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Illustration des critères se rapportant à la cohérence du système de valeurs

CHAPITRE V. VALIDATION DU RESEAU D’APPRENTISSAGE POUR LA

V.3. V ALIDATION DES CRITERES DU RESEAU D ’ APPRENTISSAGE DE LA CONCEPTION

V.3.3. Illustration des critères se rapportant à la cohérence du système de valeurs

Pour finir, illustrons les critères concernant la cohérence du système de valeurs du réseau d’apprentissage pour la conception innovante :

• (CSV1)-Degré de confiance entre les partenaires

Les multiples rencontres, de la négociation du contrat à la journée d’échange, en passant par les formations, permettent aux membres de se découvrir, d’enrichir leurs relations et jusqu’à leur donner le sentiment d’appartenir à un même groupe. La confiance entre les partenaires n’est pas innée, elle s’acquiert au jour le jour, échange après échange. Cette dimension est importante pour la pérennité d’un tel réseau.

• (CSV2)-Gestion des comportements opportunistes

La gestion des comportements opportunistes est primordiale dans un réseau tel que le Consortium TRIZ. En effet, le but de ce réseau est d’apprendre ensemble, faisons l’hypothèse que cet apprentissage collaboratif soit plus performant que l’apprentissage individuel. Un comportement opportuniste se caractérise par le fait que certains membres ne participent pas, et donc n’investissent pas dans le réseau, et ne cherchent qu’à en retirer les fruits. Plus ses moyens sont utilisés pour éviter ou tout au moins limiter ce type de comportement au sein du Consortium TRIZ. Un moyen important est la confiance qui lie les partenaires, en particulier la confiance dans l’implication des partenaires aux thématiques traitées au sein du Consortium TRIZ ainsi que la confiance dans les capacités et les compétences des partenaires, que ce soit

en matière de connaissance de compétence d’enseignement et d’expertise de la TRIZ, mais également en matière de connaissances techniques sur les différents sujets traités. Par ailleurs, deux types d’« otages » sont utilisés. Le premier est constitué par les investissements en argent réalisés par les partenaires, qu’il s’agisse de financement direct des activités livrées dans les différents Work Packages, réalisés surtout par les partenaires individuellement, ou qu’il s’agisse de l’avance de financement liée aux activités amont et consentie particulièrement par le partenaire préalable à la réalisation des livrables de recherche. Nous considérons que ces financements constituent des « otages » car il est nécessaire que les différents partenaires s’impliquent effectivement dans le Consortium TRIZ afin que le retour sur investissement soit supérieur aux investissements réalisés. Le second type d’« otage » est constitué par l’investissement personnel des participants aux Consortium TRIZ, en particulier l’investissement des référents de chaque partenaire. En effet, le retour sur investissement pour un partenaire est lié non seulement à son propre investissement, mais également à l’investissement des autres. De ce fait, l’investissement personnel devient à double titre indispensable, limitant par ricochet les comportements opportunistes.

• (CSV3)-Part des relations humaines

Nous avons mis en avant dans le critère CSV2 que l’implication personnelle constituait en quelque sorte un « otage » afin de lutter contre les comportements opportunistes. De ce fait, les relations inter personnelles sont extrêmement importantes au sein du Consortium TRIZ. Nous constatons un échange direct entre les personnes en fonction de la problématique à traiter qui viennent nettement enrichir les relations plus formelles, telles que les réunions du comité de pilotage par exemple. Les travaux sont menés au sein des Work Packages par les responsables des Work Packages et les éventuels problèmes qui se posent sont réglés au niveau des Work Packages, directement entre les personnes. Par ailleurs, les différents participants mobilisent leurs propres réseaux inter personnel de contacts sur des questions nécessitant d’aller chercher des réponses à l’extérieur du groupe.

• (CSV4)-Culture

Les cultures des partenaires, venant de différents secteurs d’activités, sont, par l’histoire, distinctes les unes des autres. Cependant, les « codes », par exemple le mode de gestion du consortium ou encore le contenu des Work Packages, ont été construits ensemble. Les partenaires baignent ainsi dans une culture qu’ils ont eux même créée. Par ailleurs, de par la thématique du Consortium TRIZ, une nouvelle démarche de conception pour les partenaires,

Chapitre V : Validation du réseau d’apprentissage pour la conception innovante. Le Consortium TRIZ

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ainsi que par la configuration des Work Packages (et en particulier la présence du «

WP1-Formations »), une culture commune autour de la TRIZ et des activités de conception s’est

constituée. On pourrait ainsi considérer que le Consortium TRIZ s’est créé sa propre culture partagée par ses membres.

• (CSV5)-Intensité des échanges et durée du réseau dans le temps

Les échanges entre partenaires sont fréquents. Pour exemple, le nombre d’aller-retour lors de la rédaction de la convention de collaboration en 2007, est de quinze, entre cinq partenaires, sur une période s’étalant de février à juin 2007.

Par ailleurs, dans le cadre des Work Packages, les échanges téléphoniques et électroniques sont relativement importants. Par exemple dans le cadre du « WP3-IMPACT », pas moins de 40 e-mails ont été reçus par l’animateur en 2007 et 59 e-mails en 2008. Concernant le « WP4-Méthodes et outils », l’ordre de grandeur est sensiblement le même avec 46 e-mails reçus par l’animateur en 2007 et 42 e-mails 2008.

Ainsi, l’intensité des échanges peut ainsi être considérée comme forte.

Concernant la durée du réseau dans le temps, le Consortium TRIZ existe depuis juillet 2006 ; l’adhésion des membres se renouvelle, sur la base d’un programme de travail et de livrables, par la signature d’un contrat annuel. Les négociations préalables au contrat annuel permettent aux partenaires de participer à l’orientation des travaux menés dans le cadre du Consortium TRIZ, un, voir deux ans à l’avance, ce qui participe à la pérennité du réseau dans le temps.

• (CSV6)-Système d’évaluation des performances et système de reconnaissance Les apprentissages ayant lieu dans le cadre du consortium sont difficilement mesurables car ils sont liés à des personnes qui évoluent, en plus du consortium, dans leurs entreprises respectives. Il n’existe ainsi pas de système d’évaluation du Consortium TRIZ.

Les membres étant volontaires pour participer à ce projet, il n’existe par ailleurs pas de système de reconnaissance dans le Consortium TRIZ. Toutefois, la reconnaissance se fait directement par les partenaires au sein de leur propre organisation. C’est leur capacité à rendre visible et à « vendre » les résultats du Consortium TRIZ en interne et dans leur propre système de reconnaissance qui permet au Consortium TRIZ d’apprécier la valeur du travail effectué ensemble.