• Aucun résultat trouvé

Liste des abréviations

4.4 DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE :

4.4.8 Insuffisance rénale chronique :

Le diagnostic d’IRC a été posé chez 2 patients soit (4%). Il s’agissait de deux péricardites aigues : L’une de moyenne abondance associée à une ACFA. La biopsie péricardique avait trouvé une pachypéricardite fibreuse chronique en poussée séro-fibrineuse qui a bien évolué sous anti-bacillaire. Le deuxième cas était une péricardite de grande abondance avec altération modérée de la FEVG. La ponction péricardique avait trouvé un transsudat avec culture négative et

40

coloration Rouge Congo négative, l'évolution était favorable avec l’hémodialyse.

4.4.9 Autres :

→ Un cas d'amylose AA : C'était une pleuro-péricardite chronique de moyenne abondance associée à un syndrome néphrotique, une ascite et une hypothyroïdie. La TDM avait trouvé un emphysème pulmonaire. Le diagnostic a été posé par biopsie rénale. Le patient avait reçu du Levothyrox et de la Colchicine et a été perdu de vue.

→ Un cas de POEMS syndrome : C'était un patient suivi au sein du service de Médecine Interne B qui présentait une pleuro péricardite aigue minime associée à une polyradiculonévrite sensitivo motrice démyélinisante, une hypothyroïdie, une hépato-splénomégalie et une gammapathie des Ig A à 10g/l avec une plasmocytose médullaire à 30 % . Le diagnostic de PEOMS syndrome a été retenu. L'évolution était favorable sous l'association de Melphalan et Prédnisone (MP), le patient a été perdu de vue.

→ Un cas de lymphome T cytotoxique : Révélé par une pleuro-péricardite chronique de grande abondance avec altération de l'état général et arthralgies chez une patiente sans antécédents pathologiques. Le bilan immunologique et infectieux étaient négatifs ainsi que la ponction pleurale était non concluante. Le diagnostic de LMNH a été posé par BOM. La patiente était décédée dans un tableau de collapsus cardiovasculaire avec hypoglycémie sévère.

41

→ Un cas de maladie de Hodgkin : Le patient était suivi pour acrocyanose. La péricardite était aigue de faible abondance associée à des adénopathies périphériques et une hépato-splénomégalie. Le diagnostic était posé par biopsie ganglionnaire et l'évolution était favorable sous chimiothérapie.

→ Un cas de syndrome d'hyperéosinophilique : Révélé par l'installation d'une pleuro-péricardite de moyenne abondance avec ascite et hyperéosinophilie périphérique à la NFS. Le diagnostic a été évoqué devant l'atteinte cardiaque, la neuropathie périphérique et l’atteinte hépatique. L'évolution était favorable sous corticothérapie.

→ Un cas de poly-endocrinopathie auto immunes de type2 de NEUFELD : Révélé par une péricardite chronique de faible abondance avec syndrome d'hypothyroïdie et une insuffisance surrénalienne aigue. Le dosage d'ac anti TPO et des ac anti surrénaliens étaient positifs. L'évolution était favorable sous traitement substitutif.

→Un cas de maladie d'Erdheim Chester : Il s’agissait d’une patiente de 59 ans, admise pour AVCI, dyspnée et ostéosclérose bilatérale des os longs. L'ETT avait objectivé une péricardite de grande abondance. Le diagnostic était confirmé par la biopsie de la diaphyse fémorale et péricardique. L’évolution était marquée par le décès de la patiente .

→ Un cas d’insuffisance cardiaque droite : La patiente était suivie pour érythroblastopénie et diabète. La péricardite était survenue dans un contexte d'anasarque avec des signes d'insuffisance cardiaque droite.

42

Figure. 5 : La répartition des étiologies des péricardites hospitalisées en service de Médecine Interne

18% 12% 4% 16% 16% 2% 8% 4% 4% 2% 2% 2% 2% 2% 2% 2% 2% LES Sclérodérmie systémique Sclérodematomyosite Hypothyroidie Tuberculose Péricardite purulente Péricardite virale Maladie de STILL

Insuffisance rénale chronique Amylose AA POEMS syndrome Lymphome T cytotoxique Maladie de Hodgkin Syndrome hyperéosinophilique Polyendocrinopathie auto-immune de type 2 de NEUFELD

Maladie d'Erdheim Chester Insuffisance cardiaque droite

43

44

L'objectif principal de notre étude était de décrire la population des patients admis pour une péricardite au sein du service de Médecine interne, d'évaluer la rentabilité du bilan complémentaire effectué à visée étiologique, de préciser le diagnostic retenu et enfin de tenter une proposition d'algorithme diagnostique. 5.1 DESCRIPTION DES PATIENTS :

La population étudiée avait un moyen d'âge de 45 ans, ce qui est en concordance avec les données retrouvées dans les séries récentes qui signalent un moyen d’âge de 51+/-17 ans [37, 38, 39]. Une prédominance masculine est souvent décrite dans la littérature [38, 39, 40, 41, 42] ce qui n'était pas le cas dans notre étude où nous avons relevé une prédominance féminine avec un sex ratio de 1,5.

Le recours à l'avis de médecine interne retrouve de nombreuses explications dans les antécédents et les caractéristiques cliniques et para cliniques de ces patients. En effet, de nombreux patients présentaient des antécédents notables : infectieux notamment tuberculose et de maladies systémiques dont le Lupus et la Sclérodermie ou métaboliques comme l'hypothyroïdie et l'insuffisance rénale chronique. Ces antécédents conditionnaient la prise en charge doublement : d'une part ils constituaient des comorbidités pouvant aggraver le pronostic et d'autre part, ils pouvaient être impliqués dans la genèse de la péricardite.

Dans notre étude 21, patients soit (42%) évoluaient sur un mode chronique, ainsi le mode évolutif de la péricardite était inhabituel, ce qui justifiait un bilan étiologique particulièrement approfondi.

45

Concernant la symptomatologie, 31 de nos patients soit (62%) ne présentaient aucun signe général. Dans la littérature la fièvre est connue pour être fréquemment associée a la péricardite aigue retrouvée dans 25% à 50% des cas [15, 16, 17 ,18]. Au cours de notre étude la fièvre a été retrouvée chez 32% des patients. Une fièvre supérieure à 38° est considérée par certains comme un facteur de mauvais pronostic, au même titre que l'immunodépression ou la tamponnade, imposant une hospitalisation pour un bilan étiologique et traitement [19].

Les manifestations thoraciques étaient assez comparables à celle retrouvées dans la littérature. L'altération de l'état général et la dyspnée douloureuse dominent le tableau de la péricardite aigue. Alors que pour les péricardites chroniques, il s'agit le plus souvent d'une installation progressive de la dyspnée [38, 41, 42, 43, 44]. Enfin, 80% de nos patients présentaient ou avaient présentés, un ou plusieurs symptômes extra thoraciques pouvant faire évoquer l'existence d'une pathologie systémique. Le frottement péricardique n'était pas constamment retrouvé. En effet, comme de nombreuses études, ce signe n'a été retrouvé que chez 18% de nos patients [38, 40, 41, 44, 45]. La faible sensibilité du frottement péricardique comme élément diagnostique est déjà établie [46, 47, 48, 49].

Ainsi, les caractéristiques principales des patients hospitalisés en Médecine interne pour une péricardite étaient :

1/ Un mode évolutif particulier à savoir la chronicité et la survenue d’une tamponnade au cours d’un LES.

46

2/ La forte suspicion de péricardite secondaire devant l'existence des antécédents particuliers et une symptomatologie extra thoracique contemporaine.

Documents relatifs