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La santé scolaire est un investissement dans l’avenir d’un pays et dans la capacité de ses citoyens de progresser socialement et économiquement (88,114). Pour toutes ces raisons, la promotion de la santé des jeunes par l’intermédiaire de l’école a constitué depuis les années 50 un objectif important pour la plupart des organisations internationales (OMS, UNESCO, UNICEF, etc.) (88). Plusieurs initiatives ont été élaborées et persistent présentement mais on s’attardera à celles implantées au Liban, notre contexte de recherche, telles que: l’initiative des Écoles promotrices de la santé de l’OMS (138), Focusing Resources on Effective Schools Health (FRESH) de l’UNESCO, l'UNICEF, l'OMS, l'Education Internationale et la Banque mondiale (114) et Global School-based Student Health Survey (GSHS) (28,133).

Écoles promotrices de la santé de l’OMS : En 1995, l’OMS a lancé l’initiative

globale de l’école santé mobilisant et renforçant la promotion de la santé et les activités éducatives aux différents niveaux (local, national, régional et global) afin d’améliorer la santé des étudiants et leurs familles, du cadre scolaire, et de la communauté à travers les écoles (138). Le but de cette initiative était d’augmenter mondialement le nombre d’écoles «promotrices de santé» (138). Ces écoles promotrices de santé devaient développer leurs capacités à fournir un environnement sanitaire pour étudier, travailler et vivre (138). Les principales stratégies de cette initiative globale de l’école santé étaient: la recherche continue pour améliorer les programmes de santé scolaire, l’appropriation du projet pour défendre et appuyer ces programmes (générer des guides et des documents techniques identifiant les composantes essentielles des programmes de santé scolaire), le renforcement des capacités nationales (collaboration entre les agences de santé et de l’éducation des pays) et la création de réseaux et alliances pour le développement des écoles promotrices de santé (138).

En 1997, en suivi à cette initiative, un rapport de l’OMS sur le rôle des écoles en éducation et santé a émis des recommandations et principes de réussite des stratégies et politiques que pourraient adopter l’OMS et d’autres organisations internationales afin que les écoles soient à même d’exploiter leurs capacités dans la promotion de la santé

(88). Les obstacles communs identifiés étaient: manque de vision et de planification des stratégies, incompréhension et réticence vis-à-vis des programmes de santé scolaire, manque de collaboration et de coordination entre les divers responsables, sentiment de ne pas être directement concerné et manque de ressources (88). Alors que les stratégies gagnantes communes étaient: acquisition d’une vision d’ensemble de tous les acteurs concernés, planification stratégique détaillée pour réussir les actions promotionnelles sanitaires et pour améliorer les politiques en milieu scolaire, création de réseaux et mobilisation des ressources nécessaires (humaines et matérielles), édification d’une capacité (formation des individus et des institutions), et recherche opérationnelle permettant de repérer les stratégies les plus rentables durant tout le processus des politiques à implanter (88). En résumé, les principes de réussite pour un virage santé à l’école sont un engagement national efficace et bien organisé, une forte capacité locale et une articulation cohérente entre les différents niveaux scolaires (local, district et central) (88).

Les recommandations sur le rôle des écoles pour l’action future étaient nombreuses (88). Certaines, étaient générales mettant l’emphase sur l’importance de l’élaboration et le suivi des politiques, directives et législations nationales renforcées par un support international pour soutenir les programmes de santé scolaire (88). D’autres, étaient plus spécifiques aux écoles (éducation sanitaire, ateliers de formation au personnel) dont le rôle est de fournir aux élèves un lieu d’enseignement santé et à son personnel un lieu de travail santé (88). Finalement, la collaboration entre l’école et la communauté fut nécessaire pour soutenir la santé et l’éducation.

Cadre FRESH: En 2003, une autre initiative de promotion de la santé fut

annoncée, le cadre « FRESH » établit par le partenariat entre UNESCO, UNICEF, OMS, Education Internationale et Banque mondiale. FRESH met de l’avant la conception et la mise en œuvre de programmes de santé scolaire respectant les problèmes et les besoins locaux et la diversité des ressources disponibles (114). Ainsi, FRESH pouvait être adapté par les écoles disposant de peu de ressources, dans les zones rurales et dans les zones urbaines les plus accessibles (114). Cette initiative est la synthèse des expériences antécédentes de programmes sanitaires et nutritionnels

scolaires conduits dans de nombreux pays, et est par conséquent totalement en phase avec les autres activités des agences partenaires de l’OMS dans le développement des « écoles promotrices de santé » (114).

L’initiative FRESH est formée de quatre composantes de base qui, mises en œuvre, agissent en synergie pour apporter des bénéfices supplémentaires aux programmes de santé scolaire (114). Ces composantes sont: les politiques alimentaires en milieu scolaire, l’approvisionnement en eau salubre et l’assainissement, l’éducation sanitaire basée sur l’acquisition de savoir-faire et les services de santé et de nutrition en milieu scolaire (114). L’initiative FRESH peut aussi être utilisée par les planificateurs et concepteurs de politiques publiques en matière de santé scolaire comme instrument d’identification et d’analyse des besoins (114). La pertinence de FRESH a été d’identifier et de renforcer l’importance d’inclure les trois facteurs clés de la réussite d’élaboration de plans d’actions nationaux pour atteindre le but de l’EFA et qui sont: la santé, la nutrition et l’hygiène (114). Les retombées du cadre FRESH dans le contexte du Liban sont présentées à la section 2.6.2.4, p40.

Global School-based Student Health Survey: Le GSHS est un projet de

surveillance sanitaire développé en 2003 par l’OMS en collaboration avec l’UNICEF, l’UNESCO, l’UNAIDS, et avec une assistance technique du Center for Disease Control and Prevention (CDC) servant de centre de coordination des données (28,133). Le GSHS sert à fournir des données exactes sur la santé, les comportements et les facteurs protecteurs (support social à l’école, contrôle des parents, etc.) de santé des élèves (13 à 15 ans) dans les écoles (28,133). Le but du GSHS est d’aider les pays à mesurer et évaluer les comportements de santé dans 11 domaines différents: caractéristiques démographiques, comportements alimentaires, activité physique, hygiène, consommation d’alcool, consommation de drogues, consommation de cigarettes, santé mentale, facteurs protecteurs, comportements sexuels, et violence/préjudices non intentionnelles (28,133).

Le premier objectif du GSHS est d’aider les pays à développer des priorités, établir des politiques et supporter des ressources pour des programmes et politiques de santé visant les enfants et les adolescents (28,133). Le deuxième objectif est de

permettre aux agences internationales et aux pays de faire des comparaisons inter-pays sur les comportements sanitaires et les facteurs protecteurs (28,133). Le dernier objectif est d’établir les tendances des facteurs protecteurs par pays pour les utiliser dans l’évaluation des actions de promotion de santé scolaire chez les enfants et les adolescents (28,133).

Le GSHS a été implanté au niveau national dans divers pays (développés et en développement) par un coordonnateur nommé par le Ministère de l’éducation et le Ministère de la santé du pays et dont le rôle est de diriger le GSHS et d’être le lien entre les agences et organisations nationales, l’OMS et le CDC (28,133). Les résultats spécifiques au Liban sont présentés à la section 2.6.2.3, p39.