E
elPa Module d'élasticité longitudinal du bois
ν
eCoecient de poisson du bois (0,38)
ρ
boiskg m
−3Masse volumique du bois
dlma kg m
−1densité linéique de masse d'aiguilles
α
eboisCoecient de proportionnalité pour l'amortissement lié au bois
α
eaigCoecient de proportionnalité pour l'amortissement lié aux aiguilles
K
solX,YN m rad
−1Rigidité en rotation autour des axes X et Y du connecteur d'ancrage
c
X,YsolPl (Pa s) Amortissement autour des axes X et Y lié au système racines/sol
Tab. 1.1 Liste des variables d'entrée matérielles
1.3 Import de l'architecture
L'arbre est une structure mécanique composée d'axes ligneux ramiés et de feuilles ou
d'aigu-illes. Si l'on rencontre dans la nature une grande variété de formes, c'est que l'arbre évolue et
s'adapte en fonction de son environnement. La morphologie de l'arbre suit trois grandes logiques
régulatrices [66]. La première de ces logiques est la recherche de lumière. Les notions de
concur-rence et de gêne entre les arbres d'un peuplement sont par ailleurs liées à l'interception de la
ressource lumineuse. La forme de l'arbre est ensuite optimisée pour assurer ecacement le
trans-port hydrique au sein de la plante. Enn, l'arbre est suceptible de modier sa forme pour contrer
les eets du champ gravitationnel et ainsi assurer sa stabilité mécanique [45]. Ce phénomène est
couramment dénommé gravitropisme. D'autres facteurs, tel le matériel génétique, aectent aussi
le développement architectural des plantes.
D'après Oliver et Mayhead [55], la durée des tempêtes excède rarement cinq heures. Il est alors
possible dans ces conditions de découpler l'étude de la tenue aérodynamique de l'arbre et celle
de la dynamique de croissance. La stabilité de l'arbre au vent est donc analysée pour un état
architectural correspondant à un âge et un environnement donné.
Le maillage aux Eléments Finis est réalisé pour des arbres dont les données architecturales
sont contenues dans des chiers au format MTG (Multiscale Tree Graph, [27]). Dans ce format,
les axes ligneux ou les segments d'axes d'une plante sont codés selon leur position topologique.
Chaque axe ou portion d'axe est doté d'attributs tels que ses coordonnées spatiales, son
di-amètre ou l'éventuelle présence d'aiguilles. Ce format est utilisé pour coder l'architecture de
plantes mesurées (AMAPmod [28]) ou celle de plantes issues de modèles de croissance
1.3. Import de l'architecture 23
sim [5]). Le modèle numérique est donc capable d'analyser des arbres réels et des arbres simulés.
L'utilisation des chiers MTG pour générer le maillage aux Eléments Finis de la structure fait
appel à un outil numérique développé initialement sous le logiciel Matlab (Matworks Inc.,
Nat-ick, Massachusetts, EUA). Cette méthodologie (Fig. 1.4) est maintenant utilisée de façon
sys-tématique au LRBB pour l'analyse numérique du comportement biomécanique de structures
topologiques complexes [18]. L'outil d'interface a été porté en langage Python et adapté par nos
soins pour satisfaire aux besoins spéciques de l'étude. Il permet de s'aranchir partiellement
du pas de discrétisation spatial utilisé dans les MTG originaux en rediscrétisant la géométrie
disponible. Il permet en outre d'opérer des transformations géométriques sur le système aérien
des arbres étudiés. Les paramètres géométriques modiables sont la longueur, le diamètre et
l'angle d'insertion des axes.
2
Caractérisation dynamique de jeunes
pins maritimes en fonction de leur
morphologie
2.1 Introduction
Nous avons vu précédemment que les déplacements des arbres forestiers étaient ampliés
au-tour de leur fréquence naturelle de balancement. Il est par conséquent intéressant de déterminer
la valeur de la fréquence du mode fondamental de exion car les risques de ruine sont accrus
lorsque l'arbre est sollicité à cette fréquence. Dans ce contexte, il existe une autre caractéristique
dynamique qu'il importe de déterminer car elle exprime la capacité de la structure à dissiper
ecacement les mouvements. Il s'agit du coecient d'amortissement associé à ce même mode.
Pour l'arbre, on dénombre cinq sources d'amortissement. Milne [47] a quantié la participation
relative de trois de ces sources à l'amortissement total. La plus inuente d'entre elles est
l'amor-tissement par contact avec les arbres voisins (50%), la deuxième est la traînée aérodynamique
du feuillage (40% du total) et la moins inuente est l'amortissement dû à la viscosité du bois
(10 %). Dans nos travaux, les arbres voisins ne sont pas pris en compte car l'étude est menée
à l'échelle de l'individu. Au contraire, l'amortissement induit par la friction entre les éléments
racinaires et le sol est considéré. Cette variable a déjà été intégrée dans le modèle de England
et al. [14]. Enn, une dernière source d'eets dissipatifs est le mouvement des branches qui peut
contrarier celui du tronc. L'importance de ces deux dernières sources n'a pas, en l'état de nos
connaissances, été quantiée expérimentalement. On cherchera alors, dans la mesure du possible,
à estimer leur participation aux mécanismes dissipatifs.
Scannell [63] a proposé une théorie selon laquelle les branches amortissent le mouvement de la tige
par une hiérarchisation des fréquences oscillatoires des branches selon leur ordre de ramication.
Moore [49] a constaté que de faibles variations du module d'élasticité longitudinal des branches
pouvaient grandement inuencer les vibrations de l'arbre. De tels aspects mettent l'accent sur la
nécessité de décrire le système aérien de manière satisfaisante pour appréhender la dynamique
de l'arbre.
Les essais présentés dans ce chapitre visent à identier et caractériser les modes propres de
vi-bration de jeunes pins maritimes (Pinus Pinaster Ait.). Ils ont été conçus pour évaluer la teneur
du rôle joué par les éléments architecturaux dans la réponse transitoire de l'arbre et les forces
dissipatives. Aux essais expérimentaux succèdent des simulations numériques dont l'objectif est
double. Lors d'une première phase, il s'agit d'évaluer la capacité du modèle numérique à simuler
les oscillations en régime libre des jeunes pins mesurées in situ. Ensuite, si le modèle présente
un comportement prédictif acceptable, il peut servir d'outil d'analyse supplémentaire à la
com-préhension du phénomène.
2.2 Matériel et protocole expérimental
Dans le document
Analyse numérique du comportement mécanique d'arbres sous sollicitation aérodynamique turbulente
(Page 42-47)