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II. Initiative de valorisation de la production locale par le Parc Naturel de la Martinique : Un

II.1. Création de la Marque Parc sur l’agneau martiniquais : historique et étapes

II.1.2. Image inspirée par cette production

Nous avons pu constater dans la charte de la marque parc sur l’agneau que cette marque a vraiment une dimension humaine en ayant pour principes le bien-être animal, la valorisation du savoir-faire martiniquais, l’ancrage territorial, le respect et la préservation de l’environnement.

Elle constitue également un gage de qualité et de confiance pour le consommateur qui voit la viande comme un produit sain et naturel du fait de la richesse de la viande en oméga-3, de l’alimentation sans OGM et de l’élevage en plein air des animaux.

Les consommateurs sont également attirés par le côté local du produit qui est pour eux un gage d’une bonne traçabilité et d’un ancrage patrimonial. La race est locale, l’alimentation des agneaux est à base de ressources locales et le travail des éleveurs locaux est valorisé.

II.2. Projet sur l’alimentation ovine du PNRM et collaboration avec l’INRA

II.2.1. Historique et acteurs du projet

C’est au cours d’un voyage de formation des éleveurs de l’AMPMM en France métropolitaine qu’a germé l’idée du projet du PNRM sur l’alimentation ovine.

Les éleveurs se sont rendus compte être devenus totalement dépendants des aliments concentrés du commerce alors que de nombreuses plantes riches dans leur composition nutritive sont disponibles sur leurs exploitations. Les éleveurs ont donc rapporté ces faits au PNRM qui a décidé du lancement d’un projet de recherche sur les fourrages locaux.

Ce projet a sollicité de nombreuses structures pour se réaliser car il nécessitait à la fois d’espace, de main d’œuvre et de personnes compétentes dans la recherche scientifique et agricole. La première phase du projet a été la mise en place des partenaires et des parcelles. L’INRA a été choisi comme partenaire sur le volet scientifique. La société indépendante Ruralité MultiServices a été désignée pour la coordination du projet. Afin de pouvoir mener des expérimentations à la fois agronomiques (tests culturaux) et zootechniques (tests de rations sur les animaux), des partenariats ont du être entrepris avec d’autres établissements publics pour la mise à disposition de parcelles et de matériel.

Le projet réunit une multitude de parties prenantes impliquées à différents degrés. La figure 5représentant la sphère d’influence du projet expose les différentes parties prenantes impactantes et impactées par le projet ainsi que leur niveau d’impact. Les acteurs sont jugés impactants lorsqu’ils font évoluer le projet de façon positive ou négative. Les parties prenantes sont impactées lorsque le projet leur apporte des bénéfices ou leur apporte des désagréments. Au premier niveau, au centre des sphères, on trouve les acteurs les plus au cœur du projet qui ont un fort impact ou sont fortement impactés par le projet.

Ils ressentent la plus forte influence car ils sont directement impliqués. Ce sont par exemple les personnes qui travaillent sur ce projet ou qui en sont les bénéficiaires ciblés. Le second niveau concerne les acteurs qui sont impliqués dans le projet en ayant un apport direct ou un bénéfice direct mais qui ne sont pas à la tête du projet ou ne sont pas les premiers bénéficiaires visés. Le troisième niveau d’influence montre les parties prenantes n’étant pas directement impliqués dans le projet mais étant acteurs de la filière ovine, ils ont un impact indirect sur l’évolution du projet.

Figure 5: Sphère d’influence des parties prenantes du projet

Afin d’évaluer le rôle de chacun dans le projet, il est intéressant de faire une petite description de chaque partie prenante.

 Premier niveau d’influence du projet : les lanceurs du projet et les bénéficiaires ciblés Le PNRM fait partie des 51 parcs naturels régionaux de France. Il a été créé en 1976 et a pour aspiration le développement économique de l’île en préservant et valorisant ses richesses naturelles et culturelles. Trente deux communes font partie de son territoire qui s’étend sur les 2/3 de l’île. Il les accompagne en lançant de nombreux projets vers un développement durable dans différents domaines comme l’agriculture, le tourisme, l’environnement, l’économie,… Au niveau du projet sur l’alimentation ovine, il est le lanceur du projet. Monsieur Alain Lof du service de l’agriculture durable est chargé de ce projet.

L’Unité de Recherches Zootechniques (URZ) est une unité du centre de l’INRA Antilles- Guyane situé en Guadeloupe qui agit dans l’objectif de l’amélioration des productions animales dans la zone tropicale humide. Elle agit en lançant des projets de recherches appliquées aux besoins des éleveurs porcins et de ruminants des Antilles et de la Guyane. La recherche et l’expérimentation lui permettent de produire des connaissances, des outils méthodologiques, des technologies et des innovations utiles aux éleveurs.

Le PNRM a signé une convention avec l’URZ afin qu’elle soit à la tête du projet. C’est donc Madame Alexandre, chercheuse de l’URZ qui se charge du côté expérimental et scientifique du projet.

L’AMPMM est l’association créée au lancement de la marque Parc sur l’agneau qui regroupe tous les éleveurs d’agneaux de marque Parc qui sont aujourd’hui au nombre de 6. Ceux-ci sont les premiers bénéficiaires du projet sur l’alimentation ovine du PNRM qui a été lancé spécialement pour eux. Ils participent au projet en mettant en place sur leurs exploitations les expérimentations supervisées par l’INRA. Le PNRM leur apporte du matériel ou des semences pour la réalisation des expérimentations et ils aident en apportant les terrains, les animaux, le matériel ou la main d’œuvre.

