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4. L’importance financière du revenu de la pluriactivité : analyse de l’échantillon

4.2 Impact du revenu d’emploi extérieur

Après avoir parcouru les sources de revenus des ménages, la présente section s’intéresse à déterminer l’impact financier du revenu d’emploi extérieur au niveau de deux aspects financiers du ménage en période d’établissement en agriculture : les dépenses courantes et les apports monétaires dans l’entreprise. Pour ce faire, les ménages sont d’abord comparés selon leur type au moyen d’une analyse de la variance (ANOVA) pour vérifier s’il y a des différences significatives pour chacune de ces deux variables (Field 2009). Ensuite, à l’aide d’une régression linéaire multiple, le lien de causalité sera vérifié entre les sources de revenus et chacune de ces deux variables (Field 2009). Pour faciliter la comparaison et l’analyse, l’année 2008 sera le seul point de repère utilisé pour l’ensemble des données. À cette étape-ci, il faut se rappeler que les données à l’étude sont fondamentalement des valeurs médianes issues de catégories de réponses. Bien que ces transformations mathématiques permettent d’obtenir des variables continues, elles ne sont pas distribuées normalement. Ainsi, les résultats des analyses statistiques multivariées (impact d’une ou plusieurs variables indépendantes sur une variable dépendante) retrouvés dans cette section doivent être interprétés avec précaution car en absence de normalité de la distribution des variables à l’étude, une des conditions préalables à la réalisation de ces analyses, cela empêche de généraliser les résultats à la population à l’étude (Field 2009). Néanmoins, cela n’empêche pas d’effectuer ces analyses, tout en gardant en tête cette limite, puisque la taille

de l’échantillon est relativement importante (243 répondants) et qu’il s’agit d’une recherche exploratoire visant à dégager des tendances et à faire avancer les connaissances sur le sujet. Les dépenses courantes de l’échantillon sont présentées au tableau 10 en valeur et en proportion du revenu disponible. Bien que les statistiques descriptives indiquent des différences apparentes entre les types de ménages quant aux dépenses courantes, il est nécessaire d’un point de vue statistique de vérifier si ces différences sont significatives (Field 2009). Dans un premier temps, une ANOVA à un seul facteur de regroupement a été utilisée pour évaluer la relation possible entre la valeur des dépenses courantes et le type de ménage. La variable indépendante de l’ANOVA était le type de ménage et incluait quatre niveaux : pluriactif professionnel, monoactif, pluriactif de transition et pluriactif récent. La variable dépendante était constituée des dépenses courantes du ménage en 2008.

Tableau 10

Dépenses courantes moyennes des ménages en 2008 selon le type de ménage

Pluriact. prof. (n=149) Monoact. (n=68) Pluriact. de trans. (n=9) Pluriact. récent (n=13) Total (n=239) Dépenses courantes $ 34 128 18 860 18 333 27 115 28 808 Proportion du revenu disponible % 76,9 77,8 83,9 71,9 77,1

Source : Notre compilation (2010).

Ce test s’avère significatif (F = 14,394 et p < 0,05). Puisque l’analyse de la variance conduite s’est avérée significative, il est possible d’approfondir l’analyse en effectuant des comparaisons multiples visant à déterminer quels types de ménages avaient les dépenses courantes les plus significativement différentes en 2008 d’un point de vue statistique. Bien que le test F de Levene démontre une hétérogénéité des variances pour chacun des quatre types de ménages, cette hétérogénéité justifiait une méthode de comparaisons multiples appropriée (Field 2009). Ainsi, en raison de cette hétérogénéité des variances, la méthode de Tamhane a été retenue pour effectuer les comparaisons multiples (Field 2009). Les résultats de cette analyse sont présentés au tableau 25 à l’annexe II. Un bref examen de ce tableau permet de dire qu’il existe une différence statistiquement significative (p < 0,05)

entre les dépenses courantes moyennes en 2008 des ménages monoactifs (18 860 $) relativement à celles des pluriactifs professionnels (34 128 $). Aussi, une autre différence significative est observée pour les dépenses courantes moyennes entre les ménages pluriactifs professionnels et les pluriactifs de transition (18 333 $), qui de toute façon ont un niveau de dépenses courantes similaire aux monoactifs en 2008. Toutefois, il semble n’y avoir aucune différence significative pour ce qui est des autres comparaisons possibles entre les quatre groupes en ce qui a trait aux dépenses courantes. De ce test statistique, il est possible de retenir que les dépenses courantes moyennes en 2008 des pluriactifs professionnels sont significativement plus élevées que celles des monoactifs, ce qui n’est pas une surprise en toute logique considérant l’écart de revenu total observé.

