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Identification des scénarios de précipitations probables pour le déclenchement

Chapitre 4 Discussion

4.3. Météorologie

4.3.1. Identification des scénarios de précipitations probables pour le déclenchement

Les données de précipitations quotidiennes maximales par années aux différentes stations météorologiques ont été confrontées aux datations dendrogéomorphologiques des glissements pelliculaires afin de proposer des scénarios de précipitations probables pour leur déclenchement. Les glissements A, B, C, E1 et E2 ont été datés à la saison de dormance entre 2003 et 2004. À cette date, les données météorologiques disponibles proviennent des stations Garemand et Moisie. Pour la station Garemand (figure 46), la plus grosse précipitation en 2003 fut de 99,6 mm le 28 juillet, avec 28,8 mm de précipitations supplémentaires sur 10 jours, mais cet événement doit être rejeté puisqu’il s’est produit l’été pendant la saison de croissance. Une autre précipitation majeure s’est produite durant l’automne de la même année alors que 95,4 mm de pluie ont été enregistrés le 29 septembre, avec 51 mm de plus sur 10 jours (tableau 5). Au printemps suivant, la plus grosse précipitation de 2004 s’est produite le 4 mai avec 53 mm de pluie précédés de 23 mm dans les 10 jours. L’événement du 4 mai concorde avec les datations dendrogéomorphologiques mais puisqu’il est tombé près du double de précipitations le 29 septembre précédent, cet événement sera retenu comme scénario probable au détriment du 4 mai 2004. À la station Moisie (figure 47), la plus importante précipitation de l’année 2003 a déversé 74,2 mm le 16 octobre, précédée de seulement 2 mm dans les 10 jours précédents. Considérant le nombre plus élevé de glissements pelliculaires pour cette année (5), il est possible que plus d’un événement de pluie soit responsable du déclenchement des glissements A, B, C, E1 et E2 et qu’ils se soient produits durant l’un ou l’autre des scénarios de précipitations probables le 29 septembre ou le 16 octobre 2003.

Les précipitations quotidiennes pour l’année 2003 aux stations Garemand et Moisie (figures 51 B et 52 A) montrent que d’autres événements de précipitations intenses se sont produits durant la même année. À la station Garemand, il est évident que la pluie du 28 juillet n’est pas responsable du déclenchement des glissements puisque cette date ne correspond pas

63 aux données dendrogéomorphologiques. Du côté de la station Moisie, deux autres précipitations d’environ 50 mm se sont aussi produites durant le mois d’octobre. Par contre, avec 72 mm, la pluie du 16 octobre se démarque clairement comme scénario probable pour le déclenchement de ces glissements.

Pour le glissement D, daté à 2006 durant la saison de croissance, les stations météorologiques les plus proches sont Lac Sainte-Anne 2 et Rivière Toulnustouc, respectivement situées à 38 km au sud-ouest et à 55 km au nord-ouest. Aucune de ces stations n’a enregistré de pluie majeure au courant de la saison de croissance 2006 en mai, juin ou juillet. À la station Lac-Sainte-Anne 2 (figure 50), la précipitation maximale pour cette année s’est produite le 30 septembre avec seulement 31,8 mm de pluie précédée de 20 mm en 10 jours. À la station Rivière Toulnustouc (figure 48), la plus grosse précipitation n’a déversé que 36 mm le 20 septembre, avec 13 mm dans les 10 jours précédents. Seule la station Moisie, située à 100 km à l’est, (figure 47) a enregistré une pluie majeure durant l’année 2006, avec 82 mm plus 6 mm sur 10 jours. Cependant, cette précipitation s’est produite le 13 octobre, ce qui n’est pas cohérent avec les résultats dendrogéomorphologiques. Ainsi, aucun scénario de précipitations n’a été identifié comme pouvant être responsable du déclenchement du glissement D.

Pour les glissements P1 et P2, datés à la saison de dormance entre 2008 et 2009, les stations météorologiques les plus proches sont dans l’ordre la station Sainte-Marguerite Campement, située à 60 km au nord, la station Lac Sainte-Anne 2, située à 72 km à l’ouest, et la station Moisie, située à 75 km au nord-est. Pour la station Sainte-Marguerite Campement (figure 49), la plus grosse précipitation a été de 33,1 mm le 3 octobre, avec un 2 mm supplémentaire en 10 jours. Cette précipitation est la plus faible lorsqu’elle est comparée aux précipitations maximales des autres années à cette station et n’est donc probablement pas responsable du déclenchement de ces glissements. Pour la station Lac Sainte-Anne 2 (figure 50), la plus grosse précipitation s’est produite le 9 juillet, avec 50,6 mm de pluie et 40 mm de plus sur 10 jours. Comme elle s’est produite durant la saison de croissance, cette précipitation ne peut pas être responsable du déclenchement des glissements P1 et P2. Seule la station Moisie (figure 47) a enregistré un événement de

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précipitations majeur en automne 2008, lorsque 196,6 mm de pluie sont tombés en 4 jours entre le 26 et le 29 octobre. Durant cet épisode, 72,2 mm sont tombés le 27 octobre pour un total de 104,2 mm en deux jours (105,2 en 10 jours). Bien que la station Moisie ne soit pas la plus proche des glissements P1 et P2, il semble que la précipitation du 27 octobre 2008 constitue un scénario probable pour le déclenchement des glissements P1 et P2.

Pour la station Moisie, les précipitations quotidiennes en 2008 (figure 52 D) indiquent qu’un autre événement important de précipitations s’est produit le 15 septembre avec 61,8 mm de pluie. Cet événement concorde avec les données dendrogéomorphologiques et pourrait être responsable du déclenchement des glissements P1 et P2. Cependant, ce n’est pas la précipitation maximale de 2008 à cette station et le 10 mm supplémentaire de la précipitation enregistrée le 27 octobre a possiblement été suffisant pour faire la différence et déclencher ces deux glissements.

Le glissement F a été daté à la saison de dormance entre 2010 et 2011. Les données météorologiques proviennent de la station la plus proche à Rivière Toulnustouc située à 30 km au nord-ouest (figure 48). La précipitation maximale de 2010 s’est produite le 5 septembre alors que 76,8 mm sont tombés avec 66 mm supplémentaires dans les 10 jours auparavant. À la station Moisie (figure 47), la précipitation maximale le 4 mai 2010 (68 mm plus 6 mm en 10 jours) doit être rejetée puisqu’elle s’est produite au printemps précédent. À l’exception de la station Moisie, chacune des autres stations a enregistré la pluie maximale de 2010 le 5 septembre, comme à la station Rivière Toulnustouc. Il est alors tombé 57,7 mm à la station Lac-Sainte-Anne 2 (figure 50), 71 mm à la station Garemand (figure 46) et 77,3 mm à la station Sainte-Marguerite Campement (figure 49). Cet événement de précipitation est largement au-dessus des moyennes à chaque station et il est donc un scénario de précipitations probable pour le déclenchement du glissement F.

Pour la station Rivière Toulnustouc, les précipitations quotidiennes de 2010 (figure 53 A) montrent clairement que la précipitation maximale du 5 septembre est le scénario le plus probable pour le déclenchement du glissement F. Les précipitations quotidiennes de 2010

65 aux stations Garemand (figure 51 E), Sainte-Marguerite campement (figure 53 B) et Lac Sainte-Anne 2 (figure 53 D) viennent également solidifier ce scénario.

4.3.2. Caractérisation des scénarios de précipitations probables pour le