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Chapitre 1 – La critique biocentriste de l’écocentrisme

1.1 Considérabilité morale et intérêts biologiques

1.1.4 Intérêts biologiques et fonctions étiologiques

Les arguments de Varner et Agar appuient, comme je l’ai montré, l’idée de Taylor selon laquelle l’orientation téléologique des organismes vivants leur confère un bien propre. Varner et Agar ajoutent toutefois certaines précisions concernant la nature de cette orientation téléologique. Varner trouve deux lacunes dans l’analyse faite par Taylor. La première est, selon Varner, qu’elle ne parvient pas à exclure les machines téléologiquement orientées de la classe des êtres ayant des intérêts. La seconde est que cette analyse devrait, selon lui, être complémentée de critères plus précis permettant d’identifier de façon non arbitraire les intérêts

biologiques des êtres vivants. Afin de mettre en évidence la première lacune de l’analyse de Taylor, Varner cite la définition des systèmes téléologiques formulée par Nagel (1961, 411) :

[The] characteristic feature of such systems is that they continue to manifest a certain state or property G (or that they exhibit a persistence of development “in the direction” of attaining G) in the face of a relatively extensive class of changes in their external environments or in some of their internal parts— changes which, if not compensated for by internal modification in the system, would result in the disappearance of G (or in an altered direction of development of the systems).

Varner donne comme exemple d’artéfact téléologiquement orienté les missiles balistiques, qui régulent eux-mêmes leur trajectoire afin d’intercepter une cible mouvante. Ce type de fonctionnement correspond à la définition de l’orientation téléologique donnée par Nagel. Varner n’est pas satisfait de la solution à ce problème fournie par Taylor. Celle-ci consiste à faire valoir que les objectifs visés par de telles machines téléologiquement orientées ne peuvent être spécifiés sans faire référence aux buts de leurs concepteurs humains, alors que ceux qui sont poursuivis par les plantes le peuvent (cf. P. W. Taylor 1986, 123-4).15 Varner (1998, 66-7) explique pourquoi cette solution n’est pas satisfaisante :

For example, suppose that a team of alien scientists reaches Earth after a nuclear holocaust and discovers a supply of functional Patriot missiles in a Middle Eastern cave. With a little experimental ingenuity, they discover that the missiles intercept incoming projectiles. Not wanting to put a fine point on it, the scientist assigned to investigate the missiles tells the head scientist that "The missiles intercept incoming projectiles," or "The missiles turn in order to intercept incoming projectiles." Such explanations of the missiles' flight paths are teleological. Their goal has been accurately identified but without the scientists ever understanding a thing about contemporary aerial warfare. Moreover, it is not always the case that the "ends and purposes of machines are built into them by their human creators," as Taylor claims. If the Pentagon revealed that the inventor of the Patriot missile intended to build a ballistic missile for gathering weather data, that would not affect the accuracy of the foregoing explanation of its flight path, so long as the finished product in fact turns so as to intercept incoming projectiles.

Cette réponse rappelle celle présentée par Regan (discutée ci-dessus) à la suggestion selon laquelle le bien des simples choses dépend de l’intérêt que leurs utilisateurs humains leur

15 Taylor (1986, 124-5) admet toutefois que les engins électroniques complexes impliquant une forme

d’intelligence artificielle pourraient avoir un bien propre au sens de sa théorie. Varner semble chercher à exclure aussi cette possibilité.

prêtent. De la même manière que huiler une voiture restera bon pour une voiture en tant que voiture même à une époque future où plus personne ne sera intéressé par les voitures, l’objectif des missiles patriotes restera le même le jour où les humains auront trouvé des moyens plus paisibles de résoudre leurs différends. C’est justement cette indépendance de l’objectif des missiles patriotes par rapport aux intérêts des humains qui les rendra désuets à ce moment.

