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L’INDÉPENDANCE DE LA RÉUNION

Si j’ai choisi moi-même les articles de Trident du chapitre précédent, dans le but de montrer un éventail des thèmes que ce journal avant-gardiste et progressiste abordait, l’article ci-dessous a été choisi par Maître Kichenin lui-même : ‘Il me tient à cœur,’ m’a-t-il dit, quelques mois avant la remise de mon ouvrage à son éditeur.

« Sir John Rennie, Ancien Gouverneur-Général de Maurice » (Trident du Jeudi 12 septembre 1968, N° 102 ) (Photo n°14)

« Sir John Rennie qui a été le dernier gouverneur et le premier Gouverneur Général de l’île Maurice a quitté le pays le 27 août 1968, à l’expiration de son mandat. Il est parti en Inde où il fera un séjour de trois semaines avant de rentrer en Angleterre.

Sir Léonard William devait être le premier Gouverneur Général de l’île Maurice à son accession à l’Indépendance. Mais à la requête du Premier Ministre de l’île, sa Majesté la Reine d’Angleterre consentit que Sir John remplisse ces fonctions pendant les premiers mois.

La période pendant laquelle Sir John a gouverné a été la plus importante dans l’histoire de Maurice. Il y eut plusieurs changements dans la constitution de l’île et, à ce sujet, Sir John se rendit deux fois en Angleterre à la tête de délégations mauriciennes. Le tout aboutit à l’Indépendance. Sir John a gouverné l’île Maurice pendant huit ans, plus longtemps que n’importe lequel de ses prédécesseurs. Il était très estimé et respecté de toutes les sections de la population grâce à sa haute compétence, sa droiture et son affabilité.

Dans sa tâche difficile, Sir John fut fortement secondé par son épouse, qui joignait en elle une bonté remarquable et une grande simplicité. Elle s’associait à toutes les grandes œuvres sociales du pays. On la voyait souvent quêtant dans les rues de Port-Louis en faveur de la Croix-Rouge mauricienne. Le départ de Lady Rennie est aussi fortement regretté.

Sir Leonard Williams, le successeur de Sir John Rennie, est arrivé en compagnie de son épouse le 2 septembre. » (René Kichenin)

Il m’expliquera plus tard ce qu’il avait déjà dit au rédacteur de « 1000 personnalités » : « J’ai été le seul Réunionnais à appuyer officiellement le mouvement mauricien pour l’Indépendance, je l’ai aussi aidé financièrement. »163 Interrogé le 17 avril 2013 à propos de cette participation financière, il a préféré rester discret :

RK : Disons que j’ai apporté mon obole.

Dès son retour dans l’île, Maître Kichenin avait fondé une première association dont il a oublié le nom. Plus tard, et précisément l’année de l’Indépendance mauricienne, il fonde avec son cousin Axel Kichenin le Club tamoul. On peut lire à ce propos dans Le Journal de l’île de La Réunion du samedi 20 avril, 1968 :

« Rendant compte de l’inauguration du Club Tamoul dans son édition du 18 avril, « Le Cri du peuple »164 traduit une certaine inquiétude à propos de l’action du jeune avocat du barreau de Saint-Denis : ‘ D’autres clubs tamouls, écrit-il, vont voir le jour dans toute l’île.’

163 Jérome l’archiviste, 1000 célébrités de La Réunion, éditions orphies, 2009, P404.

164 RK : « Un journal d’Extrême droite »

Tout le temps que ces clubs s’occuperont de culture et de traditions, nous ne pourrons qu’applaudir. Mais de grâce Maître, ne faites pas d’eux des jalons devant marquer les étapes vers une action politique quelconque165.

« Hebdo-Bourbon » écrit le 19 avril 1968 : « Que dire de ce Club ? Pour l’instant, nous ne pouvons que souhaiter qu’il demeure dans les limites de ses activités de club et ne servira surtout pas de couloir politique pour cacher la subversion et le séparatisme.

Pour notre part nous posons cette question : combien Monsieur Kichenin a-t-il de visages ? Quand est-il sincère ? Quand il prend la parole au Club tamoul de La Réunion ? Quand il accepte en privé la libre discussion ? Quand il converse avec les journalistes mauriciens ? Quand il défend les thèses autonomistes ? Quand il flirte avec Paul Vergès ? Ou quand il rejette le séparatisme ?