Avec des dépenses courantes moyennes d’environ 19 000 $ en 2008, les monoactifs sont donc dans une situation financière difficile par rapport aux 34 000 $ des pluriactifs professionnels. Tel que mentionné auparavant, le ménage moyen au Québec avait un niveau de dépenses courantes de près de 47 000 $ en 2008. Fondamentalement, selon le USDA, les ménages agricoles semblent avoir des dépenses courantes moindres que les autres ménages. D’un autre côté, il est plausible de croire que les ménages composés de jeunes agriculteurs ont tendance à avoir un niveau de dépenses courantes supérieur considérant leurs plus importantes obligations financières en début de vie active.

En termes de proportion du revenu disponible consacrée aux dépenses courantes, la situation est toute autre car les monoactifs et les pluriactifs professionnels se situaient autour de 77 % en moyenne, tout comme l’ensemble de l’échantillon. C’est tout de même surprenant dans le cas des monoactifs car leur niveau moyen de dépenses courantes était déjà faible. Cette proportion est semblable à celle de l’ensemble des ménages agricoles aux États-Unis qui se situait à 70 % en 1999 (USDA 2002). En revanche, les ménages au Québec ont des dépenses courantes moyennes composant 97 % du revenu disponible. Somme toute, la situation des ménages échantillonnés semble indiquer que l’épargne est jugée prioritaire, comparativement à l’ensemble des ménages, ce qui concorde en quelque sorte avec les travaux de Leon et Rainelli (1976) qui avançaient que l’individu entrepreneur a une vision active de l’épargne dans une stratégie délibérée pour investir dans son

entreprise. Il reste à savoir si cette épargne est précisément investie dans l’entreprise via les apports monétaires ou si elle est consacrée à des investissements à l’extérieur de la ferme.

Dans un deuxième temps, une analyse de la régression linéaire multiple, selon la méthode des moindres carrés ordinaire, fut conduite afin d’évaluer dans quelle mesure les revenus retirés de l’entreprise, le revenu d’emploi extérieur et les revenus d’autres sources peuvent déterminer les dépenses courantes du ménage (Field 2009). Le modèle de régression était spécifié comme suit :

cdv_2008i = a + b1retraits_2008i + b2emploi_2008i + b3autres_2008i (1) où

cdv_2008i = Variable dépendante représentant les dépenses courantes du ménage en 2008 ;

retraits_2008i = Variable indépendante représentant les revenus du ménage retirés de l’entreprise en 2008 ;

emploi_2008i = Variable indépendante représentant le revenu d’emploi extérieur du ménage en 2008 ;

autres_2008i = Variable indépendante représentant les revenus d’autres sources du ménage en 2008.

Avant même de procéder à l’estimation de cette équation, il était impératif d’émettre les hypothèses de recherche suivantes concernant les relations attendues entre les dépenses courantes du ménage et les trois sources de revenus considérées dans le modèle de régression (Field 2009) :

Ha1 : β1 > 0 : Les revenus du ménage retirés de l’entreprise influencent positivement les dépenses courantes du ménage ;

Ha2 : β2 > 0 : Le revenu d’emploi extérieur du ménage influence positivement les dépenses courantes du ménage ;

Ha3 : β3 > 0 : Les revenus d’autres sources du ménage influencent positivement les dépenses courantes du ménage.

Les postulats sont donc que plus les revenus retirés de l’entreprise, les revenus d’emploi extérieur ou les revenus d’autres sources sont élevés, plus les dépenses courantes du

ménage vont augmenter significativement (Ha1, Ha2 et Ha3). Selon les résultats de l’analyse, la combinaison des trois sources de revenus du ménage s’est avérée significativement reliée aux dépenses courantes du ménage (F = 52,842 et p < 0,05). Par ailleurs, le carré du coefficient de corrélation multiple ajusté (R2 ajusté) démontre qu’environ 40 % des variations dans les dépenses courantes du ménage sont expliquées par la combinaison des trois sources de revenus du ménage, une valeur jugée convaincante (Field 2009).

Le tableau 29 à l’annexe II rapporte la signification des trois sources de revenus et leurs coefficients non standardisés respectifs. Comme il avait été anticipé, plus les revenus retirés de l’entreprise augmentent plus les dépenses courantes augmentent significativement. En effet, pour illustrer l’importance de chaque source de revenus, chaque tranche de 1000 $ de revenus retirés de l’entreprise supplémentaire apporte une augmentation des dépenses courantes de 396 $ en moyenne par année, ceteris paribus. De plus, l’augmentation des revenus d’emploi extérieur s’avère significativement positive par rapport aux dépenses courantes. En effet, chaque tranche de 1000 $ de revenu d’emploi extérieur supplémentaire fait en sorte d’augmenter les dépenses courantes de 395 $ en moyenne par année, ceteris paribus. Toutefois, bien que les revenus d’autres sources s’avèrent positivement associés avec les dépenses courantes du ménage, selon cette analyse, il semblerait qu’ils ne les influenceraient pas significativement.

