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Interview de Frédéric Simottel, éditorialiste high tech sur BFM Business, BFM TV et 01Business

Ingénieur de formation, le journaliste spécialisé de 47 ans occupe depuis plus de 20 ans une « position privilégiée » en tant qu'observateur du marché high tech, selon le site internet de son employeur. Il présente chaque semaine sur BFM Business

l'émission « 01business, l'innovation au service de votre entreprise » et co-anime sur BFM TV la chronique Culture Geek.

Frédéric, quel est votre parcours ?

J'ai une formation d'ingénieur télécom. Je sors diplômé de Paris Tech en 1991 puis de sup de co Paris en 1992. Je commence à travailler chez Bouygues Telecom jusqu'en 1994, année où je suis devenu journaliste. J’intègre alors le groupe 01net et occupe plusieurs postes au sein des différents titres. En 2004 je deviens rédacteur en chef du vaisseau amiral, le mensuel 01net. Nous avons ensuite connu plusieurs actionnaires successifs, Havas, Vivendi, des fonds aussi. En 2007 Next Media, maison mère de BFM et RMC, entre au capital et « intègre » petit à petit les

différentes rédactions du groupe. Le journal est rebaptisé 01 business puis la partie print est revendue.

Quel est votre poste aujourd'hui ?

Je suis éditorialiste Hi Tech pour BFM business dans Tech & Co, le « rendez-vous de l'actu du numérique sur BFM Business » réalisé avec le site 01net.com et présenté par Sébastien Couasnon. Je suis aussi en charge des événements

qu'organise BFM, dont des programmes réalisés avec le sponsoring d’un annonceur. Pour ces derniers, je produis tout le contenu et assure parfois l'animation.

Quelles sont ces programmes réalisés avec des annonceurs ?

Une de ces émissions s'appelle « Hors Série ». C'est un format dont je m'occupe, pensé en collaboration avec des annonceurs sur des thématiques qui les concernent : Salesforce sur l'ère du client, Google sur le cloud, GFI Informatique sur la transition numérique, Euler Hermes sur l'export, etc... En début d'année, je donne 4 ou 5

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grands thèmes à la régie publicitaire qui monte une offre en fonction, avec des émissions, des événements, enfin tout ce qu'on peut proposer à nos clients... Les commerciaux proposent ensuite à des sponsors potentiels. Moi-même, de mon côté, de part mes relations ou les ménages que je peux faire par ci par là, je démarche. Quand on trouve le sponsor, l'émission se fait. L'inverse est également possible, un annonceur peut venir nous voir en apportant la thématique qui l'intéresse. Parfois nous acceptons, parfois non. Le motif du refus est le plus souvent parce que le sujet nous parait trop étroit, trop niche. Il faut aussi que la thématique nous intéresse. Et si c'est le cas, on fait.

Comment se manifeste la présence du sponsor dans ce programme ?

Ces hors séries sont « bilboardés » par le sponsor, c'est à dire qu'ils comportent en début et en fin de programme quelques secondes de publicité : « ce programme vous est présenté par » en introduction et « ce programme vous a été présenté par » à la fin. C’est la visibilité la plus évidente pour le téléspectateur. Mais le hors série reste un format différent des publi communiqués, qui existent toujours chez nous en parallèle. Nous essayons de nouer ce genre de partenariat sur du long terme, et nous nous nourrissons des avantages que peut présenter le sponsor pour alimenter le programme. A titre d'exemple, nous pouvons profiter d'un annonceur bancaire pour aller chercher, sur sa recommandation, parmi ses clients, des exemples d'entreprises pour constituer nos reportages, nos chroniques ou notre bassin d'invités potentiels.

Evoquez-vous parfois la concurrence de vos sponsors ?

Nous ne sommes pas des gens stupides, nous ne le faisons pas. Si le programme est sponsorisé par Salesforce, je ne ferai pas intervenir SAP.

Qui travaille sur ces programmes à la rédaction ?

Ce sont les mêmes journalistes que sur les autres programmes. Après tout le monde n'en fait pas, ça dépend des plannings de chacun. Nous faisons aussi appel à des pigistes. Certains ne font que ça, et c'est bien du journalisme, ça ne les empêche pas d'avoir une carte de presse !

! *) Où se situe la limite ?

Nous sommes amenés à refuser certaines demandes de clients. Nous refusons par exemple quand ils souhaitent intervenir systématiquement, dans chaque émission. Même ce genre de demandes arrive de moins en moins souvent. Beaucoup de sponsors ont compris l'intérêt qu'il y à laisser la main à la rédaction, ils nous font aussi peut-être davantage confiance. Les annonceurs sont de manière générale moins insistants qu'à une certaine époque, nous avons je crois dépassé l'ère de la commande. Ils ont compris aussi qu'il valait mieux laisser à d'autres le soin de parler d'eux, notamment leurs clients. Cela a surement plus de valeur, de portée et

d'efficacité. Les sujets abordés sont liés à l'image de la société, ce qui nous détache de l’effet « promo » puisque nous ne rentrons jamais dans le détail de l'offre ni des produits. Et quand certaines sorties en plateau me paraissent trop promotionnelles, je n'hésite pas à les couper au montage.

Quelle est l'audience de ces programmes ?

L'audience est surtout générée sur les réseaux sociaux, sur lesquels nous pouvons allègrement dépasser les 10.000 vidéos vues. Après les contrats avec les

annonceurs comprennent toujours une cession de droit. Ils ont la main sur le contenu une fois produit et le réutilisent à leur guise, en interne ou sur leurs réseaux sociaux par exemple.

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Interview de Marc Baudriller, chef de rubrique Médias à