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IL-27 induit les SOCS-1 et SOCS-3 préférentiellement dans les cellules T CD8

Afin d’étudier le niveau d’induction des SOCS-1 et SOCS-3 en fonction des différentes doses d’IL-27, les lymphocytes T CD8 et CD4 ont été stimulés au temps optimal (60 minutes) avec trois différentes concentrations; soit 10, 100 et 250 ng/ml. Les taux d’expression en ARNm des SOCS-1 et SOCS-3 ont été évalués par qRT-PCR et standardisés par rapport à l’ARN ribosomal 18S puis comparés aux cellules dendritiques, notre gabarit.

Tout d’abord, nous avons étudié l’expression différentielle du SOCS-1 en parallèle dans nos deux sous-types cellulaires (Figure 15 A). Dans les lymphocytes T CD8, l’augmentation de l’expression du SOCS-1 en réponse à l’IL-27 était induite à partir de la dose de 100 ng/ml, il semble que des faibles quantités de la présente cytokine soit 10 ng/ml n’avaient point d’effet sur les cellules T CD8. En fait, le niveau d’expression de SOCS-1 à cette concentration était inchangé par rapport au taux d’ARNm dans les cellules non stimulées (0,15). Après une stimulation avec 100 ng/ml, les lymphocytes T CD8 étaient très réceptifs à l’IL-27, de sorte qu’ils ont haussé la synthèse de l’ARNm codant pour le SOCS- 1 en atteignant une valeur moyenne de 0,76. Ceci montre que le traitement avec 100 ng/ml d’IL-27 a entraîné une accumulation d’environ cinq fois plus de copies d’ARNm encodant le SOCS-1, en comparaison avec les cellules non-traitées ou ayant reçu la faible dose de 10 ng/ml. Bien qu’à 100 ng/ml l’accroissement du taux de SOCS-1 n’était pas statistiquement prouvé, il existait une certaine tendance à prendre en considération au niveau des valeurs obtenues entre les différents donneurs (p= 0,08). Donc en compilant des résultats provenant de davantage de donneurs on pourrait avoir une meilleure fiabilité. Quant à l’expression du SOCS-1 dans les cellules T CD4, nous avons remarqué que ces dernières répondaient moins efficacement à l’IL-27. Nous n’avons pas détecté une augmentation de SOCS-1 à 100 ng/ml contrairement aux cellules T CD8. Toutefois, une hausse d’expression était

A

B

CD8

CD4

Figure 15 : Dose-réponse des SOCS-1 et SOCS-3 dans les cellules T CD8 et CD4 en réponse à l’IL-27.

Les cellules T CD8 et CD4 ont été mises en culture avec trois concentrations d’IL-27: 10, 100 et 250 ng/ml, pendant 1 heure à 37°C comme indiqué sur l’abscisse. Les cellules ont été récoltées à chacun de ces intervalles. Suite à l’extraction de l’ARN, l’expression des SOCS-1 (figure A) et SOCS-3 (figure B) a été analysée par PCR en temps réel. Ces deux figures représentent une compilation de résultats obtenus à partir de 4 donneurs sains. Les cellules nil réfèrent au contrôle. Les résultats sont présentés par la moyenne + SEM; * signifie p<0,05, **signifie p<0,01 comparé à nil. 0 10 100 250 0 10 100 250 0.00 0.25 0.50 0.75 1.00 0 10 100 250 0 10 100 250 0 1 2 3 Ex p ressio n re lat iv e à C D Ex p ressio n re lat iv e à C D

*

*

**

observée à 250 ng/ml (0,5) conduisant à deux fois plus d’ARNm de SOCS-1 que les cellules T CD4 non stimulées (0,25). Or, l’augmentation de l’expression de SOCS-1 dans les T CD8 restait plus prononcée que dans les cellules T CD4.

Quant à l’expression du SOCS-3, nous avons noté un patron similaire à celui du SOCS-1 (Figure 15 B). Dans les cellules T CD8, le taux en ARNm de SOCS-3 était augmenté proportionnellement à la dose d’IL-27 ajoutée, mais ce à partir de 100 ng/ml, puisqu’une stimulation avec 10 ng/ml n’avait pas d’impact. Donc à cette première dose efficace, le taux d’ARNm codant pour SOCS-3 avait égalé une valeur de 2,0; par contre les cellules non stimulées avaient un niveau assez faible d’ARNm atteignant un taux proche de 0,5. Ce qui fait que le traitement des cellules T CD8 avec 100 ng/ml d’IL-27 a majoré la quantité d’ARNm codant pour SOCS-3 de quatre fois. De plus, cette augmentation avait une validité statistique prouvant que les cellules de différents donneurs répondaient de manière concordante. Lorsque ces cellules avaient été traitées avec la dose la plus élevée soit 250 ng/ml, les niveaux d’ARNm de SOCS-3 ont augmenté davantage pour parvenir à une valeur proche de 2,5. Ainsi, il y a eu une accumulation d’ARNm codant pour le SOCS-3 cinq fois plus considérable par rapport aux cellules non-traitées. Ici aussi, une fiabilité mathématique existait entre les échantillons traités et non-traités. L’effet de l’IL-27 sur l’expression de SOCS-3 dans les lymphocytes T CD4 montrait une similarité à l’expression de SOCS-1 dans ces mêmes cellules. En fait, à 100 ng/ml une légère induction de SOCS-3 était observable et atteignait une valeur de 0,70 vs. 0,50 pour les cellules non traitées, toutefois cette hausse n’avait pas un caractère significatif et pouvait être causée par les marges d’erreurs formées par la variabilité des réponses entre les différents donneurs. A la dose de 250 ng/ml d’IL-27, nous avons détecté une augmentation plus notable de SOCS-3 (2,0) en comparaison avec la dose précédente. Sans toutefois atteindre une fiabilité statistique, cette dernière dose a entraîné des niveaux de SOCS-3 quatre fois plus élevés par rapport aux cellules non traitées. Dans les lymphocytes T CD4, une stimulation avec 250 ng/ml induisait un taux d’ARNm codant pour le SOCS-3 équivalent à un traitement avec 100 ng/ml dans les lymphocytes T CD8. En se basant sur les résultats de la courbe dose- réponse à l’IL-27, nous concluons que les lymphocytes T CD8 répondaient plus efficacement en déclenchant l’induction des SOCS-1 et de SOCS-3 à partir de 100 ng/ml d’IL-27. Alors que pour les lymphocytes T CD4, des doses plus importantes d’IL-27 étaient nécessaires pour permettre une augmentation décelable de l’expression des SOCS-1 et SOCS-3.

2.3 Comparaison de l’effet de l’IL-27 sur l’expression des SOCS par les cellules T