La seconde lacune identifiée par Varner dans l’analyse du bien propre proposée par Taylor concerne la manière d’identifier non arbitrairement les intérêts des êtres vivants. Selon Taylor (1986, 120-1), c’est l’attention portée aux tendances particulières d’un organisme individuel interagissant avec son environnement qui permet d’adopter sa perspective et d’évaluer ce qui est bon pour lui. Varner est déterminé à fournir une directive épistémologique plus précise, car il suspecte que la réticence de plusieurs à reconnaître les êtres vivants non conscients comme des bénéficiaires au plein sens du terme découle de l’incertitude épistémique qui accompagne l’identification de leurs intérêts (cf. Varner 1998, 63). Bien que Varner insiste moins sur cet aspect, l’identification non arbitraire des intérêts des êtres vivants non conscients, guidée, comme le suggère Taylor, par une attention aux tendances téléologiques inhérentes aux organismes vivants, soulève aussi à mon avis certains problèmes

ontologiques. Le premier d’entre eux concerne la notion de téléologie, qui, à moins qu’une

analyse assez précise ne lui soit donnée, risque de se prêter à des applications abusives et trivialisantes. La discussion par John Rodman du tort fait à une rivière par un barrage semble illustrer assez bien ce type d’abus de langage :

The point is that the natural flow of the river is interrupted, diverted, distorted by the dam; the river struggles against the dam like an instinct struggles against an inhibition or a social movement struggles against a restrictive institution. The threat perceived by the human 'Friends of the River' who try to prevent the dam's being built in the first place […] is the threat of […] of a natural process interrupted and distorted, of the 'individuality' of a natural being made to conform to an artificial pattern imposed upon it, of repression in the most general sense. […] In its broadest signification, the proposed dam is a threat to the very nature of things. (Rodman 1977, 115)16

16 Varner ne discute pas lui-même ce passage de Rodman, mais Cahen, dont je discute les idées ci-dessous et qui

L’attribution aussi libérale d’une orientation téléologique aux phénomènes naturels conduirait assez rapidement le projet des biocentristes à l’absurde. L’analyse nagelienne rapportée par Varner offre certes des pistes permettant d’exclure du champ de la téléologie la tendance d’une rivière à couler vers le bas, lorsqu’elle établit la présence de « mécanismes compensateurs internes au système » comme condition nécessaire à la présence de téléologie. Un tel critère n’est toutefois pas aussi clair qu’il pourrait sembler. Pour quelle raison exactement le poids de l’eau, qui semble bien être une propriété interne à la rivière, ne compterait-il pas comme formant, avec l’inclinaison du lit de la rivière, un mécanisme interne à la rivière, qui compense, dans la mesure du possible, l’inhibition de son écoulement causé par les obstacles comme les rochers, les arbres renversés, et éventuellement aussi les barrages ? La notion de « mécanisme de compensation » impliquée dans une telle clause et le sens en lequel ces mécanismes sont « internes » au système requiert davantage de précisions.17

Le second problème ontologique concerne lui aussi la notion de tendance interne, mais dans le contexte plus spécifique de la biologie. Varner note ce problème, et l’aborde en empruntant à la discussion classique faite par Elliott Sober (1980) de l’incompatibilité d’une certaine forme de pensée essentialiste avec le cadre théorique de la biologie darwinienne :

Essentialists treat variations within a species as deviations from “natural tendencies” caused by “interfering forces.” The problem for biological essentialists is that, in light of modern biological theory, it is impossible to draw a nonarbitrary distinction between “natural tendencies” on the one hand and “interfering forces” on the other, so a stunted tree is as natural as a grand spreading chestnut. (Varner 1998, 65)

Sober appelle ce mode d’analyse « modèle d’état naturel » (natural state model). Comme l’explique Varner, l’erreur commise lors de l’application du modèle d’état naturel consiste à interpréter faussement l’uniformité et la variété biologique au sein des membres d’une espèce comme relevant de facteurs causaux différents, l’unité résultant de l’« essence » de l’espèce et la variété résultant de déviations par rapport à celle-ci. Un tel modèle s’ancre, selon Sober, dans une vision métaphysique fausse d’une part, parce que le génome des membres d’une espèce explique tout autant l’unité que la diversité relative observée entre ceux-ci, ce qui a

