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principalement assurée par l’artère phrénique inférieure, l’aorte et l’artère rénale. Plusieurs petites branches artérielles pénètrent dans la capsule de la glande le long de tout son périmètre (le système microvasculaire) permettant l'intégration fonctionnelle entre les parties médullaire et corticale. La veine surrénale droite s'abouche dans la veine cave inférieure et la veine surrénale gauche s'écoule directement dans la veine rénale homolatérale, mais elle peut parfois se vider directement dans la veine cave inférieure. Le système lymphatique se draine directement dans les ganglions lymphatiques para-aortiques et rénaux.

Histologie et sécrétion hormonale

Corticosurrénale

Chez l'adulte, du point de vue histologique, la corticosurrénale se compose de trois couches concentriques, indissociables macroscopiquement, ayant chacune une structure histologique et une fonction sécrétoire propre. De la périphérie vers le centre, on reconnaît : la zone glomerulée, la zone fasciculée et la zone réticulée (figure 8).

Zone glomérulée

La zone glomérulée produit l’aldostérone à partir du cholestérol (figure 9), un minéralocorticoïde qui a un rôle clef dans l'homéostasie saline et le volume sanguin. Cette région du cortex est régulée principalement par le système rénine-angiotensine, la concentration plasmatique de potassium et le peptide natriurétique auriculaire.

Zone fasciculée

La zone fasciculée produit du cortisol, un glucocorticoïde (figure 9). Les cellules de cette zone sont capables de synthétiser directement le cholestérol ou de l’obtenir à partir des proteines LDL et HDL circulantes. Quelle que soit l'origine du

cholestérol, il est converti en prégnénolone puis en progestérone, en 11-deoxycortisol et enfin en cortisol. Une fos produit, le cortisol est transporté dans le sang et la demi-vie moyenne est d'environ 70 minutes. Le cortisol a la fonction de régulateur de la transcription génique. Les actions principales du cortisol peuvent etre: métaboliques (augmentation de la glycemie par l’activation de la gluconéogenése), cardiovasculaires (action synergique avec les catécholamines), immunitaires anti-inflammatoires, osseuses (réduction de l’absorption intestinale du calcium avec hypocalcémie et remodelage osseux accentué secondaire à une hypersécrétion de parathormone). La production de cortisol est régulée par le facteur de libération de l'hormone hypothalamique (CRH ou corticotropin-realising hormone) et hypophysaire (ACTH ou adrenocorticotropic hormone).

Figure 8. Répresentation schematique de l’histologie de la glande surrenale (A : Azan x 12, B : Azan x 20). V : vein médullaire, M : médulla, C : cortex, G : zone glomerulée, F : zone fasciculée, R : zone réticulée (figure issue de Koeppen & Stanton : Berne and Levy Physiology, 6th Edition, modifiée)

Zone réticulée

La zone réticulée commence à se former autour de la cinquième année de vie et les androgènes surrénaliens, notamment le déhydroépiandrostérone sulfate (DHEAS), ne sont détectables que vers la sixième année. Cet événement, connu sous le nom adrénarche, contribue à l'apparition de la pilosité axillaire et pubienne

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A B

autour de l’âge de huit ans. Les cellules de la zone réticulée convertissent le cholestérol en prégnénolone, puis en 17-hydroxyprégnénolone (figure 9). Ce dernier est le précurseur du déhydroépiandrostérone (DHEA), qui peut être converti en androstènedione ou DHEAS. Le DHEA et l'androstènedione peuvent être transformés en androgènes actifs (testostérone et dihydrotestostérone) dans les deux sexes. Chez la femme, les androgenes surrénaliens représentent environ 50% du pool circulant et sont nécessaires pour le developpement de la pilosité axillaire et pubienne ainsi que pour le maintien de la libido. L’ACTH est le principal régulateur de la zone réticulée. Dès lors, l’androstènedione et le DHEA ont le même rythme circadien que le cortisol.

Médullosurrénale

La médullosurrénale est composée de groupes irréguliers de grandes cellules glandulaires (cellules chromophobes ou sympathoblastes et cellules chromaffines ou phéochromoblastes) séparées par des travées de tissu conjonctif contenant des petits vaisseaux. Ces cellules sécrètent des catécholamines (principalement épinéphrine mais aussi norépinéphrine) sous l’influence du système nerveux sympathique. Chaque cellule comporte sur sa membrane des terminaisons nerveuses dont l’activation détermine la libération des catécholamines. La synthèse de l'épinéphrine (figure 10) commence avec l’integration cellulaire de la tyrosine par les cellules chromaffines et son hydroxylation en dihydroxyphénylalanine (DOPA) par l' enzyme tyrosine hydroxylase. La DOPA est ensuite convertie en dopamine, transportée à l'intérieur des vésicules sécrétoires et convertie en norépinéphrine. Dans la plupart des cellules la norépinéphrine est méthylée pour produire l'épinéphrine. La sécrétion surrénalienne de catécholamines est régulée principalement par des signaux sympathiques en réponse à diverses formes de stress exogéne et endogéne.

2.2. PRINCIPALES FORMES TUMORALES

Introduction

Comme précédemment exposé, les surrénales renferment en leur sein deux tissus d’origine et de fonctionnalité différentes: la corticosurrénale et la médullosurrénale. Chacun de ces tissus peut être le siège d’un processus néoplasique, bénin ou malin. Les tumeurs surrénaliennes peuvent être découvertes suite à la présence de symptômes cliniques liés à l'excès de sécrétion d'hormones par la tumeur. Les tumeurs du cortex sont potentiellement responsables d’un excès de sécrétion d'hormones stéroïdes et d’aldostérone et les tumeurs de la médullosurrénale produisent des quantités excessives de catécholamines. La plupart des tumeurs corticosurrénaliennes sont découvertes fortuitement à l’occasion d’un examen d’imagerie effectué pour une autre indication. Ces lésions sont alors appelées incidentalomes, dénomination traduisant le mode de révélation de la tumeur sans préjuger de son diagnostic. Cette situation peut concerner jusqu’à 2 % des patients examinés en tomodensitométrie (TDM) abdominale et intéresse 2,3 % des cas sur des séries nécropsiques (Barzon et al. 2003, Young et al. 2007). Toutefois, il s’agit le plus souvent d’adénomes non fonctionnels et de faible taille. Le risque de malignité augmente avec la taille des tumeurs avec une seuil optimal (mais imparfait) de 4 cm pour distinguer les lésions malignes des lésions bénignes (Mantero et al. 2000). Les principales tumeurs qui se développent aux dépens du cortex sont les adénomes corticosurrénaliens et les corticosurrénalomes. En revanche, la médullosurrénale pourra développer des tumeurs endocrines pures ou phéochromocytomes, surtout chez l’adulte, et des tumeurs nerveuses pures, ou neuroblastomes, surtout chez l’enfant. Le neuroblastome est l'une des plus communes tumeurs létales solides extra-crâniennes de l’enfance, ayant pour origine les tissus du système nerveux sympathique comme la médullosurrénale ou les ganglions sympathiques paravertébraux.