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4. Description et historique du territoire, de ses ressources et de son utilisation

4.5 Ressource forestière

4.5.2 Historique des perturbations naturelles

4.5.2.1 Insectes

Tordeuse des bourgeons de l’épinette (TBE)

L’UA 022-51 a été fortement touchée par la dernière épidémie de tordeuse des bourgeons de l’épinette (TBE), Choristeneura fumiferana (Clemens), particulièrement au cours des années soixante-dix et quatre-vingt. On trouve ce défoliateur indigène dans toutes les provinces canadiennes, de la Colombie-Britannique à Terre-Neuve. Au Québec, la tordeuse des bourgeons de l'épinette (TBE) est répandue dans toute l'aire de distribution de ses principaux hôtes, l'épinette blanche, l'épinette rouge, l'épinette noire et le sapin baumier, qui est de loin son essence préférée.

En période épidémique, on peut aussi la rencontrer sur d'autres essences résineuses.

Depuis le XVIIIe siècle, les épidémies de TBE ont ravagé d’immenses forêts, à intervalles plus ou moins réguliers. Au Québec, c'est au XXe siècle, avec celles qui ont débuté en 1909, 1938, 1967 et 1992, que les épidémies ont commencé à être documentées. Les trois premières ont touché respectivement 30 millions, 26 millions et 35 millions d’hectares de forêts résineuses. On estime que l'épidémie qui a débuté en 1967 et pris fin en 1992 a fait des ravages sur une superficie de 12,9 millions d’hectares de forêts commerciales.

Il est difficile de préciser les volumes de bois perdus. Les données recueillies dans les forêts publiques permettent néanmoins de croire que l'insecte y a détruit de 139 millions à 238 millions de mètres cubes de sapin et d'épinette. Rappelons qu’à cette époque l'industrie forestière récoltait bon an mal an environ 23 millions de mètres cubes de bois résineux dans les forêts publiques québécoises. Mentionnons qu’un cycle de TBE dure généralement entre 25 et 30 ans et sévit dans une région pendant environ de huit à dix ans, selon différents facteurs, dont le climat.

La période montrant les dommages les plus importants, ayant atteint le niveau de sévérité grave est celle de 1971 à 1975. Les dommages causés par l’insecte étaient déjà en nette régression à la fin des années quatre-vingt. Dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean, les dégâts causés par l’insecte ont diminué en 2005 et ceux-ci demeurent principalement confinés dans les limites de la ville de Saguenay. Les relevés terrestres ont également permis de détecter quelques traces de défoliation dans les municipalités de Saint-Prime, d’Alma et de Saint-Fulgence. Les données figurant sur la carte écoforestière (2001) indiquent une superficie de près de 27 800 ha caractérisés par une épidémie légère, tout probablement des vestiges de la dernière épidémie de TBE.

Les superficies défoliées en 2013 ont augmenté par rapport à 2012. De plus, on observe une augmentation dans la gravité des dommages. L’évolution de l’épidémie dans la région 02 se traduit par une augmentation impressionnante des superficies touchées, qui passent de 371 692 ha en

2012 à 470 215 ha en 2013. L’épidémie a progressé au nord-ouest de Girardville, Saint-Thomas-Didyme et La Doré. Par contre, comme par les années passées, les dommages dans la zone périurbaine ont diminué. Pour l’UA 022-51, les dommages se limitent à la forêt privée avec 10 ha en défoliation légère (1 à 35 %) en 2013 (Réf. : Ministère des Ressources naturelles et de la Faune, Aires infestées par la tordeuse des bourgeons de l’épinette au Québec en 2013, Version 1.0, Direction de la protection des forêts, septembre 2013).

La Doré

Roberval Mashteuiatsh

Lac-Bouchette Saint-Félicien

Saint-Thomas-Didyme

Dolbeau - Mistassini

Lac Saint-Jean

Réservoir Blanc

Lac des Commissaires

Sainte-Hedwidge

72° O

72° O

73° O

73° O

48° N 48° N

Métadonnées

Source

Base de données géographiques

et administratives (BDGA 1M) MRN 2013

Projection cartographique

1/405 000

Ministère des Ressources naturelles

Direction de l'expertise Énergie-Faune-Forêts-Mines-Territoire du Saguenay–Lac-Saint-Jean

Réalisation

0 10 20

km

Note : Le présent document n'a aucune portée légale

© Gouvernement du Québec, 1er trimestre 2013 Conique de Lambert avec deux parallèles d'échelle conservée (46e et 60e)

Localisation

Saguenay–Lac-Saint-Jean

Légende

#

Y Localité

Route principale Unité d'aménagement Limite régionale Niveau de défoliation

Léger = 1 à 35 % Modéré = 36 à 70 % Grave = 71 à 100 %

Vulnérabilité à la tordeuse des bourgeons de l’épinette

Actuellement, environ 56 % de la superficie totale de l’UA supporte des peuplements dont la vulnérabilité à la TBE est faible ou va de faible à modérée. Seulement 7 % du territoire est caractérisé par des peuplements dont la vulnérabilité est supérieure. On sait, notamment, que la vulnérabilité des peuplements est fonction de leurs caractéristiques, de celles des sites où ils croissent ainsi que des paramètres influençant la dynamique des populations de l'insecte.

