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Herpès virus humain 8

Dans le document LES VIRUS D’INTERET MEDICAL (Page 138-142)

Liste des tableaux

15) Herpès virus humain 8

Famille : herpesviridae Genre : Rhadinovirus

Espèce : Herpès virus humain 8(HHV-8) , 7 sous-types identifiés principalement

corrélé à l’origine géographique des patients A, B, C, D, E, F et Z, eux même subdivisés en variants.

Structure :

• Génome : ADN bicaténaire • Capside : icosaédrique • Enveloppé

Particularités :

Persiste dans l’organisme infecté sous forme latente.

Si le virus HHV-8 est connu comme étant responsable de la maladie de Kaposi (MK), il peut donner également, en particulier chez l’immunodéprimé, un certain nombre de pathologies hématologiques dont les principales sont la maladie de Castleman multicentrique (MCM), les lymphomes B à grandes cellules qui lui sont associés et les lymphomes primitif des séreuses (LPS) cavitaires ou extracavitaires [167].

Réservoir : est exclusivement humain.

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Les modes d’infection ne semblent pas être les mêmes dans les pays de faible endémie (< 5 %) et dans ceux de moyenne et forte endémie (> 10 %).

Dans les zones de forte endémie, la transmission virale semble se faire principalement de la mère à l’enfant et entre enfants notamment salivaire. La transmission hétérosexuelle y semble faible.

En zone de faible endémie (États-Unis, Europe du Nord), la transmission du virus, qui a lieu surtout dans les populations d’homosexuels masculins, se fait durant les contacts sexuels. Dans tous les cas, le rôle de la salive comme réservoir de virus semble important [168].

Répartition géographique : La distribution géographique du HHV8 est non

ubiquitaire. sa séroprévalence globale varie de moins de 5 % dans la plupart des pays occidentaux (États-Unis, Europe du Nord) et en Asie du Sud-Est, à plus de 50 % en Afrique de l’Est et en Afrique centrale, et est de l’ordre de 10 à 20 % dans les pays du bassin méditerranéen (Italie, Grèce), en Amérique du Sud et en Afrique de l’Ouest .On peut estimer qu’il existe plusieurs centaines de millions de personnes infectées par ce virus dans le monde, dont au moins 150 millions en Afrique intertropicale [168].

Pouvoir pathogène : La maladie de Kaposi

L’HHV-8 est considéré comme l’agent étiologique de toutes les formes de la maladie de Kaposi (classique, endémique, post-transplant et épidémique ou associée au VIH) qui est un processus prolifératif mésenchymateux concernant les cellules des systèmes sanguin et lymphatique, induit par des facteurs de croissance viraux, notamment l'interleukine 6 de l'herpès virus humain type 8 (HHV8).Se manifeste par des atteintes cutanées ,muqueuses ,ganglionnaire et

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viscérales qui fait toute la gravité de la maladie en particulier l’atteinte pulmonaire [169].

Figure 26:Lésion de la maladie de kaposi [170].

Lymphome primitif des séreuses

C’est une prolifération néoplasique de cellules lymphoïdes B se développant principalement au niveau des séreuses péricardique, péritonéale et pleurale, en général sans masse tumorale associée. Il survient dans la majorité des cas dans le cadre d’une infection par le VIH, mais des cas sporadiques ont été décrits chez des patients âgés non infectés par le VIH et provenant de zones d’endémie virale HHV-8, ainsi que chez des patients greffés [171].

La maladie de Castleman multicentrique

Elle survient le plus souvent chez les sujets immunodéprimés, en particulier les sujets HIV+ ayant des taux de CD4, chez qui elle est toujours associée à l’HHV-8. Chez le sujet non immunodéprimé, l’HHV-8 n’est mis en évidence que dans 50 % des cas. Ces patients présentent un tableau clinique souvent plus inquiétant s’ils sont immunodéprimés, associant un syndrome tumoral lymphoïde, des accès fébriles et une altération de l’état général pouvant évoluer vers une défaillance multiviscérale. L’examen clinique retrouve des adénopathies et une splénomégalie quasi constante. Les anomalies biologiques sont nombreuses avec très souvent une pancytopénie, un syndrome inflammatoire, une hypergammaglobulinémie polyclonale. Environ 30 % des patients présentent des

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signes d’auto-immunité (test de Coombs positif, anticorps anticardiolipides et antiphospholipides). L’évolution vers un syndrome d’activation macrophagique est fréquente .L’examen anatomopathologique d’un ganglion permet le plus souvent d’affirmer le diagnostic [167].

Diagnostic :

Les demandes d’examen sont rares en pratique courante : utilisés pour le diagnostic précoce d’une maladie de kaposi, et éventuellement dans le bilan pré greffe.HHV-8 est de culture difficile.la technique PCR, permettant la détection et la quantification d’ADN de HHV-8, est la plus utilisée.

Il existe des tests sérologiques permettant la recherche d’anticorps anti HHV-8 par immunofluorescence indirecte. Des tests ELISA sont à l’étude [172].

Traitement :

Concernant la MK classique ou endémique, il consiste en cas de lésion unique ou focalisée principalement en des traitements locaux (excision chirurgicale, cryothérapie, radiothérapie ou chimiothérapie intralésionnelle). Dans les formes les plus graves, une combinaison de ces différents moyens ou une chimiothérapie est envisagée. Dans le cadre de la MK épidémique, la régression des lésions repose avant tout sur une thérapeutique antirétrovirale (HAART) adaptée et bien suivie. La doxorubicine liposomale est aussi utilisée en complément. Une modification du traitement immunosuppresseur est discutée, en ce qui concerne les MK post-transplants.

Le pronostic du LPS reste très sévère, malgré la chimiothérapie, avec une médiane de survie de l’ordre de moins d’un an. Les traitements de la MCM, (monochimiothérapie, interféron.), sont peu satisfaisants, mais récemment l’administration d’anticorps anti-CD20 semble induire des rémissions prolongées.

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Enfin, il n’y a pas à ce jour de thérapeutique anti-herpétique préconisée, en routine, dans les cancers liés à l’HHV-8, malgré le fait que de nombreuses molécules aient une action sur le virus in vitro [171].

Prévention : À l’heure actuelle, il n’y a aucun vaccin qui prévient l’infection au

HHV-8 [173].

La prophylaxie passe par des méthodes simples : Le respect des règles d’hygiène basiques, L’utilisation du préservatif et surtout de la digue dentaire est indispensable, Le dépistage pour détecter les porteurs asymptomatiques a son importance. également par le dépistage du VIH et, le cas échéant, par la prise d’un traitement antirétroviral pour que le système immunitaire reste compétent et puisse lutter contre le HHV-8 [174].

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