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1. L’histoire du drapeau marocain par la « voix de la navette »

S’intéresser au drapeau du Maroc pourrait paraître réducteur, pourtant ce bout de tissu est capable de raconter des histoires aussi parlantes que signifiantes. La voix étoffée de ce qui est considéré – assurément mais dans l’ignorance de l’histoire – comme l’emblème national, émerge par la « voix de la navette ».

L’idée d’explorer l’origine ou plutôt les origines qui lient un binôme non inédit, Histoire- Tissu, s’est alimentée d’un constat simple, à savoir le mariage de deux couleurs non moins hasardeuses. Le rouge et le vert sont ce qu’on appelle en chimie, des couleurs complémentaires. Sauf que pour qu’elles puissents s’identifier en couple codicillaire, les couleurs présentes dans le cercle chromatique se trouvent d’abord opposées. Une antinomie artificielle qui de mille et un artifices met une étoile plein les yeux, elle est verte et elle est au centre d’un rouge éclatant. Les deux couleurs dissociées, se trouvant l’une face à l’autre, sont opposées mais non opposables, rendant leur filage commun : un renforcement mutuel et une mise en valeur bilatérale. Ce procédé chimique rappelle immanquablement ce que Racamier appelle en psychanalyse le « paradoxe » et le définit comme une « formation psychique liant indissociablement entre elles et renvoyant incessamment l’une à l’autre deux propositions ou impositions qui sont inconciliables et cependant non opposables »1. De là fusent dans tous les sens autant de questions que de remises en question, quelle est l’histoire de ce drapeau ? Pourquoi ces couleurs et cette étoile ? Si la navette qui l’a filé, pour la première fois, pouvait parler, que nous dirait-elle, jusqu’où sa voix nous porterait-elle ? Qu’est-ce qui se trame dans ce drapeau marocain ?

Au commencement une omniprésence : celle irréfragable et charnelle d’un voile qui se déploie en toute liberté, ce en apparence, il est certes hissé en hauteur, fleuretant avec l’air et dansant au gré du vent, mais son silence est fourbe.

Ensuite une prégnance : qui expose et exhibe l’emblème, elle le désigne comme l’enclos d’une histoire. À travers les mailles des fils tricotés serrés, on aperçoit des images flottantes,

1 Paul C. Racamier, « Souffrir et survivre dans les paradoxes, in Revue française de Psychanalyse, 4/1991, Tome

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parfois claires, d’autres plus souvent équivoques, parce que tout n’est pas dit. Sa prégnance drapée incarne l’art de laisser sous-entendre la voix qui émane de ces interstices. Ce que notre ouïe attrape en regardant le drapeau rouge frappé d’une étoile verte en son centre c’est la « voix de la navette » – Aristote la reconnait, dans sa Poétique, comme forme de reconnaissance inventée par le poète – ici le langage de la toile par Sophocle – elle nous amène à reconnaître dans son tissage le rouge du crime, la traitrise et l’odieuse indicible, perversion humaine et éternel fratricide. À sa vue coulent les larmes, le drapeau est souvenir, de là, autre forme de reconnaissance aristotélicienne, des émotions héritées au fil des générations, une affiliation troublée, car par lui le vert a été la marche vers la liberté et l’indépendance, mais avant était le rouge, le sang a coulé et dans les gènes a été héritée l’histoire d’un rouge vert qui fait « souffrir et survivre dans les paradoxes »1. Si la vue du drapeau marocain fait pleurer comme le héros qui pleure en voyant la peinture dans les Cypriens de Dicéogène2, et si l’hymne musical qui accompagne sa danse fait couler des larmes comme Ulysse en entendant le cithariste, dans les Récits chez Alkinoos3, c’est qu’une reconnaissance des uns et des autres tentent de s’extirper du silence mortifère et que les souvenirs, même non vécus par les générations héritières, continuent à hurler par différents moyens et empruntent la voix à des objets inanimés, la navette le prouve.

