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Gestion du cycle de vie du produit (PLM)

Chapitre 4 Mise en œuvre informatique 143

E.2 Exemple d’utilisation

E.2.2 Exemple de GE

1.21 Gestion du cycle de vie du produit (PLM)

connaissances (§ 1.4.4).

1.4.1 Gestion du cycle de vie d’un produit (PLM)

Un certain nombre de méthodes permettant d’agir pour améliorer le trio « coûts, qualité, délais » ont progressivement vu le jour [Decreuse et Feschotte, 1998]. Par exemple, la réduction des coûts peut être facilitée par l’étalonnage concurrentiel (benchmarking), consistant à posi-tionner le produit par rapport à la concurrence. La qualité peut être améliorée par l’utilisation de méthodes telles le TQM60 (cercles de qualité pluridisciplinaires), le QFD61 ou la mise en conformité aux standards de l’ISO62 (certifications de la série ISO 9000). Les délais peuvent être réduits par le« just in time »(réduction des stocks), le DFMA63(réduction de la complexité des produits en regard de critères de fabrication) ou l’ingénierie simultanée.

À la base, la plupart de ces méthodes sont plutôt informelles, ce qui rend leur application tributaire d’une forte sensibilisation des acteurs des différents métiers, condition traditionnel-lement difficile à établir, et encore plus dans un contexte distribué. Les outils informatiques ont donc clairement un rôle important à jouer de ce point de vue.

C’est dans ce cadre général qu’émerge le concept de PLM qui consiste en une gestion in-formatique optimale de toutes les étapes de la vie d’un produit, depuis l’expression du besoin jusqu’au retrait du marché (voir figure 1.21). Ce concept est très vaste car il se rapporte en principe à tous les secteurs gravitant autour du produit. Sont donc concernés les décideurs, les

60. Total Quality Management.

61. Quality Function Deployment.

62. International Organization for Standardization.

63. Design for Manufacture and Assembly.

gestionnaires, les concepteurs, les fabricants, mais aussi les fournisseurs, les sous-traitants, les clients, les vendeurs, les techniciens de maintenance. . . Selon [CIMdata, Inc., 2002], les concepts essentiels caractérisant le PLM sont :

– une utilisation universelle et un accès sécurisé et authentifié aux informations définissant le produit ;

– un maintien de l’intégrité de cette définition et des informations connexes, tout au long des cycles de vie du produit et de la chaîne de fabrication ;

– et une gestion et une maintenance des processus métier utilisés pour créer, gérer, diffuser, partager et exploiter l’information.

Par conséquent, le PLM n’est pas une technologie particulière mais plutôt une approche glo-bale [CIMdata, Inc., 2002]. Sa mise en place est une tâche complexe qui requiert une interopéra-bilité entre tous les acteurs intervenant dans la vie du produit. Les outils informatiques doivent donc être présents et opérationnels à chaque étape, et favoriser les échanges entre acteurs in-tervenant dans une même phase de vie, mais aussi et surtout entre acteurs de compétences dif-férentes. Cela implique d’intégrer les nouvelles contraintes organisationnelles des entreprises (distribution géographique, distribution des compétences, confidentialité, etc.).

Ainsi, le PLM sert d’assise à différentes approches d’optimisation du cycle de vie, dont font partie l’ingénierie simultanée, le travail collaboratif et la gestion des connaissances (qui sont présentés ci-après). Nous considérons que les trois points suivants sont fondamentaux pour la mise en place d’une démarche de PLM :

1. Faire en sorte que les systèmes informatiques offrent une interopérabilité à la fois syn-taxique et sémantique (standards, ontologies. . . ) ;

2. Rendre possible la communication entre les différents acteurs d’un projet, même s’ils sont distants physiquement et même s’ils ne partagent pas le même langage métier ;

3. Permettre de capitaliser et de réutiliser la connaissance, ce qui va de pair avec la traçabilité des décisions de conception et de leurs motivations.

Un certain nombre de travaux tentent de répondre aux défis posés dans ces do-maines [Subrahmanian et coll., 2005 ; Kim et coll., 2006 ; Kesavadas et coll., 2005 ; Rachuri et coll., 2005 ; Mervyn et coll., 2004 ; Xue et Yang, 2004 ; Gomes et coll., 2005]. Mais la notion de confidentialité, la différence du langage et des préoccupations des différents acteurs métier, la séparation géographique et l’éclatement organisationnel sont autant de contraintes

qui rendent encore plus complexe une problématique qui l’est déjà par essence.

Sur la figure 1.21, la flèche circulaire représente un processus de conception tel qu’il se-rait idéalement, semblable à une stricte succession de tâches. Or dans la réalité, comme nous l’avons noté à plusieurs reprises dans la section 1.2, le développement d’un produit nécessite de nombreux rebouclages. Par exemple, si, lors de la phase d’analyse d’ingénierie, il est dé-terminé qu’une pièce ne satisfait pas une contrainte fonctionnelle, la spécification du produit devra être révisée afin de prendre en compte ce fait. Le PLM est sensé fournir un support op-timal pour ces boucles de réitération et de reformulation du fait qu’il permet aux intervenants de concilier leurs points de vue sur le produit en partageant leurs compétences respectives.

Un grand nombre d’outils informatiques devraient être en mesure de contribuer au PLM, tels les outils de travail collaboratif, les SGDT64, la CAO, les logiciels de simulation, de FAO, de GPAO65, mais aussi les PGI66, le SCM67, la GRC68. . . Cependant, bien souvent, les formats de représentation usités sont disparates, ce qui pose des problèmes d’interopérabilité syntaxique ; [Decreuse et Feschotte, 1998] n’hésitent pas à parler de « tour de Babel des outils logiciels » pour pointer ces manques en terme d’utilisation de standards. Mais afin que la communication puisse exister, l’interopérabilité doit de surcroît être sémantique, ce qui, comme nous le verrons dans le chapitre 2, pose d’autres problèmes, plus profonds.

Dans le paragraphe suivant, nous insistons sur l’aspect pluridisciplinaire de la conception à travers le concept d’ingénierie simultanée.

1.4.2 Ingénierie simultanée

L’ingénierie simultanée est à opposer à l’organisation séquentielle de la conception héritée du taylorisme où le développement du produit est vu comme une succession d’étapes indépen-dantes. Les approches séquentielles se caractérisent par un double cloisonnement. Le premier, horizontal, provient du découpage par activités ou compétences : chaque service fonctionne de manière autonome, en faisant abstraction des contraintes des autres services. Le second, verti-cal, oblige les informations à remonter dans la hiérarchie afin de pouvoir être répercutées. Cet isolement entre les métiers donne lieu à une détection tardive des conflits (ralentissement des

64. Système de Gestion de Données Techniques.

65. Gestion de Production Assistée par Ordinateur.

66. Progiciel de Gestion Intégré.

67. Supply Chain Management.

68. Gestion de la Relation avec la Clientèle.

Action A

Action B Analyse

du risque Début A

Début B

Gel définitif de A

Convergence des connaissances

Temps

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