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Le porc (Sus scrofa domesticus) est une sous-espèce du sanglier sauvage (Sus scrofa). C'est un mammifère domestique omnivore de la famille des porcins, ou suidés. Il représente la première source de viande au plan mondial (Faostat, 2018b). Au Bénin, la production porcine est en pleine évolution après l’épidémie de peste porcine africaine survenue en 1999 et qui avait décimé plus 80% du cheptel porcin du pays. Actuellement, la taille du cheptel porcin au Bénin est estimée à 466000 têtes. Cet effectif regroupe trois types génétiques (local ; amélioré et croisé) (Youssao et al., 2018).

Les races porcines élevées au Bénin

3.1.1.1. La race locale

Le porc local du Bénin encore appelé « porc nain de l’Afrique de l’Ouest », se rencontre le long des pays côtiers de la sous-région ouest-africaine et descendrait probablement du porc européen (d’Orgeval, 1997). Il s’agit des animaux de petit format avec une hauteur au garrot de 47 cm en moyenne. Le profil de tête est rectiligne de même que la ligne du dos. La couleur de la robe est blanche ou noire avec des motifs uniformes et des poils très courts (Youssao et al., 2018). Les oreilles sont courtes (10,8 cm en moyenne) dressées et orientées vers le haut. Cette race est caractérisée par une bonne capacité d’adaptation aux conditions difficiles d’élevage telles que les irrégularités alimentaires, le manque de soins de santé (Ironkwe et Amefule, 2008; Umutoni, 2012; Agbokounou et al., 2016). Les performances de croissance et de productivité numérique du porc local sont faibles. Cependant, les performances des porcs locaux sont très faibles. L’âge à la première saillie du porc local est de 6 mois avec une portée moyenne de nés vivant de 6,11 et le poids moyen d’un porcelet est de 535 g à la naissance et 4550 g au sevrage (Youssao et al., 2009).

Le gain moyen quotidien en engraissement est de 126,4 g pour les femelles et 74

g pour les mâles pendant toute la période d’engraissement (Youssao et al., 2009).

3.1.1.2. Les porcs améliorés

Cette catégorie regroupe les races exotiques (Large White, Landrace et Duroc) et des croisés entre les races exotiques.

Large White

Le porc Large White, originaire de l’Angleterre, est obtenu par amélioration de la race du comté de York par des apports de verrats asiatiques et napolitains au milieu du XIXe siècle. Cette race s’est rapidement répandue dans le monde entier et n’a pas tardé à connaître son grand succès en milieu tropical du fait de son aptitude à s’adapter aux différentes conditions d’élevage. Elle a une robe blanche avec des oreilles dressées. Elle dispose de bonnes performances zootechniques et de reproduction avec un GMQ pouvant augmenter jusqu’au poids de 100 kg pour diminuer ensuite. Le poids adulte peut atteindre 400 kg pour le mâle et 300 kg pour la femelle. La carcasse présente une bonne musculature et un rendement plus élevé (71%) avec une bonne qualité de viande (Youssao et al., 2009).

Landrace

Cette race porcine a été développée en Scandinavie et se caractérise par une robe blanche, un chanfrein droit et des oreilles tombantes. Il s’agit d’une race de grand format. Selon Huart (2003), cette race a été sélectionnée pour ses performances lors de la mise-bas avec une prolificité de 8-12 porcelets par mise bas. La viabilité des porcelets est moyenne. Ceux-ci disposent d’une bonne vitesse de croissance. La carcasse est de bonne qualité avec un faible dépôt de graisse. La résistance du Landrace à la chaleur et au stress est bonne (Huart, 2003).

Duroc

La race Duroc a été développée aux Etats-Unis et est caractérisée par une robe de couleur brune, une grande taille et un dépôt de graisse moins important comparativement au Large-white. La prolificité du Duroc varie de 10 à 12 porcelets par portée et la viabilité des porcelets est excellente. Cette race présente une excellente rapidité de croissance. Son indice de consommation et sa résistance au stress et à la chaleur sont également excellents. Toutefois, la qualité de la carcasse est médiocre.

Le type génétique amélioré

Il s’agit des porcs issus des croisements entre les races exotiques pures. En moyenne, il s’agit d’un animal long de 79,1 cm avec un bassin long de 23,1 cm et une tête longue de 31,4 cm. La robe est majoritairement blanche avec des motifs variés (uniformes ; tachetés ou pie). La tête présente un profil généralement concave avec un museau court et cylindrique de circonférence moyenne de 37,4 cm. Les oreilles, longues, sont majoritairement dressées et orientées vers l’avant. Les performances de ces animaux sont assez proches de celles de leurs parents croisés (Youssao et al., 2018).

3.1.1.3. Les croisés

Ces porcs sont issus des croisements entre les races exotiques améliorées et les porcs locaux. Ils sont généralement de grand format avec une hauteur au garrot de 72,6 cm en moyenne. Le profil facial est droit ou concave et des oreilles généralement dressées. La robe dominante est de couleur blanche avec des motifs uniformes (Youssao et al., 2018). Les mesures corporelles des porcs croisés rapportées par ces auteurs sont similaires à celles des porcs améliorés, et supérieures à celles des porcs locaux. Leurs performances varient en fonction des races en croisement et de leur degré de pureté. L’évaluation des performances zootechniques des croisés issus de porc local et de Large White a

été réalisée par Youssao et al. (2009). Les résultats obtenus révèlent que les poids des porcelets Large White et ceux des croisés à la mise bas et à l’âge de 90 jours étaient plus élevés que ceux des porcelets locaux. Le croisement des porcs locaux du Bénin avec le Large White a donc permis d’augmenter les performances de croissance des descendants de près de 60% par rapport à la race pure locale. Cependant, selon Lekule et Kyvsgaard (2003), l’introduction continue des races exotiques en milieu tropical et particulièrement en Afrique, constitue une menace pour l’existence des races locales.

