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Baie 3 : Christ et la Samaritaine ; Pèlerins d’Emmaüs

Dimensions : Non prises

Date : 1864

Inscriptions : « ÆO. 1864 » (en bas à droite au pied de la co-lonne ; petite croix au-dessus de ÆO)

« SI SCIRES DONUM DEI *J-IV-10/ VENITE AD ME OMNE QU(I) LABORATIS ET ONERATI / ESTIS ET EGO REFICIAM VOS M-XI-28 » (car-tel partie inférieure)

Éléments constitutifs : Personnages en pied, architecture renaissance, da-mas, médaillon

Montage : Polylobe (6 panneaux), écoinçons, deux lancettes

(soit 12 panneaux)

La scène est placée dans une riche architecture renaissance. Les détails sont nombreux : fruits, fleurs, dauphins végétalisés, guirlandes, pampilles, rubans, etc. Certaines pièces de verres rouges sont gravées à l’acide afin de rendre l’effet de matière du marbre, d’autres bleues pour faire ressortir un bas relief. Les panneaux inférieurs des deux lancettes sont occupés par un grand cartel dans lequel l’inscription, tirée des évangiles de Mathieu (9, 28) et de Jean (4, 10), est écrite : « SI SCIRES DONUM DEI *J-IV-10/ VENITE AD ME OMNE QU(I) LABORA-TIS ET ONERATI / ESLABORA-TIS ET EGO REFICIAM VOS M-XI-28 ». Les deux colonnes et l’arc en plein cintre encadrent la scène du Christ et de la Samaritaine. Les deux personnages sont placés dans un décor extérieur. Au loin, la ville de Samarie dévoile son architecture, des sil-houettes humaines se dessinent dans ce paysage boisé. Le Christ, assis sous un arbre à côté d’un puits, demande de l’eau à la Samaritaine étonnée. Cette scène fait référence aux deux versets cités et inscrits sur le vitrail.

Dans ce cas présent, les frères Oudinot exécutent une iconographie tout à fait classique du thème de la Samaritaine. La jeune femme est vêtue d’une robe brodée et porte un voile rayé qui cache la longueur de sa chevelure. Quelques mèches ondulées dépassent le long de son visage, et le haut de son front est orné d’un bandeau perlé ainsi que d’un serre-tête doré. Les traits de sont visage sont fins et délicats, tout comme ses mains et ses pieds. Le Christ a aussi des traits très fins. Le dessin est très appliqué. Une auréole cruciforme rouge et or le couronne.

Le polylobe sommital est complété, en son centre par la scène du partage du pain aux pélerins d’Emmaüs (Luc 24, 30). Le Christ est à table avec les deux pélerins, il prononce une bénédiction, prend le pain et le rompt et donne un morceau à chacun.

La signature de ce vitrail est le monogramme des frères Oudinot : ÆO. Il est surmonté d’une petite croix, dont nous ne pouvons expliquer la signification. Il aurait pu s’agir de la croix de l’Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand mais Eugène Oudinot ne la reçoit qu’en 1866. Cette petite croix est aussi présente sur l’entête du papier de l’atelier des deux frères, utilisé lors de correspondances concernant le chantier de l’église Saint-Denys-de-l’Estrée, chantier réalisé entre 1866 et 1867. Cette croix n’apparait que sur les trois baies historiées de Saint-Pierre-du-Queyroix. Aucun autre chantier des frères Oudinot n’est signé avec.

Fig. 1270 : Vue générale de la baie 3

Fig. 1271 : Pèlerins d’Emmaüs, détail de la baie 3

Fig. 1272 et 1273 : Inscription, détail de la baie 3

Fig. 1274 : Monogramme des frères Oudinot et date, détail de la baie 3

Cv 688 Baie 5 : Eucharistie ; Le corps et le sang du Christ

Dimensions : Non prises

Date : 1864

Inscriptions : « Æ. Oudinot. 1864 » (en bas à droite lancette droite ; petite croix au-dessus de Æ)

« […] EST / CORPUS MEUM » (phylactère ange lancette droite)

«QUI MANDUCAT / MEAM CARNEM / ET BI-BIT MEUM SAN- / GUINEM IN ME MANET ; / ET EGO IN ILLO. J.VI-57 » (cartel lancette droite)

« EGO SUM / PANIS VIVUS, QUI DE / COELO DESCENDI. J. VI-51 » (cartel lancette centrale)

« SANGUIS VER EST POTUS » (phylactère ange lancette gauche)

« CARO ENIM MEA, VERÈ EST CIBUS : ET / SANGUIS MEUS, VERÉ / EST POTUS. J.VI-56 » (cartel lancette gauche)

