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1.3 Étiologie des maladies parodontales

1.3.2 Composante inflammatoire

1.4.4.3 Effets bénéfiques sur la santé buccale

1.4.4.3.1 Halitose

L’halitose, communément appelée mauvaise haleine, est principalement causée par la présence de composés sulfurés volatils (CSV) générés par la transformation d’acides aminés contenant du soufre par certaines espèces bactériennes se trouvant à l’intérieur de la cavité buccale (103). Les deux principaux composés responsables de l’halitose sont le sulfure d’hydrogène (H2S) et le méthyl mercaptan (CH3SH) (6, 104). L’élimination des bactéries par le brossage quotidien des dents et de la langue permet de diminuer la sévérité de l’halitose, tout comme l’utilisation de produits antimicrobiens ou de produits capables de convertir les CSV en composés non-odorants (105). Le thé vert fait partie des produits capables de tels effets (106, 107). L’utilisation du thé vert sous forme de rince-bouche a été démontrée comme ayant un impact sur la quantité de CSV présent (103). De plus, l’ajout de

catéchines à des gommes à mâcher réduit la quantité de méthanethiol, un composé contribuant également à l’halitose (6, 108). Des essais in vitro ont également démontré la capacité d’un extrait de thé vert à diminuer la quantité de H2S et de CH3SH au niveau de la cavité buccale (109). De plus, l’expression du gène mgl et l’enzyme L-méthionine-α- deamino-γ-mercaptomethane-lyase (METase), impliqués dans la production de CH3SH par

P. gingivalis, ont pu être inhibé en présence de concentrations sous-inhibitrices d’EGCG

(110).

1.4.4.3.2 Carie dentaire

La carie dentaire est une maladie multifactorielle qui se développe par la présence de bactéries cariogènes, notamment Streptococcus mutans et Streptococcus sobrinus. C’est la maladie la plus répandue des tissus calcifiés des dents (111). L’alimentation joue un rôle important dans le développement de cette maladie et certains aliments peuvent contribuer ou encore prévenir son développement (112). Une étude utilisant un rince-bouche à base de thé vert a pu établir un lien entre la diminution du nombre de pathogène causant la carie dans l’environnement buccal et l’utilisation de ce rince-bouche (113). Plusieurs équipes de chercheurs ont aussi démontré un effet antibactérien du thé vert sur la principale bactérie responsable de la carie dentaire, S. mutans (114-116). S. mutans ainsi que d’autres microorganismes ont la capacité de produire des acides comme sous-produits de la fermentation des sucres, plus spécifiquement le saccharose. Par la production d’acides, une déminéralisation de l’émail de la dent peut se produire et entraîner le développement de la carie dentaire. Or, par le rinçage de la cavité buccale avec l’EGCG, il a été démontré qu’il est possible de réduire la quantité d’acide produite par les bactéries (117). De plus, l’EGCG, à des concentrations sous-inhibitrices, a engendré une inhibition chez S. mutans de l’expression du gène gtf codant pour la glucosyl transférase qui est impliquée dans la formation du biofilm (118). L’ajout de polyphénols du thé dans des sucreries et dans des gommes à mâcher a démontré un effet inhibiteur sur la formation de plaque dentaire ainsi que sur le développement de la carie dentaire (6).

