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Rappel théorique

IMMUNOHISTOCHIMIE ET BIOCHIMIE

Les kératines K5, K1, K10, K7, K19 et Ha-1 ont été détectées dans les ongles. Sans rentrer dans les détails, on peut dire que les kératines de la partie profonde du plateau unguéal provenant de la portion distale de la matrice sont différentes de celles de sa partie superficielle provenant de sa portion proximale. Les molécules de la jonction dermo-épidermique pouvant être impliquées dans une dermatose bulleuse (antigène BP 230, laminine 5, collagène IV, collagène VII) sont exprimées au niveau de la jonction lit unguéal/derme.

L’ongle contient du soufre, du calcium (sans rapport avec la dureté), de l’eau dont la concentration idéale conditionnant l’élasticité de cette lame microporeuse est de 16 à 18 p. 100 [8].

2. Le derme :

C’est le tissu conjonctif qui soutient l’épiderme et le rattache à l’hypoderme ; son épaisseur varie en fonction de sa localisation. Il atteint au maximum de 4 mm au nouveau du dos et un minimum de 0,6 mm au nouveau des paupières. On distingue schématiquement [6]:

*Le derme papillaire ou derme superficiel

De texture assez lâche, il est relativement riche en cellules et en capillaires. Les papilles dermiques ont un aspect conique ou en doigts de gant, ils s’alternent avec des prolongements épidermiques ou crêtes inter papillaires.

*Le derme réticulaire :

Qui comprend à la fois le derme moyen et profond ; il est plus dense et comporte plus de fibres de collagènes.

La zone de jonction dermoépidermique : [5]

La zone de jonction entre l'épiderme et le derme est une zone de soutien, d'adhérence et d'échange qui relie deux couches de densité différente, l'épiderme et le derme. Ces couches peuvent être soumises à des forces de cisaillement en particulier au niveau de la pulpe des doigts, de la paume des mains et de la plante des pieds. Dans ces régions, il existe des replis remarquables qui augmentent la surface de jonction entre l'épiderme et le derme, les crêtes épidermiques, en relation avec les papilles dermiques (Figure 27).

La zone de jonction comprend :

● Les hémidesmosomes, qui attachent les cellules de la couche germinative à la membrane basale par l'intermédiaire d'intégrines;

● La membrane basale, qui est l'interface entre l'épiderme et le derme. Elle met en relation le cytosquelette des cellules de la couche germinative avec le réseau fibreux du derme. C'est un feuillet acellulaire qui contient la lame basale et la lame réticulée :

- la lame basale est en contact avec le pôle basal des cellules de l'épiderme. Elle contient un réseau de fibres de collagène de type IV et un réseau de glycoprotéines, les laminines, qui hébergent la fibronectine et des protéoglycanes sulfatées;

- la lame réticulée est élaborée par les cellules du derme. Elle est constituée d'un réseau de fibres de collagène de type III (réticuline) et d'une matrice amorphe. Des fibres de collagène de type VII du derme traversent la membrane basale et se lient à la membrane plasmique des cellules de l'épiderme au niveau des hémidesmosomes.

Figure 27: Crêtes épidermiques, papilles dermiques et jonction dermoépidermique.

Le derme est composé d’une charpente faite de fibres, d’une substance fondamentale amorphe, de vaisseaux, de nerfs et de cellules appelées « dermiques » [6].

Les fibres collagènes :

Représentent la plus grande partie du tissu conjonctif dermique; Ce sont pratiquement les seules fibres à être visualisées par coloration de routine à l’HE. Elles apparaissent comme des faisceaux éosinophiles entrecroisés. Ces fibres sont fines au niveau du derme réticulaire.

Les fibres élastiques :

visualisées par l’imprégnation argentique, elles sont faites de fibres très fines composées de collagène de type III, alors que le reste du derme contient du collagène de type I. Existe en très faible quantité dans la peau normale, elles constituent l’armature des membranes basales et se tassent autour des vaisseaux et des pelotons sudoripares.

La substance fondamentale amorphe :

C’est une substance invisible sur les colorations de routine où elle apparait comme un vide entre les faisceaux de collagène. Elle est colorée par le bleu alcian et le bleu de toluidine. Elle est plus abondante au niveau du derme papillaire et de la papille pilaire. Elle est constituée de mucopolysaccharides acides.

