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1. INTRODUCTION

1.10. AUTRES INTERVENTIONS NUTRITIONNELLES

Selon plusieurs études, les vitamines antioxydantes et suppléments vitaminiques aideraient à réduire le stress oxydant. Jusqu’à présent, les vitamines les plus étudiées pour leur grand pouvoir antioxydant sont les vitamines C et E. La vitamine C, ou acide ascorbique, est une molécule hydrophile dont la fonction principale est de détruire les radicaux libres particulièrement les groupes hydroxyles, peroxyls, l’anion superoxyde et le dioxyde d’azote. Elle participe également à la régénération de la vitamine E, du glutathion et de la β-carotène (Carr et Frei, 1999). Plusieurs fruits et légumes, tels que le poivron rouge, les fraises, les agrumes ainsi que le brocoli contiennent une teneur appréciable en vitamine C (Nutrition et alimentation, Santé et services sociaux du gouvernement du Québec, http://www.msss.gouv.qc.ca). La vitamine E existe sous 4 formes : l’alpha-, le bêta-, le delta- ou le gamma-tocophérol (Banks et al., 2010). Parmi ces formes, l’α-tocophérol possède le pouvoir antioxydant le plus efficace. Il est lipophilique et protège également les lipides et protéines membranaires ainsi que l’ADN de l’oxydation (Fang et al., 2002). Les huiles végétales, les noix, l’avocat et la papaye sont des aliments riches en vitamine E (Nutrition et alimentation, Santé et services sociaux du gouvernement du Québec, http://www.msss.gouv.qc.ca).

Certaines études ont suggéré que l’utilisation de suppléments vitaminiques (C et E) puisse protéger l’organisme de certains effets délétères et pathologies associées au vieillissement. Une augmentation de la durée de vie moyenne, de 40% chez les mâles et de 14 % chez les femelles ainsi qu’une durée de vie maximale de 17% chez les mâles a été rapportée chez des souris soumises à une diète riche en vitamine E (5 g/kg nourriture sèche) à partir de l’âge de 28 semaines (Navaro et al., 2005). Un supplément de vitamine E (500 ppm) administré pendant 6 semaines à des souris de 24 mois a augmenté la réponse immunitaire et diminué la synthèse ex vivo de prostaglandines E2 dans les homogénats de cellules hépatiques (Meydani et al., 1986). Chez l’homme, une étude associative chez des sujets âgés de plus de 55 ans, a montré qu’une consommation élevée en vitamine C et E réduisait significativement les risques de maladie d’Alzheimer (Engelhart et al., 2002). Plusieurs études cliniques ont également montré une corrélation inverse entre la prise de vitamine C ou E et le risque de développer des cataractes (Taylor et Hobbs, 2001).

1.10.2. La S-adénosyl-méthionine

La S-adénosyl-méthionine (SAMe) est formée dans le foie à partir de la méthionine et d’adénosine triphosphate (ATP) et est présente dans toutes les cellules de l’organisme. Il est le substrat de plusieurs réactions impliquant le transfert de groupement méthyls par les méthyl-transférases (Bottiglieri, 2002). Ces processus de méthylation sont essentiels au niveau de l’ADN, de l’ARN, des protéines et des phospholipides et jouent un rôle important dans la transcription, la traduction et la réparation des dommages à l’ADN (Chiang et al., 1996). La SAMe sert également de substrat pour les réactions de transulfuration qui permet la synthèse de glutathion, le plus important antioxydant endogène de l’organisme (Bottiglieri, 2002). Plusieurs études cliniques ont mis en évidence que l’administration de SAMe avait des effets bénéfiques dans le traitement de l’arthrose, similaires à ceux obtenus avec des anti-inflammatoires non-stéroïdiens (Di Padova, 1987). De plus, dans des cellules synoviales de lapin, l’ajout de SAMe protège contre les effets délétères du TNF-α observés sur la prolifération cellulaire et la synthèse des protéines de la matrice extracellulaire (Gutierrez et al., 1997). Finalement, une association entre la diminution des niveaux de SAMe dans le liquide céphalo-rachidien et dans le cerveau, et l’apparition de la maladie d’Alzheimer a été proposée (Bottiglieri et al. 1990; Morrison et al., 1996).

1.10.3. Le soya et les isoflavones

La fève de soya est composée de lipides, de protéines, d’hydrates de carbone et contient également des micronutriments tels que les isoflavones, des phytostérols, des vitamines et minéraux. Les isoflavones font partie des phytoestrogènes, puisqu’ils possèdent un anneau phénolique dans leur structure, leur permettant de se lier au récepteur des œstrogènes. Les phytoestrogènes se retrouvent dans plusieurs fruits et légumes, mais la fève de soya demeure la plus importante source d’isoflavone alimentaire. La génistéine et daidzéine sont les principaux flavonoïdes du soja (Cederroth et Nef, 2009). En plus de leurs propriétés oestrogéniques, les isoflavones pourraient également affecter la régulation du métabolisme du glucose et des lipides. Des études chez l’homme et le rat suggèrent que les protéines de soya ou les phytoestrogènes dérivés pourraient exercer des effets bénéfiques dans la prévention du diabète et de l’obésité (Bhatena et Velasquez, 2002; Velasquez et Bhathena, 2007). De plus, certaines études ont rapporté que des suppléments de soya ou d’isoflavones, pourraient avoir des effets protecteurs des maladies cardiovasculaires et de la densité minérale osseuse chez la femme ménopausée (Goodman-Gruen et Kritz-Silverstein, 2001; Messima, 2010). Néanmoins, ces hypothèses sont controversées par la présence de plusieurs études qui ne montrent aucun effet du soya ou des isoflavones ou des effets bénéfiques uniquement à des doses élevées d’isoflavones ou d’extrait de soya (Cederroth et Nef, 2009; Sacks et al., 2006). Chez le rat et l’humain, il a été postulé que les isoflavones puissent assurer une protection contre le stress oxydant et les dommages à l’ADN (Kawakami et al., 2004; Mahn et al., 2005; Spadafranca et al., 2008). Finalement, une étude chez des jeunes femmes (24 ans) a mis en évidence que l’ingestion orale de protéines de soya seule avait un effet positif sur la sécrétion de GH. Cet effet n’a pas été observé lorsque la protéine de soya était incluse dans un repas complet (Van vught et al., 2008).

En résumé, ces études suggèrent que les stratégies nutritionnelles, telles qu’une supplémentation en composés antioxydants, exercent des effets bénéfiques dans certains tissus et permettent de contrer les effets délétères du stress oxydant au cours du vieillissement.

2. JUSTIFICATION