nickelé assez malléable pour qu'il puisse prendre toutes les incurvations quel'on désire lui donner en raison de la déviation
reconnue. Ce porte-drain est dévissé et peut recevoir des
embouts de grandeurs différentes selon le drain adapté. Il peut
en outre servir de levier puissant pourfaire le massageutérin ».
Quelques mois après, Girard décrivit un nouveau drain en
aluminium ou en argent doré, légèrement coudé, dont l'extré¬
mité vaginale était terminée par une cupule perforée qui simu¬
lait une roue à quatre rayons. Les dimensions de ce tube sont telles qu'elles l'empêchent de buter contre le fond de l'utérus
etque les malades peuvent le garder pendant plusieurs mois.
En 1893, M. le Dr Dubourg fit construire un tube fenêtré en aluminium : le tube était fixé par un seul point de suture. Plus tard, s'apercevant que le tube pouvait blesser l'utérus par une de ses extrémités et érailler le vagin par l'autre, M. Dubourg plaça l'instrument dans un drain ordinaire de caoutchouc qu'on
laisse dépasser de 1 demi à 1 centimètre, à chacune de ses
extrémités, le drain est percé de trous dont la lumière répond
autant que possible aux fenêtres de la tige.
Barnes se servait d'un pessaire à tige élastique. Il employait
des tiges bimétalliques rigides.
Levret faisait reposer une tige utérine dans une cuvette qui
recevait le col.
Thomas adaptait à l'un de ses pessaires une cheville deverre.
Poullet s'est servi d'une tige habillée d'une gaze et portant
une cupule qui reste au fond du vaginet où on laretient par un gros tampon.
La présence d'une tige dans la cavité utérine ne tardepas à
amener de l'hvpérémie; or, de l'hypérémie h l'inflammation il n'y a qu'un pas. Tel est le point de départ d'un grandnombre
des objections que l'on a formulées conlre les tiges intra-utéri¬
nes. <( Certains gynécologues, ditMundé, affirment avoir obtenu
de nombreuses cures au moyen des tiges utérines; d autres appellent ces instruments une invention du diable ».
On devrait se graver dans la tête, ditMadden, que 1 utérus
est intolérant pour un corps étranger, donc la présence d une
— 40
-tige provoque une douleur et amène des inflammationsutérines et péri-utérines.
Pour Schrœder, si le vagin tolère la présence de tous les
« pessaires », la muqueuse utérine est bien plus délicate, elle saigne facilement et les irritations répétées y déterminent vite
l'inflammation chronique ; le parenchyme utérin et dans cer¬
tains cas le péritoine pelvien s'enflamment et donnent lieuà des
altérations qu'on ne peut plus contrôler et qui viennent compli¬
querl'irritation de la surface utérine.
Grandin a de la peine à comprendre que l'on pratique le curettage pour introduire ensuite dans l'utérus un corps étran¬
ger qui provoque, à l'occasion du moindre mouvement des
organes voisins, des contractions utérines et entretenir à l'état chronique cette inflammation même que l'on voudrait guérir.
De plus, la nécessité d'enlever fréquemment la tige pour la nettoyer serait une nouvelle source d'infection.
Gaillard-Thomas, Emmet, Neugebauer, signalent les tiges
intra-utérines comme dangereuses à cause : des douleurs qu'elles provoquent dans le bas-ventre, des troubles nerveux
variés, desmélrorrhagies plusoumoins abondantesetfréquentes,
de l'implantation de la sonde dans le coude que forme l'utérus fléchi, des perforations de l'utérus, des déchirures du périnée,
de la métrite parenchymateuse, des pelvi-péritonites, du phleg¬
mon du ligament large et même de la mort.
Dans quelle mesure doit-on imputer à la tige tous ces
acci¬
dents?
Tout d'abord il nous semble que l'on a beaucoup exagéré
l'intolérance de l'utérus à l'égard des corps étrangers.
Nous
reconnaissons que dans certaines conditions la plus légère
irritation est fortement ressentie, mais nous admettons avec Gaillard-Thomas que tout praticien qui a fait des
applications
intra-utérines, sait avec quelle impunité dans les
inflammations
chroniques on peut déposer sur la muqueuse utérine lesplus
violents caustiques comme le nitrate d'argentetl'acide
nitrique;
de telles applications sur un utérus dont les nerfs sont normaux,
non émoussés par une congestion prolongée, ne
produiraient
— 41 —
pas seulement une douleur exquise, mais probablement aussi
une inflammationgrave.