Le 15 mars dernier, le Mauritius Times titrait sur sa première page : « La Réunion indépendante166 en 1972. C’est le sentiment de Me Kichenin, invité du gouvernement aux fêtes de l’Indépendance. »

Me Kichenin, ajoutait le Mauritius Times, est le leader de 200 000 Tamouls et est à la tête du journal Trident. Il croit qu’une force réellement efficace, libre de toute attache avec le communisme, fera tomber les chaînes du colonialisme français. Interrogé sur la question de savoir si le parti de M. Vergès n’était pas tout désigné pour cela, Me Kichenin fut catégorique. Il pense que M. Vergès est à la fois un « accélérateur » et un « frein ». Un accélérateur parce qu’il a éveillé chez les Réunionnais le sentiment de leur droit à la liberté, et un frein à cause de ses attaches avec le communisme. Il déclare qu’aucun gouvernement français ne négociera jamais avec Vergès parce qu’il est communiste d’où l’intérêt d’une autre force.

M. Kichenin soutient la théorie que si les Etats-Unis obtenaient de s’implanter à l’île Maurice, il est plus probable que le niveau de vie s’élèverait. Et lorsque les Réunionnais auront un élément de comparaison, ils ressentiront la nécessité de l’indépendance. Le fait aussi que Madagascar et Maurice sont indépendants fera sentir aux Réunionnais leur isolement. Cela les incitera à engager la lutte pour libérer notre île sœur La Réunion.’

Cet article du Mauritius Times nous a été communiqué par plusieurs sources, et notamment par des personnalités de même origine que Me Kichenin167 et qui ont protesté véhémentement : ‘Il faut dire que Me Kichenin est le leader des Malabars de La Réunion.

C’est le titre qu’il s’attribue lui-même et que lui donnent certains de ses amis politiques, en particulier les communistes qui souhaitent se servir de lui pour le vilain jeu de l’autonomie.’

Relevons au passage qu’il est faux également de dire qu’il existe 200 000 Tamouls à La Réunion. Une étude récente, fort sérieuse168, sur les immigrants indiens de La Réunion parle de 65 000 dont 26 000 d’ascendance pure.

Nous avons rencontré Me Kichenin et nous lui avons fait part de l’agacement provoqué chez les Réunionnais mis au courant de ses déclarations au Mauritius Times. Et nous avons offert à Me Kichenin la possibilité de démentir dans nos colonnes.

Me Kichenin déclara textuellement à notre rédacteur : ‘Je ne démentirai pas mais je vais vous envoyer la réponse que j’ai confiée à Advance, le journal du Parti travailliste de Maurice dirigé par le Dr Rangoolam.’

Effectivement, nous avons reçu dès le lendemain un exemplaire de cet autre journal mauricien : ‘Je n’ai rien dit de tel et je m’étonne de ce qu’on ait pu me faire dire ce que je

165 RK : « C’était ça l’ambiance, quoique vous fassiez. »

166 RK : « L’indépendance est inévitable. On peut la retarder mais on ne peut pas l’éviter. Je n’ai jamais donné de date. »

167 RK : « Les gens sont libres de dire ce qu’ils veulent !»

168 le journaliste ne cite pas ses sources. Ceci est par conséquent invérifiable.

n’ai jamais dit. Je suis pour un changement de statut parce que je suis opposé à la politique d’assimilation, pensant que chaque ethnie a le droit de vivre à son gré et de ne rien renier de sa culture. Ce n’est pas la diversité qui appauvrit mais l’assimilation, le nivellement. Ce qui ne veut nullement dire qu’il nous faille rien laisser perdre de ce que la France nous amène dans le domaine de la pensée.’

Le malheur veut que ce texte ait paru sous ce titre : « Un fervent de la culture indienne, mais aussi un ami de la France : Me Kichenin. » Et le jeune avocat, en nous faisant parvenir

« Advance », n’a ajouté aucun commentaire.

Nous disons à Me Kichenin que seul un étranger peut se déclarer « ami de la France ». car le Français est français sans restriction.

