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2.2 Les dangers de la forêt : l’or qui attire le danger

2.2.1 Garimpos en petite échelle au Suriname

A chaque conversation avec les interlocuteurs ils voulaient savoir si j’avais déjà été au

garimpo. Devant ma réponse négative, ils disaient « Vous devez y aller, c’est là que vous allez

voir comment les choses fonctionnent », en complétant qu’il était facile d’y arriver : dépendant du garimpo, il suffisait seulement de prendre une voiture ou un avion, puis une pirogue et enfin, une moto 4x4 — mais qu’il n’y avait aucun danger. Quelques-uns allant jusqu’à me promettre que, si je voulais, quand ce serait le moment, ils m’emmèneraient310. Ils disaient aussi,

fréquemment, que « le garimpo aujourd’hui est civilisé, qu’il n’est pas comme avant »« avant » se réfère au début de la migration des garimpeiros, la décade de 1990. Selon les interlocuteurs, au garimpo il y avait tout ce dont les personnes avaient besoin : téléphones, maisons en bois, gazinières (« avant » ils cuisinaient sur des feux de bois) et jusqu’à la télévision.

Sur le terrain depuis 2011, il devint évident que pour comprendre la circulation des Brésiliens au Guyana, en Guyane Française et spécialement au Suriname, il serait nécessaire de faire le chemin de la « rue » à la « brousse » : de Paramaribo jusqu’au garimpo. Donc, quand je me sentis moins tendue et plus familiarisée avec les codes des Brésiliens du Suriname, je décidai d’aller au garimpo, pour y comprendre leur circulation. A partir de ce moment, je devais trouver une manière sûre d’arriver jusqu’aux exploitations minières.

Le Beoyo, un garimpo visité en 2011, bien près de Paramaribo était considéré d’accès facile par les Brésiliens. Sa visite fut possible grâce à un contact réalisé par un Brésilien avec un officier de la police surinamaise — qui nous amena durant son jour de congé311. Le voyage,

en voiture, se fit un samedi matin, en août de cette année-là, et dura approximativement deux heures. Au tout début de la route qui donnait accès au Beoyo, se dressaient de petites maisons en bois abandonnées, détruites par le temps qui faisait penser à un petit village que les Brésiliens

310 Une des interlocutrices de 2012, Cláudia (32 ans, deux filles, interviewée en 2012 au Suriname), propriétaire

d’un cabaré/cantina et propriétaire d’une machine d’extraction d’or sur un garimpo en Guyane Française, tenta de me convaincre de l’accompagner sur le lieu où elle travaillait, me garantissant qu’il n’y avait aucun risque de contrôle — pour un voyage de 8 heures de pirogue. Comme je devais passer illégalement la frontière, je remerciai et me récusai.

311 Une manière de gagner de l’argent extra au Suriname est de faire le transport de personnes, un « bico » comme

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appellent corrutela (ou currutela)312. Le garimpo, de type baixão313 (Figure 13) était exploité

uniquement par des Noirs Marrons — ce que je découvris pendant le trajet jusqu’à ce local.

Figure 13: Le garimpo Beoyo, exploité par les Noirs

Marrons au Suriname (2011).

Comme déjà écrit, 22% de la population surinamaise est composée de Noirs Marrons, nomenclature utilisée pour nommer les esclaves qui avaient fui dans la forêt durant la période d’esclavage et de colonisation hollandaise, ce qu’actuellement leurs descendants revendiquent. Les Noirs Marrons surinamais sont divisés en six groupes sociaux314 et sont éparpillés

au Suriname et à l’ouest de la Guyane Française315 : Saramacás (ou Saramakas), Ndjukas (ou okanisi), Matawai, Kwinti, Paamakas, Boni (ou Aluku)316 - localisation (Figure 14). Selon

Maria Stela de Campos França, se sont des noms de rivières, sauf pour Ndjukas, qui se réfère à

312 Petits villages avec des maisons improvisées, un peu éloignés des exploitations minières d’or, où habitent

principalement des commerçants et où il y a des églises, des cabarés, et des commerces. Dans ces lieux, tout est négocié en grammes d’or, qui est la monnaie locale.

