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4. Discussion générale

4.4. Inférence des résultats

Pour inférer les résultats d’un sondage, donc obtenir des résultats représentatifs de la population cible d’un sondage, l’échantillon doit être représentatif de cette population et les individus de la population source ne doivent pas avoir une chance nulle de répondre au questionnaire (10). Également, ce dernier doit être représentatif du sujet de l’étude et le taux de réponse doit être suffisant, c’est-à-dire que la taille d’échantillon obtenue doit être assez élevée pour que les données récoltées puissent être inférées à la population cible avec un niveau de confiance et une marge d’erreur préalablement établis (10).

Idéalement, afin d’évaluer la représentativité d’un échantillon par rapport à sa population cible, les données devraient être comparées à celles qui sont déjà connues pour cette population (256). Cependant, dans le cas présent, peu de données autres que celles d’autres régions du Canada et de notre expérience personnelle étaient déjà connues sur cette population, d’où l’intérêt de réaliser cette étude. Par exemple, la taille moyenne des troupeaux vache-veau au Québec qui était connue était celle d’une entreprise type spécialisée, soit 117 vaches (30). Cependant, il était aussi connu par expérience personnelle que beaucoup de producteurs ont plutôt de petits troupeaux qui ne représentent pas la totalité des activités agricoles de

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l’entreprise. La taille moyenne des troupeaux du Québec en entier ne peut pas non plus être inférée à partir de celle d’une étude des élevages du nord du Québec, puisque la taille des troupeaux est plus grande dans ces régions (moyenne de 96 vaches) (137). Il était toutefois possible de l’estimer à partir des données récoltées par Statistiques Canada en divisant le nombre de vaches de boucherie présentes dans la province (132 000) par le nombre d’entreprises vache- veau (4198), soit environ 31 vaches par entreprise en 2018 (241). Ce nombre se rapproche d’ailleurs de la médiane obtenue dans l’étude (36,5 vaches).

La distribution des entreprises vache-veau au Québec en 2017 était connue puisque qu’elle a été communiquée par courriel par Mme Nathalie Côté le 16 mai 2019 (voir Figure 3) (240).

Figure 3. Répartition géographique de la production de veaux d'embouche en 2017

En comparant ces données avec celles obtenues dans cette étude pour la région des entreprises vache-veau, il est possible de constater que la région où le plus d’entreprises sont concentrées n’est pas la même. En effet, la région la plus représentée dans la Figure 3 est l’Outaouais-Laurentides alors que c’est Chaudière-Appalaches-Sud qui l’était dans notre étude.

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La région de l’Abitibi-Témiscamingue est également largement sous-représentée dans cette étude puisqu’elle ne représentait que 5,8% des entreprises alors que 11% y sont réellement situées. Les régions de la Montérégie-Est et Ouest étaient également légèrement surreprésentées de 3% chacune, potentiellement à cause de la proximité de la Faculté de médecine vétérinaire qui pourrait être mieux connue par ces producteurs, qui auraient donc eu plus d’intérêt à participer à l’étude. Les producteurs de veaux d’embouche des régions de l’Outaouais- Laurentides, de l’Abitibi-Témiscamingue ainsi que du Saguenay-Lac-Saint-Jean, qui sont sous- représentées par environ 3 à 5%, ont été sollicités en 2016 pour une autre étude par sondage des entreprises de veaux d’embouche des régions nordiques du Québec et de l’Ontario (137). Cette étude couvrait plusieurs aspects de la production vache-veau, dont ceux traités dans la présente étude. Il est donc possible que les producteurs y ayant participé n’aient pas souhaité participer à notre étude, réduisant ainsi le taux de participation dans ces régions. La répartition géographique des entreprises ayant participé à l’étude étant légèrement différente de celle de la population cible, il est possible que la représentativité de l’échantillon en soit affectée. Également, comme mentionné précédemment, le sondage ne couvrait que le thème du bien-être animal, il est donc possible que plus de producteurs vache-veau intéressés et conscientisés à cet aspect aient accepté de répondre au questionnaire, ce qui peut aussi affecter la représentativité de l’échantillon.

Afin de s’assurer que tous les individus de la population source avaient l’option de répondre au questionnaire et de minimiser les risques d’erreur de couverture de cette population, des versions papier et électronique étaient disponibles (256). Comme dans la deuxième phase de recrutement seulement un courriel d’invitation a été envoyé aux personnes ayant fourni une adresse courriel aux PBQ, il est cependant possible que certaines personnes qui n’utilisent pas cette adresse fréquemment aient pu ne pas voir cette invitation, et donc n’aient pas pu répondre au questionnaire. Il n’aurait cependant pas été possible d’envoyer une lettre d’invitation par la poste à tous les producteurs, faute de moyens financiers.

Pour éviter les erreurs de mesure, c’est-à-dire de recevoir des réponses erronées des répondants, le questionnaire doit être bien construit et formulé (256). Comme mentionné précédemment, le questionnaire a été inspiré d’un questionnaire déjà validé et utilisé dans une

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autre étude, comme recommandé (11). Ce dernier a aussi subi des étapes de validation des questions ainsi que de la traduction afin de s’assurer de sa qualité. Par contre, les limites qui ont déjà été décrites ont pu affecter la qualité des réponses obtenues. Par exemple, les questions problématiques auxquelles les répondants ont souvent répondu de façon incomplète ou erronée n’ont pas permis d’obtenir la totalité de l’information souhaitée. Aussi, comme certaines questions du questionnaire portaient sur des sujets pouvant être sensibles, il est possible que des réponses aient pu être faussées pour faire bonne figure, créant un biais d’acceptabilité sociale (25). Comme le questionnaire était anonyme, ce biais a toutefois probablement été minimisé. Pour ce qui est du nombre de réponses obtenues, ce dernier dépassait grandement le nombre cible de 100 questionnaires, malgré le faible taux de réponse d’environ 3,8%. Ce nombre a probablement pu être atteint grâce, entre autres, au rappel et au concours, ainsi qu’à la présentation professionnelle du questionnaire. Il est donc possible de conclure que ce paramètre pour la représentativité de la population cible par l’échantillon est respecté.

Globalement, des moyens ont été mis en place pour que les résultats de cette étude puissent être inférés à tous les producteurs vache-veau du Québec. Cependant, des limites de l’étude font en sorte qu’il n’est pas possible de conclure que ces résultats peuvent être inférés de façon parfaite à cette population.