En ce qui a trait à l’impact relatif de chacune des deux sources de revenus trouvée statistiquement significative dans l’analyse, les coefficients standardisés rapportés au tableau 29 de l’annexe II permettent d’affirmer que les revenus d’emploi extérieur semblent avoir l’impact le plus important sur les dépenses courantes du ménage. Les revenus retirés de l’entreprise arrivent donc au deuxième rang. Cela n’est pas surprenant considérant l’importance des revenus d’emploi extérieur en proportion du revenu total moyen des ménages échantillonnés.

Constituant un aspect financier d’intérêt dans l’établissement en agriculture, les apports monétaires des ménages échantillonnés sont présentés au tableau 11. La dernière ligne du

tableau présente la proportion des ménages qui ont fait des apports monétaires dans l’entreprise depuis l’établissement.

Tableau 11

Apports monétaires moyens faits par les ménages dans l’entreprise en 2008 selon le type de ménage

Pluriact. prof. (n=144) Monoact. (n=66) Pluriact. de trans. (n=8) Pluriact. récent (n=11) Total (n=229) Apports monétaires

de tous les ménages ($) 9 709 2 571 2 222 3 654 6 996

Apports monétaires uniquement des ménages qui en ont faits ($)

18 900 15 000 5 000 11 875 17 526

Proportion des ménages qui ont fait des apports monétaires (%)

53,0 15,7 44,4 30,8 40,7

Source : Notre compilation (2010).

Comme premier constat, une majorité des ménages pluriactifs professionnels, soit 53 %, ont fait des apports dans l’entreprise, ce qui contraste nettement avec les monoactifs, à peine 15 %. De toute évidence, ces derniers n’ont pas de sources de revenus hors ferme d’importance si ce n’est que la possibilité de désépargner des actifs non agricoles ou d’obtenir une somme d’argent d’une autre source comme un don par exemple. Premièrement, tout comme l’analyse pour les dépenses courantes, malgré les différences apparentes entre les types de ménage, une ANOVA à un seul facteur de regroupement a été utilisée pour évaluer la relation possible entre la valeur des apports monétaires et le type de ménage (Field 2009). La variable indépendante de l’ANOVA était le type de ménage et incluait quatre niveaux : pluriactif professionnel, monoactif, pluriactif de transition et pluriactif récent. La variable dépendante était les apports monétaires du ménage dans l’entreprise en 2008.

Ce test s’avère significatif (F = 5,261 et p < 0,05). L’étape suivante a été d’effectuer des comparaisons multiples pour vérifier s’il y a des différences statistiquement significatives

entre les quatre types de ménages pour ce qui est des apports monétaires en 2008 (Field 2009). Le test F de Levene démontre que pour chacun des quatre groupes il y a une hétérogénéité des variances (Field 2009). La méthode de Tamhane a été retenue pour effectuer les comparaisons multiples étant donnée l’hétérogénéité des variances des quatre groupes pour les apports monétaires comme c’était le cas pour les dépenses courantes (Field 2009). Le tableau 33 à l’annexe II présente les résultats de ces comparaisons multiples qui indiquent qu’il y a une différence statistiquement significative (p < 0,05) entre les apports monétaires moyens en 2008 des ménages monoactifs (2 571 $) par rapport à ceux des pluriactifs professionnels (9 709 $). Aussi, une autre différence significative s’observe entre les pluriactifs professionnels et les pluriactifs de transition (5 000 $). Toutefois, il semble n’y avoir aucune différence significative pour ce qui est des autres comparaisons possibles entre les quatre groupes pour ce qui est des apports monétaires. Tout comme pour les dépenses courantes, les ménages pluriactifs professionnels ont un niveau d’apports monétaires dans l’entreprise significativement plus élevé que les monoactifs.

Ces résultats ne sont pas surprenants considérant le revenu total des pluriactifs professionnels et les sources de revenus hors ferme à leur disposition mais il est difficile d’apprécier la pleine mesure de l’analyse de ces résultats puisqu’il n’y a pas actuellement de comparaisons possibles avec les bases de données disponibles. Néanmoins, ces résultats renforcent le constat fait auparavant à propos de la théorie de l’individu entrepreneur de Leon et Rainelli (1976) car on constate plus spécifiquement que la moitié des ménages pluriactifs professionnels ont clairement une démarche d’épargne active et de financement de l’entreprise agricole. Par ailleurs, il est possible que ces ménages aient consacré une partie des revenus hors ferme à un compte mental dédié au financement de l’entreprise agricole tel qu’envisagé par Carriker et al. (1993). L’autre moitié du groupe ne semble donc pas considérer les apports monétaires comme une avenue possible d’utilisation de leur revenu disponible au point de ne jamais en avoir faits dans l’entreprise depuis l’établissement. Pour ces ménages, le compte mental des revenus hors ferme viserait alors les dépenses courantes et l’épargne non agricole du ménage.