17 Je reviendrai au chapitre 5 sur les ressources dont dispose la théorie nagelienne pour répondre à une telle

pour conséquence que les membres d’une même espèce n’ont, selon Sober, rien de tel qu’une « essence génétique » commune. Cette pensée essentialiste est aussi fausse, à cause de ce que Sober appelle les « normes de réaction » (reaction norms) :

[W]hen one looks to genetic theory for a conception of the relation between genotype and phenotype, one finds no such distinction between natural states and states which are the results of interference. One finds, instead, the norm of reaction, which graphs the different phenotypic results that a genotype can have in different environments. […] Each of the [phenotypes] indicated in the norm of reaction is as “natural” as any other. (Sober 1980, 374; cité par Varner 1998, 65)

Ainsi, l’objectif de distinguer, parmi les divers comportements d’une plante, certains qui résulteraient de ses tendances téléologiques inhérentes (de ce qui lui est « naturel » de faire) et d’autres qui seraient l’effet d’interférences inhibant leur accomplissement, s’ancre, selon Sober et Varner, dans une ontologie biologique dépassée. Ceci coupe l’herbe sous le pied de Taylor, puisqu’un tel essentialisme semble sous-tendre sa notion de bien propre s’appliquant aux vivants non conscients. Un tel essentialisme semble en effet sous-jacent à la définition du bien d’un organisme comme l’accomplissement de ses tendances téléologiques propres, et d’un tort lui étant fait comme l’inhibition de cet accomplissement par des contraintes extérieures. Si, comme l’implique l’anti-essentialisme défendu par Sober, ce que les interférences de l’environnement sur le développement d’un organisme font se réaliser sont des formes différentes, mais jamais des formes déviées par rapport à une forme normale, alors ces interférences ne peuvent pas être conçues, en tant que telles, comme mauvaises pour ces organismes.18

Afin de pallier ces lacunes de l’analyse de Taylor, Varner fait appel à l’analyse

étiologique de la notion de fonction biologique qui en a été faite par plusieurs philosophes des

sciences comme Larry Wright (1973; 1976), Ruth Millikan (1984; 1989a) et Karen Neander (1991a; 1991b). Comme je l’ai noté, la téléologie est parfois vue comme incompatible avec le projet naturaliste de la science moderne parce qu’elle suggère l’existence d’un créateur intelligent ayant assigné des buts ou des rôles aux parties des organismes. La naturalisation la plus populaire de la téléologie chez les philosophes de la biologie est la théorie étiologique de la fonction, laquelle remplace l’appel à un créateur intelligent propre à la téléologie

créationniste par un appel au rôle de la sélection naturelle. Selon cette analyse, l’effet positif qu’a eu un trait sur la capacité d’un organisme à survivre et à se reproduire s’est transformé en

fonction de trait chez ses descendants, par le fait qu’il a été conservé par la sélection naturelle à cause de sa valeur adaptative. En conservant davantage d’individus possédant ce trait

adaptatif que d’individus ne le possédant pas, la sélection naturelle a, selon la théorie étiologique, « attribué » à cet organe la fonction d’accomplir cet effet (comme le Verbe ou l’intention d’un créateur intelligent l’aurait fait sous une conception créationniste de l’origine des espèces). Cette manière de concevoir les fonctions permet ainsi de comprendre le caractère explicatif d’un énoncé selon lequel un organe existe parce qu’il accomplit une fonction particulière, sans suggérer que l’organe et la place qu’il occupe dans l’économie globale d’un organisme est le résultat d’un dessein conscient. Selon l’analyse étiologique, le « parce que » ayant une allure téléologique se réduit à une pure causalité efficiente appartenant à l’histoire sélective passée d’une lignée, d’où l’appellation « étiologique » du latin « aitia » qui signifie « cause ».

