Chapitre 2 : Matériaux, Matériel et Méthodes expérimentales
II. Imagerie des structures pariétales des bactéries et des modifications structurales induites par
1. Microscopie à Force Atomique
L’AFM permet d’accéder aux données topographiques, ainsi qu’aux propriétés physicochimiques et
mécaniques de surface avec une résolution nanométrique. Historiquement elle a été développée en
1986 par Binnig et Quate (Binnig and Quate 1986) en se basant sur le principe de microscopie à effet
tunnel. Cette dernière est une technique de microscopie en champ proche qui utilise l’effet tunnel
pour imager des surfaces conductrices ou semi-conductrices, avec une résolution pouvant atteindre la
taille d’un atome.
Dans cette thèse, l’AFM a été utilisée pour imager les souches bactériennes en conditions liquides,
seules ou avec des NPs après une mise en contact de 15 minutes. Quelques images des bactéries seules
ont été effectuées à l’air afin de visualiser les pili-F, indécelables en liquide. Les images ont été
obtenues au moyen d’un AFM FastScan Dimension Icon et ont été exploitées à l’aide du logiciel
NanoScope Analysis 1.9 (Bruker®).
Figure 23 : Principe de fonctionnement de l'AFM (adapté de Présent 2018).
La sonde de l’AFM est généralement composée d’une pointe en nitrure de silicium, fixée sur un levier
possédant une constante de raideur fixe. La position de la pointe par rapport à l’échantillon est
contrôlée par une céramique piézo-électrique. En parcourant la surface de l’échantillon en x et y, la
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sonde subit une déflexion, induite par des interactions (e.g. van der Waals, électrostatiques) entre la
pointe et la surface de l’échantillon. La déflexion en Z du levier est mesurée à l’aide d’un laser, focalisé
sur l’extrémité du levier, et constitue le signal de détection. Plus les forces d’interactions sont fortes
plus la déflexion du levier l’est également. Par un jeu de miroirs, la réflexion du laser est collectée par
un détecteur à photodiodes, puis est convertie en signal électrique. Ce signal permet ensuite, par le
biais du logiciel associé, de reconstruire la topographie de l’échantillon. Ainsi, la déviation du laser
permet de déterminer la position de la pointe lorsqu’elle parcourt la surface de l’échantillon et ainsi
de déterminer le profil de surface (Dufrêne 2004, 2002). Une représentation schématique du principe
de fonctionnement est disponible en Figure 23. La loi de Hooke (Equation 3) permet de relier la
distance de déflexion 𝑑𝑑 de la pointe (exprimée en m) à la force d’interaction 𝐹𝐹 (exprimée en N) qui
s’exerce entre la pointe et la surface de l’échantillon considéré (Dufrêne 2008; Gaboriaud and Dufrêne
2007). 𝑘𝑘
𝑐𝑐est la constante de raideur du levier (exprimée en N.m
-1).
c