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Les groupes de négociation finale

Dans le document Budgets de référence ONPES (Page 53-55)

CHAPITRE 2 : METHODOLOGIE DETAILLEE

2 Le déroulement des groupes

2.4 Les groupes de négociation finale

- de recueillir les réactions sur le montant du budget global et poste par poste,

- de s’assurer de l’optimisation du budget à l’aide de comparaisons avec des données d’enquêtes nationales,

- de tester le recours aux soldes, aux achats de biens d’occasion, à la réutilisation des biens d’un enfant à l’autre,

- de tester la robustesse du minimum atteint, à l’aide d’exercices tels que le « dilemme du ministre des Finances ».

Au total, trois groupes de négociation finale ont été consultés sur les besoins de six ménages types (voir tableau ci-dessous). Ces groupes étaient composés de personnes dont la situation familiale correspondait aux ménages types étudiés :

Figure 4 - Profil des 3 groupes de négociation

Ménages types étudiés Participants aux groupes Femmes seules avec 2 enfants de 0-2 ans et 3-10 ans

Actifs avec enfants Couples avec 2 enfants de 11-14 ans et 15-17 ans

Personnes seules d'âge actif

Actifs sans enfant Couples d'âge actif sans enfant

Retraités seuls

Retraités Couples retraités sans enfant

Les groupes de négociation finale ont été organisés aux mois de mars et avril 2014 à Tours, auprès de 24 personnes, soit 8 participants par séance. Le groupe des ménages avec enfants, représentés par des parents d’enfants, a été organisé sur une journée, de 10h à 17h, soit 6h d’échanges, tandis que les autres se sont déroulés sur une après-midi (de 14h à 18h), correspondant à environ 4h d’échanges.

En termes de composition des groupes, les femmes étaient légèrement surreprésentées chez les actifs avec enfants en raison du choix de ne considérer que des femmes pour les familles monoparentales. Les deux autres groupes étaient parfaitement mixtes. Parmi les actifs, les deux tiers étaient en emploi, et près d’un cinquième en recherche d’emploi. Les différentes situations de logement étaient représentées. La répartition des participants est détaillée en annexe 8 (chapitre 2). À cette étape, les budgets ont été agrégés au niveau ménage, et soumis aux participants de cette dernière phase. Ceci supposait :

- de donner au groupe le montant global du budget, ainsi que des points de repère pour pouvoir le situer (revenu disponible nécessaire pour avoir un niveau de vie médian en 2013, dépenses moyennes hors impôt en 2011),

- de donner au groupe le montant des budgets poste par poste, toujours avec des points de repère (dépenses moyennes en 2011),

- de mettre en débat les écarts constatés entre le contenu des différents paniers.

Pour préparer les groupes de négociation finale, les informations issues des groupes de validation concernant les besoins individuels ont été agrégées au niveau ménage pour chacun des six configurations familiales étudiées :

1. Adultes d’âge actif en couple avec deux enfants de 11-14 ans et 15-17 ans, 2. Femmes d’âge actif isolées avec deux enfants de 0-2 ans et 3-10 ans, 3. Adultes d’âge actif isolés, homme ou femme

4. Adultes d’âge actif en couple sans enfant 5. Retraités isolés

6. Retraités en couple.

Les budgets ont ensuite été analysés pour mettre en évidence des différences entre les budgets des individus de plusieurs ménages types, mais aussi à l’intérieur d’un même ménage type. Toutes les différences ont été relevées, pour être ensuite soumises aux groupes de négociation, dans le but d’être justifiées ou au contraire harmonisées. Ces différences pouvaient porter sur la liste des produits, sur leur qualité, ou encore sur leur durée de vie Pour les personnes seules, les budgets ayant vocation à être présentés sous forme de moyennes, une attention particulière a été portée aux différences hommes / femmes dans ces ménages types, pour les harmoniser si elles ne se justifiaient pas.

NB : des données de consommation ont également été mobilisées afin d’aider les groupes à prendre des décisions en ayant connaissance des quantités moyennes consommées en France, notamment pour les produits d’hygiène.

Lors de cette dernière phase comme lors des précédentes, un groupe pilote a été organisé afin d’affiner les méthodes d’animation. Ce groupe pilote a notamment permis :

- de confirmer l’importance des visuels permettant de restituer non seulement les contenus des paniers validés, mais également le montant des budgets poste par poste ainsi que les points de comparaison concernant les dépenses moyennes des Français (sur la base de l’enquête Budget de famille de l’INSEE),

- de valider la nécessité de présenter le montant total des budgets en début de réunion (ce qui n’avait pas été fait dans le cadre du groupe pilote), afin de bien situer le sens de l’exercice, consistant si possible à réduire le budget global, et à pouvoir estimer l’impact en temps réel des décisions prises par les groupes sur ce montant.

Au final, les échanges dans le cadre des groupes de négociation finale étaient structurés en trois temps principaux (voir guide d’animation en annexe 9 chapitre 2).

Dans un premier temps, nous avons affiché (à l’instar de la méthode mise en œuvre par les Britanniques) le budget global par type de ménage avec, comme point de repère, le revenu disponible nécessaire pour avoir un niveau de vie médian (sources : ERFS) et les dépenses moyennes de ce type de ménage (sources : BDF), afin de faire réagir le groupe. En raison du budget élevé avant négociation finale au regard du revenu médian pour certains groupes, l’objectif annoncé était de réduire le budget, tout en gardant à l’esprit que ce budget devait toujours répondre à l’objectif d’avoir un niveau de vie décent.

Dans un deuxième temps, les budgets ont été présentés poste par poste avec à chaque fois, une présentation succincte du contenu du poste, et une mise en regard des dépenses moyennes des Français de l’enquête Budget de famille lorsque cela était possible (voir encadré partie 4). Les groupes de négociation étaient ensuite relancés sur les points de désaccords subsistant entre les groupes de validation. Il s’agissait ici de revenir sur chaque différence observée entre les groupes en se demandant si celles-ci étaient justifiées :

- si elles paraissaient justifiées au groupe, au regard des raisons données par les groupes précédents et aux usages correspondants, elles étaient alors maintenues ;

- si elles ne paraissaient pas justifiées au groupe, celui-ci était amené à trancher, et les différences étaient neutralisées.

NB : compte tenu des contraintes de temps, les différences ayant un impact important sur le budget ont été privilégiées dans les discussions au sein des groupes de négociation finale.

Dans un troisième et dernier temps, le groupe a été soumis au dilemme du ministre des Finances pour tester la force du consensus au sein des groupes, selon la méthode employée au Royaume-Uni, en Irlande et aux Pays-Bas. Elle consiste, en substance, à renvoyer aux participants la question suivante : « Le ministre de l’Économie et des Finances vient de déclarer qu’il n’était pas possible de financer le budget défini par les participants. Pouvez-vous identifier des postes sur lesquels il serait possible de faire des économies tout en préservant ce qui est nécessaire et, si oui, quelles seraient ces économies ?». Une ultime valorisation a enfin été effectuée, en tenant compte des remarques de ces derniers groupes.

Dans le document Budgets de référence ONPES (Page 53-55)