Il est pertinent de noter que la première version de la théorie étiologique n’identifiait pas l’action passée de la sélection naturelle comme condition nécessaire à la fonctionnalité. Wright (1973) appliquait l’exigence plus souple qu’il y ait une circularité causale entre un effet et sa présence actuelle, c’est-à-dire, qu’un effet auquel une fonction est attribuée contribue à la persistance de son porteur, contribuant et par le fait même à la continuité de l’effet. La sélection a été ajoutée comme condition nécessaire dans les versions suivantes de la théorie pour la prémunir contre une critique formulée par Boorse. Boorse (1976a, 72) fait valoir que la théorie étiologique telle définie par Wright (1973) est trop inclusive, puisqu’elle impliquerait, par exemple, que l’effet mortel qu’aurait la valve défectueuse d’un tube de gaz toxique sur le technicien du laboratoire où elle est située, assignerait une fonction à la fuite de gaz, étant donné que cette dernière serait un effet à cause duquel la défectuosité de la valve n’est pas réparée. Cette implication est généralement vue comme contre-intuitive. En faisant de la sélection naturelle, et par le fait même de la présence d’une succession générationnelle, une condition nécessaire pour la possession d’une fonction, Millikan (1984; 1989a) et Neander (1991b; 1991a) écartent ce type de contre-exemple, puisqu’il faudrait alors, pour qu’elle ait pour fonction de fuir, que la valve défectueuse soit la descendante d’une valve défectueuse

passée ayant réussi à se reproduire davantage que d’autres valves moins fuyantes précisément parce qu’elle était plus fuyante qu’elle.

De manière formelle, Varner (1998, 67) énonce la conception étiologique de la fonction biologique comme suit :

X est une fonction biologique de S (un organe, ou ses sous-systèmes, de l’organisme) dans O (un organisme) si et seulement si

(a) X est une conséquence du fait que O possède S, et

(b) O possède S parce qu’accomplir X a été adaptatif pour les ancêtres de O.

L’intérêt particulier de cette conception de la fonction, en ce qui concerne le projet biocentriste, est qu’elle génère, selon ses défenseurs, une forme de normativité, qui permet d’élucider aussi la notion de malfonction (où de défaillance).19 Étant donné que c’est l’histoire sélective passée d’un type d’organe qui définit sa fonction et non son effet actuel sur un organisme, il demeure possible, sans contradiction logique, qu’un organe, à un moment particulier, n’accomplisse pas correctement la fonction qui lui est propre. La fonction d’un organe constitue en ce sens ce que l’organe doit biologiquement accomplir et non pas ce qu’il accomplit effectivement. Lorsqu’un organe n’accomplit pas sa fonction, on dira alors que l’organe est défaillant ou malfonctionnel. Si on tient compte du fait que la théorie étiologique de la fonction a aussi été utilisée en philosophie de l’esprit comme manière plausible de naturaliser les contenus sémantiques (cf. Millikan 1984), cette théorie permet aussi, selon Agar, de spécifier davantage la théorie représentationnelle du vivant qu’il propose. Comme l’explique Agar (2001, 94) : « [b]iofunctional representers possess goals directed toward the environment. […] The goal of a representation will be the relationship between its bearer and the key bit of the environment that it was selected to bring about. »20

19 J’utilise ici l’anglicisme « malfonction » et non le terme authentiquement français « dysfonction », car

j’utiliserai, au chapitre 5, ces deux termes pour élaborer un contraste entre deux notions souvent confondues.

20 Comme le note Agar, ce type de naturalisation de la représentation a toutefois été critiqué, notamment par

Fodor (1990). Agar plaide toutefois que ces critiques menacent beaucoup moins sérieusement son projet que celui des philosophes de l’esprit proposant cette naturalisation, puisque son objectif n’est pas d’analyser toutes les

Selon Varner, la théorie étiologique de la fonction permet, grâce à son caractère normatif, d’élaborer une version plus précise du concept d’intérêt biologique. L’intérêt biologique d’un organisme vivant consiste à se développer de manière à réaliser ses fonctions, c’est-à-dire à se constituer de manière à ce que ses organes et sous-systèmes accomplissent les fonctions qui leur ont été assignées par l’histoire sélective de sa lignée. La caractérisation du bien propre

prima facie élaborée plus haut peut donc être spécifiée en y insérant une définition de l’intérêt

biologique en termes de fonctions étiologiques :