Œuvre en rapport : Arch. Oudinot : photograhie du carton des deux anges

Éléments constitutifs : Personnages en pied, architecture renaissance, deux médaillon et un cœur

Montage : Cœur, 2 polylobes (12 panneaux), écoinçons, trois lancettes (18 panneaux)

La baie 5 est la représentation de l’Eucharistie. Elle est composée de trois lancettes et de médaillons polylobés et d’un cœur. Dans le cœur apparait, sur un fond bleu, la colombe nimbée du saint Esprit. Le médaillon de gauche est la scène de la multiplication des pains et le médaillon de droite préfigure l’Eucharistie dans l’Ancien Testament avec la scène d’Abraham donnant la dîme au roi de Salem Melkisédecq qui le bénit en retour (Genèse 14, 17-21).

Chaque lancette abrite un personnage en pied, mis en scène par une riche architec-ture renaissance. Nous retrouvons les mêmes éléments décoratifs que pour l’architecarchitec-ture de la baie 3 ; soit des rubans, des guirlandes, des bas reliefs, etc. Les chapiteaux des colonnes sont sculptés d’angelots et leurs fûts sont décorés de feuillages et de rubans perlés. Derrière chaque personnage, une tenture damassée est suspendue. Et au-dessus de leurs têtes nimbées, sur un fond bleu clair, de légers nuages sont dessinés à la grisaille. Dans la lancette centrale,se trouve le Christ eucharistique avec l’hostie sacrée dans la main droite et bénissant de l’autre. Le dessin du visage et des mains est doux et précis. Le Christ est entouré de deux anges (lancettes droite et gauche) dont les visages sont lisses et le dessin quasiment parfait. Leurs auréoles sont trai-tées aussi finement. Elles semblent aussi fragiles que du papier azyme. Le premier ange, aux traits plus masculin que le second, est vêtu d’une longue tunique ceinturée à la taille. Il porte une gerbe de blé sur laquelle s’enroule un phylactère. Il y est inscrit : « […] EST / CORPUS MEUM ». Le deuxième ange porte une longue tunique recouverte d’un épais drapé violet. Il tient dans une main un pampre et de l’autre un phylactère sur lequel est inscrit : « SANGUIS VER EST POTUS ». Les cartons des anges sont peu différents du résultat final en vitrail ; les inscriptions dans les phylactères des cartons ne sont pas les mêmes que dans le vitrail, et un des

anges est pieds nus sur le carton, alors qu’il porte des chausses sur le vitrail. Le carton n’est pas signé, ne nous permettant ainsi aucune attribution à un des nombreux cartonniers de l’atelier Oudinot ; les listes des cartons de l’atelier ne viennent pas non plus donner de précision.

Sous chaque personnage, dans un soubassement architectural, est placé un cartel, dans lequel sont citées en latin des phrases de l’évangile selon Jean chapitre 6 verset 7 « Jésus, le pain de la vie ». Elles évoquent l’Eucharistie. Sous l’ange à la gerbe de blé : « QUI MANDU-CAT / MEAM CARNEM / ET BIBIT MEUM SAN- / GUINEM IN ME MANET ; / ET EGO IN ILLO. J.VI-57 » (Et comme le Père qui est vivant m’a envoyé et que je vis par le Père, ainsi celui qui mangera du pain que voici vivra pour l’éternité); sous le Christ : « EGO SUM / PANIS VIVUS, QUI DE / COELO DESCENDI. J. VI-51 » (Je suis le pain vivant qui descend du ciel) ; et sous le deuxième ange : « CARO ENIM MEA, VERÈ EST CIBUS : ET / SANGUIS MEUS, VERÉ / EST POTUS. J.VI-56 » (Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui).

La signature de cette baie « Æ. Oudinot. 1864 » a aussi cette petite croix qui est carac-téristique de ces verrières.

Fig. 1275 : Vue générale de la baie 5

Fig. 1276 : Multiplication des pains, détail de la baie 5

Fig. 1277 : Bénédiction d’Abram, détail de la baie 5

Fig. 1278 : Christ eucharistique, détail de la baie 5

Fig. 1279 : Inscription, détail de la baie 5

Fig. 1280 : Ange à la gerbe de blé, détail de la baie 5

Fig. 1281 : Ange à la gerbe de blé, détail de la baie 5

Fig. 1282 : Inscription, détail de la baie 5

Fig. 1283 : Ange au cep de vigne, détail de la baie 5

Fig. 1284 : Ange au cep de vigne, détail de la baie 5

Fig. 1285 : Inscription, détail de la baie 5

Fig. 1286 : Ange à la gerbe de blé et ange au cep de vigne, photographie du carton, Arch. Oudinot, © Jean-François Luneau

Fig. 1287 : Signature des frères Oudinot et date, détail de la baie 5

Cv 689

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