Par ailleurs, la vulnérabilité des peuplements dépend de la durée des épidémies et de la gravité de la défoliation. On trouve donc les peuplements les plus vulnérables dans les zones où les épidémies sont fréquentes ou très fréquentes, où le climat convient particulièrement à la tordeuse et où la végétation favorise peu les ennemis naturels de l'insecte. Dans les peuplements matures qui croissent dans ces zones, une épidémie de TBE tue en moyenne 75 % des sapins, quoique ce pourcentage puisse aller de 30 à 95 % selon la densité du peuplement et la qualité du site. Dans les peuplements immatures, la mortalité est de l'ordre de 50 %, mais elle peut varier de 20 à 95 %. Dans les pessières, le taux de mortalité est généralement inférieur à 30 %.

La Doré

Roberval Mashteuiatsh

Lac-Bouchette Saint-Félicien

Saint-Thomas-Didyme

Dolbeau - Mistassini

Lac Saint-Jean

Réservoir Blanc

Lac des Commissaires

Sainte-Hedwidge

72° O

72° O

73° O

73° O

48° N 48° N

Métadonnées

Source

Base de données géographiques

et administratives (BDGA 1M) MRN 2013

Projection cartographique

1/405 000

Ministère des Ressources naturelles

Direction de l'expertise Énergie-Faune-Forêts-Mines-Territoire du Saguenay–Lac-Saint-Jean

Réalisation

0 10 20

km

Note : Le présent document n'a aucune portée légale

© Gouvernement du Québec, 1er trimestre 2013 Conique de Lambert avec deux parallèles d'échelle conservée (46e et 60e)

Localisation

Saguenay–Lac-Saint-Jean

Légende

#

Y Localité

Route principale Limite régionale Unité d'aménagement Niveau de vulnérabilité

Peu vulnérable Moyennement vulnérable Très vulnérable

Livrée des forêts

Au cours des dernières années, les espèces feuillues ont également été perturbées par les insectes sur le territoire de l’UA. La portion nord-est de l’UA a été gravement affectée par la livrée des forêts de 1986 à 1990. Les hôtes de l’insecte sont, par ordre décroissant de préférence, le peuplier faux-tremble, le bouleau à papier, l’érable à sucre, les saules et le chêne rouge.

La livrée des forêts peut défolier les arbres au point d’affecter la croissance en diamètre à la suite d’attaques répétées. Néanmoins, les arbres survivent généralement, même à plusieurs attaques consécutives. Dans certains cas, les sujets défoliés réagissent temporairement et ils produisent une deuxième feuillaison au cours d'un même été. Ces arbres font appel aux bourgeons déjà formés pour le printemps suivant. Les deuxièmes feuilles sont toutefois plus petites et plus pâles que les premières.

Normalement, les parasites, les prédateurs (oiseaux, guêpes, araignées, fourmis), les maladies, la famine, les gelées printanières et les grands froids hivernaux maintiennent les populations de livrées des forêts à un niveau endémique. Aucune infestation de la livrée des forêts n’a été relevée en 2006, bien que des colonies aient été aperçues au sud de Fort-Coulonge (dans la région de l’Outaouais) et dans le sud-est de la région du Saguenay–Lac Saint-Jean.

Retrouvée en 2007 près de Saint-Félicien, la population de l’insecte était faible. En 2008, quelques foyers importants ont été observés près de La Doré et de Saint-Félicien. En 2009, les conditions climatiques particulières du mois de mai ont entraîné la disparition des jeunes larves. En 2011, l’insecte était absent de 44 stations en observation de détection précoce.

Tordeuse du tremble

Mentionnons que la tordeuse du tremble, Choristoneura conflictana, a récemment fait des ravages dans la région du Lac-Saint-Jean. En 2006, les populations de ce défoliateur ont continué leur progression dans les régions du Saguenay−Lac-Saint-Jean, de la Côte-Nord, du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, de la Capitale-Nationale, de la Mauricie et de Lanaudière. On trouve également l’insecte en Outaouais, dans quelques endroits isolés.

La défoliation occasionnée par la tordeuse du tremble ne compromet pas la survie de l’arbre, car elle se produit suffisamment tôt en été pour permettre une nouvelle feuillaison. Les dégâts, variant de légers à élevés, ont été observés sur le peuplier faux-tremble des peuplements mélangés et feuillus de la plaine du Lac-Saint-Jean et des basses terres de la rivière Saguenay jusque dans les contreforts des Laurentides. En plus des secteurs qu’elle a touchés en 2005, l’infestation s’est étendue au nord (Girardville, réserve Ashuapmushuan) et à l’ouest (Zec de la Lièvre) en 2006.

En 2008, les populations avaient presque disparu ou seulement quelques faibles petits foyers persistent en bordure de route. En 2011, dans les 41 stations de détection, aucune manifestation observable de l’insecte.

Diprion de Swaine

Mentionnons que le diprion de Swaine, Neodiprion swainei, a été signalée aux environs des municipalités de Sainte-Hedwidge et de Saint-Félicien. L'insecte s'attaque principalement aux peuplements de pin gris âgés.

Au cours des dernières années, le diprion de Swaine a été observé dans le secteur du lac Panache.

Toutefois, les bilans disponibles pour 2005 rapportent que les populations de l’insecte dans les

secteurs de Saint-Félicien et de Saint-Hedwidge sont stables à un niveau faible. Le bilan provincial de 2006 n’en fait pas mention pour la région.

La distribution territoriale de l’insecte est connue depuis plusieurs années. La stabilité de son rayonnement en facilite la surveillance. Au Lac-Saint-Jean, les secteurs où l’on trouve le diprion sont le bassin du Lac Panache et les environs de Dolbeau-Mistassini. En 2011, les mesures de défoliation ont très peu varié par rapport aux années précédentes; l’insecte avait causé des dommages dans deux des onze stations visitées.