SinclairCoghill vajusqu'à dire :« La cavité utérine tolèreaussi bien les instruments métalliques que la bouche tolère les appa¬
reilsprothétiques du dentiste et la conjonctive l'œil artificiel ».
Sans aller aussi loin, nousadmettons avecMundé que, quelle
que soit la tolérance momentanée de l'organe, « l'utérus peut à
l'occasion réagir avec violence contre toute irritation perma¬
nente ». Lorsqu'il existe une inflammation il faut donc être cir¬
conspect et bien connaître les règles qui doivent
contre-indi-quer l'application d'une tige, mais la méthode la plus sûre,
déclare Jackson, la meilleure de redresser un utérus etla plus
durable dans ses résultats est l'emploi d'une tige intra-utérine.
« L'instrument est tombé en discrédit pour certaines personnes
principalement à cause de son emploi intempestif, inconsidéré
etirrationnel; il en sera demême pour tout agent thérapeutique employé sans discernement ».
Tel est aussi l'avis de Valleix, Routh, Chambers et Van de
VVarker.
La plupart des accidents observés par les auteurs existent
réellement mais ils sont dus bien plutôt à la négligence de ceux
qui l'emploient qu'à l'instrument lui-même, cependant il en est
uncertain nombre imputables aux tiges elles-mêmes.
Ces instruments fabriqués en bois, caoutchouc, métal, verre
ou porcelaine et même ivoire sont durs etinflexibles, les autres,
munis de ressorts, tels que les redresseurs de Simpson et de
Valleix. prennent unpoint d'appui extérieur etontparcelamême
l'inconvénientd'immobiliser l'utérus et tous les mouvements du tronc sonttransmis à cet organe par l'intermédiaire de la tige.
Quantauxtigesfixées par uncadrevaginal, ellesne respectent
les mouvements fonctionnels de l'utérus et la pression exercée
sur la muqueuse utérine pourra amener une inflammation qui
se transmettra au péritoine et au tissu conjonctif environnant,
be plus, elles exercent encore une pression dans le vagin
qui
peut causer, en l'absence de soins minutieux, des ulcérations
pouvant aboutir à la longue à des fistules vésicales ou rectales.
— 42
En ce qui concerne la tige à ressorts divergents se fixant d'elle-même, elle présente le grave inconvénient dese mainte¬
nir grâce à une pression latérale continuelle exercée sur la face interne de l'utérus.
Les tiges maintenues par une cupule obligent les malades à
supporter un tamponnement vaginal permanent qui ne lesem¬
pêche d'ailleurs pas toujours de glisser de la cavité utérine.
C'est pour obvier à ces nombreux inconvénients que M. le professeur Lefour a présenté à la Société obstétricale et gyné¬
cologique de Paris, en 1891, un nouveau modèle de tige
intra-utérine.
« La tige consiste en un cylindre d'aluminium plein de0m005
de diamètre. Elle présente à sa surface et dans le sens de sa
longueur, qui doit être inférieure de 5 millimètres au moins à la hauteur totale du canal cervico-utérin, quatre cannelures opposées deux à deux, cannelures destinées à assurer l'écoule¬
ment du sangmenstruel et dessécrétions de l'organe. Les deux
extrémités sont mousses et à cinq millimètres de l'une d'elles (extrémité inférieure de la tige) se trouve un petit canal trans¬
versal.
» Cette tige, stérilisée à l'étuve, est maintenue de la façon sui¬
vante dans l'utérus préalablement assoupli par la dilatation progressive à l'aide de laminaires puis curé et cautérisé à la glycérine créosotée avec toutes les précautions antiseptiques
usitées en pareille circonstance.
» Le périnée déprimé, la paroi vaginale supérieure soulevée et
l'utérus abaissé, on monte sur une pince porte-aiguille, une fine aiguille courbe de court rayon ayant un chas assez grand
pour recevoir unfort crin de Florence. On fait alors pénétrer l'aiguille de dehors en dedans et à 0ra005 environ au-dessus du
museau de tanche à travers la paroi latérale gauche du col,
pour la faire sortir par l'orifice externe, puis on l'engage dans
le canal de la tige et enfin on lui fait parcourir le même
trajet,
mais en sens inverse, à travers laparoi cervicale opposée.
L'un
des chefs du crin de Florence passe à ce moment dans le
cul-de-sac latéral gauche et l'autre dans le cul-de-saç latéral droit.