 Deuxième niveau d’influence

L’entreprise Ruralité MultiServices (RMS) est une entreprise individuelle dont Madame Servier est à la tête en tant que présidente et consultante dans le milieu agricole. Elle agit dans l’accompagnement des agriculteurs sur le côté administratif et des organisations agricoles et collectivités sur la conduite de projets. RMS est aujourd’hui et depuis le début la coordinatrice du projet. Elle gère toute la logistique du projet et s’assure de l’application des décisions de l’INRA.

Le Service AgroEcologique (SEA) est une station d’essais agronomiques appartenant à la Collectivité Territoriale de la Martinique (CTM) qui mène de nombreux projets dans le but de développer des techniques d’agriculture durable et de valoriser les filières de diversification. Le SEA réalise des expérimentations sur son exploitation de 55ha à la fois sur l’aspect cultural (avec la pratique de l’irrigation) mais également zootechnique avec son élevage bovin et son élevage ovin (atelier naisseur-engraisseur). Le SEA a signé une convention avec le PNRM pour la mise à disposition de parcelles, de matériel, d’un local de stockage et également pour un appui technique en irrigation.

Le Lycée d’Enseignement Général et Technologique Agricole (LEGTA) de Croix Rivail possède une exploitation agricole sur laquelle les élèves peuvent réaliser leurs travaux pratiques. Un atelier de naisseur-engraisseur ovin et un atelier bovin sont présents sur l’exploitation. L’exploitation du LEGTA fait de nombreux partenariat avec des centres de recherches qui mettent en place des expérimentations sur ses terres. C’est le cas avec le PNRM pour le projet sur l’alimentation ovine. Une convention a été signée pour la mise à disposition d’une parcelle et de matériel et également pour la réalisation d’expérimentations sur le cheptel ovin du LEGTA. Celui-ci souhaite faire participer les élèves sur le projet car c’est un moyen pédagogique dont les professeurs souhaitent leur faire bénéficier.

Des prestataires de services sont engagés pour l’entretien des parcelles expérimentales mises à disposition du PNRM par le LEGTA et le SEA et du matériel. L’Exploitation Agricole à Responsabilité Limitée (EARL) Sainte-Hélène est le prestataire principal qui est engagé de façon permanente pour réaliser le labour, la plantation, la fauche, la fenaison ainsi que l’entretien des clôtures et bien d’autres actions liées à l’entretien et à la mise en culture.

Etant une exploitation spécialisée dans la fabrication et la vente de foin, l’EARL Sainte Hélène possède tout le matériel nécessaire à ces travaux. D’autres prestataires sont engagés de façon ponctuelle par exemple pour la réparation de matériel.

 Troisième niveau d’influence : les parties prenantes indirectement impliquées

MNA est l’entreprise de fabrication d’aliments qui produit le mélange ovin spécialement pour les éleveurs de l’AMPMM et pour les éleveurs qui ne souhaitent pas d’OGM dans l’alimentation de leurs bêtes. Cette entreprise pourrait être affectée si les éleveurs diminuent leur achat de concentré.

L’USOM qui s’occupe de la sélection de la race OMK voit la race valorisée grâce au projet du PNRM.

Le PARM est le centre de recherche en agroalimentaire qui s’occupe de l’analyse physico- chimique, chimique et sensorielle des produits alimentaires mais également de l’invention de nouveaux produits. Il s’est associé à l’INRA pour l’analyse de la viande d’agneau de la race OMK nourri à l’herbe. Cette étude a prouvé la qualité gustative et nutritionnelle de la viande pour des agneaux qui étaient uniquement nourris à base de fourrages locaux.

La SCACOM est la coopérative à laquelle adhèrent tous les éleveurs de l’AMPMM.

Le Groupement de Défense Sanitaire de la Martinique (GDSM) est l’organisme qui gère tente d’éviter tous les problèmes sanitaires liés à l’élevage. Il contrôle les exploitations, conseille les éleveurs et fournissent les traitements à appliquer. Le GDSM a alerté le PNRM de la présence de la tique sénégalaise sur la parcelle dont il dispose sur l’exploitation du SEA. Cependant cette mise en garde n’a pas été prise en compte.

L’AMIV est une interprofession qui fait l’interface entre les acteurs de la filière. La Chambre d’agriculture gère l’identification des agneaux de marque Parc. L’abattoir départemental s’occupe d’abattre les agneaux de marque Parc.

Madinprestation est l’entreprise à laquelle fait appel le PNRM pour réaliser les audits de contrôle sur les exploitations des éleveurs d’agneau marqué pour vérifier que le cahier des charges de la marque est bien respecté. Si le projet aboutit et émet des résultats dans le sens d’une alimentation possible à base de fourrages locaux, le cahier des charges sera probablement modifié et les contrôles seront beaucoup plus sévères.

Les restaurateurs et consommateurs sont liés au projet sans même le savoir car la modification de l’alimentation des agneaux se ressentira au niveau du goût de la viande.

Les éleveurs de la SCACOM pourront également bénéficier des résultats de l’étude de l’INRA et peuvent s’ils en ont la possibilité et la volonté obtenir la marque Parc.

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