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Interprétation des résultats des modèles probit

Chapitre 4 – Résultats

4.1 Interprétation des résultats des modèles probit

Fréquence de rétroaction

Afin de prédire l’effet des variables d’intérêt sur le choix des individus concernant la fréquence de rétroaction, un modèle probit a tout d’abord été utilisé. Les paramètres, selon qu’ils soient positifs ou négatifs, permettront d’examiner si les variables associées influencent la probabilité de 𝑌1 à la hausse ou à la baisse. Les effets marginaux permettront,

quant à eux, de déterminer dans quelle mesure l’augmentation d’une unité de la variable indépendante entraîne une variation de la probabilité que l’individu choisisse, pour au moins une période, une fréquence de rétroaction faible (3 ou 5 périodes). Le modèle étudié est le suivant :

𝑷(𝑪𝒉𝒐𝒊𝒙 𝒅𝒆 𝑭𝟑 𝒐𝒖 𝑭𝟓| 𝑿) = 𝛟(𝐗′𝛃)

Dans ce modèle, 𝑌1 = 1 indique que l’individu fait un choix impliquant une fréquence

de rétroaction plus faible (F3 ou F5), pour au moins une période, alors que 𝑋 représente les variables indépendantes incluses dans le modèle.

Le Tableau 2, à la page suivante, détaille les différentes variables indépendantes qui ont été utilisées aux fins de la modélisation, ainsi que l’interprétation d’un coefficient plus élevé.

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Variables indépendantes Interprétation d’un coefficient élevé

Aversion à l’ambiguïté Être averse à l’ambiguïté

Aversion à la perte Être averse à la perte

Sensibilité (gain) Être sensible aux gains éloignés du point de référence (convexité) Sensibilité (différence) La perte de sensibilité est plus prononcée en ce qui concerne les

pertes que les gains éloignés du point de référence. Croyances à priori Accorder un poids important aux croyances à priori

Nouvelle information Accorder un poids important à la nouvelle information reçue Âge Être âgé de plus de 27 ans

Femme Être une femme

Étude en économique Étudier un domaine connexe à l’économie et aux finances Étude en génie Étudier un domaine connexe à l’ingénierie

Ordre HML Avoir participé aux traitements selon l’ordre : HML Ordre LMH Avoir participé aux traitements selon l’ordre : LMH Capacité de calcul Avoir de bonnes capacités de calcul

Profil de compagnie négatif Avoir expérimenté au moins un profil de compagnie défavorable Tableau 2. Détail des variables indépendantes et interprétation de leur coefficient

Un paramètre β positif signifie qu’une augmentation de la variable associée entraîne une plus grande probabilité que l’individu fasse le choix d’une fréquence de rétroaction plus faible, alors qu’un β négatif signifie le contraire. L’effet des paramètres générés par le modèle sur la variable dépendante se répartit comme suit:

Paramètres β Déviations standard P > | z | Effets marginaux Aversion à l’ambiguïté -0.47 0.16 0.00 -0.19 Aversion à la perte -0.04 0.03 0.11 -0.02 Sensibilité (gain) 0.13 0.25 0.60 0.05 Sensibilité (différence) 1,29 0.24 0.00 0.41 Croyances à priori -0.04 0.09 0.61 -0.02 Nouvelle information 0.06 0.06 0.39 0.02 Âge -0.32 0.40 0.42 -0.13 Femme 0.49 0.44 0.27 0.19 Étude en économique -0.57 0.67 0.40 -0.22 Étude en génie -0.85 0.42 0.04 -0.33 Ordre HML -1.17 0.31 0.00 -0.46 Ordre LMH -0.48 0.33 0.15 -0.19 Capacité de calcul 0.25 0.12 0.04 0.01

Profil de compagnie négatif 0.21 0.20 0.29 0.01

Interaction Profil négatif et

Sensibilité (différence)

-082 0.50 0.11

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Selon ce modèle, le coefficient d’aversion à l’ambiguïté et le coefficient d’aversion à la perte auraient tous deux un paramètre négatif, ce qui diminuerait la probabilité de choisir une faible fréquence de rétroaction.

Les résultats montrent que les personnes ayant un haut niveau d’aversion à l’ambiguïté ont une plus faible probabilité (−19 %) de choisir, au moins pour une période, un faible niveau de rétroaction. Cela correspond au résultat attendu puisque le faible niveau de rétroaction ne permettrait pas aux participants d’ajuster les croyances à chaque période quant à la probabilité que le profil de compagnie soit positif, ce qui exacerberait donc le contexte d’incertitude auquel ces individus sont averses.

Par ailleurs, on remarque qu’un coefficient d’aversion à la perte élevé semble avoir un effet négatif sur la probabilité de choisir un faible niveau de rétroaction. Ces résultats ne correspondent pas à l’hypothèse qui avait été formulée selon laquelle les individus ayant une grande aversion à la perte pourraient préférer de plus longs horizons d’investissement afin d’être moins confrontés à la perte. Toutefois, l’effet marginal de ce paramètre est négligeable (−2 %) en comparaison aux autres paramètres du modèle. Cela implique donc qu’une augmentation de l’aversion à la perte (de l’ordre d’une unité) diminuerait de 2 % la probabilité de choisir long horizon de retour de l’information pour au moins une période.

