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3.4 M´ethodologie des perturbations de for¸cage

3.4.3 Incertitude de la r´eponse des variables atmosph´eriques au SAM

Nous avions not´e dans la section pr´ec´edente des ´ecarts entre DFS3 et l’ensembles des autres

jeux de for¸cage. L’incertitude associ´ee se propage dans la r´eponse des jeux de for¸cages au

SAM. La figure 3.11 montre la valeur relative de la r´eponse de chacune des variables

atmosph´eriques de DFS3 au SAM.

la r´eponse de la composante zonale du vent u10 est sous-estim´ee entre 5 et 15% dans

la PFZ et dans l’AZ plus particuli`erement dans le secteur nord des gyres subpolaires en

mer de Weddell, en mer de Ross et en mer de Davis (le lecteur est invit´e `a se r´ef´erer `a

la figure 6.2 pour la localisation des lieux sus-cit´ees). Au contraire, la r´eponse de u10 est

sur-estim´ee de l’ordre de 30% au nord du SAF dans le bassin Atlantique et dans le secteur

central du bassin Indien ainsi qu’au voisinage de la Nouvelle Z´elande.

La r´eponse de la composante m´eridienne du vent v10 est sur-estim´ee de l’ordre de 15%

dans une majeure partie de la SIZ `a l’exception de la mer de Ross et la mer d’Amundsen.

Une sur-estimation de l’ordre de 20% op`ere ´egalement dans la zone d’afleurement des

AAIW dans le secteur Pacifique sud-est et le secteur de Campbell. Au contraire, une

sous-estimation de la r´eponse de v10 `a l’est de la pointe de la p´eninsule Antarctique est `a

remarquer.

La r´eponse de la temp´erature de l’air est sur-estim´ee significativement (de l’ordre de 30

`

a 50%) dans les mers de Weddell, Haakon et Ross. La r´eponse des pr´ecipitations dans

DFS3, quant `a elle, r´ev`elent d’une part une sur-estimation de l’ordre de 50% dans la zone

d’affleurement hivernal des AAIW et SAMW dans tous les bassins `a l’exception du secteur

est du Pacifique et d’autre part une sous-estimation (de l’ordre de 30 `a 50%) dans la zone

marginale de glace saisonni`ere. Cette sous-estimation (significativement conditionn´ee par

les pr´ecipitation neigeuses, voir image “snow” de la figure 3.11) op`ere particuli`erement en

mer de Weddell, de Bellingshausen, d’Amundsen, de Ross, de Somov, de la Coop´eration,

des Cosmonautes, de Riiser-Larsen et d’Haakon.

Figure 3.11 – M´etrique ∆DF S

3

(voir ´equation 3.2) estim´ee sur la p´eriode 1990-2004 pour les

variables atmosph´eriques r´egress´ees sur l’indice SAM u10, v10, precip, snow et sur la p´eriode

1990-2001 pour la variable t10 r´egress´ee sur l’indice SAM.

3.5. CONCLUSION 95

3.5 Conclusion

Dans cette ´etude, nous avons pris le parti d’´etudier non pas la r´eponse `a la tendance

lin´eaire positive du SAM mais la r´eponse “cumul´ee” `a un SAM dans un ´etat moyen

po-sitif. Les anomalies des variables atmosph´eriques en r´eponse au SAM dans l’hypoth`ese

d’une covariation lin´eaire de celles-ci avec l’indice SAM ont ´et´e estim´ees.

La pr´esentation de la strat´egie de mod´elisation forc´ee par le jeu de donn´ees atmosph´eriques

DFS3 et la mise en perspective de ce jeu de donn´ees au regard de diff´erents produits de

for¸cage ont permis de mettre en lumi`ere les facteurs atmosph´eriques pouvant introduire

un biais dans l’analyse des r´esultats.

Cette ´etude comparative a r´ev´el´e des diff´erences dans la distribution spatiale des flux

air-mer entre les diff´erents produits. Plus pr´ecis´ement, l’incertitude de la position des

structures frontales d’inversion des flux doit nous pr´eserver de toute conclusion hˆative sur

la r´eponse des propri´et´es des masses d’eau affleurantes dans la r´egion de l’ACC, en

particu-lier les eaux modales dans la zone de formation indienne. La tr`es faible corr´elation lin´eaire

des flux radiatifs avec l’indice SAM, notamment dans la zone d’int´erˆet, nous contraint

`a limiter nos exp´eriences de sensibilit´e aux variables m´ecaniques, turbulentes et halines.

Malgr´e tout, les covariations lin´eaires de ces derni`eres variables sont suffisamment

signifi-catives, en particulier dans les r´egions d’affleurement des masses d’eau interm´ediaires et

modales et dans la SIZ (r´egion dont nous montrerons par la suite l’importance capitale

dans la r´eponse des propri´et´es hydrographiques des masses d’eau affleurant en particulier

pr`es de la zone de glace de mer marginale) pour cr´editer la l´egitimit´e de la strat´egie de

simulation.

Figure 3.12 – Sch´ema bilan des ´ecarts des variables atmosph´eriques issues de DFS3 par

rap-port `a l’ensemble des jeux de for¸cage (synth`ese de la figure 3.11) et les anomalies associ´ees `a ces

´ecarts. Ekman indique l’anomalie “qualitative” du transport d’Ekman m´eridien ; SAT signifie la

temp´erature de l’air de surface ; les zones d’affleurement hivernales des masses d’eau AAIW et

SAMW sont estim´ees `a partir des moyennes de septembre sur la p´eriode 1995-2004.