Bien propre prima facie des êtres vivants : X est prima facie bon pour A si et seulement

si

(a) A désire subjectivement X, ou

(b) X accomplit une fonction biologique d’un organe ou sous-système de A, où X est une fonction biologique de S dans A si et seulement si :

(1) X est une conséquence du fait que O possède S, et

(2) O possède S parce qu’accomplir X a été adaptatif pour les ancêtres de O. Cette définition est inspirée de la définition du bien propre telle qu’amendée par Varner (cf. 1998, 68) en y insérant la théorie étiologique de l’intérêt biologique. Cette insertion laisse intacte la définition du bien propre tout bien considéré formulée plus haut, mais cette nouvelle définition a le mérite d’être plus précise et spécifique, et d’éviter les problèmes épistémologiques et métaphysiques discutés plus haut.

L’ancrage de la notion d’intérêt biologique dans la sélection naturelle permet, selon Varner (1998, 69-70), d’exclure les artéfacts téléologiquement orientés de la classe des entités possédant des intérêts biologiques. Étant donné que cette définition établit comme condition nécessaire à la possession d’intérêts biologiques le fait d’être un produit de la sélection naturelle, elle exclut d’emblée les artéfacts, puisqu’ils ne remplissent pas cette condition. Varner note, comme cas posant potentiellement problème à son analyse, les cas de sélection artificielle opérée sur les animaux d’élevages. Celui, par exemple, de la vache laitière, sélectionnée pour maximiser la quantité de lait produit par kilogramme de nourriture ingérée.

représentations humaines en termes de fonctions sélectionnées, mais, plus modestement, de montrer que les êtres vivants non conscients peuvent aussi avoir des représentations (cf. Agar 2001, 90-4 et chap. 6).

Varner répond toutefois que la sélection artificielle n’a, dans ce cas, pas modifié la fonction naturelle des glandes mammaires des vaches, qui ont toujours, selon lui, comme fonction biologique leur fonction naturellement sélectionnée de produire du lait pour les veaux (que ce soient ou non les veaux qui consomment ensuite le lait produit). Un cas plus problématique est celui des dindes domestiques, dont les muscles de la poitrine sont si gros qu’elles ne peuvent plus voler. Dans ce cas, Varner admet que les muscles poitrinaires des dindes semblent avoir perdu leur fonction naturelle de permettre le vol, et avoir acquis la fonction artificielle de produire un maximum de viande. Les dindes domestiques sont-elles devenues pour autant de purs artéfacts qui n’ont pas plus d’intérêts biologiques que les simples choses ? Varner répond que non en faisant remarquer que, même si ces dindes « artificielles » ont perdu certaines de leurs fonctions naturellement sélectionnées, elles ne les ont pas toutes perdues et peuvent conséquemment toujours avoir des intérêts biologiques en vertu des fonctions naturelles qu’il leur reste.

Il n’est pas clair que l’opposition qu’établit Varner entre fonctions naturellement sélectionnées et fonctions artificielles permette de distinguer avec succès les vivants des simples choses. J’ai déjà noté la non-correspondance entre les oppositions naturel/artificiel et vivant/non vivant. Il n’est pas clair non plus que la conception de l’intérêt biologique en termes de fonctions étiologiques soit aussi plausible que Varner et Agar le supposent. La notion de bien propre définie en termes de fonctions étiologiques a toutefois été très influente chez les biocentristes, et a servi de base pour leur critique de l’écocentrisme. Pour cette raison, je reporte pour l’instant la discussion des critiques additionnelles pouvant être adressées aux conceptions de Taylor, Varner et Agar, et me tourne plutôt vers les conséquences qui en ont été tirées concernant la possibilité pour les touts écologiques d’avoir un bien propre.

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