Les cellules dermiques sont essentiellement :

*Les fibroblastes : qui donnent naissance aux fibres collagènes et

élastiques et à la substance fondamentale ; ils sont munis de noyaux ovalaires, allongés, et d’un cytoplasme éosinophile mal délimité. Le fibroblaste de la papille pilaire est particulier par ses larges expansions cytoplasmiques qui peuvent toucher les cellules matricielles, et il joue un rôle fondamental dans l’induction de la trichogenèse.

*Des histiocytes à cytoplasme abondant et à grand noyau central aisément

*Des mastocytes principalement situés autour des capillaires du derme

papillaire, ce sont de grandes cellules polyédriques remplies de granulations bien visibles au bleu de toluidine ou à coloration de Giemsa, qui leur donne une teinte fuchsia.

Les vaisseaux du derme :

*Les plexus artériels :

Composés d’un plexus superficiel situé entre la couche papillaire et la couche réticulaire, et le plexus profond situé entre le derme et l’hopoderme. Les artères sont reconnaissables par leur lumière arrondie et leur paroi musculaire bordée par une limitante élastique interne ; dans le derme superficiel, les artérioles n’ont qu’une couche discontinue de cellules musculaires lisses.

* Les veines :

Reconnaissables par leur lumière plus allongée et leur paroi moins épaisse.

*Les vaisseaux lymphatiques :

Débutent par des sinus bornes dans le derme papillaire ; difficilement visualisés dans des conditions normales, mais visibles quand ils sont dilatés ; ils apparaissent comme des cavités optiquement vides, limitées par une simple couche de cellules endothéliales. Ils n’ont ni membrane basale, ni péricytes en préphérie. Ils forment des vaisseaux parallèles aux plexus artériels.

*Les capillaires :

Sont les plus nombreux particulièrement bien visibles dans les papilles dermiques. Ils sont composés d’une membrane basale PAS positive, de cellules endothéliales et d’une couche de péricytes en périphérie.

Les nerfs :

Sont visibles dans le derme au voisinage des artères et des veines, sous forme de petits amas de cellules ondulées colorés en jaune par HE [5].

3. L’hypoderme :

L'hypoderme, appelé encore tissu sous-cutané, est situé sous le derme. Il est composé d'un tissu conjonctif lâche contenant des adipocytes et des fibres de collagène. Il comprend deux parties : une partie superficielle, le pannicule adipeux formé de lobules d'adipocytes, et une partie profonde ou couche fibreuse qui est reliée au derme par du tissu conjonctif dense, les ligaments cutanés. L'hypoderme est richement vascularisé. Cette propriété permet la capture rapide de médicaments injectés à son niveau. Il contient également des récepteurs sensitifs encapsulés, les corpuscules de Vater-Pacini [5].

II. Classification OMS 2006 des tumeurs annexielles cutanées

A. Tumeurs à différenciation sudorale apocrine et eccrine

1. Tumeurs malignes

 Carcinome tubulaire

 Carcinome annexiel microkystique  Porocarcinome

 Spiradénocarcinome  Tumeur mixte maligne  Hidradénocarcinome  Carcinome mucineux

 Carcinome papillaire digital  Carcinome adénoide kystique  Carcinome apocrine

 Maladie de Paget du sein

 Maladie de Paget extra-mammaire

2. Tumeurs bénignes  Hidrocytome  Syringome  Porome  Syringofibroadénome  Hydradénome  Spiradénome  Cylindrome  Adénome tubulaire

 Syringocystadénome papillifère  Hidradénome papillifère

 Tumeur mixte (syringome chondroide)

B. Tumeurs à différenciation folliculaire

1. Tumeurs malignes

 Carcinome pilomatriciel

 Tumeur trichelemmale proliférante maligne

2. Tumeurs bénignes  Trichoblastome  Pilomatrixome  Trichilemmome  Trichilemmomes multiples  Trichofolliculome  Fibrofolliculome/trichodiscome

C. Tumeurs à différenciation sébacée

 Carcinome sébacé  Adénome sébacé  Sébacéome