Il s’agit donc d’un langage ou plus encore, d’un dialogue entre le passé et le présent, entre les générations, entre l’histoire et l’historisation, entre l’emblème et le signe. Le fil invite la navette à danser, un pas puis un autre, trois petits tours et puis ils ne s’en vont nulle part, ils restent tout aussi présents que l’histoire qui s’élabore en eux, ils la conversent pendant des siècles, les grand-mères licières tissent et racontent, les jeunes filles au visage de belles au bois dormant en sont interdites, le point de croix final fixe la figurabilité dans un imaginaire qui force le déploiement des ailes alors que dans l’inconscient individuel et collectif, s’incarne la chimère maléfique.

Tisser et écrire ou tisser et parler, Philomène a écrit sur un tissu pour parler, mais c’est bien sa toile « écrite » qui a usurpé, dans les esprits à travers les siècles, la fonction essentielle, la dite étoffe a été l’issue mais également le linceul de la femme. Il est bien entendu que la toile a réussi à dénoncer Térée qui a violé Philomène, sœur de sa propre épouse, puis lui coupa la langue ; mais il s’est aveuglément mépris en ignorant le double pouvoir de la jeune femme, à

1

Paul C. Racamier, op., cit., pp. 893-906.

2

Philippart H., La théorie aristotélicienne de l’anagnorisis. In : Revue des Etudes grecques, tome 38, fascicule 175-176, Avril-juin 1925, pp. 176.

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savoir le langage-féminin. Toutefois, le succès de la tragique histoire contée par Ovide se fige mortellement sur le seul objectif qu’a été l’accusation du roi, sauf que sa parole, Philomène n’a pas su la tisser. Le crime second était le viol, mais l’initial aurait bien été celui de l’insatiabilité masculine, qui désire et vole le désir de l’autre, viole, déflore, consomme le corps, en jouit mais plus encore le mutile. Une réalité de l’époque, dont les séquelles sont toujours présentes, masquées dans certaines sociétés modernes et exhibées dans d’autres moins « évoluées », mais réalité quand même ; qui malgré sa technique artistique et « théâtrale » de le dire, l’objet linguistique finit par succomber sous la noirceur de l’ombre. Ferdinand de Saussure nous fait un cours de linguistique sur mesure, « (…) le mot écrit se mêle si intimement au mot parlé dont il est l’image, qu’il finit par usurper le rôle principal ; on en vient à donner autant plus d’importance à la représentation du signe vocal qu’à ce signe lui-même ». Térée avait vu juste au final, couper la langue, priver de la parole et réduire le cri au mutisme qui ne sauraient être remplacés par quoi que ce soit d’autre, si ce n’est des croisements de chemins par ci et là de tentatives d’explications et leurs interprétations manifestement lacunaires, la nôtre n’en serait qu’une de plus. Seulement le triste destin de Philomèle ne prive pas d’une transmission qui volerait parfois au secours d’autres mutilées vivantes. Lavinia, fille de Titus dans la célèbre pièce de Shakespeare en 1594 Titus Andronicus, est violée puis mutilée par Chiron et Démétrius, les deux fils de la princesse Tamora qui règne sur l’empereur Saturninus et sur Rome. Les fils plus « retors », tels les fils de la toile de Philomèle qui d’une torsion machiavélique inspirent les hommes, des Térées frères qui coupent la langue de Lavinia après l’avoir violée t pour garantir davantage la protection de leur secret, ils lui sectionnent les deux bras par crainte qu’elle ne brode le crime comme sa sœur de souffrance Philomèle. Le public shakespearien assiste à une surenchère d’abominations qui feraient pâlir les démons abyssaux. Quoi qu’il en soit, Lavinia, avec l’aide de son oncle, écrit en utilisant sa bouche et ses moignons les noms des coupables et ce grâce à l’histoire de Philomèle qui éclaira l’esprit lettré de l’oncle qui connaissait l’affreuse histoire ovidienne. Paradoxe et quel paradoxe ! Tantôt l’histoire inspire le crime, tantôt elle le résout. Voilà une bien étrange manière de mettre en exergue le « pouvoir féminin » qui judicieusement et par l’acharnement arrive à parler ; « la parole est au contraire (de la langue) un acte individuel de volonté et d’intelligence, dans lequel il convient de distinguer : 1° les combinaisons par lesquelles le sujet parlant utilise le code de la langue en vue d’exprimer sa pensée personnelle ; 2° le mécanisme psycho-physique qui lui permet d’extérioriser ces

