issus de la dégradation de microorganismes. Il existe cependant un système de régulation qui prévient l’élimination des bactéries « inoffensives », commensales qui composent la flore intestinale. Ces bactéries commensales s’impliquent de diverses manières dans le contrôle de l’inflammation et dans la régulation de la réponse immune afin de préserver l’intégrité de la barrière épithéliale. Les peptides antimicrobiens (défensines, les cathélicidines et les lectines de types C) peuvent être sécrétés par les entérocytes et les cellules caliciformes mais les cellules de Paneth sont les plus spécialisées (Chassaing, 2011). Le mucus sécrété par les cellules

caliciformes est un gel viscoélastique constitué d’eau (95%) et de mucines (5%) qui tapisse la face luminale de l’épithélium intestinal. Sa couche interne constitue une barrière physique qui sert à piéger les bactéries pathogènes liées aux IgA sécrétoires ainsi que leur toxine, les empêchant ainsi de traverser la barrière épithéliale. Sa couche externe qui est le siège d’un renouvellement permanent a une fonction de lubrification (Chassaing, 2011).