313 Baixão est le nom utilisé par les garimpeiros pour désigner un terrain sur lequel s’exploite l’or, surface qui

normalement possède un fossé à proximité, dans lequel est utilisé un instrument appelé pulvérisateur d’eau à haute pression (relié à une machine) avec un grand tuyau qui envoie avec violence de l’eau sur le sol. Aux endroits accessibles, la terre est retournée par des pelles mécaniques (ret) avant que les hommes commencent à travailler avec le pulvérisateur. Sur la terre ferme, il y a aussi des garimpagem de puits et des garimpagem dans l’eau.

314 Les six groupes sociaux de Noirs Marrons surinamais vivent une filiation matrilinéaire, de sorte que le lignage

de la mère est prédominant et se réfère aux « droits d’héritage,à la succession politique et religieuse, et à l’identité sociale » ; les hommes peuvent avoir plus d’une épouse, cependant chacune vivra dans sa propre maison (PRICE, Richard et PRICE, op. cit., p.24).

315 Les Noirs Marrons qui vivent en Guyane Française sont originaires du Suriname et leurs arrivées dans ce

département est le fait de moments historiques surinamais. Parmi les événements qui les encouragèrent à s’éloigner de leurs lieux d’origine, on peut mettre en avant : les guerres entre colons et marrons (XVIII siècles), la guerre civile (qui eut lieu durant la période de 1986 -1994). Voir PRICE et PRICE, op. cit. ; PRICE, Richard. Peuple

Saramaka contre état du Suriname : combat pour la forêt et les droits de l’homme. Paris : IRD, Karthala/Ciresc,

2012 (Coll. Esclavages).

316 A ce sujet voir DUPUY, Francis. Des esclaves marrons aux Bushinenge : le marronnage et ses suites dans la

région des Guyanes. Cahier d’histoire - revue d’histoire critique, n.89, p.29-39, 2002 ; PRICE et PRICE, op. cit.; HÖFS, op. cit.

143 un son émis par un oiseau. Dans sa thèse l’auteur trace le chemin pris par les esclaves fugitifs jusqu’à avoir comme résultat la formation des groupes sociaux Noirs Marrons : « Jusqu’en 1760, les esclaves fugitifs se dirigèrent vers le sud du pays pour former les groupes ndjuka,

saamaka et matawai. Après 1760, avec la route du sud bloquée, les autres groupes restèrent

plus près des plantations, et formèrent les groupes kwinti, paamaka et aluku ou boni »317.

Figure 14 : Localisation des terres des Noirs Marrons318 au

Suriname et les principaux lieux de garimpo319 du pays (carte

élaborée par Richard Price320 et information de thèse de Rafael

Oliveira321 pour la localisation des principaux lieux de garimpos

concentrés sur les terres de Ndjuka et Saramaka).

Ils sont divisés en deux groupes linguistiques, Ndjuka et Saramaka, qui possèdent des éléments, en plus de la langue africaine, de la langue hollandaise, anglaise, amérindienne de la Caraïbe et des Arawaks. La langue Saramaka a aussi des influences du Portugais, du fait de la

317 FRANÇA, op. cit., p.86.

318 Carte élaborée par PRICE, Richard. Les premiers temps: la conception de l’histoire des marrons saamaka. La

Roque d'Anthéron: Vents d’ailleurs, 2013, p.12.

319 Cf. OLIVEIRA, Mobilidades transgressoras, geografias ignoradas: itinerários e emaranhamentos envolvendo

territorialidades de garimpeiros no Suriname, op. cit.