1.4.4.3.3 Parodontite

Comme décrite précédemment, la parodontite est une maladie inflammatoire destructrice qui s’attaque aux structures de soutien de la dent. Les deux composantes étiologiques de la maladie se doivent d’être contrôlées pour prévenir efficacement la maladie. D’une part, il est primordial de limiter la colonisation de la cavité buccale par les bactéries parodontopathogènes. D’autre part, la présence de bactéries parodontopathogènes engendre une réponse inflammatoire menant à la production de cytokines et de MMPs qui contribuent au développement de la maladie (8). L’EGCG peut avoir un effet direct ou indirect sur la voie NF-B et ainsi réduire, voire inhiber la production de certaines cytokines. Cela a pour effet de diminuer la réponse inflammatoire, entre autres par l’inhibition de la production de l’IL-1 responsable de la production des MMPs qui engendrent la destruction de la matrice extracellulaire (116). Plusieurs études ont déjà évalué la capacité de l’EGCG à réduire la destruction osseuse médiée par les MMPs (119). Plus spécifiquement, l’étude a montré qu’en plus d’inhiber l’expression de l’ARNm de la MMP-9, l’EGCG permet aussi d’inhiber la formation d’ostéoclastes (119). D’autres études viennent appuyer les effets de l’EGCG sur les MMPs et les ostéoclastes (120, 121). Une étude sur le thé vert a démontré qu’il est possible, par l’utilisation locale de bandelettes saturées de thé, de réduire la profondeur des poches parodontales ainsi que le nombre de bactéries anaérobies à pigmentation noire (122). Lombardo Bedran et collaborateurs ont démontré que le thé vert et l’EGCG augmentent l’expression des gènes codant pour les - défensines ainsi que la production de celles-ci par les cellules épithéliales buccales (123). Ils ont aussi démontré que le thé vert et l’EGCG prévenaient la dégradation des - défensines par les protéases de P. gingivalis. Une autre étude a également rapporté les effets anti-protéases du thé vert, en plus de propriétés antibactérienne, anti-adhérence et anti-inflammatoire sur la bactérie P. gingivalis (124).

2 PROBLÉMATIQUE

Les maladies parodontales telle la parodontite représentent un problème de santé important dans la population. Leur développement est multifactoriel et fait intervenir des facteurs de l’hôte, microbiologiques et environnementaux. Malgré les connaissances déjà acquises sur ces maladies, beaucoup reste à découvrir. En effet, les mécanismes de pathogénicité ainsi que la réponse de l’hôte face aux microorganismes demeurent encore peu connus. Une réponse inflammatoire initiée par les cellules épithéliales et les macrophages au niveau du parodonte engendre une destruction importante du tissu de soutien de la dent et cette réponse est amplifiée par un contact prolongé avec les bactéries parodontopathogènes, incluant P. gingivalis. Cette bactérie joue un rôle majeur dans l’initiation et la progression de la parodontite, c’est pourquoi un contrôle efficace de celle-ci est associé à une amélioration des conditions de la pathologie. Les traitements aux antibiotiques actuellement utilisés pour éliminer les bactéries parodontopathogènes amènent de bons résultats, mais contribuent cependant à l’apparition de résistances bactériennes aux antibiotiques. L’identification de nouveaux composés capables d’agir sur la prolifération ou sur l’expression des facteurs de virulence de P. gingivalis s’avère donc d’intérêt.

2.1 Hypothèse de recherche

Les polyphénols du thé vert ont la capacité de moduler l’expression de gènes reliés à la virulence et au stress chez la bactérie parodontopathogène P. gingivalis.

2.2 Objectifs

- Vérifier l’effet des polyphénols du thé vert sur l’expression des gènes codant pour certains facteurs de virulence chez P. gingivalis;

- Vérifier l’effet des polyphénols du thé vert sur l’expression du gène codant pour la protéine de stress HtrA chez P. gingivalis.

3 MATÉRIEL ET MÉTHODES

3.1 Composantes à l’étude

L’EGCG a été acheté de la compagnie Sigma-Aldrich Canada Co. (Oakville, ON, Canada) et l’extrait de thé vert GT#9 (BCY-CT002) a été acheté de la compagnie Gosun Biotechnologies Co., Ltd. (Hangzhou Zhejiang, Chine). La composition de l’extrait de thé selon les analyses de la compagnie est présentée dans le Tableau 2.

Tableau 2 : Composition de l’extrait de thé vert GT#9.

Composé Pourcentage Polyphénols totaux 98.42 % Catéchines totaux 82.60 % EGCG 47.92 % EGC 7.56 % DL-C 2.16 % EC 6.19 % GCG 4.54 % ECG 14.23 % Caféine Max 1.0 %

Les solutions concentrées de l’extrait de thé vert et de l’EGCG ont été préparées à 10 mg/ml dans de l’eau distillée puis stérilisées par filtration (0.2 µm). La solution d’EGCG a été entreposée à -20C et la solution d’extrait de thé vert a été préparée chaque semaine et conservée à 4C.

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