À nos correspondants qui avaient commenté auprès de nous l’article du Mauritius Times, nous avons honnêtement transmis « Advance ». Voici ce que nous a répondu l’un d’eux :

‘Les Réunionnais que nous sommes, ceux qui ne font aucune différence entre leurs compatriotes blancs, noirs ou jaunes, entre catholiques, musulmans, tamouls ou athées, ceux pour qui La Réunion, terre française est un cadre où en bonne intelligence toutes races sont admises, ceux qui enfin aiment parler net, ne comprendront jamais que l’on puisse se dire seulement « ami de la France » quand on possède la nationalité française. C’est grâce à cette nationalité française qui lui garantit la liberté, la liberté et l’égalité que Me Kichenin dispose des mêmes droits et prérogatives que ses confrères du barreau réunionnais.’169

‘Qu’est-ce qui vous autorise à vous présenter partout – et notamment à l’île Maurice – comme le leader de tous les Tamouls de La Réunion ?’ demandait récemment notre rédacteur en chef170 à Me Kichenin. ‘Vous ignorez sans doute, lui répondit le jeune avocat, que ma famille « tient » tous les temples de l’île’171

Et là notre souci rejoint celui de nos confrères du Cri du peuple et d’Hebdo-Bourbon : M.

Kichenin se contentera-t-il d’encourager les clubs qui seront créés dans le but de l’épanouissement de la culture tamoule dans le département ? Ou bien voudra-t-il « tenir » ces clubs comme il affirme « tenir » ses temples ? Va-t-il les entraîner ? – ou tenter de les entraîner, car nous savons que beaucoup de Malabars ne le suivent pas dans les thèses autonomistes qu’il soutient au côté de Paul Vergès – vers des horizons politiques que l’ensemble de la population réunionnaise rejette ?

L’avenir nous l’apprendra.

Nous disons dès aujourd’hui à Me Kichenin qu’il fait fausse route en prenant un visage

‘extrémiste’ hors de La Réunion et un visage ‘modéré’ chez nous.

Me Kichenin doit tirer une leçon de cette cérémonie d’inauguration du 13 avril. L’invitation que nous avions reçue disait : ‘La cérémonie aura lieu… en présence de nombreux invités d’honneur. Maître René Kichenin prendra la parole.’ Or, en tout et pour tout, nous avons noté la présence d’une doctoresse, un employé des P.T.T. et son épouse, un inspecteur des Renseignements Généraux et quatre journalistes venus faire leur métier.

Nous disons que cela est fort dommage. Car nous faisons la comparaison avec une réception donnée en 1966 à l’Hôtel d’Europe en l’honneur de M Sangeelee ; nous y avions rencontré les membres les plus représentatifs de la communauté malabare, ainsi que de nombreux invités et amis de toutes origines. Le tout amicalement mêlé. On ignorait encore à l’époque à quel genre d’acrobaties politiques allait se livrer Me Kichenin. Il ne faudrait toutefois pas commettre l’erreur de confondre aujourd’hui les ambitions du jeune avocat avec les justes intentions de sa communauté de renouer avec la culture tamoule, si cette communauté y voit un facteur d’épanouissement au sein de la communauté réunionnaise. »

169 RK : « Théoriquement. Dans les faits, c’est quelque peu différent. »

170 René Martin-Darène.

171 RK : « Nous avons un temple seulement, mais de nombreux temples de l’île me soutenaient. »

En 2013, soit quarante-cinq ans plus tard, on se rend bien compte que les craintes des journalistes du J.I.R. et d’Hebdo-Bourbon étaient infondées en ce qui concernait René Kichenin dans la mesure où visionnaire comme la plupart des penseurs, ce dernier a sûrement mesuré très vite le danger des dérives communautaristes de certains de ses contemporains. Un de ses présidents de cours dira de lui un peu plus tard : « René Kichenin est au-dessus de la mêlée. »

FC : Qu’est-ce que vous pensez de la Fédération tamoule aujourd’hui ?

