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Interventions de Leduc après les travaux (1913-1926)

Chapitre 1. Contexte

1.1 Contexte historique entourant la décoration peinte par Ozias Leduc

1.1.4 Interventions de Leduc après les travaux (1913-1926)

Jusqu’à son décès, en 1926, le curé Laflamme continue à commander des travaux à Leduc pour l’église de Farnham. Le 15 février 191387, le procureur du prêtre acquitte son compte avec Ouellette. Une facture nommée « Enrichissement du cadre du Chemin de la Croix, et fini du devant du jubé de l’église de Farnham » et datant du 15 mai 191388 paraît dans le livre de Berthiaume (1983 : 108) accompagné d’un billet du curé au 20 mai89. Cette facture totalise 245,53 $ pour des heures d’ouvrage, de l’or français, des voyagements et des dessins. Puis, le 18 mai90, Laflamme expédie un billet à Leduc. Par la suite, le 23 mai 191491, il demande au peintre de

86BAnQ, Fonds O. L., MSS 327/5/22, Série 6/F1, Correspondance adressée à O. L., Lettre de J.-M.

L., Farnham, 28 décembre 1912, 1 p., original.

87BAnQ, Fonds O. L., MSS 327/5/23, Série 6/F1, Correspondance adressée à O. L., Saint-Hilaire,

Carte de J.-M. L., Montréal, 15 février 1913, 1 p., original.

88Une lettre de Leduc du même jour accompagne cette facture. BAnQ, Fonds O. L., MSS 327/8/20,

Série 7/G1, Correspondance expédiée par O. L., Brouillon de lettre à J.-M. L, 15 mai 1913, 1 p., original.

89APF, Facture d’O. L. à J.-M. L., 15 mai 1913, 1 p., original.

90BAnQ, Fonds O. L., MSS 327/5/23, Série 6/F1, Correspondance adressée à O. L., Lettre de J.-M.

L., Montréal, 18 mai 1913, 1 p., original.

91BAnQ, Fonds O. L., MSS 327/5/24, Série 6/F1, Correspondance adressée à O. L., Lettre de J.-M.

l’aider à déterminer la teinture et le vernis des bancs de l’église. Le 30 juin92, l’artiste lui recommande à cet effet l’ouvrier Jean-Baptiste Allaire. La prochaine correspondance entre le curé et le peintre est datée du 12 octobre 191993, alors que Laflamme exprime le souhait que soient terminées les fenêtres. Pour ce travail, Leduc fait affaire avec Henri Perdriau de Perdriau & O’Shea, Verrières d’art pour églises et résidences de Montréal. Le 27 novembre, Perdriau écrit à l’artiste qu’il doit venir le rencontrer pour établir un prix. Ainsi, à partir de 1913, Leduc ne réalise plus de tableau pour décorer l’église Saint-Romuald, mais exécute diverses tâches relatives à l’ensemble du décor et met le curé en contact avec des compagnies ou des employés.

Ces relations entre Leduc et différents commissionnaires résultant des demandes du curé Laflamme indiquent que le peintre occupait, à Farnham, des fonctions similaires à celles d’un entrepreneur, notamment en 1906, lorsqu’il s’y trouve de façon régulière. Cependant, il ne peut se charger de l’ensemble des travaux lorsqu’il part remplir des commandes dans d’autres provinces ou pays. Malgré tout, Leduc revient à plusieurs reprises à Saint-Romuald pour accomplir des tâches bien précises. Dans sa lettre du 30 juin 1914, il se réfère à cette réalité quand il affirme : « Je me ferai un plaisir de me rendre à votre invitation, quelque soit l’entrepreneur des travaux que vous avez en vu [n.d.l.r. sic] actuellement ». Les entrepreneurs changent donc au cours de ces neuf années de collaboration. Seul le curé voit véritablement le déroulement des travaux dans son entièreté. Même si l’artiste n’accède pas au site avec autant d’aisance que lors de sa commande à Saint-Hilaire, il touche à presque tous les ouvrages, qu’ils requièrent ou non une finesse particulière. Leduc conseille le prêtre chaque fois qu’une occasion se présente, gère le personnel employé et se charge de diverses commissions pour son commanditaire. Dans sa lettre du 25 juin 191494, Laflamme explique l’implication de Leduc dans le projet : « Je tiens que tout

92BAnQ, Fonds O. L., 327/8/21, Série G1/11, Correspondance expédiée par O.L., Rogersville, N.B.,

Brouillon de lettre à J.-M. L., Farnham, 30 juin 1914, 1 p., original.

93BAnQ, Fonds O. L., MSS 327/6/4, Série 6/F1, Correspondance adressée à O. L., Lettre de J.-M. L.,

Saint-Hyacinthe, 12 octobre 1919, 2 p., original.

94BAnQ, Fonds O. L., MSS 327/5/24, Série 6/F1, Correspondance adressée à O. L., Lettre de J.-M.

soit bien harmonisé. Vous y êtes intéressé, il me semble, vous-même, pour la part importante que vous avez prise ». Le curé ne manque jamais de spécifier, dans toutes ses lettres, excepté dans les très courtes notes qu’il envoie au peintre, l’évolution de l’ouvrage. Que ce soit pour des raisons financières, d’éthique professionnelle ou simplement pour la satisfaction apportée par une œuvre achevée à laquelle l’artiste s’est dévoué avec passion, les précisions du prêtre ne peuvent manquer d’attirer son intérêt.

En 1926, année de la mort de Laflamme, la fabrique accorde à Leduc un contrat de retouches du Chemin de la Croix. Nous savons, relativement à cette commande, que le peintre se rend à Farnham quelques jours pour travailler à l’église et qu’il loge à l’Hôpital Sainte-Élisabeth à Farnham à partir du 20 juillet 192695. Toutefois, comme le peintre doit remplir d’autres obligations à l’église Sainte-Geneviève de Pierrefonds, il envoie son élève, qui deviendra célèbre, Paul-Émile Borduas, pour effectuer ces retouches. Dans son mémoire de maîtrise, Borduas et la peinture

religieuse, Françoise Legris-Bergmann (1972 : 30) rapporte une lettre du jeune

artiste, datant du 1er septembre 1926, où il explique à Leduc que le curé de Saint- Romuald, Edmond Decelles, est heureux de ses services. Le 24 septembre96, le curé Decelles envoie à Leduc une lettre à laquelle est joint le paiement pour le travail de Borduas. Ces premières retouches ne dénaturent en rien l’aspect initial des œuvres de Leduc, parce que son élève s’inspire d’une technique que son maître lui a enseignée. Aucun autre peintre n’effectuera de retouches au Chemin de la Croix. Cependant, il est important de noter que les années 1950 apporteront avec elles des modifications irréversibles sur plusieurs autres toiles du décor de l’église Saint- Romuald de Farnham.

95BAnQ, Fonds O. L., MSS 327/9/25, Série 8/H5, Correspondance adressée à/par d’autres personnes,

Lettre de sœur Albina Lanthier, religieuse chez les Sœurs de la Charité, à Sœur Massé, supérieure de l’Hospice de Sainte-Élisabeth à Farnham, 20 juillet 1926, 1 p., original, sceau de l’Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe.

96BAnQ, Fonds O. L., MSS 327/6/11, Série 6/F1, Correspondance adressée à O. L., Saint-Hilaire,

1.2 Contexte spatial : ensemble de la décoration de Saint-