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Chapitre II : Les Semi-conducteurs magnétiques dilués (DMS)

II. 2 3 Caractéristiques en optique

II.3 Interactions magnétiques

Les couplages d’échange peuvent être de plusieurs types :

-Couplage direct entre spins appartenant à des orbitales d’atomes voisins, et qui se recouvrent. -Couplage indirect entre deux spins, via un atome intermédiaire non magnétique, ou par l’intermédiaire d’un gaz d’électron (RKKY).

Les principales interactions sont le super-échange, le double échange et l’interaction RKKY (Ruderman, Kittel, Kasuya et Yoshida).

II.3.1 Interaction de super-échange

Le super-échange est une interaction indirecte qui se produit entre les impuretés magnétiques par l’intermédiaire des atomes non magnétiques, comme dans le cas des oxydes de métaux de transition ou des composés de structure pérovskite. Dans ce type d’échange, les charges sont localisées et l’interaction dépend fortement des configurations des orbitales, ce qui donne lieu souvent à un couplage antiferromagnétique qui suit les règles de Goodenough- Kanamori-Anderson [20,21,22]. Pour ce couplage antiferromagnétique apparait, il faut que les orbitales cationiques et anioniques soient alignées, c’est –à-dire que l’angle de la liaison métal-oxygène-métal sera fixé à 180°, afin d’obtenir un ordre magnétique. La Fig 5 montre un schéma qui donne les différentes configurations cation-anion-cation à 180°. Dans le cas où les deux cations ont une orbitale eg à moitié pleine pointant dans la direction de l’anion, le couplage est directe par les règles de Hund et donne de l’antiferromagnétisme fort (cas 1 dans la Fig 3). Le cas où les deux orbitales eg sont vides (cas 2 dans la Fig 3) donne également de l’antiferromagnétisme, mais faible. Si le recouvrement d’orbitales est suffisamment fort, c’est –à-dire, que les orbitales des deux cations sont suffisamment remplies, chaque spin de l’orbitale px va interagir avec l’électron de l’orbitale du cation adjacent en le forçant à lui être antiparallèle. Par conséquent, les spins de deux atomes des métaux de transition auront une configuration antiparallèle. Un tel mécanisme conduit à un couplage antiferromagnétique fort, c’est le super-échange. Mais au contraire, si le recouvrement d’orbitales est très faible ou nul, les deux cations auront des spins parallèle ce qui conduit à un couplage ferromagnétique.

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Dans le cas des semi-conducteurs magnétiques dilués, les mêmes mécanismes peuvent être appliqués pour déterminer l’ordre magnétique dans ces composés. Le super-échange peut-être décrite par un hamiltonien d’Heinsenberg. Dans lequel le signe de couplage est déterminé par l’angle de lien métal –intermédiaire –métal et la configuration de l’électron d des métaux de transition.

Figure -3 : Ordre magnétique en fonction du type d’orbitale des cations avoisinants.

II.3.2 Interaction de double échange

L’interaction de double échange est une interaction ferromagnétique qui correspond à l’interaction entre les cations d’une même espèce et de valences différentes, avec échange d’un électron de couche 3d via un atome non magnétique, par exemple entre Mn4+ et Mn3+ séparés par un ion oxygène. Elle permet au système de gagner de l’énergie en délocalisant l’électron e↑

g de l’ion Mn3+ sur les deux ions Mn, par rapport à une configuration ou l’ion Mn3+ garde son électron e↑g. Le saut est facilité si les moments magnétiques des manganèses voisins sont alignés car le saut peut se faire sans émission d’excitations magnétiques .Ainsi ,La première étude faite sur les manganites à structure pérovskite date depuis 1951 quand C. Zener a introduit le modèle de double échange [23,24] pour expliquer les propriétés de transport et de

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magnétisme, dont la résistance et la polarisation en spin. Ce modèle fait intervenir les ions d’oxygène pour assurer le transport des électrons entre les cations manganèse d’états de charges différents (charges (III) et (IV)), qui sont séparés par une distance trop grande et pour lesquels l'échange direct (cation-cation) est nul.

Figure- 4 : Mécanisme du double échange.

II.3.3 Couplage RKKY (Ruderman, Kittel, Kasuya et Yoshida)

Le mécanisme RKKY a été introduit pour expliquer le ferromagnétique dans les terres rares [25,26,27].Ainsi que c’est une interaction d’échange indirecte très forte entre les moments localisés portés par les orbitales 4f des terres rares, réalisée par l’intermédiaire des électrons de conductions. La théorie RKKY avait en effet prédit l’oscillation entre les états ferromagnétiques-antiferromagnétiques d’une multicouche formée de deux matériaux magnétiques séparés par un métal non magnétique, oscillation dépendante de la distance entre les couches. Contrairement à l’interaction d’échange directe qui nécessite le recouvrement des fonctions d’ondes électroniques des deux moments magnétiques locaux, l’interaction RKKY ne requière pas ce recouvrement. C’est parce qu’elle utilise la médiation des électrons de conduction qu’elle est susceptible de s’opérer entre deux spins même très éloignés et qu’elle est dominante dans les alliages magnétiques dilués. Dans le système des tri-couches (F1/NM/F2), les électrons de la couche non-magnétique acquièrent une polarisation au contact des deux couches ferromagnétiques. Cette polarisation décroit tout en s’éloignant de l’ion magnétique d’une manière oscillatoire, qui s’explique par la nature ondulatoire de ces électrons de conduction. Selon l’épaisseur de la couche séparatrice (NM), l’interaction RKKY entre les deux couches magnétiques peut passer d’un couplage ferromagnétique à un coulage antiferromagnétique.

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Figure- 5 : Couplage d’échange indirect RKKY.

II.3.4 Le modèle des polarons magnétiques de Coey et al

Dans le cas des semi-conducteurs magnétiques dilués (DMS), si la concentration de trous est très faible comparativement à la densité d’ions magnétiques, un polaron magnétique est formé d’un trou localisé et d’un grand nombre d’impuretés magnétiques autour de ce trou (fig. 6). D'ailleurs, le ferromagnétisme observé dans ces systèmes ne peut pas être expliqué par les différentes interactions d’échange présenté ci-dessus. Récemment, Coey et al [28] ont proposé un modèle basé sur les propriétés des polarons magnétiques afin d’expliquer le ferromagnétisme dans le système de ZnO dopé au cobal (due par exemple aux lacunes d’oxygène ou aux sites interstitiels de Zn). Quand la concentration en électrons des niveaux donneurs augmente, ces orbitales vont se chevaucher pour créer une bande appelée bande d’impuretés. La présence de cette bande proche de la bande de conduction et des niveaux 3d de Co (ou autres ions TM) est responsable de la formation de polarons dont le rayon est assez grand pour permettre leur percolation. Par conséquent, les moments magnétiques des ions Co s’alignent dans la direction du champ magnétique dû à ces polarons magnétiques, ce qui donne naissance à un couplage ferromagnétique.

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Figure -6 : Polarons magnétiques. L’électron forme une orbite hydrogènoide et se couple avec

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Chapitre III : Techniques expérimentales

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