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Chapitre 2 : Aspects descriptifs de l’activité physique Revue bibliographique

4. Inactivité physique et sédentarité

L’inactivité physique n’est pas seulement le contraire de l’activité physique, elle correspond au comportement sédentaire (Oppert, 2011).

L’inactivité physique correspond à l’extrémité inférieure du spectre de l’activité physique (Oppert, 2011). Sittarame et Golay (2013) la définisse comme étant un état de repos physique relativement complet qui ne stimule pas suffisamment les organes humains pour les entretenir et réguler leur fonctionnement.

Alors que le comportement sédentaire est l’état dans lequel les mouvements sont réduits au minimum et la dépense énergétique proche de celle de repos. D’ailleurs, le mot sédentarité vient du latin « sedere » qui signifie « être assis ». La sédentarité ne correspond d’ailleurs pas à l’absence d’activité, mais à diverses occupations habituelles : regarder la télévision, la lecture, l’utilisation d’un ordinateur, conduire une voiture, téléphoner, etc. (INPES, 2004 ; Oppert, 2011).

L’inactivité physique est un cofacteur du développement des multiples affections chroniques (Sittarame et Golay, 2013). Le comportement d’inactivité physique, persistant pendant plusieurs années, s’associe à un risque relatif susceptible d’altérer la santé (Figure 01), ou de raccourcir la vie (Sallis, 2009).

Figure 01 : Courbe illustrant l’amélioration de la santé en fonction de la quantité de l’activité physique (Sittarame et Golay, 2013)

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14 5. Méthodes de mesure de l’activité physique

L’activité physique est tout d’abord une dépense énergétique et même si d’autres caractéristiques sont importantes, des outils doivent être capables de la mesurer (Villars, 2011). Une bonne qualité de mesure de l’activité physique est essentielle à la surveillance de la population et à l’évaluation de l’efficacité des interventions (INSERM, 2014).

5.1. Mesures déclaratives

Les outils de mesures déclaratives les plus utilisés sont les questionnaires d’activité physique et les journaux de relevé d’activité physique. Les qualités psychométriques des questionnaires ont fait l’objet d’études à la fois chez les jeunes, les adultes et les personnes âgées. Certains questionnaires permettent à la fois de rendre compte de l’activité physique et du comportement sédentaire. Ils intègrent des questions relatives aux activités sédentaires, telles que le temps passé assis, le temps passé devant un écran et le temps de loisirs (Sallis, 2009 ; Oppert, 2011 ; Didace et Eun-Kyung, 2017).

5.2. Mesures objectives

D’après Oppert (2006), les mesures objectives incluent les mesures indirectes de la dépense énergétique (calorimétrie indirecte), les capteurs de mouvement (les podomètres et les accéléromètres) et les marqueurs physiologiques pour la surveillance du rythme cardiaque (fréquence cardiaque ou cardio fréquencemétrie).

5.2.1. Calorimétrie indirecte

Selon Simon (2002), il s’agit de la calorimétrie indirecte ventilatoire et l’eau doublement marquée :

a- Calorimétrie indirecte ventilatoire : repose sur le fait que l’énergie utilisée par l’organisme est produite par l’oxydation des nutriments. Il est dès lors possible d’estimer la production d’énergie et l’utilisation des différents substrats à partir des échanges gazeux respiratoires (la consommation d’O2 et la production de CO2). La mise au point des chaînes de calorimétrie indirecte compactes, utilisant un embout buccal, un masque ou un boîtier ventilé pour l’analyse des échanges gazeux, permet l’utilisation de cette approche dans différentes situations physiologiques, au repos et à l’effort ;

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15 b- Eau doublement marquée : elle repose sur la mesure de la production de CO2 à partir de la différence entre les cinétiques d’élimination de deux isotopes ; le deutérium (H2) et l’oxygène 18 (O18), tous deux administrés sous forme d’eau marquée (2

H2O et H2O18). Le principal avantage de cette méthode est le caractère limité des contraintes pour le sujet qui se résument à l’ingestion d’eau marquée et à des prélèvements urinaires. Seule technique qui permette de mesurer la dépense énergétique totale d’un sujet dans des conditions de vie habituelles, souvent considérée comme la méthode de référence (gold standard). Son utilisation est toutefois limitée par le coup des isotopes et l’équipement nécessaire pour réaliser les mesures. Il faut par ailleurs rappeler que, comme toutes les techniques basées sur la calorimétrie, elle ne fournie qu’une quantification de la dépense d’énergie et ne permet pas de préciser les autres aspects de l’activité physique habituelle du sujet.

5.2.2. Actimétrie

L’actimétrie est une méthode de compteurs de mouvements qui comprend les podomètres et les accéléromètres :

- Podomètre : C’est un accélérateur uniaxial qui enregistre le nombre de pas effectués par un sujet. L’appareil se présente sous la forme d’un boîtier de la taille d’une petite boîte d’allumettes et se fixe latéralement à la ceinture au dessus de la hanche à l’aide d’un clip. Après avoir mesuré la longueur du pas habituel du sujet, le résultat peut être converti en distance parcourue. Le podomètre ne mesure que le nombre de pas (Figure 02) ou d’impulsions effectués en marchant ou en courant et ne permet pas d’évaluer l’intensité du mouvement ni la dépense énergétique liée à l’activité physique (Duclos et coll., 2010).

- Accéléromètre : utilisé pour toutes les populations, de l’enfant à la personne âgée. De petits appareils électroniques collectent des données sur une longue période pouvant être téléchargées en vue d’une analyse par un logiciel spécifique. Plusieurs paramètres doivent être définis, ils conditionneront les résultats et leur interprétation : période, nombre de jours et durée de port de l’appareil par jour, intervalle de temps d’échantillonnage, définition des seuils d’intensité (INSERM, 2014).

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16 Figure 02 : Graphique identifiant le nombre de pas par jour en fonction de l’âge

(Gaudet-Savard et Poirier, 2004)

5.2.3. Cardio fréquencemétrie

Les moniteurs de fréquence cardiaque miniaturisés, souvent utilisés dans le cadre de programmes d’entraînement, permettent de déterminer la fréquence cardiaque moyenne, le pourcentage du temps passé au-dessus de la fréquence de repos ou d’un autre seuil de fréquence cardiaque donné. Pour convertir les données en dépense énergétique, une calibration individuelle est toutefois nécessaire pour déterminer la relation entre fréquence cardiaque et consommation d’oxygène lors d’exercices standardisés. Dans certaines circonstances (stress, température externe élevée, etc.), la fréquence cardiaque peut être augmentée sans relation avec l’activité physique. Dans le cas particulier des sujets obèses, l’hypersudation très fréquente pourra limiter l’utilisation de ce type de matériel (Oppert, 2006).