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Imaginaires sociau

Dans le document Sport et imaginaire (Page 58-70)

« You can fly. You belong to the sky. » Le plaisir

onirique dans la pratique des sports d’hiver

Robin Recours

Il faut faire de la vie un rêve, et faire d’un rêve une réalité. Pierre Curie

 Introduction

La montagne s’est construite en tant qu’espace touristique et sportif au xviiiesiècle en Europe, dans les Alpes principalement. Avant cette époque, les espaces en hauteurs, rendus inaccessibles par la neige l’hiver, étaient des lieux repoussoirs. En effet, la neige (synonyme de froid, de faim et souvent de mort) a longtemps été considérée comme un fléau. Dans ces conditions les touristes et les sportifs ne s’intéressaient guère aux som- mets, ni pour leur environnement naturel, ni pour leur environnement social. Les montagnards dans les Alpes ne connaissant ni le ski lapon, ni la raquette canadienne étaient incapables de se déplacer et restaient enfer- més chez eux tout l’hiver. Dans ces conditions, ils devenaient souvent malades, rachitiques et parfois fous (Urbain, ). Comment se fait-il que cet espace soit devenu si attractif aujourd’hui ?

De nos jours, les départs en vacances d’hiver dans les Alpes ou les Pyré- nées concernent près d’un quart de la population française (Credoc, ). La montagne est un espace privilégié des plaisirs sportifs. Les touristes adorent y pratiquer notamment le ski et le snowboard. Ces pratiques sont si partagées et présentées comme allant de soi (on va à la montagne l’hiver pour y faire du ski) qu’on ne parle même plus de vacances d’hiver mais de sports d’hivers. Devant un phénomène d’une telle ampleur, il est utile de comprendre les motivations des vacanciers.

 Le plaisir onirique dans la pratique des sports d’hiver

 Les motivations de la pratique sportive

Le succès d’une pratique se trouve dans l’association de deux conjonc- tures. La première concerne la mise en place des conditions de la pratique : importation des skis lapons, invention de fixations adaptées au ski de des- cente pure et à la randonnée, invention des remonte-pentes, commercia- lisation. La seconde se trouve dans la motivation du pratiquant. Celle- ci peut être due à des facteurs externes au sujet (rôle stimulant de l’en- tourage, gratification et reconnaissance sociale) et des facteurs internes au sujet (ressorts psychologiques cachés et projets conscients), dans les- quels se combine une variété de mobiles (pulsions primaires, image de soi, expérience, réussite).

Même s’il n’existe pas encore une théorie unifiée des motivations (Mucchielli, ), les publications sur les raisons de l’engagement dans une activité de loisir sont très nombreuses dans la littérature scientifique. On trouve le terme de motivation dans tous les domaines touchant de près ou de loin à la conduite humaine et a fortiori à la conduite sportive. La motivation intéresse les biologistes, les philosophes, les sociologues et bien-sûr les psychologues à la recherche du sens de l’action.

Toutefois, la part du rêve, du plaisir et de l’imaginaire n’est quasiment jamais prise en compte par les spécialistes de la motivation. Dès le début des années , Dichter, précurseur en psychologie des recherches sur les motivations l’expliquait en affirmant que « le rationalisme est un féti-

chisme du xxe siècle. Notre culture ne nous permet pas de songer que

l’irrationnel pur puisse être la clé de notre conduite ». Pourtant le rêve, le plaisir et l’imagination sont les carburants de la volonté. Sait vouloir celui qui sait rêver et imaginer (Bachelard, ). Peut prendre du plaisir celui qui sait rêver.

