Interprétation et discussion

Les mortalités observées pourraient être liées à la fréquence de distribution des aliments et au non suivi des paramètres physico- chimiques de l’eau. Le non-respect de la quantité d’aliment à servir qui est apprécié de façon empirique fait que le reste de ses aliments se dégrade dans l’eau et affecte le milieu qui s’appauvrit du coup en oxygène.

Ainsi, les conditions du milieu (oxygénation, pH, T°…) qui ne sont pas non plus suivi faute de matériel devenaient nuisible à la survie des juvéniles

La performance des aliments a été évaluée à travers quatre paramètres: le gain moyen quotidien, la croissance spécifique, la quantité d’aliment consommée, et le gain de poids. Pour l’ensemble des pêches de contrôle, les meilleurs gains de poids et les meilleurs taux de croissance spécifique ont été obtenus au niveau des poissons nourris avec le Coppens soit en moyenne 83,43g et 3,39%/j pour les bacs hors sol rectangulaire puis 84,84g et 3,31%/j pour les bacs hors sol circulaire. Les faibles performances de croissance ont été enregistrées au niveau des poissons nourris avec le Skretting soit en moyenne 64,81g et 3,03%/j pour les bacs rectangulaires puis 60,63g et 3,1%/j pour les bacs circulaires

Les meilleurs valeurs de gain de poids enregistrées dans la présente étude sont proches de celles trouvées par le PROVAC lors du premier essai en 2013 soit 81,12g et 79,56g. Il en est de même pour les valeurs du taux de croissance spécifique soit 3,26%/j et 3,17%/j

Les résultats indiquent que les juvéniles de Clarias gariepinus apprécieraient moins le Raanan et Skretting que le Coppens dans leur alimentation. Ce meilleur résultat pourrait être expliqué par la composition de l’aliment utilisé, le Coppens, qui contient une grande proportion de vitamines

Les données obtenues au niveau des bacs rectangulaires semblent ne pas être différentes de celles enregistrées au niveau des bacs cylindriques. Ceci amène donc à dire que les formes des bacs n’auraient pas influencées la croissance des poissons.

Toutefois, vue les résultats obtenus grâce aux aliments importés, il est d’autant plus important de se demander en quoi les importés sont-ils meilleurs par rapports aux aliments locaux. Les valeurs couramment relevées en aquaculture (Taux de Croissance Spécifique) sont comprises entre 0,5 et 3%/j (Barnabé ; 1991) et les résultats obtenus grâce aux nombreux essais menés sur les aliments locaux montrent des résultats satisfaisant par rapport à ceux obtenus par les importés. Claude

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ADOUVI (2013) avec l’essai sur la substitution de la farine de poissons par la farine de graines de néré et de tourteau de soja, a enregistré des valeurs appréciables, soit 4,47%/j et 0,45g /j en ce qui concerne le taux de croissance spécifique et le gain de poids moyen journalier ; Gandaho (2007) avec une étude sur la performance de croissance des juvéniles de C. gariepinus nourris à base de Moringa oleifera et de sous-produits locaux a enregistré des valeurs satisfaisantes qui se situent entre 4,78%/j et 5,8%/j . Aussi, Il en est de même pour les valeurs du taux de croissance spécifique soit 4,14 et 5,80 %/j obtenues par Toko (2007) chez Clarias gariepinus.

L’alimentation des poissons avec l’azola donne également des résultats encourageant ; c’est le cas de Kanangire qui à trouver des valeurs telles que 4,26, 4,05 et 3,85 %/j obtenues respectivement pour les aliments à Azolla (0 %, 30 %, et 50

%) (Kanangire, 2001).

Au vue de ces résultats, la valorisation des aliments locaux doit être faite et encouragée pour le développement de la filière pisciculture afin de réduire la dépendance des paysans vis-à-vis de l’extérieur (aliments importés).

Les paramètres physico-chimiques n’ont pas été pris au cours de l’essai or le suivi scientifique de ces derniers est très important pour la survie des juvéniles.

Les résultats obtenus au cours de l’essai doivent être soumis à un test statistique pour une meilleure appréciation des résultats obtenus. Cela fera l’objet d’une étude approfondie dans les années à venir

Acquis du stage

Ces trois mois passés à la Direction des Pêches nous ont permis d’apprendre à observer, à rapporter diverses activités et à connaître les pratiques et les réalités de terrain dans ce domaine. Nous avons appris également que le fonctionnement d’une structure repose sur des règles et comportements tels que : le respect de la hiérarchie, le respect mutuel, le travail en équipe, l’écoute attentive et le dialogue. Tout au long du stage les chefs division n’ont ménagé aucun effort pour nous entretenir et nous faire participer à leurs différentes activités. Tout ceci nous a permis de maîtriser les procédures d’inspection des produits de pêche, de connaitre quelques engins de pêche et de pouvoir différencier quelques espèces de poissons.

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CONCLUSION ET SUGGESTION

Ce stage de fin de formation nous a permis d’acquérir de nouvelles connaissances dans le domaine de la pisciculture plus précisément. Nous avons participé à plusieurs activités menées par la structure à savoir : le débarquement des produits de pêche ; inspection du poisson frais ; transformation du poisson frais en poisson salé et séché et enfin à l’essai de performance de croissance de trois types d’aliments importés sur des juvéniles de C. gariepinus dans les BHS. Les performances de croissance des juvéniles de C. gariepinus nourris avec le Coppens sont meilleurs au regard des performances de croissance enregistrées. Ces résultats indiquent que les juvéniles de C. gariepinus assimilent plus le Coppens incorporé dans leur aliment comparativement au Skretting et au Raanan. Au vu de ces résultats nous suggérons au terme de ce stage de :

 tester ces aliments importés sur d’autres espèces de poissons comme les tilapias ;

 prendre les paramètres physico chimiques pour les essais à venir ;

 substituer les aliments locaux aux aliments importés afin de réduire le coût de production du poisson et la dépendance vis-à-vis de l’extérieur ;

 améliorer les aliments locaux en agissant sur leur composition en élément nutritif ;

 faire une combinaison adéquate/bénéfique entre aliments importés et aliments locaux afin de booster la croissance du poisson à un coût réduit ;

 mettre en place des politiques ou stratégies de développement visant à travailler l’esprit des paysans pour une utilisation massive des aliments locaux.

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