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Partie I : Analyse Bibliographique

Chapitre 3 : Etat actuel du charbon de la mine de Kénadsa

I. Historique de la mine de charbon

C’est en 1907 que fut signalée, dans la région de Béchar, la présence de lits de houille et d’empreintes de plantes caractéristiques des dépôts carbonifères. L’année suivante un banc de 0.05 à 0.2m de puissance a été découvert à Hassi Retma, sur la route d’Abadla.

En 1917, un niveau plus important de houille (veine Bonouvrier) a été mis en évidence au cours du creusement d’un puits d’irrigation dans la zone de Kenadsa. Son exploitation a commencé à ciel ouvert, sur une extension de 1500m, pour alimenter les chemins de fer, à partir de 1918.

La première veine de charbon, dans le bassin d’Abadla, n’a été mise évidence qu’en 1941. Les travaux d’exploration et de prospection ont été complètement arrêtés en 19 65, et n’ont été repris qu’après la nationalisation du secteur minier, à partir de 1967 par SONAREM.

Les formations carbonifères susceptibles de receler des gisements intéressants de charbon ont été étudiées dans tous les bassins du Sud- Ouest du pays: Béchar, Reggane, Timimoun et Tindouf .

Dans l’état actuel de nos connaissances, seul le bassin de Béchar subdivisé en trois (03) sous-bassins (Mézarif, Kenadsa et Abadla), recèle des gisements évalués sur de grandes profondeurs, avec des couches ( 5à10 veines ) d’épaisseurs relativement faibles ( 0.2à 0.8 m ).

L’exploitation du charbon a commencé en 1918, et a été faite d'une manière intensive entre 1942 et 1960.

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Figure .III.1 : Graphe de l’évolution de la production de charbon dans le bassin de

Béchar-Kénadsa.

L'exploitation de ce bassin fut limitée, à partir de 1960, à l'approvisionnement de la centrale thermique située sur le site et celle de la ville de Béchar, jusqu’à la fermeture de la mine en 1975. La production a été poursuivie, après les nationalisations, au rythme de 10.000 tonnes / an. La production, durant les dernières années, ayant été qualifiée de « comédie », il a été décidé de procéder à l’arrêt de la mine, et au redéploiement du personnel vers l’activité Recherche Minière.

Les réserves géologiques restantes du bassin de Kenadsa sont estimées à 15 millions de tonnes de charbon très sulfureux (4 à 5 % de soufre). Les couches existantes sont d'une épaisseur très faible, difficile à exploiter.

I.1.Conditions géologiques nécessaire a la formation du charbon

Le charbon s’est formé au cours des différentes époques géologiques dont les plus riches sont le :

Tertiaire Crétacé Carbonifère

Il résulte de l’accumulation de végétaux typiques d’un climat tropical générant une forêt dense, source d’une quantité très importante de matière végétale. Les conditions climatiques et géographiques jouent un rôle essentiel. L’accumulation des

0 50000 100000 150000 200000 250000 300000 350000 P R OD U C T ION ( T ) ANNEES

EVOLUTION DE LA PRODUCTION DE CHARBON

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matières végétales se fait dans de grandes plaines, marécageuses, qui évoluent en bassin de sédimentation par le jeu de la subsidence, avec évolution des conditions géotectoniques (approfondissement des bassins, effets de compression, gradient géothermique,…).

Sur la base des caractères suivants :

1. la puissance de la formation houillère ; 2. la composition des faciès des dépôts ;

3. La capacité houillère (nombre de couches, puissance, constance) ; 4. Le degré d’altération des terrains encaissants et des charbons ; 5. Le caractère tectonique ;

6. La relation de la formation houillère/dépôts sous-jacents et couverture ;

7. La présence de volcanisme ;

8. L’environnement immédiat du bassin.

Les bassins houillers furent divisés en trois groupes : de géosynclinal, de plate- forme et de transition.

Ces données de base sont essentielles dans l’orientation de la recherche des formations houillères, et de l’analyse des conditions paléogéographiques des bassins.

