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4. Innovation et PME en Algérie

4.1. L'environnement de l'innovation en Algérie

Pour Mancer.I. (2011-2012), parler d’un système algérien d’innovation demeure prématuré. Du fait que les entreprises sensées être des acteurs pivots dans le système sont en grande majorité peu utilisatrices de connaissances et faiblement génératrices d’innovation. Résultat, leurs caractéristiques adossées à un environnement non incitateur à l’innovation engendrent une situation de cloisonnement et d’enfermement sur soi.

En effet, on constate une faible utilisation et génération des connaissances par le secteur des entreprises qui se manifestent explicitement dans la faible intensité des exportations en produits intensifs en connaissance, ou encore celle des brevets. S'agissant des exportations hors hydrocarbures, elles demeurent toujours marginales, avec seulement 2,2 % du volume global des exportations soit une valeur de 1,31 milliard de dollars US dont 0,07% seulement des biens équipements industriels.

Quant aux brevets, l’Institut National Algérien de la Propriété Industrielle (INAPI) a enregistré en décembre 2010 seulement 76 brevets d’origine nationale qui présente moins de 10% du total des brevets déposés.

26,83% 24,87%

16,10%

11,35% 11,25%

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Figure N° 26 : Évolution du nombre des brevets entre 2011-2015

Source : DGRSDT 2017 (Direction de la recherche scientifique-Alger)

Le graphe montre que les brevets enregistrés en 2011 sont au nombre de 90 et qu'ils ont connu une certaine évolution puisque on compte près de 131 brevets en 2012, 156 en 2013, 174 en 2014 et de 200 en 2015. Ces brevets concernent principalement les grandes entreprises et très rarement les petites entreprises. (Mancer.I., 2011-2012).

4.2. Les PME Algériennes face au défi de l'innovation

En Algérie, peu d’études empiriques se sont focalisées sur le processus d’innovation dans les PME. Ainsi, nous pouvons citer celle de Mancer (2011-2012) qui c'est intéressée au rapport de la PME algérienne et l'innovation, où il explique que l'environnement de l'innovation en Algérie ne pousse pas les entreprises à investir dans la croissance. En effet, 67% des entreprises perçoivent leur environnement technologique et scientifique comme stable et de ce fait, il ne représente pas un risque pour eux. (Djeflat, 2007, cité par Mancer, 2011-2012 ). L'auteur conclu alors que les entreprises algériennes sont faiblement impliquées dans les activités d'innovation et que cette faiblesse atteste d'un problème plus général qui est l'inexistence d'une dimension collective de la production du savoir.

Par ailleurs, l'étude réalisée auprès de 35 PME algériennes, menée par Tabet Aoul & Berbar, (2005),avanceles résultats suivants :

- Que la présence d’un laboratoire de (R-D) au sein des PME n’est pas corrélée à l’innovation de produit. Ainsi, l’implication des PME algériennes dans le processus de l’innovation ne dépend pas des travaux de recherche et développement. Ce résultat s’explique en partie par la faiblesse des activités de recherche au sein des entreprises de l’échantillon ;

90 131 156

174 200

2011 2012 2013 2014 2015

Evolution du nombre des brervets entre 2011-2012 Nbr de brevets

171

- Que les PME algériennes ne possèdent pas les compétences techniques pour acquérir et maîtriser les nouvelles machines de production et soutenir les activités innovatrices. Dans ce cadre, les tests effectués ont permis de vérifier que l’acquisition des équipements neufs n’est pas favorisée par la présence de techniciens et ingénieurs au sein des PME. Ces résultats sont assez inattendus dans la mesure où ce sont les entreprises possédant des compétences techniques qui adoptent le plus de nouvelles machines et développent des activités d’innovation.

-Par ailleurs, l’enquête a montré que les statistiques de brevets sont peu adaptées pour mesurer les activités d’innovation et ne constituent pas des indicateurs fiables. En effet, il y a par exemple des entreprises qui font de l’innovation mais ne souhaitent pas que leurs droits sur cette innovation bénéficient d’une protection légale, et préfèrent ainsi garder le secret de fabrication et d’autres pour lesquelles l’introduction rapide du nouveau produit sur le marché ne laissant pas le temps à la concurrence de se retourner apparaît plus efficace. Par conséquent, le nombre de brevets déposés dépend de la nature du savoir à protéger, du secteur, de la taille et de l’organisation interne de l’entreprise.

-Il a été remarqué aussi que les relations extérieures des entreprises avec les centres de recherche : structures d’appui, les universités, autre centre de recherche et de développement, n’ont pas d’effet sur l’innovation de produit. Ainsi ces PME ne peuvent bénéficier des évolutions technologiques et acquérir les nouveaux savoirs nécessaires aux activités d’innovation. On peut expliquer ça par l’absence de relais et structures d’appui pour les PME, mais, également, du fait que l’Algérie dépense en matière de recherche et développement moins de 1 % du PIB (ONS, 2016). Le constat n’est pas positif, l’université algérienne accuse un grand retard en matière de production scientifique. C’est ainsi que la nouvelle politique nationale édictée par le MESR encourage l’université dans son rôle de la diffusion de la culture entrepreneuriale en tant qu’acteur local de développement de promouvoir, des actions liées à l’Entrepreneuriat. . Aussi, on note qu'il n’existe pas de coopérations en matière d’innovation entre les organismes de recherche et les entreprises. Enfin, Les tests effectués sur l’activité de dépôt de brevet, et sur la part des produits de moins de cinq ans (des variables considérées comme des indicateurs de l’innovation), les résultats montrent que l’activité de dépôt de brevet d’innovation concerne souvent les grandes entreprises.

Les entreprises de petite dimension qui font de L’innovation ne possède pas encore de motivations pour déposer des brevets.

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