De plus, les résultats montrent que les personnes dont la fonction de valeur montre une courbure plus importante dans le domaine des gains que des pertes pourraient avoir une probabilité plus élevée de préférer un faible niveau de rétroaction pour au moins une période. Autrement dit, le fait de démontrer une sensibilité plus prononcée en ce qui concerne les pertes que les gains éloignés du point de référence augmenterait la probabilité de choisir un faible niveau d’information.

Pour ce qui est des variables de contrôle, le domaine d’étude semble avoir un impact significatif5 sur les préférences. On remarque que le fait d’étudier en génie ou en économie est associé à une plus faible probabilité de choisir un bas niveau d’information pour au moins une période. Finalement, les capacités de calcul auraient un effet positif, mais faible (0,5 %) sur la probabilité de choisir un niveau d’information restreint.

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Horizon d’investissement

Pour ce qui est du choix d’investissement, le même modèle a été estimé comme suit : 𝑷(𝑪𝒉𝒐𝒊𝒙 𝒅𝒆 𝑯𝟑 𝒐𝒖 𝑯𝟓| 𝑿) = 𝛟(𝐗′𝛃)

Le modèle permet d’étudier l’impact des variables sur la probabilité de choisir un long horizon d’investissement (H3 ou H5). Le Tableau 4 présente l’effet des variables indépendantes sur la variable dépendante.

Paramètres β Déviations standard P > |z| Effets marginaux Aversion à l’ambiguïté -0.60 0.25 0.01 -0.24 Aversion à la perte -0.04 0.01 0.00 -0.02 Sensibilité (gain) 0.18 0.32 0.59 0.07 Sensibilité (différence) 1.34 0.33 0.00 0.49 Croyances à priori -0.13 0.07 0.08 -0.05 Nouvelle information 0.07 0.06 0.27 0.03 Âge -0.40 0.30 0.19 -0.16 Femme 0.53 0.38 0.17 0.21 Étude en économique -0.58 0.49 0.23 -0.23 Étude en génie -0.31 0.49 0.52 -0.12 Ordre HML -0.44 0.31 0.16 -0.17 Ordre LMH -0.01 0.36 0.98 -0.01 Capacité de calcul 0.50 0.15 0.01 0.20

Profil de compagnie négatif 0.30 0.29 0.29 0.09

Interaction Profil négatif et

Sensibilité (différence)

-0.31 0.51 0.54

Tableau 4. Impact des variables indépendantes sur la probabilité de choisir un long horizon d’investissement (H3 ou H5)

Le fait d’être averse à l’ambiguïté aurait un effet négatif significatif sur la probabilité de choisir un long horizon d’investissement. Ainsi, une augmentation d’une unité du coefficient d’aversion à l’ambiguïté réduirait de 24 % la probabilité d’adopter un horizon long pour au moins une période. Une fois de plus, ce résultat est cohérent avec la littérature puisque le long horizon d’investissement ne permettrait pas de mettre rapidement à jour les croyances et augmenterait le nombre de périodes d’investissement dans le contexte de probabilités incertaines.

Par ailleurs, l’aversion à la perte semble toujours avoir un effet négatif sur la probabilité d’adopter un long horizon d’investissement, ce qui n’est pas le résultat attendu. On aurait pu s’attendre à ce que les individus averses à la perte choisissent de longs horizons

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d’investissement pour agréger le résultat et ainsi être moins exposés aux pertes. Toutefois, l’effet marginal est peu élevé (−0.02) ce qui indique que cet effet est moins important que celui observé dans le cas de l’aversion à l’ambiguïté.

Tout comme c’est le cas pour le niveau de rétroaction, on constate que la courbure moins prononcée de la courbe de valeur dans un contexte de gain que dans un contexte de perte augmente la probabilité de choisir un long horizon d’investissement pour au moins une période.

Il est également possible d’observer que les sujets qui accordent davantage d’attention aux croyances à priori ont moins de probabilité de choisir un long horizon que les sujets accordant une grande importance à la nouvelle information reçue.

Par ailleurs, la capacité de calcul aurait un impact positif significatif sur la probabilité de choisir un long horizon d’investissement (0,20). Cet effet est plus marqué que dans le cas du choix de fréquence de retour de l’information. Il est possible que les personnes ayant de bonnes capacités de calcul voient la pertinence d’investir sur un long horizon en raison du résultat espéré, alors qu’ils auraient moins conscience de l’impact engendré par les rétroactions fréquentes sur leur investissement.

De façon générale, les résultats obtenus dans les deux modèles visant à prédire le choix en termes d’information et d’horizon d’investissement sont similaires, ce qui confirme la pertinence d’utiliser un modèle biprobit afin de prédire simultanément l’effet de ces variables sur les préférences.

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