Les systèmes d’élevage porcins

3.1.2.1. Système d’élevage extensif ou traditionnel

L’élevage extensif est un élevage traditionnel rencontré principalement en milieu rural. La race locale est principalement élevée dans ce système. Cet élevage est caractérisé par la valorisation des ressources naturelles (fourrages verts et fruits), des déchets de cuisine des sous-produits agricoles et agroalimentaires disponibles dans le milieu et l’utilisation de la main-d’œuvre familiale pour la conduite de l’élevage (Nonfon, 2005; Kagira et al., 2010) et par un sevrage des porcelets très souvent tardif intervenant entre deux et trois mois (Youssao et al., 2008). Les animaux sont élevés soit en divagation ou en claustration temporaire. Toutefois, ces deux modes de conduite sont conditionnés par les activités agricoles en milieu rural. Ainsi, en saison de cultures agricoles, les éleveurs sont contraints d’élever leurs animaux en claustration permanente afin d’éviter les dommages causés par les animaux aux cultures. Pendant cette période, les animaux sont confinés dans des habitats traditionnels ou gardés à l’attache (Ocampo et al., 2005; Mutua et al., 2012;

Umutoni, 2012; Kimbi et al., 2015). Les porcs attachés sont des animaux entravés autour d’un arbre, d’un pieu ou gardés simplement dans des enclos rudimentaires construits soit en matériaux rudimentaires ou en matériaux de

porcs pratiquent la divagation diurne afin de permettre aux animaux de se procurer eux même leurs nourritures. L'élevage des porcs en divagation n’est pas sans conséquence. En dehors des risques de vol d’animaux et de propagation de maladie notamment la peste porcine africaine, les accouplements naturels des porcs locaux en milieu tropical pourraient rendre difficiles les travaux de sélection génétique visant à promouvoir les meilleures races locales tropicales qui sont les plus rencontrées en élevage extensif de porcs. Dans ce système, l’élevage constitue une source d’épargnes ou d’assurance en cas de besoin exceptionnel d’argent liquide (par exemple, pour l’achat de semences ou d’engrais, ou en cas de maladies ou de cérémonie familiales dont les mariages et les dots ; pour faire face aux frais scolaires, ou à la perte d’une récolte…).

3.1.2.2. Système d’élevage semi-intensif

L’élevage semi-intensif est le plus répandu en Afrique tropicale (Muhanguzi et al., 2012). Dans ce système les animaux sont confinés dans un espace restreint.

L’éleveur accorde beaucoup de soin à la santé notamment par la prévention des parasitoses internes et externes et à l’alimentation des animaux par l’utilisation d’aliment commercial (Wabacha et al., 2004). Les races améliorées sont les plus rencontrées dans ce type d’élevage toutefois, on y rencontre aussi des races locales et exotiques (Enem et al., 2010). Ce système d’élevage porcin requiert peu de moyens financiers. Par contre, le producteur doit y consacrer davantage de temps et de soin, et doit aussi faire preuve de savoir-faire. L’objectif le plus important de ce système de production reste en général le recours possible à un compte épargne. Toutefois, dans les régions où la vente des cochons est plus régulière, le système semi-intensif tend à prendre un caractère plus économique.

3.1.2.3. Système d’élevage intensif

Tout comme dans le système précédent, les animaux sont élevés en claustration permanente, mais ici dans un but purement lucratif. En fonction de la taille du cheptel et de l’importance des infrastructures, on distingue l’élevage intensif à

petite échelle et l’élevage intensif à grande échelle. Dans le système intensif, les porcs sont constamment gardés dans les enclos et par classes d’âge (porcs à l’engraissement, verrats, truies gestantes, truie avec sa portée). Dans ce système, les bâtiments représentent beaucoup plus qu’un simple abri. L’investissement requis pour ce système est lourd, car il faut aménager des infrastructures d’élevages adéquats, dont les bâtiments, acheter ou préparer les aliments en fonction des besoins des animaux et appliquer un bon programme de prophylaxie sanitaire et médicale. Ce type d’élevage vise à créer une source importante de revenus pour l’éleveur et sa famille.

Alimentation des porcs

L’alimentation joue un rôle très prépondérant en élevage porcin. Elle conditionne les performances de reproduction et de croissance des animaux. Le porc étant omnivore, il possède une bonne efficacité alimentaire. Il est capable de valoriser divers produits tels que les résidus de cuisine, les sous-produits agricoles, agro-industriels, les fourrages, etc. Toutefois, étant donné que le porc est un monogastrique, il dispose de faible potentialité à mieux tirer profit des fourrages et des aliments riches en fibres contrairement aux ruminants. Au Bénin, la plupart des éleveurs de porcs formulent eux même la ration servie aux animaux. Ceux-ci- font usage de différentes matières premières comme les sons de céréales et les tourteaux d’oléagineux et la drêche de brasserie. Des sous-produits de transformation agroalimentaire interviennent aussi dans la formulation de la ration. Il s’agit du son de soja, des sous-produits de l’huilerie de coco de même que les sous-produits de récolte (épluchures de manioc et des écarts de triage) (Kiki et al., 2018). D’autres éleveurs nourrissent aussi leurs animaux avec des restes de cuisines, des eaux grasses et des fourrages (Nonfon, 2005).

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