Pour un système à n degrés de liberté, le vecteur déplacement devient un vecteur colonne
×1
n et les matrices de masse et de raideur sont des matrices carrées n×n. En considérant une masse j, l'équation d'équilibre s'écrit :
(a) pour les masses j−1 et j+1 bloquées (b) pour les masses j−1 et j+1 en mouvement
mjx&&j =−kjxj −kj+1xj mjx&&j =−kj
(
xj −xj−1)
−kj+1(
xj −xj+1)
En généralisant au système complet :
( ) ( )
système linéaire0
où M=diag
( )
mj matrice diagonale n×n pour un système à n masses.K matrice symétrique n×n des raideurs M
MT = et KT =K (symétrie)
Remarque: Dans le cas où la dernière masse est connectée par une raideur kn+1 à une partie fixe, le dernier élément sur la diagonale de la matrice de raideur devient Knn =kn +kn+1. 2.1 - Méthode de la base modale : réponse libre
L'objectif est de ramener l'étude à celle d'un système à 1 DDL
• en normalisant l'équation du mouvement par rapport à la masse,
• en réalisant une transformation de coordonnées pour se placer dans la "base modale" où les équations du mouvement sont découplées.
Soit le système à plusieurs degrés de liberté défini par
( )
Kx( )
0 xM&&t + t =
dont on veut déterminer la réponse libre pour les conditions initiales:
x
( )
0 vecteur des déplacements initiaux à t=0,( )
0x& vecteur des vitesses initiales à t=0.
Première étape : Normalisation par rapport à la masse La matrice des masses peut s'écrire M=M12M12 où
(
j)
n
m m
diag 0
0
0 m
0
0 0
m
2 1
12
=
=
L M O M M
L L
M .
Il est possible d'exprimer
− =
mj
diag 1
12
M et de remplacer x par (premier changement de variable)
Le système d'équation du mouvement devient
MM−12q&&+KM−12q=0 et en multipliant à gauche par M−12
0
12 12
12 12
=
+ − −
−
− MM q M KM q
M &&
q M x= −12
On remarque que
M−12MM−12=I : matrice unitaire K
M K
M 12 12 ~
− =
− : matrice symétrique normalisée de la raideur ce qui conduit à l'équation dynamique normalisée
Si x=M−12q alors q=M12x et les nouvelles valeurs initiales sont:
( )
0 M12x( )
0q = et q&
( )
0 =M12x&( )
0Deuxième étape : calcul des valeurs propres et vecteurs propres
En cherchant une solution de la forme q
( )
t =vejωt l'équation du mouvement devient(
−ω2I+K~)
vejωt =0Après rejet de la solution triviale v=0 et en posant λ=ω2, on est ramené à un problème typique de recherche de valeurs propres :
v v K~ =λ
a) à chaque valeur propre λi correspond un vecteur propre vi, b) K~
est une matrice carrée n×n qui a n valeurs propres et n vecteurs propres, c) K~
est une matrice symétrique alors les λi sont réels et les vi sont composées d'éléments réels,
d) les n valeurs propres sont obtenues en cherchant les solutions λ de l'équation caractéristique
(
~)
0det λI−K = ,
e) les n vecteurs propres sont les solutions des n équations associées à chaque valeur propre λi
(
λiI−K~)
vi =0f) les vecteurs propres forment un ensemble de vecteurs linéairement indépendants qui peuvent être normés. La norme du vecteur v est définie par
12
1 2
=
=
∑
= n
j
vj
v v
v T
~ 0
= +Kq q I&&
Pour normer le vecteur v, on recherche le scalaire α tel que u=αv ait une norme unitaire, donc
( ) ( )
g) Les vecteurs normés ui satisfont la relation d'orthogonalité
Troisième étape : projection dans la base modale
La matrice orthogonale P est utilisée pour effectuer un nouveau changement de variable : on pose transformation conduit à l'expression suivante
qui représente un système de n équations indépendantes (découplées) :
( ) ( )
En exprimant les conditions initiales dans la base modale
Quatrième étape : calcul des déplacements des masses (transformation inverse)
En utilisant les équations précédentes, il est possible de calculer le vecteur des
= 1 est donc constituée de vecteurs colonnes
[
ΦΦΦΦ1,L,ΦΦΦΦi,L,ΦΦΦΦn]
Les déplacements peuvent s'écrire
( ) ( ) ( )
iavec
Resumé de la démarche
Première étape : Normalisation par rapport à la masse et premier changement de variable : q
x →
Deuxième étape : recherche des valeurs propres λi =ωi2et des vecteurs propres vi.