 Rêve et volonté

Un des premiers auteurs à s’être interrogé sérieusement à la question du rêve éveillé et de l’imagination est l’ethnologue écossais Sir James George Frazer. Il a laissé dans son Cycle du Rameau d’or entrepris à partir de  une véritable fresque des mythes et des rites de l’humanité. Cet auteur, dans son œuvre, fait apparaître que pour l’imagination humaine, bien sou- vent et en dépit du bon sens, la règle est celle-ci : ce qui se ressemble se correspond (exemple des poupées vaudous : la poupée que je viens de construire ressemble à quelqu’un que je n’aime pas, en torturant cette poupée je torture celui que je n’aime pas). Un grand nombre des com- portements trouvés par l’auteur dans les tribus « primitives » sont déclen- chés par l’imagination symbolique et déformante, celle-ci fonctionnant

Robin Recours 

à travers des règles non pas logiques mais analogiques. Bachelard, citant J. Duhem, rapporte qu’au Pérou, pour voler, on mange « une graine légère qui flotte au gré des vents ». Les prêtres égyptiens, quant à eux, se nourris- saient d’oiseaux pour se purifier, parce que les oiseaux sont les plus légers des animaux. Notre hypothèse est que l’on retrouve les mêmes proces-

sus imaginaires inconscients dans le comportement des individus de nos sociétés industrielles contemporaines

Si l’homme « occidental », « moderne », conçoit aisément le rôle du rêve éveillé et du symbolisme dans les « tribus reculées », il a plus de mal à l’ac- cepter dans sa « société moderne ». Pourtant, dans son travail d’épistémo- logue, Bachelard () a montré que, même dans la science, l’inconscient et l’imaginaire (la rêverie) travaillent. Il est difficile au savant objectiviste d’admettre un tel état de fait, lui qui est par définition partisan de la pen- sée objective, univoque, lui qui ne fait confiance qu’à la raison. Bachelard donc, prenant l’exemple des recherches sur l’élément igné (le feu est un objet rempli de sens, de fascinations, de rêves qui font que le physicien qui s’intéresse à cet élément part toujours avec des idées préconçues qui n’ont rien à voir avec l’expérience de la réalité) montre que la science elle- même se forme sur des rêveries qui l’empêchent d’être totalement objec- tive. Celles-ci apparaissent dans l’esprit scientifique comme dans celui de l’homme de la rue. Nous verrons qu’elles apparaissent également chez le sportif et chez celui qui l’observe (le spectateur). Nous cherchons à rendre compte du côté irrationnel de l’imaginaire humain en puisant certes dans le répertoire phénoménologique de Bachelard, mais également dans les travaux de Dumézil (), Éliade (), Jung (), Mauss (), Durand (), Alleau (). Nous faisons l’hypothèse que derrière la notion de plaisir se cachent des images primitives.

L’objectif de ce travail est de montrer que les motivations oniriques (le rêve) sont pertinentes à prendre en compte pour expliquer l’engagement des individus dans leurs pratiques de loisirs.

 Méthode

Nous avons comparé deux extraits d’entretiens.

Le premier est issu d’un ouvrage dans lequel l’auteur (Muchielli, ) s’applique à présenter la pluralité des approches concernant la motiva- tion. L’auteur ne précise pas s’il s’agit d’un vrai entretien ou si celui-ci est purement fictif, construit juste pour illustrer le propos. Le narrateur dans le premier entretien n’est pas présenté par l’auteur de l’ouvrage.

 Le plaisir onirique dans la pratique des sports d’hiver

On comprend qu’il s’agit d’un jeune homme, probablement étudiant, pratiquant le ski alpin.

Le second entretien est issu d’un travail exploratoire mené dans le but de construire une échelle de mesure des motivations sportives (Recours, ). Le narrateur a  ans et pratique le snowboard.

Les interprétations de ces deux entretiens sont tirées d’une analyse de contenu thématique.

 Résultats et discussion

Nous allons d’abord présenter le premier entretien, dans lequel appa- raissent des dimensions motivationnelles biologiques, cognitives, éduca- tives, culturelles et sociales de l’engagement dans l’action ; puis nous pré- senterons un extrait du second entretien, dans lequel il apparaît que c’est le rêve de vol qui fait vibrer la personne interrogée et, probablement, sous-tend sa pratique.

CAS no

Il s’agit ici d’un texte publié par Mucchielli, spécialiste de la motivation, pour rendre compte de la multifactorialité de l’engagement sportif. L’in- dividu narrateur, dans une auto-analyse de son comportement, relate les raisons de son action.

