• Aucun résultat trouvé

L'environnement et le cadre de vie sont devenus des sujets au cœur des préoccupations de chaque individu et du monde entier. Les nuisances urbaines représentent une agression à la qualité de vie, en particulier la pollution atmosphérique est une problématique qui a traversé toutes les époques. Dans notre travail de recherche, on a essayé de résumer les étapes de manière non exhaustives en citant les principales époques du développement de cette notion.

I-2-1-L’antiquité ou la prise de conscience :

Depuis la découverte du feu l’homme n’a pas cesser d’agressé son environnement, et abusé inconsidérément des ressources de la nature et de ces capacités d’autorégulation. La préoccupation face aux nuisances environnementale n’est pas récente puisque La prise de conscience remonte à l’antiquité des que les hommes se sont groupés dans un espace restreint c'est-à-dire, dans des villes, ils ont souffert semblent -ils, de nuisances occasionnels par leur semblables (Festy, 2002). Des auteurs comme l’auteur japonais LAO Tseu s’inquiète des impacts de l’activité humaine sur l’environnement et souligne l’importance de la qualité de l’air.

43 I-2-2- Le moyen âge : le luxe de respirer l’air sain

Au début de cette époque la qualité sanitaire de l’air n’était pas une priorité, la ville était réputée pour son humidité et sa puanteur. Des auteurs ont nommé la ville de cette époque

‘’ville puante’’ car les sites marécageux étaient préférés pour l’implantation des villes.

L’ensemble des activités de productions économiques, se développant, à l’intérieur des remparts. Ces productions, qui dépendaient exclusivement des avancées de la chimie organique, ne pouvaient trouver dans l’air humide et statique des villes que des avantages (A. Guillerme).

Il existait tout de même des quartiers moins malsains que d’autres. Face à l’impuissance, qui conduisit les habitants des villes à se confiner dans une atmosphère humide, sombre, puante et malsaine, dans le côté intra-muros des villes.

Deux types d’adaptations ont eu lieu en réaction à l’état malsain de l’air des villes :

a- Une adaptation à l’atmosphère malsaine que l’on peut qualifier de perceptive par la nécessité d’habiter à l’intérieur des remparts ainsi que par les limites des techniques de production liés à la chimie organique.

b- une adaptation qui tente d’échapper aux propriétés malsaines de l’air. Les espaces les moins pollués pour les religieux et les riches, et les abords des sources malsaines pour les ouvriers. Les européens mais surtout les anglais ont édicté des régulations depuis Edouard I qui a interdit l’usage du charbon à proximité du palais royale.

I-2-3- L’époque des lumières : le développement des relations entre hygiène et santé

Le siècle des Lumières, expression souvent utilisée comme synonyme de XVIIIe siècle européen, désigne plus spécifiquement l’arrivée d’une conscience critique des traditions, Historiquement, le développement des relations entre l’hygiène et la santé est annoncé à l’époque des lumières, parce qu’il s’appuie sur ces institutions progressistes, le legs du siècle des Lumières est alors considérable.

Le rôle de grands pionniers de l’hygiène, qui évoluent dans la mouvance de ces institutions scientifique, et médicales, s’exprime à l’époque par la notion de « Bien Public », que l’on relève notamment dans les procès-verbaux de l’Académie Royale des Sciences. La notion recouvre des enjeux vitaux de la vie urbaine : l’insalubrité du tissu urbain est l’une de leurs préoccupations. L’air était tellement immobile dans les rues médiévales, que changer l’air n’était pas seulement considéré dans le contexte hygiéniste comme une aide à la guérison mais « C’est véritablement guérir » (Perrot 1975).

La maîtrise de la qualité de l’air devient une nécessité, que les médecins et les architectes tentent de résoudre. Les premiers en situant les causes d’insalubrité et en trouvant quelques remèdes, et les deuxièmes en proposant des solutions préventives matérielles. Le but est de trouver toutes sortes de moyens permettant de purifier et renouveler l’air.

I-2-4-La révolution industrielle : les accidents historique et la définition de la pollution de l’air

La révolution industrielle apporte une autre culture. Quand l’industrie arrive, elle forme des ingénieurs qui mettent au point des processus reproductibles, quelque soit la

44

localisation de l’outil productif. La pollution de l’air intéresse des chercheurs dont les travaux révèlent des domaines très divers : science physique et biologique, technique, architecture et urbanisme …etc.

L’intérêt croissant porté aux divers aspects de la pollution atmosphérique s’explique par les multiples facteurs : au premier plan les événements dramatiques qui ont entrainé des morts (l’accident de la vallée de la Meuse en Belgique 1930 , la catastrophe de Donora aux Etats-Unis 1948, et la « purée de pois » qui s’abattait régulièrement sur Londres en 1952) et qui ont servi à la fois de révélateurs et d’accélérateurs; dangers des retombés radioactives, soucis du public pour les effets chroniques de la pollution de l’air, développement de l’industrie, nouveau type de pollution ou libération ont des points nouveaux de contaminants connus, perfectionnement de la science de la technique et des moyens de lutte.