320 PRICE, Les premiers temps : la conception de l’histoire des marrons saamaka, op. cit.

321 OLIVEIRA, Mobilidades transgressoras, geografias ignoradas : itinerários e emaranhamentos envolvendo

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présence, au Suriname, de Juifs brésiliens propriétaires de terres durant la période coloniale, où beaucoup de fugitifs y furent esclaves322.

Les brésiliens qui sont au Suriname ont l’habitude de se référer à eux comme « noirs de la terre », « noirs de la forêt », « noirs », « marrons »323 et « morenos », pour les différencier

des créoles, ceux-ci concentrés, dans leur majorité, à Paramaribo. Pour ces derniers, parfois, ils se réfèrent à eux comme « noirs de la ville », et en de rares exceptions comme créoles. Un des interlocuteurs, José Paulo Ribeiro (50 ans, propriétaire d’une machine au garimpo, trois fils, interviewé en 2011 au Suriname), expliqua le motif pour lequel les Brésiliens font cette distinction, qui est liée à la dénomination, en Sranantongo : « les Noirs de la ville sont considérés comme fotonengro, ou créole de la ville [...], busnengre [créole], de la forêt ; busi est forêt et foto est ville ».

Au Suriname, la différenciation entre marrons et créoles a pour origine, selon Maria Stela de Campos França, la formation de communautés d’esclaves fugitifs dans la forêt, déjà au siècle XVIII, une fois que les Noirs Marrons n’acceptèrent pas dans leurs groupes les noirs fugitifs nés au Suriname, les créoles ; ils acceptaient seulement ceux qui venaient d’Afrique :

Donc, au temps des marronnages, marrons et créoles étaient distingués par le lieu de naissance, cette distinction étant appliquée par une partie des marrons aux esclaves nés au Suriname, qu’ils soient en fuite ou non. Historiquement, cela est le premier moment qui a vu la distinction entre marrons et créoles.324

L’auteure ajoute que, au-delà du critère de la naissance en Afrique, les marrons considéraient les «Noirs de la ville » comme « créoles » même étant fugitifs, parce qu’ils prenaient en considération le fait « qu’habitant à proximité de la ville, [...] ils n’avaient pas affronté l’ambiance rude et peu explorée de l’intérieur, et [...] ils n’avaient pas leur foyer dans la forêt »325. Rudolf van Lier signale que le groupe créole passa par un processus d’affirmation

à partir de négociations avec les autres groupes en plus des Noirs Marrons, cas de descendants d’ Européens et d’Asiatiques qui migrèrent au Suriname, et met en avant trois points : premièrement, la référence à eux comme créoles passe par le fait qu’il concerne des esclaves qui étaient nés au Suriname ; en deuxième, cette classification fut augmentée en y incluant toutes personnes nées au pays ; et en dernier, avec l’arrivée des asiatiques, passèrent à être

322 Ibidem.

323 Même les interlocuteurs qui utilisaient le terme marron, le faisaient peu fréquemment, et paraissaient l’associer

à la couleur de la peau et non au marronnage.

324 FRANÇA, op. cit., p.88. 325 Ibidem, p.88.

145 désignés comme créole, n’importe quelles personnes de couleurs nées au Suriname, excluant les Noirs Marrons et les Indiens, qui bien qu’eux aussi ayant la peau noire, sont inclus dans d’autres groupes séparés — dans ce sens, créoles revient à exprimer l’idée de citadins de couleur326.

Fernando Rosa Ribeiro souligne que la distinction entre les groupes est liée à la différence politique et sociale présente dans la société surinamaise.

« Créole » (pluriel Créoles) : nom utilisé historiquement au Suriname pour désigner les noirs et les métis habitant la côte, et qui constitue la majeure partie de la population de couleur du pays. Jusqu’aux années 1950, il existait une différenciation importante entre les métis (kleurlingen) et les noirs (negers), y compris avec l’existence de parties politiques séparés par les deux groupes après la Seconde Guerre Mondiale. Les métis — et spécialement les métis clairs — étant l’élite coloniale327.

