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Ce premier paragraphe regroupe différentes dimensions définissant la notion de

médecin de proximité.

a. Être disponible

Les médecins généralistes rapportaient la nécessité de s’adapter aux besoins des

patientes.

P6 « c'est en permanence des situations sur le fil...des situations d'équilibriste...où on est

justement à recevoir des femmes qui ne sont pas dans le cadre, et qui ne rentrent pas dans le cadre d'une façon où d'une autre... »

Et parfois, malgré les arrangements proposés par les praticiens, certaines patientes

n’honoraient pas leur rendez-vous.

P6 « Et déjà quand les femmes viennent via un collègue ou autre il y a en un certain nombre

qui ne viennent pas en rendez-vous... la semaine dernière j'ai encore eu ptttt…. demande urgente/archi-urgente du fait des délais on était un peu chaud ...et puis personne quoi ! »

Lors des différentes étapes, ils investissaient beaucoup de temps pour la patiente. P6 « L'IVG, si on veut faire ça au cabinet, bien pour les patientes, ça bouffe beaucoup de

temps ; ça bouffe beaucoup d'énergie »

Ces temps d’échange étaient nécessaires d’une part pour donner le temps à la réflexion et d’autre part pour prendre le temps d’expliquer les modalités de réalisation.

P6 « On prend le temps de re-vérifier, une consult de plus ce n'est pas grave. Parce qu'au

moment où on le fait, il y a trop de trucs sur le mode administratif, calculs, etc etc pour être complètement disponible à la patiente et puis une fois que c'est enclenché c'est un peu tard.

D'où la première consultation où je veux n'évaluer que cela »

P5 « Bon je leur explique bien le déroulement, ce qu'il va se passer exactement »

Enfin, ils assuraient la continuité des soins une fois la procédure enclenchée.

Ils restaient facilement joignables par téléphone. Les prises des comprimés étaient faites au moment le plus opportun de la journée pour assurer une prise en charge.

P5 « Mais je leur dis toujours s'il y a un truc qui vous embête n'hésitez pas à me rappeler.

J'essaye d'être vraiment heu...disponible quoi »

P4 « Et en général on fait ça le matin. Parce que si ça saigne autant que ça ne saigne pas à

sept heures du soir quoi. Ça saigne dans la matinée pour que nous on soit dispo dans la journée s'il y a des besoins »

Certains donnaient même leur numéro de téléphone portable.

P7 « je leur donne mon numéro de portable. C'est les seules qui ont mon numéro de

portable »

S’il fallait se déplacer au domicile des patientes ou recevoir au cabinet en plus des consultations prévues, les praticiens n’hésitaient pas à le proposer.

P6 « C'est « allo, j'ai pas expulsé, ça fait quatre heures ou six heures que j'ai pris miso

machin, j'ai pas expulsé qu'est-ce que je fais ? » Donc allez hop, on a quelqu'un qui va pas bien mais qui n'a pas expulsé, hop on prend la voiture pour filer voir en visite »

P5 « dans quinze jours ou dans trois semaines elles veulent repasser il n'y a pas de problèmes

quoi, pis moi je ne passe pas la carte vitale, je veux dire ça fait partie pour moi du suivi de l'IVG médicamenteuse »

b. Levé de l’obstacle financier

Il n’existait pas d’obstacle financier au vu de la prise en charge à 100% par l’Assurance Maladie depuis le décret d’application n° 2013-248 du 25 mars 2013.

P1 « Ben maintenant de toute façon c'est du tiers payant, c'est 100%. Il n'y a plus aucun

obstacle financier et ça c'est quand même génial quoi... Il n'y a pas d'histoire d'argent quoi »

c. Levé de l’obstacle kilométrique

Certains praticiens assuraient une prise en charge de proximité du point de vu

géographique permettant ainsi d’optimiser le maillage territorial. Aussi, la possibilité qu’ont

à cette pratique.

P3 « vu qu'on est loin du premier centre, on est à 30km quand même du premier centre de

prise en charge et qu'on est dans une zone rurale, ça me semblait opportun de pouvoir proposer ça à des femmes qui auraient peut-être pas la possibilité d'aller jusqu'à Amiens ou qui allaient rencontrer des obstacles pour pouvoir le pratiquer de façon rapide par problème de distance »

d. Obstacles socio-culturels

Lorsque leurs propres critères de sécurité n’étaient pas rassemblés, certaines situations de prise en charge étaient écartées.

Il était souvent cité le problème de la prise en charge des mineures qui requiert un

encadrement spécifique.

P4 « Après par contre je... jusqu'alors je n'ai pas eu... je ne veux pas prendre de mineure. Je

pense...qu'il faut une prise en charge psychologique que je ne peux pas forcément apporter »

Certains aspects religieux avaient ralenti l’émulation à se former de certains praticiens.

P4 « sachant que certains sur Amiens n'ont finalement pas finalisé par rapport à cette angoisse là de la religion qui pouvait...ils avaient peur d'être inquiété par les maris... »

L’attente d’un « cadre précis » pouvait tout simplement les empêcher à passer le cap de la

pratique de l’IVG médicamenteuse.

P8 « Disons que la prochaine fois que ça va se représenter et que le cadre est bon, je passerai peut-être le cap... »

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