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I.

R

ELATION AVEC L

INTERVALLE VÊLAGE

Les variables pourcentages d’animaux appartenant à chaque classe d’IVV présentent la relation attendue avec l’IVV (tableau 8 et 12). Mais les relations ne sont pas totales, cela rejoint la discussion réalisée sur la différence existante entre les variables IVV individuel et de troupeau (cfr chapitre 1 de cette section).

Ensuite, de manière logique, plus l’IVV est long, moins il y a de vêlages et de veaux vivants observés par vache présente (R = -31%,R= -28%, tableau 12). De nombreux auteurs prédisent cette conséquence de l’IVV long grâce à leur modèle (Sorensen et al., 2003; Ahmadzadeh, sd). Un nombre plus élevé de veaux pourrait permettre d’avoir un troupeau plus jeune et d’avoir un pourcentage de primipares plus élevé dans le troupeau (R = -27%, tableau 12, point IV. du chapitre 2 de la section résultats). Il faut rester attentif au fait qu’un éleveur avec un IVV court pourrait décider de n’inséminer que certaines vaches dans un but de renouvellement, réalisant un croisement industriel sur les autres vaches (Wyzen, 2014). Une relation inverse aurait pu être attendue entre le pourcentage de primipares et l’IVV. En effet, après leur vêlage, les primipares sont confrontées à une balance énergétique négative liée à leur production mais également liée à la fin de leur croissance. Cela est susceptible de diminuer d’autant plus la fertilité et d’allonger l’IVV des primipares (Inchaisri et al., 2011) et donc l’IVV d’un troupeau composé de nombreuses primipares. Mais, à l‘inverse, plus les vaches vieillissent, plus elles présentent des problèmes de fertilité et plus l’IVV a tendance à être long (Opsomer et al., 2000). Un troupeau avec de nombreuses vaches âgées pourrait donc afficher un IVV plus long. Enfin, selon plusieurs auteurs et la plupart des vétérinaires sondés, un IVV plus long améliore la longévité d’un troupeau (Sorensen et al., 2003 ; Brocard et al, 2013, figure 33). Lorsque l’IVV moyen d’un troupeau est long, le pourcentage de primipares serait, alors, inférieur de manière relative car le pourcentage de multipares serait plus élevé.

L’âge moyen à la réforme a tendance à augmenter de la même manière que l’IVV (R = 8,1%, tableau 12) et le taux de réforme aurait tendance à augmenter avec la diminution de l’IVV (cfr point IV. du chapitre 2 de la section résultats). Comme cela a été cité précédemment, cela peut s’expliquer par le fait qu’un troupeau âgé a tendance à montrer un IVV plus long (Opsomer et al., 2000). De plus, l’IVV long améliorerait la longévité (Sorensen et al., 2003 ; Brocard et al, 2013, figure 33). Mais cela pourrait s’expliquer également par le fait que des éleveurs réforment des animaux pour des problèmes de fertilité et, de ce fait, leur troupeau présente un IVV plus court mais également un taux de réforme plus élevé et un âge à la réforme plus jeune. Deux des cinq fermiers questionnés avancent cette raison comme cause principale de réforme (tableau 20). Le nombre de vêlages moyen qu’une vache aura eu avant sa réforme a tendance à être plus élevé lorsque l’IVV est court (tableau 12). L’IVV long s’accompagnerait d’une augmentation de la durée de la vie d’une vache mais pas du nombre de veaux par vache.

Plus l’âge au premier vêlage est précoce, plus l’IVV a tendance à être court (R = 7,2%). Cela peut être le reflet des pratiques de management développées dans une exploitation. Les éleveurs qui surveillent et

Discussion

68 gèrent leurs animaux pour obtenir un âge au premier vêlage précoce et qui y parviennent, ont peut-être tendance à poursuive le but de l’IVV court et à l’atteindre également. La raison pourrait également être physiologique, les animaux ayant un premier vêlage précoce présenteraient une meilleure fertilité. Cet effet n’a pas été retrouvé au niveau de l’étude de Froidmont et al. (2013). L’intervalle de vêlage n’est pas significativement différent entre les différentes classes d’âge au premier vêlage. Il est à noter que, dans la présente étude, l’âge au premier vêlage ne présente pas de différences significatives entre les classes d’IVV représentatif.

Le pourcentage de vêlages entre le 1er avril et le 30 juin a tendance à évoluer de la même manière que l’IVV (R = 5,3%, tableau 12, point IV. du chapitre 2 de la section résultats). Des vêlages durant cette période signifie des fécondations réussies entre le 1er juillet et le 31 octobre de l’année d’avant et des vêlages suivis d’échecs de fécondation dès le début de l’année précédente pour les animaux avec un IVV de plus de 459 jours. Cette période pourrait être moins propice à la réussite de l’insémination. Le confinement en étable durant cette partie de l’année pourrait expliquer une fréquence plus élevée de maladies au vêlage qui entrainent une moindre fertilité (Lucy, 2001 ; Baillargeon, 2004) ou encore une moindre détection des chaleurs (Wyzen, 2014). La période estivale et le pâturage permettraient une meilleure détection des chaleurs (Wyzen, 2014) ainsi qu’une meilleure hygiène (Lucy, 2001) et donc, un meilleur taux de réussite de l’insémination. Ensuite, la relation observée entre l’IVV et le pourcentage de vêlages entre le 1er avril et le 30 juin ne semble pas s’expliquer par le ciblage des vêlages à une saison donnée au vu des quelques résultats des enquêtes réalisées. En effet, aucun des cinq éleveurs interrogés ne programment volontairement des vêlages à une période précise de l’année (tableau 20). De plus, selon les 22 vétérinaires sondés, l’allongement de l’IVV est dû à un ciblage des vêlages à une période donnée dans moins de 25% des cas (figure 29 b).

L’IVV semble s’allonger avec le nombre de vaches traites présentes sur l’exploitation (R = 5,3%). Un grand nombre de vaches traites demanderaient plus de travail et laisseraient peut-être moins de temps pour gérer la reproduction. Le nombre d’animaux par unité de travail a, en effet, augmenté au cours du temps, le nombre de vaches laitières par éleveur a presque doublé entre 1984 et 2007, passant de 23,72 individus à 41,22 (Fabry, 2009). Certes les évolutions technologiques ont permis cette augmentation de la taille du cheptel mais la charge de travail grandissante pourrait également être une conséquence potentielle de l’allongement de l’IVV au cours de ces dernières décennies.

II.

R

ELATION ÉCONO MIQ UE A VEC L

INTERVALLE VÊLAGE

La tendance à l’allongement de l’IVV au sein de la classe à IVV représentatif long doit être contrôlée. Dans le cas contraire, l’augmentation de l’IVV a tendance à s’accompagner d’une diminution de la margeVT (R = -16%). En ce qui concerne les troupeaux*année avec un IVV court, avoir un pourcentage d’animaux entre 380 et 419 jours élevé a tendance à améliorer la marge brute par VT (R = 16%), à l’inverse du pourcentage d’animaux à IVV inférieur à 380 jours (R = -14%). Il semble donc qu’allonger légèrement l’IVV au sein de la classe d’IVV représentatif court soit intéressant économiquement.

Discussion

69 Plus il y a de jeunes bêtes femelles et de vaches allaitantes par HASF dans des exploitations avec un IVV plutôt court, moins la margeVT a tendance à être élevée (R = -17%, R = -7%). Une charge de travail plus élevée est requise pour ces animaux, ce qui diminuerait le temps consacré aux vaches traites et se ressentirait au niveau des résultats économiques.