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Les échelles cognitives de la cohorte REAL étaient au nombre de 2. Il s’agissait

d’une part du MMS (Mini-Mental State) de Folstein (Folstein, Folstein et al. 1975), et

de l’ADAS-cog (Alzheimer’s Disease Assessment Scale – subscale cognitive) (Zec,

Landreth et al. 1992). Le CDR (Clinical Dementia Rating) a été également mesuré,

de façon conjointe avec le score GDS, afin de définir le stade de démence des

patients. Les troubles du comportement, ou symptômes psychologiques et

comportementaux ont été évalués à l’aide de la version française du NPI (Neu-

Psychiatric Inventory)

1) le MMS (Mini-Mental State)

Le MMS est une échelle de passation rapide, adressée au médecin, ayant pour

objectif d’attester l’existence de troubles cognitifs. Les items sont très variés et

permettent pour les 10 premiers d’explorer l’orientation temporo-spatiale. Les 3

suivants sont couplés à 3 autres items : le rappel des mots. Dans un premier temps,

3 mots sont énoncés au patient après avoir requis au patient son attention, et il lui

est demandé de les rappeler immédiatement puis de les retenir, annonçant ainsi le

rappel différé des 3 autres items. Suivent 5 items de calcul à rebours qui explorent

les capacités attentionnelles du patient et ses capacités de calcul mental. Une courte

épreuve distractive, non cotée dans le score final, consiste à faire épeler le mot

« monde » à l’envers. Après le rappel différé libre (sans aide par indiçage), suivent 2

suffisante, ces items explorent des troubles de langage de dénomination. Un courte

succession de mots sans signification dans leur ensemble est ensuite énoncée au

patient en lui demandant de les répéter strictement. Elle suppose une audition

correcte du patient avant d’explorer ses capacités à les reconnaître (impossible s’il

existe une agnosie auditive importante), et à utiliser sa boucle phonologique,

processus lié au langage et à la mémoire de travail. Une consigne décomposée en 3

gestes autour d’une feuille de papier explore ensuite les capacités du patient à

comprendre la consigne (langage), à retenir la consigne suffisamment longtemps

durant son exécution, et à accomplir les gestes requis, altérés s’il existe une apraxie

idéatoire suffisamment importante. Puis le patient doit exécuter une consigne écrite.

Il doit en comprendre l’écriture (langage), puis l’exécuter (praxie idéomotrice. Enfin, il

est demandé au patient d’écrire la phrase qu’il souhaite. Cela suppose des fonctions

de langage suffisamment conservées afin de ne pas faire d’erreur de syntaxe ou

d’éviter des erreurs d’orthographe importante. La fonction d’écriture est également

explorée (langage écrit et praxies idéomotrices). La dernière consigne consiste à

recopier selon un modèle, une figure géométrique simple. Elle explore

essentiellement les capacité visuo-constructrices.

Chaque item est côté sur 1 point. Une cotation « 0 » signifie une erreur. Des normes

pour la version française ont été établies afin de normaliser la passation en clinique

(Derouesne, Poitreneau et al. 1999). La cotation de 30 est maximale et 0, minimale,

en cas d’erreurs ou d’échec à toutes les consignes. Des normes en fonction du sexe,

d’Alzheimer authentique, ou avec des troubles cognitifs légers (MCI : mild cognitive

impairment).

Il s’agit d’un test dont la passation est très largement recommandée dans la

population gériatrique, que ce soit à l’occasion de toute hospitalisation, de

l’exploration d’une plainte de mémoire ou cognitive, ou encore en consultation

gériatrique ou en évaluation gérontologique. Le test est recommandé par l’ANAES

dans le diagnostic d’une maladie d’Alzheimer.

Ce test ne permet en aucun cas le diagnostic d’un syndrome démentiel mais permet

son dépistage en orientant le patient vers un bilan plus fin comprenant par exemple

des exploration neuropsychologiques. La reproductibilité est mauvaise et son

interprétation au cours d’évaluation répétées tous les 6 mois doit rester prudente,

même si cela peut permettre de dépister des patients atteints d’une maladie

d’Alzheimer avec un déclin rapide. La plupart des essais thérapeutiques l’utilisent de

façon conjointe à un test des troubles cognitifs plus complet, car il permet entre autre

de bien caractériser une population d’étude. Son évaluation quotidienne est discutée

en cours d’hospitalisation notamment lorsqu’un syndrome confusionnel est recherché

ou suivi (O'Keeffe, Mulkerrin et al. 2005).

L’échelle est présentée en annexe 5

2) L’ADAS-cog (Alzheimer’ Disease Assessment Scale – Cognitive

subscale)

L’ADAS-cog est une échelle développée spécifiquement pour les patients dont le

diagnostic de maladie d’Alzheimer a été réalisé. Elle est utilisée par la très grande

majorité des essais thérapeutiques concernant la maladie d’Alzheimer légère à

modérément sévère. Elle fournit une cotation d’une série de 11 items explorant

long, environ une demi heure, et doit être réaliser par un neuropsychologue. Une

cotation totale à 0 montre l’absence de trouble cognitif, et à l’inverse une cotation

totale de 70 traduit le maximum d’erreurs pour chaque épreuve. Ce test permet

d’étudier les variations en points liés à un essai thérapeutique. La variation moyenne

de quelques points fournie dans les résultats de ces essais est en réalité peu parlant

à titre individuel.

Cette échelle est présentée en annexe 6.

3) Le CDR (Clinical Dementia Rating)

Il s’agit d’une échelle de passation rapide, mais qui nécessite une évaluation

complète, à la fois des troubles cognitifs, et des capacités du patient à accomplir les

activités de la vie quotidienne (Morris 1993). Elle est essentiellement utilisée lors des

suivis de cohorte de patients déments afin de définir la dégradation fonctionnelle et

cognitive du syndrome démentiel. Elle est présentée en annexe 7.

4) le GDS (Global Deterioration Scale)

Il s’agit d’une échelle très simple développé et validée pour définir le stade de

démence (Reisberg, Ferris et al. 1982). Elle s’applique à toute démence. Elle définit

les stades de troubles de très légers à très sévère, en ayant le mérite d’aborder la

notion de maladie d’Alzheimer « pré-clinique ». Sa présentation est faite en annexe

Elle s’applique aussi bien à la maladie d’Alzheimer qu’aux autres démences et est

largement utilisée aujourd’hui lors des essais thérapeutiques dans les démences.

Il s’agit d’une échelle relativement complexe, qui s’effectue à l’aide de l’aidant

principal, avec un entretien de 30 à 45 minutes. Elle évalue 12 troubles très variés,

incluant les troubles du sommeil et les troubles de l’appétit, troubles d’ordre

végétatifs, en définissant pour chacun d’eux une fréquence de survenue (cotée de 1

à 4), le degré de sévérité (1 à 3) et le retentissement des troubles sur l’aidant

principal. Le score est le produit de la sévérité et de la fréquence et peut donc varier

de 0 (pas de trouble) à 12 au maximum. Un score total est obtenu par la somme des

1é sous-scores pour obtenir une cotation sur 144 points. Ce score total paraît assez

peu pertinent, alors que les différentes études réalisée insistent beaucoup plus sur

les sous-scores étudiés un à un. Une version « soignante » a été validée en français

pour la passation de l’inventaire par exemple pour des patients institutionnalisés.

IV - DESCRIPTION DE LA PERTE D’AUTONOMIE POUR LES