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Greffes tissulaires :

Dans le document Vitiligo chez l'enfant (a propos de 4 cas) (Page 119-125)

LA PRISE EN CHARGE THERAPEUTIQUE:

A. Greffes tissulaires :

4) Greffes de peau totale prélevée au punch : minigreffes

a) Technique: (figure1) [68, 69, 70, 71, 72, 73, 74]

Ce traitement s’inspire de celui pratiqué au niveau du cuir chevelu pour la correction de l’alopécie androgénétique par minigreffes.

Au niveau de la zone donneuse :

Une anesthésie locale permet de prélever sans douleur au punch de très nombreux fragments de peau totale, au niveau de la cuisse ou de la zone fessière, choisie habituellement comme zone donneuse.

Les punchs utilisés actuellement ont un diamètre de plus en plus petit (1,5 à 2 mm). Après les prélèvements, l’hémostase est facilement obtenue, ainsi que la cicatrisation, avec un pansement compressif.

Au niveau de la zone receveuse :

Les minigreffons sont implantés dans des puits préalablement pratiqués tous les 4 à 5mm au niveau de la zone dépigmentée. Un pansement simple permet d’obtenir une cicatrisation rapide au bout de 8 à 10 jours. Un traitement complémentaire par photothérapie ou héliothérapie est en général nécessaire pour obtenir la coalescence des zones pigmentées et une repigmentation totale de la zone achromique. L’extension pigmentaire à partir des minigreffes est faible et n’excède pas 2 à 3mm, ce qui oblige à prélever de très nombreux minigreffons au niveau de la zone donneuse.

b) Résultats :

Cette technique est efficace pour obtenir la repigmentation d’une surface achromique de 100 à 150 cm2 siégeant au niveau des membres. Elle ne doit pas être utilisée au niveau du visage car l’aspect de « pavage » inesthétique de la zone greffée est inévitable.

De plus, il a été observé, dans 40% des cas, des cicatrices au niveau de la zone donneuse. [75]

5) Greffe d’épiderme de « toits de bulles » :

a) Technique : (figure 2) [76, 77, 78, 79]

Au niveau de la zone donneuse :

Une succion exercée localement au niveau de la peau induit la formation d’une bulle et permet de séparer l’épiderme du derme sans endommager les mélanocytes. Les bulles peuvent être induites de deux manières différentes :

- en milieu hospitalier : un appareil branché sur le « vide » permet d’obtenir, au niveau d’une cupule appliquée sur la peau, une pression négative de 200 mmHg. Cette dépression locale entraîne la formation de bulles dans un délai de 3 à 4 heures;

- au cabinet: pour les praticiens qui ne disposent pas d’un tel appareillage, il est possible d’obtenir une dépression locale génératrice de bulles grâce à une technique astucieuse. L’embout d’une seringue en plastique de 20 mL est préalablement découpé, et l’orifice cylindrique de la seringue est directement appliqué sur la peau. La succion est créée en exerçant une traction sur le piston de la seringue. Cette traction est maintenue durant 2 heures en bloquant la course du piston de la seringue avec une cale. La qualité des bulles est comparable à celle obtenue avec la technique précédente. L’épiderme du toit des bulles est soigneusement découpé avec des ciseaux à iridectomie en fin de séance avant d’être greffé.

Au niveau de la zone receveuse :

La désépidermisation qui nécessite une anesthésie locale est induite le plus souvent à ce niveau en utilisant soit la cryothérapie, soit la succion. Les

toits de bulles prélevés au niveau de la zone donneuse sont appliqués soigneusement au niveau de la zone dépigmentée préalablement désépidermisée. Les greffons peuvent être maintenus en place au niveau des zones mobiles (mains, pieds) grâce à des sutures. La cicatrisation est obtenue dans un délai de 8 à 10 jours, tant au niveau de la zone donneuse que de la zone receveuse.

b) Résultats :

Cette technique est efficace et convient pour des surfaces ne dépassant pas 200 cm2. Les greffons épidermiques doivent être appliqués d’une manière très jointive. En effet, la repigmentation des surfaces dépigmentées persistant entre les zones greffées est parfois difficile à obtenir avec une photothérapie complémentaire.

L’éventualité de cicatrices hypertrophiques au niveau de la zone donneuse a été signalée dans 25% des cas. [76]

Figure 2 : Greffe d’épiderme de « toits de bulles »

6) Greffes ultraminces de peau : a) Technique : [80, 81, 82, 83]

Au niveau de la zone donneuse :

En milieu hospitalier, des greffons ultraminces de peau sont prélevés avec un dermatome électrique ou pneumatique. Ces greffons ont une épaisseur de 0,1mm et comportent de l’épiderme et du derme superficiel. La surface prélevée correspond approximativement à la zone dépigmentée à couvrir. Un pansement gras est mis en place aussitôt après le prélèvement. La cicatrisation est obtenue au bout de 10 à 12 jours.

Au niveau de la zone receveuse :

La zone dépigmentée est préalablement dermabrasée. La greffe ultramince est appliquée sur la zone ainsi désépidermisée. Le pansement de greffe très minutieux doit permettre d’éviter la dessiccation du greffon, ainsi que son détachement. Un séjour hospitalier est souhaitable. L’immobilisation durant 8 jours avec une attelle des zones greffées des mains et des pieds est nécessaire selon Kahn pour obtenir de bons résultats à ce niveau. Le pansement est enlevé au bout de 8 jours.

b) Résultats :

Cette technique chirurgicale assez complexe permet d’obtenir assez rapidement des résultats satisfaisants au niveau de la zone receveuse. En revanche, au niveau de la zone donneuse, il existe un risque de cicatrice hypertrophique et éventuellement dépigmentée dans le cas d’un traitement de vitiligo. Des grains de milium sont observés au niveau de la zone greffée dans 13% des cas. [76]

Dans le document Vitiligo chez l'enfant (a propos de 4 cas) (Page 119-125)

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