RK : Ils se déchirent, s’entredéchirent. Je ne participe pas. Ça ne veut pas dire que je les méprise, attention. Je les aime bien mais moi je me sens mieux avec les gens plus humbles. Je me sens bien avec les humbles. Je parle avec eux…

Quelques années après mon retour de l’Hexagone, j’ai reçu chez moi le Docteur Samboo qui est d’origine pondichérienne, je crois. Il a écrit « Un Indien à Paris. » Il est venu ici en mission et il a été, bien sûr, suivi par les renseignements généraux et comme c’était un

« vieux de la vieille », il leur a dit : ‘Avec moi, on ne plaisante pas.’ C’est quelqu’un qui a joué un rôle important pour la résistance et c’est lui que Nehru a chargé de trouver pour l’Ambassade de l’Inde, le bâtiment de la rue Alfred Dehodencq.

FC : Vous avez travaillé avec lui ? RK : Non. Nous avons discuté un peu.

En juin 2012, soit cinquante quatre ans plus tard, après avoir relu ce texte du JIR, René Kichenin réagit : « Dans sa thèse, ‘L’île de la Réunion. Etude de géographie humaine’, soutenue à Bordeaux, en 1960, Jean Defos du Rau fait état d’une immigration indienne à partir de 1860 de près de 120000 individus. Il est vrai que sur ce nombre, une petite partie, environ 5000 est retournée en Inde. Il ne faut pas oublier qu’il convient d’ajouter à la population indienne qui s’est fixée à l’île de La Réunion quelques milliers d’Indiens qui ont connu l’esclavage. Le pouvoir colonialiste local a toujours minimisé l’importance numérique des Indiens. Cette importance faisait peur, d’où les réactions de certaine presse.

Les gros propriétaires étaient en majorité contre mon action. Devant moi, ils faisaient de grands sourires et derrière moi, ils tiraient à boulets rouges.

La classe moyenne était divisée. En partie par intérêts personnels pour accroître leur enrichissement, une autre partie me suivait mais avait peur des Blancs.

Les intellectuels observaient. Certains m’ont donné leur appui, d’autres n’osaient pas prendre position. »

(Photo n°19)

Le 11 juillet 2012, j’ai donné à Maître Kichenin et à son épouse un exemplaire de la première « mouture » de notre futur livre pour lecture et corrections. Je suis passé prendre des nouvelles, le 20 juillet, « en coup de vent » puisqu’ils se préparaient à ce moment à aller à un mariage. Visiblement dynamisé par la lecture de nos entretiens que j’avais réorganisés et annotés, René Kichenin m’a livré le fond de sa pensée sur le statut de La Réunion.

RK : Je n’ai pas parlé de ma vision politique en ce qui concerne La Réunion. J’ai toujours été pour une évolution, institutionnelle. Il faut aller jusqu’au bout de cette évolution, jusqu’à son terme. Actuellement, toutes les formules qu’on pourrait avancer sont dépassées.

FC : Qu’est-ce que vous proposez, alors ?

RK : Je propose des liens très forts avec la France et je propose une liberté totale. Je propose un drapeau réunionnais. Je suis à droite mais il faut le faire.

FC : Mais plus concrètement, est-ce que ça porte un nom cette forme d’autonomie que vous… ?

RK : L’indépendance, Madame.

FC : D’accord.

RK : Vous êtes une….(Rires) On ne peut pas passer outre mais on garde des liens privilégiés avec la France. La culture, l’histoire… Ça va faire bondir ! ?

FC : Non, je l’avais deviné avant même que vous ne me le disiez. Je le savais déjà. C’est en filigrane dans l’ensemble des entretiens.

RK : J’aime bien ça aussi, faire bondir les gens ! Attendez-vous à des réactions !

Suite à cette déclaration sur le statut de La Réunion, Maître Kichenin m’a conseillé de rencontrer Paul Hoarau, pour encore mieux contextualiser sa pensée politique.

RK : Paul Hoarau a une façon assez personnelle de voir les choses, mais je m’entends bien avec lui. Il fallait du courage à l’époque pour s’affirmer.

