2.5 Sch´emas aux diff´erences pour les inclusions diff´erentielles
2.5.2 Impl´ementations de sch´emas
Dans la suite
F
sera suppos´ee semi-lipschitzienne de constantek
, ce qui assure l’unicit´e de la solution du probl`eme de Cauchy (2.6).Sch´ema d’Euler explicite
On consid`ere le sch´ema suivant :
8
<
:
y
0N = y
0;
y Ni
+1 2y Ni + hF ( t Ni ;y Ni ) :
(2.11)Ce sch´ema entre dans le cadre du th´eor`eme (5) et est donc convergent. En fait on peut montrer qu’il est convergent d’ordre 1 pour
F
semi-lipschitzienne, alors que certains autres sch´emas `a pas multiples ne le sont pas (voir [49]).L’impl´ementation de ce sch´ema ne pose pas de probl`eme d`es lors que
F
est donn´ee, il suffit de choisiry Ni
+1 2y Ni + hF ( t Ni ;y Ni )
`a chaque pas de temps. QuandF ( t Ni ;y Ni )
est un point de multivaluation, il se pose le probl`eme du choix, bien que la convergence d’ordre 1 soit assur´ee pour tout choix dey Ni
+1. Pour une applicationF
semi-lipschitzienne les points de multivalua-tion sont n´ecessairement r´eduits (voir paragraphe 2.2) et la chance de tomber sur un point de multivaluation lors de l’int´egration num´erique est n´egligeable en g´en´eral.On donne un exemple d’int´egration par le sch´ema d’Euler explicite sur la figure 2.3. Le probl`eme que l’on int`egre est celui du syst`eme de frottement `a une seule masselotte qui sera
´etudi´e plus en d´etail au paragraphe suivant. Les graphiques repr´esentent la trajectoire dans le portrait de phase
( u; u _ )
. La discontinuit´e apparaˆıt pouru _ = V e
, avecV e = 0 : 05
.-0.1
FIG. 2.3 – Exemple d’int´egration par le Sch´ema d’Euler explicite.
Sch´ema de Runge-Kutta d’ordre 4
On peut appliquer le sch´ema de Runge-Kutta d’ordre 4 classique aux inclusions diff´eren-tielles, et il s’´ecrit de la mani`ere suivante :
8
Ce sch´ema n’entre pas dans le cadre du th´eor`eme (5), mais on peut voir un ´etude des sch´e-mas de Runge-Kutta appliqu´es aux inclusions diff´erentielles dans [49]. La figure 2.4 repr´esente l’int´egration num´erique de l’exemple pr´ec´edent. On peut comparer par rapport aux r´esultats de la figure 2.3 obtenus par le sch´ema d’Euler explicite. L’am´elioration n’est pas sensible en ce qui concerne le voisinage de la discontinuit´e.
-0.08 -0.06 -0.04 -0.02 0 0.02 0.04 0.06
0.64 0.66 0.68 0.7 0.72 0.74 0.76 0.78 0.8 0.82 0.84 -0.1
-0.08 -0.06 -0.04 -0.02 0 0.02 0.04 0.06
0.64 0.66 0.68 0.7 0.72 0.74 0.76 0.78 0.8 0.82 0.84 0.86
pour
h = 0 : 5
pourh = 0 : 01
FIG. 2.4 – Exemple d’int´egration par le Sch´ema de Runge-Kutta d’ordre 4 Sch´ema d’Euler Implicite
Le sch´ema d’Euler implicite s’´ecrit:
8
<
:
y
0N = y
0;
y Ni
+1 2y Ni + hF ( t Ni
+1;y Ni
+1) :
(2.13)Ce sch´ema entre dans le cadre du th´eor`eme (5) et de plus, sous condition de semi-lipschitziannit´e de
F
, il a ´et´e montr´e que ce sch´ema est convergent d’ordre 1 (voir [49]). A chaque it´eration on a `a r´esoudre l’inclusion suivante:y Ni
2y Ni
+1,hF ( t Ni
+1;y Ni
+1) ;
(2.14)c’est `a dire un syst`eme de dimension finie d’inclusions non lin´eaires. C’est une difficult´e suppl´ementaire, compens´ee par le fait que le sch´ema se comporte mieux au passage des singu-larit´e que la version explicite (On peut voir les r´esultats num´eriques sur la figure 2.5).