Les noirs Marrons ont un rôle significatif sur les garimpos de petite échelle au Suriname que ce soit directement pour l’exploitation minière, ou comme administrateurs ou contrôleurs des lieux de garimpo, principalement pour le transport de personnes et de marchandises en pirogues sur les rivières en direction des garimpos328.

Ils sont les principaux partenaires ou négociateurs des Brésiliens sur les lieux des

garimpos, sur lesquels les codes et les règles sociales passent par des accords verbaux entre les

deux groupes, en suivant les préceptes de ceux qui sont conduits par un chef traditionnel329. Cette proximité se passe sur les exploitations minières de petites échelles exploitées par les Brésiliens, sur lesquels les Noirs Marrons habitent et dictent les règles et pour lesquelles ils se considèrent comme propriétaires. Légalement ils n’ont pas le droit d’exploitation des terres sur lesquelles ils vivent ni même de sous-location pour l’extraction des minerais ; pourtant, comme l’explique Rafael Oliveira,

Sur la base du discours de droit conquis par l’ancestralité de l’occupation par les ancêtres qui fuirent dans la forêt et formèrent les premiers campements Noirs Marrons, durant la période de l’esclavage, les Noirs Marrons emploient

326 VAN LIER, Rudolf A. J. (Frontier society : a social analysis of the history of Suriname. The Hague: Martinus

Nijhoff, 1971) apud França, op. cit.

327 RIBEIRO, A construção da nação (pós-) colonial : África do Sul e Suriname, 1933-1948, op. cit., p.508, nota

13.

328 PRICE et PRICE, op. cit. ; OLIVEIRA, Mobilidades transgressoras, geografias ignoradas : itinerários e

emaranhamentos envolvendo territorialidades de garimpeiros no Suriname, op. cit.

329 En accord avec Fernando Rosa Ribeiro (A construção da nação (pós-)colonial : África do Sul e Suriname, 1933-

1948, op. cit.), la politique coloniale fut toujours de les maintenir à l’intérieur du pays, dans leurs propres communautés,sous le contrôle de chefs traditionaux.

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les groupes de garimpeiros (en grande majorité en condition illégale dans le pays), établissant des règles, contrôlant et récupérant des taxes/impôts. Devant la presque inexistante de l’État dans ces lieux, ces pratiques arrivèrent librement, sans contrôle et paiement officiel d’impôts sur les ressources extraites par l’activité garimpeira. Même ainsi, l’activité minière de l’or à petite échelle, est responsable actuellement du plus grand volume produit dans le pays, circulant librement dans les commerces des villages et de plusieurs villes du pays, sans parler de l’inévitable fuite des capitaux occasionnée par la contrebande et l’envoi illégal de l’or au Brésil, au Guyana, et en Guyane Française330.

La route qui mène au garimpo Beoyo est au milieu de la forêt, et n’a aucune infrastructure, mais à y être tellement habituées, les personnes ne se rendent plus compte des conditions d’accès difficiles au lieu. La route est truffée de nids de poule remplis d’eau (il avait plu) et quand la voiture passait dessus, j’avais l’impression d’être éjectée.

L’officier de la police surinamaise qui nous amena, un créole grand et corpulent, avait un pick-up double cabine, à traction quatre roues (considérant l’état de la route, difficilement un autre véhicule pouvait y circuler). Au début du voyage il était en civil ; toujours très gentil, il posa des questions au sujet de ma recherche, et à un certain moment, il nous surprit en nous disant que nous ne rencontrerions pas de Brésiliens sur ce garimpo. Cette surprise ne fut pas la seule : sur le point d’arriver, il arrêta la voiture, changea de chemise pour en mettre une de type camouflage comme l’armée en utilise331, retira une arme de la boite à gants pour la mettre entre

les jambes, la recouvrant avec la chemise. Je devins appréhensive car il avait dit avant de partir que c’était un garimpo d’accès facile et sans problèmes.