De surcroˆıt, les incertitudes sur les variables atmosph´eriques affectent n´ecessairement la

r´eponse de ces variables au SAM. Les ´ecarts de la r´eponse atmosph´erique de surface au

SAM entre DFS3 et l’ensemble des r´eanalyses utilis´ees dans ce chapitre sont synth´etis´es sur

la figure 3.12. Les particularit´es de DFS3 sont remarquables d’une part dans la r´eponse

du vent d’autre part dans la r´eponse de la temp´erature et enfin dans la r´eponse des

pr´ecipitations au SAM. Ainsi une anomalie du transport d’Ekman vers le sud dans la zone

marginale de la glace saisonni`ere pourrait limiter la r´eponse de l’export de glace de mer. En

outre l’anomalie positive de temp´erature de l’air en mer de Weddell, en mer d’Amundsen

et en mer de Ross pourrait affecter sensiblement le cycle de formation/fonte de la glace de

mer et les propri´et´es hydrographiques des AASW. En effet, `a l’aune des observations de

Liu et al.(2004), la diminution de la SIE en r´eponse au SAM en mer de Weddell pourrait

ˆetre accentu´ee et l’augmentation de la SIE en r´eponse au SAM en mer d’Amundsen et

en mer de Ross pourrait ˆetre limit´ee. Enfin l’anomalie n´egative des pr´ecipitations dans la

zone marginale de la SIZ pourrait conditionner d’une part un trop faible rafraichissement

des AASW et d’autre part une limitation de la production de glace de mer, en particulier

en mer de Weddell. En outre le d´efaut de pr´ecipitation dans le coin sud-est du bassin

Pacifique, `a l’endroit suppos´e de formation des AAIW pourrait ´egalement participer `a une

limitation de l’adoucissement des AAIW en r´eponse au SAM.

Notons que notre approche souffre ´egalement de limites consubstantielles `a la m´ethode

choisie ; en effet la saisonnalit´e de la r´eponse des variables atmosph´eriques au SAM n’est

pas prise en compte ; par exemple Sen Gupta and England (2006) met en ´evidence la

saisonnalit´e de la r´eponse des variables de temp´erature de l’air et du vent au SAM dans

l’oc´ean Austral. Plus localementSilvestri and Vera (2003) a montr´e les effets oppos´es du

SAM sur les pr´ecipitations entre l’hiver et le printemps au sud-est de l’Am´erique du sud.

Ces effets ne pourront donc pas ˆetre explor´es avec notre jeu de simulations.

Chapitre 4

R´eponse des masses d’eau

interm´ediares et modales au mode

annulaire austral

Sommaire

3.1 Introduction . . . 76

3.2 Description des donn´ees atmosph´eriques de surface . . . 76

3.3 Estimation qualitative des r´egressions au SAM . . . 77

3.3.1 Choix de l’indice SAM . . . . 77

L’indice NCEP . . . . 78

L’indice BAS . . . . 78

Sensibilit´e du vent zonal au choix de l’indice . . . . 80

3.3.2 Mise en perspective de DFS3 . . . . 81

Sensibilit´e des flux air-mer au choix de DFS3 . . . . 82

La r´eponse des pr´ecipitation et des flux radiatif au SAM . . . . . 87

3.4 M´ethodologie des perturbations de for¸cage . . . 91

3.4.1 Pr´esentation de la m´ethode . . . . 91

3.4.2 Pr´esentation des exp´eriences de sensibilit´e au SAM . . . . 93

3.4.3 Incertitude de la r´eponse des variables atmosph´eriques au SAM . 94

3.5 Conclusion . . . 95

4.1 Introduction

L’objet de ce chapitre est de d´ecrire l’impact des diff´erentescomposantes du for¸cage SAM

sur les propri´et´es hydrographiques des AAIW et SAMW et les d´eplacements ´eventuels des

surfaces de densit´e potentielle qui les d´efinissent. La position de l’affleurement hivernal de

ces masses d’eau est conditionn´ee par la position des fronts de l’ACC. En effet, nous avions

d´ecrit, au chapitre 1, la position relative de l’affleurement de ces deux masses d’eau pour la

simulation de r´ef´erence REFsam par rapport aux trois fronts principaux de l’ACC. Pour

rappel, les surfaces de densit´e caract´erisant les AAIW affleurent entre le PF et le SAF

dans l’ensemble de l’oc´ean Austral `a l’exception du secteur Atlantique o`u elles affleurent

au sud du PF ; les surfaces de densit´e caract´erisant les SAMW affleurent au nord SAF.

Des ´etudes pr´ec´edentes concernant les tendances observ´ees des fronts de l’ACC et les

tendances des propri´et´es des AAIW et SAMW ont montr´e d’une part un d´eplacement

vers le sud des fronts de l’ACC (Meijers et al., 2011a) et d’autre part un refroidissement

et un adoucissement des eaux interm´ediaires et modales ces trente derni`ere ann´ees (

Na-veira Garabato et al., 2009; Aoki et al., 2005). Dans notre ´etude, les perturbations au

SAM entraˆınent non seulement un d´eplacement vers le nord des structures st´eriques de

l’ACC mais aussi un r´echauffement et une salinisation de ces masses d’eau sous la base de

la couche de m´elange. Les changements observ´es dans nos exp´eriences sont distribu´es de

mani`ere non homog`ene sur le pourtour antarctique. En outre, si la r´eponse m´ecanique de

l’oc´ean au vent joue un rˆole primordial, sa r´eponse thermique est ´egalement significative.

Dans une premi`ere partie nous regarderons l’oc´ean int´erieur `a travers la lunette d’un

in-dice int´egral de hauteur dynamique afin de mettre en lumi`ere la r´eponse des structures

st´eriques de l’ACC fortement contrainte par la topographie sous-jacente. Puis, dans une

seconde partie `a la lumi`ere d’une analyse tridimensionnelle par classe de densit´e, nous

affinerons notre vision sur les changements des masses d’eau interm´ediaires et modales.