On donne maintenant une id´ee de la m´ethode que l’on a utilis´ee pour r´esoudre num´erique-ment le syst`eme d’inclusions non lin´eaires.
Si
F
´etait diff´erentiable, une possibilit´e serait de faire un sch´ema de type pr´ediction - cor-rection, avec un pr´ediction par le sch´ema d’Euler explicite :y Ni
+1;
0 2y Ni + hF ( t Ni ;y Ni ) ;
et une correction par une m´ethode de Newton.
De mani`ere ´evidente la m´ethode de Newton se comporte mal aux abords des portions mul-tivoques. Cette m´ethode n’est pas utilisable ici.
-0.06
FIG. 2.5 – Exemple d’int´egration par le Sch´ema d’Euler implicite
La m´ethode que nous avons d´evelopp´ee est la suivante : on remarque tout d’abord que si
k
est la constante de semi-lipschitziannit´e de
F
alors :( k + " ) I
,F;
est strictement monotone pour
" > 0
. Donc le second membre de (2.14) est strictement mono-tone pour0 < h < 1 k
. Nous imposons donc `ah
d’ˆetre plus petit que1
k
afin d’avoir `a r´esoudre un syst`eme strictement monotone d’´equations. En posant :G ( y ) = y
,hF ( t Ni
+1;y )
,y Ni ;
on est amen´e `a trouver
y Ni
+12Rn
tel que :0
2G ( y Ni
+1) :
L’algorithme propos´e est le suivant : ´etant donn´e
y Ni
+1;
0 donn´e par une pr´ediction du sch´ema explicite, on calculey Ni
+1;j
+1en fonction dey Ni
+1;j
en choisissant la direction :j
2G ( y Ni
+1;j ) ;
de norme minimale, et en calculant
j < 0
tel que :0
2( G ( y Ni
+1;j + j j ) ; j )
Rn:
(2.15)On pose alors
y Ni
+1;j
+1= y Ni
+1;j + j j ;
Ce qui revient `a r´esoudre une suite d’inclusions unidimensionnelles monotones. Pour la r´eso-lution de l’inclusions unidimensionnelle on pourra utiliser des algorithmes de type m´ethode de la tangente, regula-falsi ou dichotomie.
Dans le cas ou
G
est le sous-diff´erentiel d’une fonction convexeJ
, cet algorithme n’est rien d’autre qu’un algorithme de type gradient conjugu´e pour la minimisation deJ
.Sch´ema du point milieu implicite
-0.1 -0.08 -0.06 -0.04 -0.02 0 0.02 0.04 0.06
0.66 0.68 0.7 0.72 0.74 0.76 0.78 0.8 0.82 0.84 0.86
-0.1 -0.08 -0.06 -0.04 -0.02 0 0.02 0.04 0.06
0.64 0.66 0.68 0.7 0.72 0.74 0.76 0.78 0.8 0.82 0.84 0.86
pour
h = 0 : 3
pourh = 0 : 1
-0.1 -0.08 -0.06 -0.04 -0.02 0 0.02 0.04 0.06
0.64 0.66 0.68 0.7 0.72 0.74 0.76 0.78 0.8 0.82 0.84 0.86
pour
h = 0 : 01
FIG. 2.6 – Exemple d’int´egration par le Sch´ema du point milieu implicite.
Le sch´ema du point milieu implicite est un sch´ema de type Runge-Kutta, qui est d’ordre deux pour les ´equations diff´erentielles ordinaires suffisamment r´eguli`eres. Il s’´ecrit :
8
On constate sur la figure 2.6 que ce sch´ema se comporte mieux au voisinage de la singularit´e que le sch´ema de Runge-Kutta d’ordre 4. Malgr´e tout il persiste un comportement oscillant.
Ce sch´ema a fait l’objet de beaucoup d’´etudes (voir [49]), il est d’ordre un sur les inclusions diff´erentielles `a second membre semi-lipschitzien.
Sch´ema d’Adams-Moulton `a deux points
C’est un sch´ema implicite (qui entre dans le cadre du th´eor`eme 5) d’ordre deux pour les
´equations diff´erentielles ordinaires suffisamment r´eguli`eres, qui s’´ecrit :
8
Ce sch´ema a un tr`es bon comportement sur les portions multivoques (voir figure 2.7), et reste
-0.08
FIG. 2.7 – Exemple d’int´egration par le Sch´ema d’Adams-Moulton `a deux points d’ordre deux sur les portions r´eguli`eres.