Après avoir fini son « manège », il démarra la voiture et nous dit qu’il ne fallait dire aucun mot en portugais pendant la visite, parce que c’était un garimpo de Noirs Marrons et qu’ils n’aimaient pas la présence brésilienne ; je demandais si je pouvais filmer et prendre des photos et il ne fit pas d’objections — mais pendant tout le temps de la visite il me mit la pression pour que je fasse les choses rapidement, pour que nous puissions partir. En arrivant au garimpo, il conversa avec un groupe d’hommes assis à l’entrée, et ensuite nous commençâmes la visite et il parut qu’il leur avait simplement dit que nous allions jeter un coup d’œil.

Quand je tirai des photos d’endroits déterminés du lieu, il parla en Sranantongo avec un des Noirs Marrons sur notre présence ; expliqua qu’il ne s’agissait pas de journalistes, mais

330 OLIVEIRA, Garimpeiros no Suriname : panorama histórico e atuais implicações, op. cit., p.57-58.

331 Avec la visite au garimpo de Macu, en 2012, je compris que d’être avec une chemise de camouflage est un

signe d’autorité ; souvent ceux qui la porte sont des gardes de sécurité des lieux d’exploitation d’or qui, d’une manière générale sont des Noirs Marrons. Durant la visite au Macu, ils étaient présents sur les lieux exploités par les Brésiliens et la chemise était visible sur eux en quelques points de la route qui y menait.

147 d’universitaires qui ne causeraient pas de problèmes — se référant à ce que la presse écrit sur la dégradation de l’environnement, ce qui complique leur travail. Je réalisai qu’ils parlaient au sujet de la caméra, et le Brésilien qui était avec nous, qui comprenait et parlait très bien cette langue, traduisit la teneur du dialogue, nous dit qu’il n’y avait pas de motifs de préoccupation, qu’il n’existait pas de motifs de violence, au cas où ils découvriraient que nous étions Brésiliens, car il n’existait pas de cause de conflit entre les deux groupes. D’une certaine manière, les deux groupes maintenaient de bonnes relations au Suriname ; il y avait des différences culturelles mais pas de conflits inter-ethniques.

Nous avons terminé la visite et retournâmes à Paramaribo sans beaucoup d’information sur le Beoyo et les personnes qui s’y trouvaient. Cependant, de la même manière que pour les Brésiliens (comme nous le verrons plus tard, au Macu), les garimpeiros Noirs Marrons, citoyens surinamais, s’aventuraient eux aussi sans équipement de sécurité, et sans droit du travail sur les lieux des garimpos, parce qu’il n’existe pas de règlements du gouvernement concernant l’exploitation minière à petite échelle — d’ailleurs une revendication du secteur organisé des

garimpeiros du pays, cas de la fondation Brasur.

La Figure 15 donne une idée de l’effort physique nécessaire pour manipuler le jet sous pression que ces hommes utilisent. La force de l’eau est capable de les jeter au sol ou de contribuer à l’éboulement de la terre sur eux332, c’est une évidence. Au Beoyo, l’unique

protection qui était utilisée c’était des bottes en plastique, pour ne pas glisser, et une casquette pour se protéger du soleil.

Figure 15 : Garimpeiros Noirs Marrons manipulant le jet sous

pression au garimpo Beoyo (2011).

332 Selon un fonctionnaire du Consulat brésilien au Suriname, il y a beaucoup de morts brésiliens sur les lieux des

garimpos, et les informations qui arrivent au Consulat laisse penser qu’il s’agit d’accidents du travail, mais il

supposait aussi que cela pouvait être des assassinats. En voyant les conditions de travail au garimpo Beoyo, je pensai qu’il serait peu probable, qu’en cas d’éboulement, il y aurait des survivants.

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