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combinaisons »,1 une parole écrite est une parole déchue au profit de sa représentation mais elle reste une parole malgré tout, tant elle est motivée par une subjectivité en quête de sens, quitte à ce qu’elle soit « brodée » et qu’elle fasse appel à la pensée magique, comme faire parler une navette, quelle mascarade ! Et que de paradoxes ! Or, nous étions prévenus : « il ne faut donc pas nous étonner : nous retrouverons du paradoxe toutes les fois que la question des origines se trouvera pathétiquement soulevée », peut-être encore plus pathétique si elle est soulevée par une femme ?

Le licier comme l’écrivain file le bon comme le mauvais coton de la réalité humaine, ancienne et actuelle, l’aiguille comme la plume, ligne après ligne, raconte l’histoire de l’origine ou l’origine de l’histoire. Fil à fil, le trajet paraît tracé comme dans une linéarité inébranlable, mais il est souvent brodé inconsciemment comme dans le travail du rêve. Alors dans son illusion le tisserand s’impose une marche à suivre comme celle qu’imposent les normes du récit, ne nous nous méprenons donc pas, l’histoire du drapeau marocain ne sera qu’un tissage écrit, la voix de la navette nous a menés sur une voie conjuratoire, mais elle est certainement une qui détourne des autres, mais nous avons décidé de la suivre.

2. Un drap-peau apotropaïque

Hormis l’étrange saisissement que nous pouvons avoir face à l’image animée qui montre des cordes vocales en mouvement lors de la phonation, il est encore plus insolite de déchiffrer toutes les interprétations qui ont été données à la voix de la petite navette qui se retrouve dès lors porteuse d’une très grande responsabilité de transmission. Véritablement, le mouvement de la phonation est une réelle danse tisserande qui ne laisse aucun doute à la faculté de parler transposée sur le tissage, pourtant la technologie de la radiographie n’existait pas encore au temps des Métamorphoses. De plus, la toile de Philomèle est dotée d’un talent nébuleux, elle peut parler toutes les langues mais surtout elle peut parler d’une multitude de sujets touchant au mile les préoccupations sociales et ce durant bien des siècles plus tard, elle continue encore de parler. Grâce à cette capacité de dire, de raconter et parfois même de dénoncer des crimes

1 De Saussure F. (1916), Cours de linguistique générale, Paris, Payot & Rivages, « Grande bibliothèque Payot »,

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réels ou des actes inconscients, nous nous sommes intéressés à l’histoire « réelle » que pouvaient nous compter, les fils tissés du drapeau marocain. Nous avons ressenti dès lors la nécessité de nous pencher sur la signification qu’incarne le drapeau de manière générale mais aussi plus spécifiquement sur les différentes périodes et évènements par lesquels le bout de tissu s’est vu usité et usé dans l’histoire du Maroc. A partir de son parcours au fil des siècles, nous allons le voir, émanent deux caractéristiques historiques du pays qui ne peuvent laisser le chercheur insensible à leurs éventuelles répercussions sur l’identité même du sujet marocain et dont les traces ont défiés vents et marrées pour perdurer encore en notre période contemporaine du XXIe siècle, il s’agit du Califat puis de la colonisation.