Deuxièmement, à l’image de l’analyse des dépenses courantes, une régression linéaire multiple, selon la méthode des moindres carrés ordinaire, a été réalisée afin d’évaluer dans quelle mesure les revenus retirés de l’entreprise, le revenu d’emploi extérieur et les revenus d’autres sources influencent les apports monétaires du ménage dans l’entreprise (Field 2009). Le modèle de régression était spécifié comme suit :

apports_2008i = a + b1retraits_2008i + b2emploi_2008i + b3autres_2008i (2) où

apports_2008i = Variable dépendante représentant les apports monétaires du ménage faits dans l’entreprise en 2008 ;

retraits_2008i = Variable indépendante représentant les revenus du ménage retirés de l’entreprise en 2008 ;

emploi_2008i = Variable indépendante représentant le revenu d’emploi extérieur du ménage en 2008 ;

autres_2008i = Variable indépendante représentant les revenus d’autres sources du ménage en 2008.

La prochaine étape nécessite d’émettre les hypothèses de recherche suivantes concernant les relations attendues entre les apports monétaires du ménage faits dans l’entreprise et les trois sources de revenus considérées dans le modèle de régression (Field 2009) :

Ha1 : β1 < 0 : Les revenus du ménage retirés de l’entreprise influencent négativement les apports monétaires du ménage ;

Ha2 : β2 > 0 : Le revenu d’emploi extérieur du ménage influence positivement les apports monétaires du ménage ;

Ha3 : β3 > 0 : Les revenus d’autres sources du ménage influencent positivement les apports monétaires du ménage.

Ainsi, plus les revenus retirés de l’entreprise sont élevés, plus les apports monétaires vont diminuer significativement (Ha1). En effet, il devrait y avoir un lien direct inverse entre les revenus retirés de l’entreprise et les apports monétaires comme il a été expliqué auparavant dans le cadre conceptuel. De plus, concernant les revenus d’emploi extérieur et les revenus d’autres sources, plus ils sont élevés, plus les apports monétaires du ménage faits dans l’entreprise vont augmenter significativement (Ha2 et Ha3), à l’image des dépenses

courantes. Il s’avère que la combinaison des trois sources de revenus a une relation financière significative avec les apports monétaires, (F = 22,804 et p < 0,05). L’analyse statistique confirme que le carré du coefficient de corrélation multiple ajusté (R2 ajusté) est de 22 %. Cela signifie que les variations dans les apports monétaires sont expliquées par la combinaison des trois sources de revenus. Cette valeur est moindre que celle de la régression impliquant les dépenses courantes (40 %). En conséquence, les sources de revenus du ménage influencent moins les variations dans les apports monétaires que les variations dans les dépenses courantes. En d’autres mots, pour expliquer l’ampleur des apports monétaires, il est nécessaire de chercher davantage des facteurs au-delà des revenus du ménage. Par exemple, Leon et Rainelli (1976) mentionnent que l’âge est un facteur déterminant de la formation de l’épargne ainsi que l’avoir net du ménage (ou la richesse). Ainsi, plus l’avoir net sera élevé moins un ménage aura tendance à épargner. Dans le cas des ménages pluriactifs professionnels, l’avoir net (agricole) est relativement plus faible que celui des trois autres types de ménages, ce qui pourrait expliquer cette épargne accrue, et ce, en plus de l’influence manifeste du revenu disponible supérieur à leur disposition.

En poursuivant l’analyse de la régression, le tableau 37 à l’annexe II présente la signification des trois sources de revenus et leurs coefficients non standardisés respectifs. Selon les résultats, la hausse des revenus retirés de l’entreprise a un impact négatif significatif sur les apports monétaires. Ainsi, chaque tranche de 1000 $ de retraits de l’entreprise supplémentaire fait en sorte de diminuer les apports monétaires de 159 $ en moyenne par année, ceteris paribus. Cela confirme donc le lien direct inverse entre les revenus retirés de l’entreprise et les apports monétaires. Du côté du revenu d’emploi extérieur, l’impact est significativement positif sur les apports monétaires. Chaque tranche de 1000 $ de revenu d’emploi extérieur supplémentaire soutient une augmentation des apports monétaires de 193 $ en moyenne par année, ceteris paribus. Enfin, les résultats indiquent que les revenus d’autres sources sont positivement associés avec les apports monétaires mais n’ont pas d’influence significative sur ceux-ci. En examinant l’impact relatif respectif des revenus retirés de l’entreprise et des revenus d’emploi extérieur, que cet impact soit négatif ou positif, les revenus d’emploi extérieur ont définitivement l’impact le

plus important sur les apports monétaires selon les coefficients standardisés présentés au tableau 37 de l’annexe II.

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