Les vecteurs normalisés ui obtenus à partir des vecteurs vi permettent de construire une matrice orthogonale P
Troisième étape : projection dans la base modale
La matrice P est utilisée pour effectuer un changement de base qui conduit au deuxième changement de variable :
r q →
Le système d'équations obtenu correspond à n équations différentielles indépendantes de systèmes à un degré de liberté dont les solutions ri
( )
t peuvent être facilement calculées en employant les conditions initiales ( x0 →q0 →r0, x&0 →q&0 →r&0 ).Quatrième étape : calcul des déplacements dans la base physique (transformation inverse) Pour cela le changement de variable inverse est effectué :
x
2.2 - Systèmes avec amortissement visqueux
Les systèmes réels sont amortis mais on ne connaît pas bien dans la plupart des cas le modèle d'amortissement. Souvent, le modèle d'amortissement visqueux est utilisé pour des raisons de simplicité. La méthode consiste à considérer un taux d'amortissement modal
<1
ζi inclus dans les équations découplées de la base modale
( )
t +2 r( )
t + 2r( )
t =0r&i ζiωi &i ωi
&
La solution est (voir système à 1 ddl)
( )
i(
i i) (
ai i)
Le taux d'amortissement modal ζi devra être estimé expérimentalement, soit être identifié à partir de la matrice des coefficients d'amortissement qui entre dans le système d'équations du mouvement :
Cette équation pose problème car la décomposition modale ne peut pas être réalisée par la procédure décrite précédemment car les coefficients d'amortissement créent un couplage supplémentaire entre les équations du mouvement. Plusieurs méthodes numériques sont utilisables pour résoudre ce problème. Cependant, dans bon nombre de cas, il sera possible d'approcher la matrice C par une combinaison linéaire de matrices de masse et de raideur
K M
C=α +β , α et β constants.
Cette forme d'amortissement est appelé amortissement proportionnel
( ) [
M K]
x( )
Kx( )
0Cette dernière équation ne comporte que des matrices diagonales donc correspondant à n équations modales découplées
( )
t +[
+ 2]
r( )
t + 2r( )
t =02.3 - Réponses forcées L'équation se met sous la forme
( )
t Cx( )
t Kx( )
t F( )
tx
M&& + & + =
( )
tF est le vecteur des forces appliquées à chaque masse
( )
t[
F( )
t F( )
t L Fn( )
t]
Toù ζi est obtenu par exemple par la méthode de l'amortissement proportionnel.
( )
t P M F( )
tf = T −12 est le vecteur des forces modales (généralisées), dont les éléments
( )
tfi sont des combinaisons linéaires des forces Fi
( )
t . Finalement, l'équation modale découplée est de la forme( )
t r( )
t r( )
t f( )
tLes coefficients Ai et φi de la solution générale sont déterminés en utilisant les conditions initiales.
En régime stationnaire (harmonique permanent), la solution particulière pour
( )
j(
j)
j t F t
F = 0cosω +ϕ est dans la base modale
( ) ( ) ( )
+
− − +
−
= i
i i i i
i i
i
i f t
t
r θ
ω ω
ζ ω ω ω
ζ ω ω ω
ω2 2 2 2 2 2
0 2
arctan cos
2
avec f0 =PTM−12 F0 =ST F0 où ST =
(
M−1/2 P)
T =PT M−1/2.f0 est le vecteur des forces modales généralisées complexes dont chaque élément est
j i
i fi e
f 0 θ
0 = . Il est calculé à partir du vecteur F0 des forces complexes appliquées à chaque nœud (masse) du système et dont chaque élément s'écrit F j0 =Fj0 ejϕj. L'utilisation d'un vecteur complexe est nécessaire pour représenter les déphasages ϕj différents pour chaque force.
Le vecteur déplacement s'écrit comme précédemment par
( ) ( ) ( )
in
i i t r t
t
∑
ΦΦΦΦ=
=
=
1
r S x
NB : En utilisant la fonction de transfert modale complexe
( )
(
i)
i ii j
L ω ω ω ωω ζ
2 1
2
2 − +
= ,
la solution dans la base modale s'exprimer simplement par ri
( )
t =Re{
f i0 Li( )
ω ejωt}
..