I.2.Le charbon en Algérie

L’étude paléogéographique, des différentes époques géologiques de l’Algérie, a montré que seules les formations continentales du Carbonifère supérieure contiennent des indices et gisements de charbon ayant une certaine valeur. Dans les formations plus récentes du Jurassique, Crétacé et Tertiaire, quelques indices de lignite sans importance sont signalés.

I.2.1 Carbonifère du Nord de l’Algérie

La paléogéographie du Nord de l’Algérie ne montre pas de conditions favorables à la formation de charbon. Quelques affleurements sont connus dans les régions suivantes :

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 Djurdjura  Djebel Chenoua

 Djebel Zaccar Chergui  Djebel Kahar

 Cap Lindlés  Ghar Rouban  Saïda (Tifrit)

Ne mettent pas en évidence d’indices intéressants de charbon.

I.2.2. Carbonifère du Sud de l’Algérie

Les formations carbonifères occupent sept (07) dépressions, ou bassins :  Bassin de Béchar

 Bassin de Timimoun  Bassin de Tindouf  Bassin de Reggane  Bassin d’Illizi  Bassin d’In Azaoua.

Par rapport à la superficie des bassins, les affleurements du Carbonifère représentent un faible pourcentage.

Le Carbonifère s’est développé sous deux faciès :

faciès marin, daté du Carbonifère inférieur, moyen et la partie inférieure du Carbonifère supérieur

faciès continental, daté du Carbonifère supérieur.

Les potentialités en charbon ne sont connues que dans les formations continentales du Carbonifère supérieur du bassin de Béchar subdivisé en trois (03) sous-bassins: Kenadza, Abadla et Mezarif.

D’après la classification des bassins houillers, le bassin de Béchar est du type « Dépression marginale » (groupe géosynclinal) défini dans la littérature récente comme bassin d’avant fosse ayant évolué à partir du Viséen ( naissance ) jusqu’au

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Moscovo-Stéphanien (sénescence). Ces caractéristiques sont les suivantes : couches houillères de l ‘ordre de quelques centaines de mètres, petites épaisseurs des couches de charbon,

transition graduelle des roches sous-jacentes vers le Carbonifère houiller ?

tectonique compliquée avec prédominance de compression.

Les études réalisées à ce jour ont permis la mise en évidence des ressources suivantes :

 Le SOUS - bassin de Kenadza :

Il est limité à environ 10 km à l’Ouest de Kenadza (Oued Guir) et à l’Est dans la zone de Bezazil El Kelba. Ce bassin a fait l’objet d’une prospection et d’une exploitation intenses à partir de la fin de la première guerre mondiale . Il y a été défini 14 veines de Charbon, dont les plus importantes sont les suivantes :

1/ Faisceau Bonouvrier

Il se trouve à la base de la coupe de la série houillère. Il est reconnu dans la région de Béchar Djedid où il a été exploité. L’épaisseur de cette veine (0,03 à 1m ) a été reconnue dans 17 sondages. Le plus souvent, les veines font entre 0,20 à 0,40m d’épaisseur.

Ce faisceau renferme la veine dont l’étendue est constante dans toute la partie reconnue du bassin. A l’Est de Béchar, elle est subdivisée en Bonouvrier I et II.

2/ Faisceau 0,45 (Ardoin)

Il est bien étudié à l’Ouest de l’ancienne centrale électrique à Béchar -Djedid et au Sud de Kénadsa où il a été exploité.

Entre les zones épuisées, quelques sondages ont reconnu, à 158m de profondeur, des changements de la puissance de cette veine le long de l’affleurement. Au Sud Est de Béchar, quelques sondages forés jusqu’à 100m de profondeur ont atteint cette veine dont l’épaisseur varie de 0,10 à 0,55 m et localement jusqu’à 1,0m (sondage 130).

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L’épaisseur moyenne calculée d’après tous les sondages est de 0,32m . Pour les veines économiques elle s’élève à 0,41m.

3/ Faisceau Rouzaud

La veine Rouzaud a été exploitée uniquement dans la région de Kenadza. Sa puissance (0,10 à 0,40m) est connue dans 17 sondages réalisés dans des aires prometteuses et atteint localement des valeurs supérieures à 0,90m, pour une épaisseur moyenne économique de 0,48m.