Avant de poursuivre, nous souhaiterions exprimer notre fort regret quant à la pauvreté bibliographique que nous proposons dans cette partie, pourtant si importante, mais nous pourrions la justifier honnêtement par la survenue de notre intérêt sur cette particularité du drapeau, vers la fin de la rédaction de ce travail de recherche, de ce fait, le temps et le manque de connaissances nous a obligé à renoncer à une bibliographie multiple et diversifiée, aussi nous bornerons-nous à citer un seul article du politologue Nabil Mouline et quelques autres ouvrages anthropologiques. L’auteur nous a, tout de même, suggéré des renseignements, plus ou moins éclairés, sur ce qui serait le symbole du drapeau marocain, ses origines, ses appartenances, ses transformations ainsi que ses « pouvoirs ». L’article aussi restreint soit-il, six pages, impressionne par la densité de son contenu, paru dans un magazine marocain, Zamane, qui se présente par l’ambition de transmettre l’histoire du Maroc, sans se placer dans un contexte de recherche, il se veut accessible « à tous » mais sans tomber dans une vulgarisation minimaliste, il apporte, considérablement, sa contribution au savoir longtemps tu. Aussi, nous considérons l’apport de cet article comme une vraie occasion qui nous a été donnée pour nous tourner vers ce qui de l’histoire « méconnue » par un grand nombre, aurait laissé une « empreinte » dans la psyché collective et comment son expression se laisse encore voir et entendre de nos jours dans une parole individuelle. Notre curiosité n’ayant pas été rassasiée, même pas à son demi comble, nous donnerons à ce sujet une place primordiale dans la continuité de nos travaux de recherche postérieurs à cette thèse.

Orientés sur deux volets de l’histoire marocaine, califale et coloniale, l’article de Nabil Mouline a eu pour objectif d’esquisser, chronologiquement, du VIIIe-XXe siècles, ce qu’a été le drapeau marocain, proposant ainsi à notre questionnement précédent, quelques interprétations qui auraient orné le tissu insigne ou le tissu symbole. Il faut d’abord préciser, à

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l’instar de quelques études, comme celles d’A. Becker et E. Cohen1, que le drapeau s’étudie du point de vue de l’histoire des politiques symboliques2. L’idée des auteurs est de s’intéresser à la typologie du drapeau comme associée d’abord aux armoiries constituant ainsi un ensemble qui représente l’emblématique. Puis, d’un autre point de vue, celui du monumental, d’où le drapeau intègre le mode de la signalétique et plus précisément sa catégorie symbolique dont l’étymologie même, le symbolon, désigne de fait le signe de reconnaissance. Comme nous l’avons déjà cité, la reconnaissance aristotélicienne dans la voix du drapeau, authentifie et déclare l’identité, et par la même toile, l’identité d’un groupe – une constitution groupale qui donne naissance à la communauté. Et si cette naissance pouvait être tuée et ce groupe dissout par le simple aveu que ce drap qui leur a servi depuis des siècles de peau commune et communautaire appartenait en réalité à une seule personne : le prince3, personne ou famille qui incarne la royauté.

En effet, le drapeau est un symbole né de la modernité politique, ses ancêtres, dans le monde obscur des anciens régimes, n’étaient ni des étendards nationaux ni même une bannière pour l’Etat, il était un « regalia »4, en d’autres termes, il était l’insigne dynastique qui s’héritait au même titre que le trône. Alors que brandir fermement son drapeau comme un bouclier ou encore l’agiter fièrement sont le symbole même d’unifier soi aux autres, une fusion officielle qui se personnifie par le drapeau, une politique symbolique inspirée du totem identitaire ; héritant de ce dernier sa figure sacrée des totems primitifs qui ne cesse de s’exprimer par les sortes de tabous modernes, à savoir les cérémonies solennelles de levée de drapeau où le salut est fait « aux couleurs », et inversement le jeter à terre ou le brûler, le fameux « flag burning », devient l’acte symbolique fort de la violence, de la profanation. Comment penser ce paradoxe ? Insigne royale ou emblème national nécessaire à l’unification, les deux peuvent-ils coexister dans une même histoire, dans un seul pays chez un même peuple ? Si oui, y aurait-il des répercussions sur la vie psychique du peuple ?