Il neige, mes lunettes s’embuent sans arrêt, on ne distingue pas le ciel du sol, tout est blanc. C’est exactement par ce temps là et avec des lunettes embuées que je me suis cassé la jambe l’année dernière en sortant de la piste et en me plantant dans la poudreuse. Aujourd’hui ça ne va pas. J’ai les jambes molles, je n’ai vraiment pas envie de skier par un temps pareil. J’ai d’ailleurs des frissons qui me prennent.

La dimension biologique de l’engagement dans l’action : ici il s’agit plus d’une motivation à ne pas pratiquer que de motivation à pratiquer. Cette motivation s’explique facilement par des raisons biologiques. Les jambes du sujet sont molles, il est parcouru de frissons, et ces sensations ne l’incitent pas à de lancer dans l’action.

Je n’ai vraiment pas envie de skier par un temps pareil. Je vais rentrer au chalet pour me réchauffer. Mais tout d’un coup je comprends que j’ai peur et je saisis pourquoi : c’est l’année dernière, dans les mêmes condi- tions climatiques, que je me suis cassé la jambe ! Alors je suis conditionné à ce temps, mon organisme a peur et chaque fois que les mêmes condi- tions se présenteront j’aurai peur. Il faudrait donc absolument que je me déconditionne, que je réapprenne à skier par tous les temps.

Robin Recours 

La dimension cognitive de l’engagement dans l’action : Le skieur commence à réfléchir. Il s’aperçoit qu’il ne doit pas se laisser aller au découragement. C’est sa raison, son intellect, qui lui permet de surmon- ter ses sensations biologiques. S’il se lance dans l’action, c’est parce qu’il l’aura décidé, rationnellement.

Je me dis que le conditionnement est une chose vraiment incroyable, si rapide, si efficace. Mais, en même temps, il m’apparaît comme évident qu’il me faut me débarrasser de ce conditionnement. C’est proprement insupportable d’avoir en soi, dans son corps, quelque chose que l’on ne peut pas contrôler et qui va se reproduire chaque fois que les mêmes condi- tions vont se représenter et je ne serais plus libre de mes actions. Il faut que je m’en débarrasse !

La dimension éducative/culturelle de l’engagement dans l’action : ici, apparaissent des raisons culturelles voire idéologiques de l’engagement dans l’action. En effet, dans notre société industrielle occidentale, nous apprenons que l’individu doit maîtriser et contrôler son propre corps. Le contrôle du corps par l’esprit est la conséquence d’une pensée dualiste datant de plus de deux mille ans. La tradition chrétienne occidentale nous apprend à nous méfier du corps et à le contraindre. La tradition philoso- phique occidentale nous apprend depuis Platon à ne pas nous laisser abu- ser par lui. Mais il faut savoir que ce rapport au corps n’est pas universel. Tout anthropologue sait que les éducations du corps sont extrêmement différentes d’une culture à l’autre.

Mais voilà que mes amis arrivent à ma hauteur, le petit groupe de garçons et de filles que nous sommes se forme. Il m’apparaît évident que je ne pourrais pas ne pas les suivre, sinon, comme Pierre hier, je serai traité de lâcheur ! Tout le monde est là ? « Allez, on y va ! » Tous s’élancent les uns derrière les autres et je suis le mouvement.

La dimension sociale de l’engagement dans l’action : Enfin, c’est le groupe d’amis qui va inciter le narrateur à se lancer sur la piste. C’est dans la comparaison sociale et dans le désir de plaire ou de ne pas déplaire que vont s’expliquer les raisons du mouvement.

Ainsi, c’est dans cette narration, réelle ou fictive (Mucchielli ne le précise pas) que le psychologue va trouver la plupart des arguments qui vont justi- fier sa théorisation. Toutefois on peut reprocher au texte proposé de ne se situer que sur des motivations principalement rationnelles et cognitives. Le plaisir n’apparaît à aucun moment.