Le passage à l’appellation de « ville polluée » de l’époque s’opère lentement par toute une série de prises de conscience politique, culturelle, symbolique, et quotidienne, scientifique, technique, économique et écologique » (Guillerme 1990).

I-2-5-Le développement durable : la dimension planétaire de qualité de l’air :

La pollution atmosphérique n’est pas seulement une donnée abstraite, mais elle est aussi une nuisance perçue comme une atteinte a la qualité de vie. Cependant, le temps de l’hygiénisme a vécu et la gestion de l’environnement urbain, sous le sceau de la durabilité, change complètement les perspectives (Theys, 2001).

Le développement durable est un concept très récent par rapport à l’ancienneté des préoccupations liées aux pollutions de l’air, c'est lors de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement, tenue à Stockholm en 1972, que la communauté internationale s'est réunie pour la première fois, afin d'examiner l'environnement mondial et les impératifs du développement.

Dans les années 80, la préoccupation croissante concernant les éffets du développement économique sur la santé, les ressources naturelles et l'environnement a mené les Nations Unies à définir un nouveau concept de développement qualifié de durable. Le rapport Brundtland définit le développement durable comme le « développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins » (Wced, 1987).

Le développement durable élargit ainsi la notion de développement économique en intégrant dès lors, au sein des modèles de développement, l'environnement, l’économie, la demande sociale et l’équité. Le développement durable encourage alors la protection la préservation des ressources naturelles et de l'environnement, ainsi que la gestion de l'énergie, des déchets et du transport. Le concept implique du reste le partage équitable des avantages de l'activité économique à travers toutes les composantes de la population générale.

Cinq ans après le rapport Brundtland, en juin 1992, l'Assemblée Générale des Nations Unies a réuni durant 12 jours plus de 30 000 personnes comprenant plus de 100 chefs d'Etat lors du Sommet de la Planète Terre de Rio de Janeiro. Les pays développés ont

45

proposé un développement durable tandis que les pays en voie de développement l’ont refusé du fait qu'ils devaient leur donné la chance de rattraper socialement et économiquement le monde développé. Cinq accords ont néanmoins été ratifiés au Sommet de la Planète Terre de Rio. Ceux-ci sont la Convention sur la Diversité Biologique, la Convention-Cadre sur le Changement Climatique, les Principes de la Gestion des Forêts, la Déclaration de Rio sur l'Environnement et le Développement et l'Agenda 21.

L'Agenda 21 est un modèle opérationnel du développement durable au 21ème siècle qui fournit un cadre pour aborder les problèmes sociaux et écologiques parmi lesquels la pollution atmosphérique, les problèmes de transport, le déboisement, la perte de la biodiversité, la santé, le surpeuplement, la pauvreté, la consommation d'énergie, et la production de déchets figurent au premier plan. Les nations qui ont accepté de participer à l'Agenda 21 sont surveillées par la Commission Internationale sur le Développement Durable, et sont encouragées à favoriser l'Agenda 21 au niveau local et régional dans leur propre pays. Les gouvernements, les organisations non gouvernementales (ONG), l'industrie et le public en général sont encouragés à s'impliquer. Depuis la conférence de Rio, 180 pays ont signé en décembre 1997 le protocole de Kyoto. Dans ce protocole, 38 pays s’engagent à réduire d’ici 2008 à 2012 leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) en moyenne de 5,2% pour l’ensemble des émissions de 1990.

Ainsi le développement durable a contribué à renouveler la problématique de la qualité de l’air qui s’est élargie aux dimensions de la planète et a bénéficié des incitations en faveur de la maîtrise des énergies fossiles. Cette stratégie planétaire s’est appuyée sur la mise en œuvre d’une réglementation mondiale et sur le développement de recherches et d’innovations dont la qualité de l’air a beaucoup bénéficié. En alertant le monde entier sur les dangers d’un développement fondé sur l’utilisation massive des matières premières et énergétiques à bas prix, le développement durable a encouragé les économies d’énergies fossiles pour limiter les émissions polluantes puisque la plupart des polluants atmosphériques sont issus de processus de combustion.

Il semble qu’actuellement, l’urgence du changement climatique et les grandes crises qui affectent notre société, imposent de réconcilier la prévention de la santé humaine avec les préoccupations environnementales. La santé de l’homme est étroitement dépendante de celle de la planète. Le risque environnemental est projeté sur une échelle spatio-temporelle.

Selon U.BECK (2001) : « la conscience que l’on a du risque ne se situe pas dans le présent, mais essentiellement dans l’avenir, dans la société du risque le passé perd sa fonction déterminante pour le présent. L’avenir devient une cause projetée de l’action présente proportionnelle au contenu de la menace ».