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Intégrer sa démarche en s’appuyant sur la norme ISO 26000

5. INTÉGRER EFFICACEMENT UNE STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT DURABLE DANS LES

5.2 Proposition d’une méthodologie pour améliorer sa démarche de responsabilité sociétale

5.2.2 Intégrer sa démarche en s’appuyant sur la norme ISO 26000

La norme ISO 26000 représente un réel intérêt dans les processus d’affaires a été retenue pour différentes raisons qui sont explicitées en suivant. En effet, en raison de son exhaustivité bien adaptée tant aux organisations qu’aux entreprises, car elle couvre de nombreuses thématiques d’une démarche de responsabilité sociétale et permet de contribuer aux différentes sphères du développement durable. Comme mentionné au chapitre précédent, elle propose des domaines d’action qui abordent aussi bien des questions relatives à l’environnement comme la gestion de la pollution, que des questions relatives au volet social et à économique avec l’implication dans les communautés, la santé, la création de richesse et de revenus. Elle est donc très clairement adaptée, en étant correctement employée, pour contribuer de façon significative au développement durable. Par ailleurs, son consensus au niveau mondial semble bien adapté dans un contexte de développement des affaires à l’international, et hors du Québec dans le cas d’Hydro-Québec. Cette caractéristique lui confère également l’avantage d’un langage et d’une compréhension commune pour définir les bases d’un engagement RSE pour de potentiels partenariats sur les différents continents.

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La norme ISO 26000 est donc le socle sur lequel l’entreprise doit baser sa démarche de responsabilité sociétale. Toutefois, elle doit être utilisée en complémentarité avec la norme GRI. Comme développé dans le chapitre précédent, cette norme est la plus utilisée pour la reddition et la publication de comptes d’une entreprise. De plus, en 2014 un document rédigé en collaboration par l’ISO et le GRI proposait l’utilisation conjointe des lignes directrices du GRI G4 et de la norme ISO 26000. Ce document permettait d’obtenir une complémentarité entre les deux normes avec l’ISO 26000 pour implanter des actions, et le GRI, qui déterminait les indicateurs à rechercher en fonction des domaines d’action présents (Global Reporting Initiative, 2014). L’intérêt d’un point de vue éthique est à la fois d’initier des actions utiles et responsables, mais également d’être transparents sur les informations publiées.

L’exercice a de nouveau été réalisé pour la production de l’essai et les recommandations en se basant sur le document de 2014. Les indicateurs de la norme GRI standard, la version actuelle, ont été corrélés aux différents domaines d’action de la norme ISO 26000. Parallèlement, les ODD ont fait l’objet du même exercice afin de déterminer la relation avec la norme ISO 26000. Dans le cas spécifique d’Hydro-Québec, les objectifs de la SGDD ont également été pris en compte en raison des obligations auxquelles sont assujettis les MO. Cette analyse sera utile pour une partie des recommandations. De plus, quels que soient les orientations locales ou internationales, les normes ou certains cadres législatifs, la finalité reste toujours la même, à savoir un développement durable. Afin de faciliter les prises de décisions et les orientations d’une entreprise, celle-ci doit se reposer sur une méthodologie unique basée sur la norme ISO 26000 qui semble être le choix le plus pertinent.

Concernant la norme ISO 26000, en raison de son exhaustivité les 37 domaines d’action répondent à l’ensemble des enjeux que l’on peut retrouver au sein d’une société. Il s’agit à ce stade de déterminer lesquels sont les plus appropriés aux enjeux définis dans les premières phases de la méthodologie. Cette partie fait donc appel à l’éthique et l’engagement de l’entreprise en recherchant de la proactivité dans sa démarche et de l’utilitarisme envers la société. La recherche d’actions et d’initiatives ne doit pas se limiter à une maîtrise des impacts et diminution des effets négatifs de l’entreprise, mais la recherche d’actions permettant de contribuer de façon significative au bien-être de la société et aux enjeux du développement durable.

À ce palier, la vision dans une perspective de rentabilité et de valeur ajoutée pour l’entreprise intervient plus précisément. L’objectif reste la prise en compte de la totalité des domaines d’action, mais de les prioriser en fonction de l’intérêt pour l’entreprise en utilisant une matrice visibilité/impact (VI) présentée en figure 5.3.

73 Figure 5.3 Matrice VI

Pour ce faire, la matrice VI est utilisée différemment que ce pour quoi elle est conçue. Initialement, elle est employée pour « répertorier et classer ses activités en fonction d’une part de leur visibilité pour les parties prenantes, et d’autre part de leur impact pour l’organisation » (Maymo et Murat, 2017). Par ailleurs, la méthodologie précise que la visibilité peut être un avantage si celle-ci est maîtrisée. L’impact quant à lui peut être positif ou négatif, et si dans le dernier cas il s’accompagne d’une visibilité importante il nécessite alors une réponse immédiate et urgente. Par conséquent, cette matrice a été utilisée afin de prioriser les domaines d’action de la norme ISO 26000 en fonction de leur visibilité et de leur impact. Il s’agit là de les prioriser et de les orienter en en adoptant les mêmes principes. À titre d’exemple, le domaine d’action des conditions de travail et protection sociale peut présenter un impact important, mais une visibilité faible, car il s’agit d’enjeux principalement internes à l’entreprise. Toutefois, cela ne veut pas dire qu’aucune mesure ne doit être prise, car comme mentionnée dans la méthodologie « à défaut d’être visible, une activité ayant un impact fort et négatif sera tôt ou tard médiatisée ». La même réflexion est donc appliquée aux domaines d’action de la norme ISO 26000. À ce stade, des initiatives doivent être recherchées en fonction de la priorisation des domaines d’action.

Cette méthodologie a été expérimentée dans l’entreprise Hydro-Québec au cours d’une réunion de trois heures en équipe. Pour l’occasion, une vulgarisation de la norme avait été rédigée. La pertinence des

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résultats obtenus à l’issue de cette réflexion et de ce travail collaboratif permet d’affirmer que la méthodologie démontre une certaine efficacité et des intérêts multiples. En effet, la démarche est restée corrélée au plan stratégique de l’entreprise et a permis d’apporter des réponses en adéquation avec l’approche éthiquo-rentable, mais également de sensibiliser et d’informer les participants à la norme ISO 26000 de son intérêt pour l’entreprise. La rétroaction a permis de valider la méthodologie afin qu’elle soit employée avec d’autres unités. Par ailleurs, l’organisation de cette démarche doit rester un travail d’accompagnement afin de guider les différentes unités d’une entreprise. La marche à suivre est de se positionner en tant que rôle-conseil et de laisser les intervenants se familiariser avec le référentiel au travers d’exemples concrets. Le but est l’implication des unités dans la recherche d’initiatives afin qu’elles se les approprient, les portent et les gèrent pour ainsi garantir leur réussite jusqu’à terme. Le fait d’imposer des actions pourrait être perçu comme une contrainte et minimiser les chances de succès. Par mesure de confidentialité, les résultats de la réflexion suite à la réunion organisée dans l’entreprise ne sont pas mentionnés.