 Le plaisir onirique dans la pratique des sports d’hiver

CAS no

Ici il s’agit d’une interview réalisée auprès d’un pratiquant de snow- board. Il devait répondre à la question très ouverte : « Parle-moi de ton activité sportive. »

[...] Après, ce qu’est bien avec la poudreuse, ah oui, l’une des sensations les meilleures que j’aie eues..., on allait avec ma copine, dans une petite station à Abriès, dans le Queyras, et on est arrivé il y avait rien, et il a neigé grave, grave, et puis heu... et il a neigé deux jours après, pendant deux jours, et donc le troisième jour y avait la pire poudreuse, c’était terrible. Y avait la piste, et sur la gauche de la piste, c’était de la poudreuse, y avait au moins  cm de poudreuse.

Première observation : ce n’est pas à une pensée construite que l’on est confronté ici, mais à une juxtaposition d’images. Le sujet cherche à décrire des images et des sensations difficiles à exprimer. C’est ce qui explique le caractère déstructuré du discours, discours moins agréable à lire que le texte précédent, mais peut-être beaucoup plus proche de la réa- lité, bien que cette réalité touche au rêve. En effet, au quotidien comme dans ses récits, l’individu imagine plus qu’il ne pense (Bachelard, ). Comme après un rêve qu’il voudrait raconter, le sujet cherche à exprimer l’inexprimable. Il cherche à dire dans des mots ce qu’il a éprouvé dans son corps, il cherche à ex-primer (à sortir de lui-même) des émotions encore vives et intenses. Mais comment faire partager le contenu d’un rêve ? Le rêve éveillé, situation authentique et en même temps fantasmée, est inexprimable.

C’était vallonné, comme ça, tu sais, ça descendait quoi, donc en fait, quand t’arrivais fort... , à un moment j’suis arrivé fort, mais j’arrivais vrai- ment vite, tu vois, dans la poudreuse, et c’était vallonné comme ça, j’ai à peine appuyé, pour taper un tout petit holly, quoi, mais j’te jure, j’ai décollé pendant, pendant j’sais pas combien de mètres, mais tu décolles pendant trop longtemps, et après tu t’reposes dans la poudre, et, pffouuuu [onoma- topée censé représenter un atterrissage en douceur], comme ça, et puis ça repart. Là, ouais, ça, c’est le moment le meilleur. [...] La sensation la meilleure qu’j’aie éprouvée, quoi, j’pense que c’était celle-là.

Les sauts, tu vois, t’arrives dans la poudreuse, tu prends pas une bosse, heu, bien shapée, un truc comme ça, parce que ça, de toute manière, les sauts les meilleurs, c’est dans la nature quoi. Ca fait un petit dévers comme ça, et après ça continue à descendre, mais, mais t’arrives à fond, et hop tu tapes un tout petit holly, et hop, tu vois, tu sens qu’tu voles, mais t’es surpris, quoi, j’te jure, j’pensais pas voler autant qu’ça. Au début, t’arrives à fond, j’me rappelais pas qu’il y avait un dévers, hop, tu tapes un petit holly, hop, tu vois, c’est, c’est pas, t’atterris pas, ça fait pas rrrrrrroughhhhh quand

Robin Recours 

t’atterris quoi, ça fait shhhhhhhhheeeeeee, après tu repars, et tout, c’est, c’est fabuleux.

Il est évident que le récit du narrateur est construit à l’intérieur des mécanismes de transferts et contre-transferts bien connus des psycho- logues cliniciens (Devreux, ) : le sujet interrogé cherche probablement par son discours à plaire à l’interviewer, à l’impressionner. Toutefois, cette constatation faite, il nous semble intéressant d’aller plus loin dans l’inter- prétation du discours. Qui n’a jamais rêvé de vol ? Le vol est un rêve noc- turne récurrent. On vole avec tellement de facilité dans les rêves nocturnes qu’il nous paraît naturel de voler. Si naturel que les individus essayent d’ex- périmenter le jour ce qu’ils ont vécu la nuit. Parfois les rêveurs prennent leur plume et leur écriture est guidée, de manière inconsciente, par ces rêves qui les obsèdent. Bachelard psychanalyse ainsi l’écriture d’E. A. Poe, la poésie de F. Nietzsche, celle de V. Hugo et bien d’autres encore. Les rêves poussent à l’action. Mais cette action ne renvoie pas qu’à celle d’écriture : elle peut être celle de l’ouvrier, celle du scientifique ou même celle de l’in- dividu qui pratique une activité de loisir. Les rêves déterminent la volonté. Le rêveur aérien, fasciné par les activités aériennes de la vie diurne, désire les pratiquer.