Dans la même région, au dessus de la veine Rouzaud se trouve la veine Miloud ayant une puissance constante de 0.5m. Il est possible que l’équivalent de la veine Miloud soit la veine Ksar de 0.4m d’épaisseur à Kenadza.

4/ Faisceau du cimetière Juif.

Dans ce faisceau se trouve seulement une veine de 0,20m d’épaisseur reconnue par 2 sondages dans la région de Kenadza.

5/ Faisceau du four à chaux

Dans ce faisceau, on a traversé une veine de charbon par 6 sondages. Son épaisseur maximum est de 0,52m. Dans 5 sondages, elle atteint une épaisseur économique moyenne de 0,41m.

6/ Faisceau d’Ain Cheikh

Dans la zone d’affleurement de ce faisceau, elle a donné une épaisseur de charbon de 0,13m.

Toutes les veines citées affleurent en surface, et vont jusqu’à 180m de profondeur (Tab N°1).

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Tableau .III.1 : Caractéristiques des veines de charbon du bassin Béchar –

kenadsa. N° Nom de la veine Nbre de sondages ayant recoupé une veine Puissance max. m Nbre de sondages ayant recoupé une veine économiq ue Puissance moy. Economique m

Secteur de mise à jour

1 Ain Cheikh 1 0.13 0 -- 2 F.Chaux 6 0.52 5 0.41 (i) E s t B é c h a r 3 Cimetièr e juif 2 0.20 0 -- -- 4 Ksar 1 0.40 1 0.40 Kenadsa 5 (ii) M i l o u d 3 0.50 3 0.48 N-E Bézazil 6 Rouzaud I 7 0.50 4 0.40 Bézazil

7 Rouzaud 17 0.90 9 0.48 Tout le bassin

8 0.45 III 3 0.10 1 0.30 -- 9 0.45 II 4 0.30 1 0.30 -- 10 0.45 I 11 0.35 3 0.31 -- 11 0.45 20 0.90 11 0.41 -- 12 Bonouvr ier II 3 0.35 2 0.32 -- 13 Bonouvr ier I 3 0.50 2 0.40 S-508 et 509 14 Bonouvr ier 10 1.00 6 0.57 Béchar El Dj S-223-506 Source : SONAREM

I.3.Réserves de charbon en Kénadsa

D’après Del eau (1952), les réserves de charbon seraient d’environ 100 millions de tonnes, jusqu’à une profondeur de 400 m. Les travaux réalisés ont permis d’estimer les réserves actuelles comme suit (Tab N°2) :

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Tableau .III.2 : Estimation des réserves en charbon du bassin de kenadsa

Gise ment

Veine Réserves (106T) Non

Exploitables Cer taines Pro bables Event uelles Djedid Kenadza Béchar Bonouvrier Ardouin Rouzoud Four à chaux - - - - 1,16 6,33 4,14 - 4,06 - 4,06 5,58 3,43 4,05 2,64 - Total - 11,63 13,70 10,12 Source : SONAREM

Les réserves de charbon utilisables à Kénadsa s’élèvent à : 10,93millions de tonnes probables

7,71millions de tonnes possibles

Soit un total de 18,64 millions de tonnes

La veine Rouzaud pourrait éventuellement être exploitée pour le charbon à coke. D’après un besoin supposé d’environ 700 000 tonnes de charbon ( 1980) utilisable pour centrale et réduction, et éventuellement 400 000 tonnes de charbon à coke, une exploitation pourrait avoir une durée de vie de 20 ans, environ.

On note que les réserves calculées par les différents opérateurs sont d’un même ordre de grandeur. Il est impossible de donner une analyse moyenne des réserves du fait qu’on ne dispose pas de résultats d’analyse représentatifs en provenance des veines « Bonouvrier » « Rouzaud » et « Four à Chaux ». En moyenne, il devrait s’agir d’un charbon semi volatil, fortement agglutinant, et moyennement cokéfiable, avec une teneur en soufre de 4,6 - 5,5%, et une valeur calorifique de 7.200 Kcal/kg.

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