Avant de tenter de répondre à ces questions nous nous proposons de suivre l’histoire arabo- musulmane du drapeau et dont le drapeau marocain est un descendant. Selon N. Mouline, l’ancêtre premier aurait été une étoffe métallique découverte en Perse depuis plus de cinq

1 Annette Becker, Evelyne Cohen, La République en représentations : autour de l’œuvre de Maurice Agulhon,

études réunies par Maurice Agulhon, Publications de la Sorbonne, Paris, 2006, 431 p.

2 Ibid., p. 394, les auteurs invitent à voir les travaux de P. Ory, « L’Histoire des politiques symboliques

modernes : un questionnement », Revue d’histoire moderne et contemporaine, 47-3, juillet-septembre2000, p. 525-536.

3 Ibid., 394.

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mille ans et dont l’usage aurait été expressément lié à « l’art de la guerre ». Par un processus que l’auteur qualifie de « complexe » mais que nous nommerons primitif – et ce au sens que lui attribue Freud dans « Totem et Tabou » – le drapeau s’était vu doter du privilège d’incarner la force et la cohésion du groupe. Dès lors, si ce drapeau était amené à être conquis par l’ennemi, le groupe vaincu subissait une forte humiliation ; rajoutant à cela, un autre aspect primitif, animiste, caractérisé par le fait que ce « simple » geste de s’approprier le drapeau du clan adverse, actait l’acquisition de sa force naturelle et de son âme. Un exemple de l’histoire marocaine qui illustre parfaitement l’aspect magique et totémique que représente le drapeau dans les croyances locales est le ‘alam al-jihad (le drapeau du jihad) qui se trouvait dans le mausolée de saint Youssef Ibn Hassan al-Talidi, appelé dans le nord du Maroc Sidi Yessef1. L’étoffe, nous raconte N. Mouline, était plus que sacrée pour toutes les tribus de la région nordique du Maroc, sa sacralité et sa capacité totémique, magique, octroyaient au drapeau des symboles forts, comme le fait que son retrait du sanctuaire dans lequel il reposait, signifiait de facto l’appel au jihad, au combat contre les envahisseurs étrangers. Notamment lors des conflits qui opposèrent les marocains au portugais, anglais et espagnols, ‘alam al- jihad était bien présent, comme probablement bouclier magique apotropaïque mais aussi comme étoffe unificatrice qui enveloppait tous les combattants autochtones, dans leur imaginaire, les rendant unis pour tous constituant un seul guerrier de tous leurs corps. Nous allons ainsi voir comment se dégagera la capacité talismanique du drapeau et quelles sont les croyances qui en découlent. Les combats avaient duré du XVIIe au XXe siècle (erreur à réctifier), les étrangers ont eu le temps d’étudier l’ennemi, ce qui les a mené à réaliser la symbolique du bout de tissu, ils bombardèrent le mausolée de Sidi Yessef et le pillèrent le 19 juin 1922 s’accaparant le drapeau fétiche. Au lieu de reposer dans son lieu saint, le ‘alam al- jihad est exposé comme tribut de guerre au musée militaire de Madrid. Nous reviendrons obligatoirement sur la période coloniale et sur ses éventuelles vicissitudes sur le Maroc.

a). Période Califale

N. Mouline nous fait remonter au temps de Médine et situe temporellement une des premières utilisations des drapeaux par le prophète de l’islam, Mohamed, dès son installation dans sa nouvelle ville d’accueil en 622 ; il aurait nommé ses étendards de différents noms « ‘uqab,

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raya, ‘alam, liwa’, band »1, ce qui selon l’auteur prouvait l’existence d’une classification de ces drapeaux en fonction de leur tailles, formes et couleurs. Selon des hagiographes, que l’auteur malheureusement ne cite pas, le prophète utilisait principalement le blanc et le noir. Toutefois, après le décès de Mohamed, les couleurs se divisèrent à l’image des clans califales

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