Identification des zones inondables et des zones à risque d'érosion

La zone inondable désigne l’étendue de terre occupée par un cours d’eau en période de crue.

Ainsi, l’étendue du terrain occupée par la plaine inondable varie en fonction de la topographie et de l’altitude atteinte par les crues de récurrence de 20 ans et de 100 ans. L’identification de ces zones à risque d’inondation est obligatoire dans le cadre de l’élaboration des schémas d’aménagement des municipalités régionales de comté (MRC) en vertu de la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme. En fonction des cotes de crues disponibles, les MRC vont pouvoir délimiter les zones inondables et les cartographier. Au sein de ce territoire, les MRC vont proposer des mesures touchant à l’aménagement du territoire afin de minimiser la construction de bâtiment et de structure susceptibles d’être touchés par les crues et ceux en vertu de la Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables (Goupil 1998).

Par ailleurs, les inondations font partie intégrante du cycle hydrologique naturel, dans lequel l’eau circule constamment. Quand l’eau se déverse dans la plaine inondable, elle apporte des particules sédimentaires fertilisantes et contribue à créer un milieu particulier pour la faune et la flore. De plus, ces régions jouent aussi le rôle de filtre naturel pour le réseau fluvial (La Voie verte^MC (h)). Cependant, lorsque les plaines inondables sont occupées par le milieu agricole ou municipal, les débordements peuvent entraîner le lessivage de ces terres et apporter aux cours d’eau des matières polluantes et des particules en suspension.

De par ces différents paramètres, il est nécessaire d’identifier les zones à risques d’inondation aux abords des frayères. Celles-ci peuvent en effet avoir un impact non négligeable sur l’habitat de reproduction et elles doivent être considérées en vue d’aménagements éventuels.

La présence de zones d’érosion aux abords d’un cours d’eau est également un paramètre important à déterminer car les impacts sur le milieu aquatique peuvent être marqués. En effet, l’érosion des berges porte atteinte à plusieurs composantes d’un écosystème et menace son intégrité biotique (La Voie verte^MC(i)). Les conséquences de l’érosion sont diverses : ensablement des cours d’eau, colmatage des frayères, asphyxie des œufs, augmentation de la turbidité et augmentation des contaminants transportés par les matières en suspension (pollution diffuse) (Gangbazo et al. 2002).

Ainsi, l’érosion est non seulement source de dégradation pour les habitats aquatiques mais il s’agit également d’une source de perte de propriété par les glissements de terrains. Les pertes économiques dues à l’érosion peuvent donc être importantes. L’érosion provient d’un déséquilibre entre les forces érosives et la stabilité du sol. Il en résulte un apport de sédiments dans la rivière. Pour pallier à cette problématique, des aménagements visant la stabilisation des berges s’avèrent nécessaires. La localisation des zones d’érosion permet donc de situer des secteurs problématiques en vue d’une restauration et d’une amélioration de la qualité des berges.

2.2.1 La rivière du Loup

Certaines zones d’érosion ont pu être identifiées aux abords de la frayère à éperlans arc-en-ciel (figure 20). Selon la MRC de Rivière-du-Loup, de nombreuses zones inondables bordent le site de fraie (figure 21), ce qui peut avoir un impact sur la frayère suite aux lessivages des terres agricoles adjacentes pouvant entraîner des particules solides, des polluants agricoles ou encore des polluants d’origine domestique. Ces zones inondables ont pu être classées suivant l’intensité du risque qu’elles entraînent. On distingue alors des zones à fort risque d’inondation et des zones à faible risque d’inondation. Les zones inondables à fort risque sont toutes situées en aval de la frayère. Par ailleurs, il est à noter qu’aucune zone à risque d’érosion n’a été identifiée par la MRC de Rivière-du-Loup. Cela ne signifie pas pour autant qu’il n’en existe pas.

Figure 20. Érosion des berges sur la frayère de la rivière du Loup.

Figure 21. Zones inondables sur le site de la frayère de la rivière du Loup

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2.2.2 La rivière Fouquette

D’après la MRC de Kamouraska, aucune zone d’érosion n’a été identifiée sur la rivière Fouquette. Or un inventaire réalisé en 1998 (Verreault et al. 1998), a montré que le secteur aval de la rivière, entre le pont de la route Beaulieu et le pont de la route 132, est le secteur le plus touché par ce type de perturbation pour tout le bassin versant. Sur ce tronçon mesurant 1825 mètres, 23 zones d’érosion actives ont été recensées. C’est dans ce tronçon que se situe la frayère à éperlan. Et à lui seul, ce tronçon possède 44 % des zones d’érosion actives sur les 59 répertoriés dans le cours principal de la rivière Fouquette.

2.2.3 La rivière Ouelle

Les zones à risque d’inondation sur le secteur aval de la rivière Ouelle ont été identifiées par la MRC de Kamouraska grâce à des relevés de cotes de crues de récurrence biennales (2 ans), vicennales (20 ans) et centennales (100 ans) effectués par le Centre d’expertise hydrique du Québec (CEHQ). Ces relevés ont permis de déterminer une zone à risque d’inondation sur la rivière Ouelle (figure 22). Par ailleurs, de nombreuses zones d’érosion ont pu être recensées sur les berges de la frayère de la rivière Ouelle représentant un risque majeur d’un point de vue environnemental et de sécurité publique (figure 23).

2.2.4 Le ruisseau de l’Église

De par la topographie du site, aucune zone inondable n’a été identifiée par la MRC de Bellechasse. Or, l’aval du ruisseau de l’Église est un milieu très dynamique et changeant qui subit les vagues, les glaces, les crues et les débris amenés par le fleuve. Des limites de crues de 20 et 100 ans ont pu être fixées. En outre, le site possède des zones à fort risque d’érosion de par la présence de falaises aux abords du ruisseau (figure 24).

Figure 22. Carte des zones inondables sur la frayère de la rivière Ouelle.

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Figure 23. Localisation des zones à risque d’érosion sur les berges de la frayère de la rivière Ouelle .

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Figure 24. Localisation des zones à risque d’érosion sur le ruisseau de l’Église.

(Source des données : MRC de Bellechasse 2005)

2.3 Identification des propriétaires riverains et détermination de la tenure du lit du