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3.3. Résultats et discussion

3.3.1.2. Intérêt économique des différentes rations expérimentales

Les coûts du gain d’un kilogramme de poids en fonction des différentes rations sont présentés par la figure 7. Les prix au kilogramme des différentes rations expérimentales pour les rations P14 ; P18 et P22, calculés sur la base du coût des matières premières utilisées sont respectivement de : 148 ; 212 et 260 francs CFA. Le prix approximatif du kilo de l’aliment témoin est de 160 francs CFA par kilogramme. Le coût du kilogramme de gain de poids des porcs nourris avec la ration P14 était significativement plus bas (459 FCFA par kilogramme de gain de poids) que le coût du gain de poids des porcs nourris aux rations P18 ; P22 (664 FCFA) et témoin (706 FCFA) (p<0,05) qui étaient similaires entre eux.

10 15 20 25 30 35 40 45 50

J0 J7 J14 J21 J28 J35 J42 J49 J56 J63 J70 J77 J84

P18 P22 P14 Témoin

Figure 7: Coût du gain de poids des différentes rations alimentaires utilisées

Discussion

Le ratio énergie/protéine de la ration est un paramètre important qui peut influencer les performances de production des animaux d’élevage (Liu et al., 2015). Cette ration peut également impacter la consommation alimentaire. Dans cette étude, parmi les rations expérimentales testées, la plus diluée en énergie et en protéine (P14) de même que l’aliment témoin ont été plus ingérés par les animaux. Les faibles densités énergétiques et protéiques de la ration P14 auraient donc amené ces porcs à ingérer plus d’aliments que leurs homologues des autres lots expérimentaux ayant été nourris avec des aliments plus concentrés en énergie et en protéine afin de satisfaire leurs besoins nutritifs.

L’augmentation de l’ingéré alimentaire avec la diminution de la densité énergétique de la ration a été rapportée par (Beaulieu et al., 2009). Par ailleurs, la forte consommation des porcs du lot témoin pourrait signifier que la valeur nutritive de l’aliment témoin serait plus faible que celle des rations P18 et P22.

Les gains moyens quotidiens obtenus dans la présente étude sont plus faibles que ceux obtenus par (Yao et al., 2013; Kambashi et al., 2016) chez des porcs en croissance respectivement en Côte d’Ivoire et au Congo. Cependant, les

valeurs obtenues pour ce paramètre sont donc prochent de celles rapportées par (Carter et al., 2017) en Ouganda. De façon générale, la réduction des teneurs en protéine et en énergie n’a pas eu d’impacts remarquables sur la croissance et l’indice de consommation des porcs en croissances. Des effets contraires à ceux observés dans cette étude ont été mis en évidence par d’autres auteurs qui ont observé une influence significative de la réduction de la teneur en protéine sur le gain moyen quotidien et la consommation alimentaire de même que l’indice de consommation (Suárez-Belloch et al., 2015). Par contre, certains auteurs ont fait des constats similaires aux nôtres avec une réduction de la teneur protéine en dans l’alimentation des porcs en croissances (Smith et al., 1999; Suarez-Belloch

et al., 2013; Hong et al., 2016; Monteiro et al., 2017). Cependant, il est à noter que contrairement à la présente étude, les rations utilisées dans ces études avaient des teneurs en lysine et en énergies plus élevées et étaient isoénergétiques (Monteiro et al., 2017) ou non (Suarez-Belloch et al., 2013;

Hong et al., 2016). D’après Beaulieu et al. (2009), si les porcs ont la capacité d'augmenter leur consommation d'aliments, et donc leur consommation d'énergie et protéine, à mesure que leurs teneurs dans la ration diminuent, leur performance est moins susceptible d'être altérée par une alimentation diluée.

Cette hypothèse semble être vérifiée dans cette étude, toutefois la faible taille de l’échantillon utilisé dans cette étude pourrait toutefois expliquer cette absence de différence au niveau des performances des porcs nourris à ces rations expérimentales dans la présente étude. A la fin de l’étude, les porcs du lot témoin ont présenté le plus faible GMQ et un indice de consommation élevé.

Cela traduit une utilisation moins efficience de l’aliment témoin utilisé. Cela serait probablement dû à la qualité de cet aliment. En effet, la composition de l’aliment témoin a été faite par l’éleveur lui-même et n’a pas été stable durant l’expérimentation. Pour sa fabrication, l’éleveur mélange de la provende commerciale pour porc qu’il mélange avec d’autres ingrédients. Les ingrédients

blé et pain avariés). Cette pratique est très courante dans les élevages porcins au Bénin et dans d’autres pays africains (Kagira et al., 2010; Montsho et Moreki, 2012; Kiki et al., 2018). Ceci contribue à diluer la densité nutritionnelle de la provende commerciale dont la qualité est déjà incertaine, ce qui pourrait donc expliquer les faibles performances présentées par les porcs du lot témoin.

Le coût du kilogramme des aliments expérimentaux a augmenté avec la densité énergétique et protéique de la ration et a eu un grand impact sur le coût du gain d’un kilogramme de poids vif, ceci corrobore les résultats de Meffeja et al.

(2006). L’analyse du coût du gain de poids a montré que la ration contenant moins d’énergie et de protéine peut être très intéressante du point de vue économique pour l’éleveur.

Conclusion et suggestions

En somme, ce stage de fin de formation réalisé sur la ferme agropastorale

"Œuvre de Dieu" nous a permis de renforcer nos connaissances pratiques en l’élevage des monogastriques et en particulier l’élevage des porcs de même que leur suivi sanitaire. Par ailleurs, nous avons effectué une expérimentation qui nous a permis de tester trois formules alimentaires sur les performances zootechniques de quelques porcs en croissance élevés sur ladite ferme. Ces aliments testés avaient des teneurs variables en énergie digestible et en protéine.

Les performances des porcs nourris avec ces rations ont été comparées avec celles des porcs nourris avec l’aliment témoin (celui habituellement utilisé par l’éleveur). Il ressort de cette expérimentation que les performances des porcs nourris avec les rations expérimentales étaient meilleures que celles des porcs nourris avec l’aliment témoin. De plus, l’aliment dosant 2000 kcal d’ED et 14%

de protéine a été économiquement le plus bénéfique avec un coût du kilogramme de gain de poids plus faible.

Au terme de ce stage, nous suggérons que :

 les différentes formules soient testées sur d’autres stades physiologiques par exemple les truies en gestation ;

 les performances de reproduction de même que les performances de croissance de porcelets issus des mères ayant été nourries avec ces rations soient évaluées.

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