À cette affirmation, un psychologue objectera que les rêves sont plutôt des séquelles de la vie éveillée. Il est très probable que la vie éveillée ait une incidence sur les rêves, que les pratiques donnent à rêver. Mais les élé- ments matériels sont là avant la pratique. Ils sont vécus dans les rêves du pratiquant avant même que celui-ci ne commence à pratiquer. Le rêveur croit tellement à son rêve que, lorsque le jour arrive, il lui faut expérimen- ter ce qu’il a vécu la nuit. Il veut vivre ses rêves. Ainsi, quelqu’un qui rêve de voler va ressentir de manière particulière un vol en parapente, un record de saut en hauteur, toute activité qui lui fera (re)vivre cette sensation de légèreté et de liberté qu’il a déjà expérimentée dans ses rêves.

Il faudrait relativiser les affirmations de nombreux psychologues du sport, lorsqu’ils disent que le motif principal du sportif est l’affirmation d’un sentiment de compétence. Le sportif pratiquerait avant tout pour gagner ou tout au moins pour montrer qu’il est fort. Ne peut-on pas imagi- ner que ce qui intéresse le sauteur en hauteur c’est, plus que gagner, sau- ter, voler ? Pour comprendre le sportif et ses motivations, le mot « idéal » est trop intellectuel et le mot « but » trop utilitaire. La volonté est admi- nistrée par une rêverie qui aime les moyens indépendamment de leur fin. Il faut sans doute penser avant d’agir, mais il faut beaucoup rêver avant de prendre intérêt à penser. Les plus fécondes décisions se lient aux rêves nocturnes. Bachelard parle d’onirisme actif.

 Le plaisir onirique dans la pratique des sports d’hiver

Dans cet onirisme actif s’unissent les deux grandes fonctions psy- chiques : imagination et volonté. Imagination et Volonté sont deux aspects d’une même force profonde. Sait vouloir celui qui sait imaginer. L’ima- gination, plus que la raison, est la force d’unité de l’âme humaine. L’image nous soulève, nous augmente ; elle nous donne le devenir de l’augmentation de soi.

Certains rêveurs rêvent principalement dans le ciel, d’autres dans les profondeurs de la terre. Certains sont bercés régulièrement par les flots, d’autres font plutôt des rêves ignés. Chaque rêve (s’il est récurrent) induira une pratique, une morale de pratique, une personnalité de pratique. Selon Bachelard, les quatre éléments sont les hormones de l’imagination. Un être qui rêve de vol peut devenir un écrivain aérien comme Nietzsche ou Shelley (Bachelard, ), mais il peut également sublimer la substance dans d’autres pratiques culturelles. Notamment ses pratiques sportives. Qui rêve de voler, de défier les lois de la pesanteur, pourra être fasciné par les activités de saut (par exemple le saut à ski ou le vol libre).

Dans ses rêves (dans lesquels sa crédulité est totale), le rêveur saute si haut, il voit la terre de si loin, il est si léger, qu’il devient surhomme. Enle- vez ses rêves et vous assommez le pratiquant. « L’imagination et la volonté, qui pourraient, dans une vue élémentaire, passer pour antithétiques, sont, au fond, étroitement solidaires. On ne veut bien que ce qu’on imagine richement, ce qu’on couvre de beautés projetées » (Bachelard, , p. ).

 Conclusion

Constatant que la connaissance poétique du monde précède, comme il convient, la connaissance raisonnable des objets, et que le monde

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