Paul Hoarau est né et a grandi à Saint-Denis, et n’avait pas d’autres rêves, à 15 ans, que d’être prêtre. Il a choisi de devenir journaliste et il est devenu directeur du Progrès, puis d’Église à La Réunion. Engagé pendant de nombreuses années dans l’évolution de La Réunion, il est devenu incontestablement une « éminence grise » de la politique. Une première occasion d’écoute de sa parole, pour cette contextualisation, m’a été donnée lors d’un repas organisé le 25 septembre 2012, par Maître Kichenin qui l’avait invité à sa table (PH), avec son épouse (AK), leur fils Chendra (CK), ainsi que Laurent Sermet (LS).

PH : René avait la possibilité de faire des choses et il a fait d’ailleurs beaucoup de choses, en particularité dans la communauté indienne, sans tomber dans le communautarisme. C’était une époque passionnante. C’est en train de revenir. Après une espèce d’endormissement provoqué par l’argent versé en quantité, les gens finissent par comprendre que ce n’est pas la solution. Il y a un débat qui s’instaure en ce moment (nb. en 2012) - et je vois ça - qui va rappeler les années 1960. C’était une époque où la culture se confondait avec l’identité nationale et l’identité nationale était ‘une culture européenne’. Si on demandait la naturalisation, c’était refusé, si on ne s’habillait pas à l’européenne. C’était un des arguments… ‘On ne peut pas donner la nationalité française à quelqu’un qui s’habille comme ça.’ Il ne faut pas oublier qu’on était dans la guerre froide. Michel Debré disait : ‘Il ne faut pas que les départements d’Outre-mer fréquentent les îles autour parce que ces îles demandent leur indépendance ! ». Ce à quoi je lui répondais qu’en réalité, il n’avait pas confiance aux Réunionnais. ‘C’est de la fidélité des Réunionnais à l’appartenance française que vous doutez. Vous avez peur que le mouvement ne contamine les Réunionnais. En réalité, soit les Réunionnais désirent profondément rester français et il n’y a pas de danger, soit ils veulent l’indépendance et vous ne l’empêcherez pas, mais en vous mettant à dos les îles des environs. Vous avez des bateaux soviétiques qui sont dans les ports seychellois et mauriciens alors que si vous aviez eu une autre politique, à la place vous auriez des bateaux français.’

Actuellement, ils ne sont plus là les drapeaux russes. Ralph Adam, ambassadeur des Seychelles à Londres et à Paris, le beau-frère d’Albert René*, devenu Président172 des Seychelles en 1977, nous disait : ‘On nous envoie des Algériens et des Guinéens pour nous

172 Le premier Président des Seychelles, James Mancham, a été renversé dès 1977 par France-Albert René, qui a instauré un régime d’inspiration marxiste et s’est maintenu au pouvoir jusqu’en 1991. Sous la pression internationale, il a libéralisé peu à peu l’économie seychelloise et ouvert le pays au multipartisme. Il a démissionné en 2004, cédant la place à son vice-président, James Alix Michel, qui a remporté les premières élections réellement multipartites du pays en 2006 et a été réélu en 2011.

apprendre le français alors que les Réunionnais sont nos cousins !’ C’était une politique aberrante qui était menée. Je disais à Michel Debré : ‘Albert René est marxiste comme moi je suis pape. Albert René est marxiste parce qu’au lieu d’avoir votre soutien, il a le soutien des Soviétiques.’ Aujourd’hui, on est arrivé quand même à reconnaître la diversité, que l’unité n’est pas l’uniformité et à reconnaître au-delà… Samedi, j’ai rencontré des indépendantistes dont Aniel Boyer et je leur expliquais qu’aujourd’hui on reconnaît qu’ils sont Réunionnais.

Autrefois on ne reconnaissait pas que La Réunion était un pays. On ne donnait pas de responsabilités et de libertés pour le développement culturel comme on le fait aujourd’hui avec la décentralisation. C’est fini le temps où Paris faisait les décrets que le Préfet répercutait et que les collectivités exécutaient. Aujourd’hui, c’est un partenariat qui s’instaure.

En 1959, nous avons commencé à déclencher la décentralisation au cours d’un rendez-vous, à la Préfecture, avec Robert Lecourt*, qui était ministre des DOM-TOM173. Nous lui avons

En 1959, nous avons commencé à déclencher la décentralisation au cours d’un rendez-vous, à la Préfecture, avec Robert Lecourt*, qui était ministre des DOM-TOM173. Nous lui avons

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